Grève ou remise à la pompe: des stations-service TotalEnergies à sec

Une station-service TotalEnergies fermée à Montpellier, dans le sud de la France, le 5 octobre 2022 (Photo, AFP).
Une station-service TotalEnergies fermée à Montpellier, dans le sud de la France, le 5 octobre 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 05 octobre 2022

Grève ou remise à la pompe: des stations-service TotalEnergies à sec

  • Quelque 12% des stations en France connaissent des "difficultés sur au moins un type de carburant" à la pompe, avec des situations variables selon les régions
  • TotalEnergies, contacté, n'a pas confirmé le nombre de ses stations qui manquent d'essence

LILLE: Pas de pénurie générale, mais plus d'une station-service sur 10 est privée de tout ou partie de ses carburants en France, en particulier sous l'enseigne TotalEnergies, victime du succès d'une remise à la pompe et d'une grève dans ses raffineries et ses dépôts de carburants.

Quelque 12% des stations en France connaissent des "difficultés sur au moins un type de carburant" à la pompe, avec des situations variables selon les régions, les Hauts-de-France étant la plus touchée avec environ 30% des stations, a indiqué Olivier Véran à l'issue du conseil des Ministres.

TotalEnergies, contacté, n'a pas confirmé le nombre de ses stations qui manquent d'essence.

Mais l'AFP a constaté que de nombreuses stations, de diverses enseignes, étaient vides mercredi dans le Nord et que plusieurs autres étaient prises d'assaut.

Pour "rétablir au plus vite une situation normale" dans le Nord, "des stocks dits +stratégiques+ ont été libérés ce jour afin de réapprovisionner les stations-services", a annoncé dans la soirée le préfet des Hauts-de-France, dans un communiqué.

Les autorités ont aussi demandé aux exploitants de certaines stations nordistes "de mettre en place un accès prioritaire" pour les "transports sanitaires", les médecins et les infirmiers.

Haro sur les jerricans 

La vente et l'achat de carburant dans des jerricans et bidons a aussi été interdite dans le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme. Selon la préfecture du Pas-de-Calais, la situation est particulièrement difficile dans les secteurs autour d'Arras et Béthune.

Dans le centre de Lille, plusieurs stations TotalEnergies étaient fermées faute de carburant et dans une station Esso du centre-ville, une heure d'attente était nécessaire pour s'approvisionner.

"On arrive d'Amsterdam pour aller à Paris, on cherche de l'essence depuis 1h30, c'est notre quatrième station", a expliqué Sofiane Ladjmi, qui voyage avec son frère, inquiet d'être "en retard pour les cours".

Sur l'autoroute A1, une file d'attente à une station-service débordait jusque sur l'autoroute.

Le porte-parole du gouvernement a récusé le terme de "pénurie", de carburant, préférant évoquer "des tensions" dans l'approvisionnement de certaines d'entre elles, et appelant les automobilistes à éviter "l'effet de panique".

Un peu plus tôt dans la journée, le président LR de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, s'était alarmé de la situation, dans une lettre au gouvernement: "Les conducteurs rencontrent de plus en plus de difficultés à trouver des stations, parfois même dans des territoires très éloignés des dépôts", a-t-il souligné, évoquant "des situations de pénurie ou de longue attente" dans sa région.

Mouvement social reconduit 

"Je demande au gouvernement de remédier rapidement à cette situation afin que des services publics essentiels, comme les transports scolaires et routiers, puissent circuler", a-t-il écrit.

Les problèmes s'expliquent par un mouvement de grève pour les salaires au sein de TotalEnergies, mais aussi, selon le groupe, par "la baisse des prix" dans ses stations --une remise à la pompe de 20 centimes d'euros par litre-- qui a entraîné "une affluence importante", puisque les carburants y sont moins chers.

Le groupe a promis mardi "de se mobiliser pour réapprovisionner le réseau grâce à des moyens logistiques supplémentaires". "Il n’y a pas de manque de carburants car TotalEnergies a constitué des stocks et procède actuellement à des imports réguliers", a-t-il affirmé.

Si certains sites de TotalEnergies ont stoppé le mouvement, il a été reconduit mercredi dans la raffinerie de Normandie, près du Havre, la plus importante de France, qui représente à elle seule 22% du raffinage dans le pays.

Le mouvement a également été reconduit à la "bio-raffinerie" de La Mède (Bouches-du-Rhône), et au dépôt de carburant de Flandres, près de Dunkerque, "fortement mobilisés, selon Pedro Afonso, élu CGT à la raffinerie de Feyzin (Rhône), dont le syndicat réclame une revalorisation salariale à hauteur de 10% pour l'année 2022.

Dans cette raffinerie, il a reconnu qu'il y avait "des équipes plus fortes, des équipes moins fortes", en terme de mobilisation, d'un quart à l'autre, mais assuré que le service des expéditions de carburant était à "100% de grévistes" mercredi matin.

La grève se poursuit également pour les salaires dans les deux raffineries françaises du groupe Esso-ExxonMobil, en Seine-Maritime et dans les Bouches-du-Rhône, selon Christophe Aubert, coordinateur CGT du groupe, qui indique que les deux sites "toujours à l'arrêt total".


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Short Url
  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.


Sept accords technologiques avec les États-Unis pour accélérer l’IA saoudienne

L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
Short Url
  • La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC

WASHINGTON : L’Autorité saoudienne des données et de l’intelligence artificielle (SDAIA) a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en intelligence artificielle (IA).

Les accords ont été signés en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC, qui a rassemblé des hauts responsables, dignitaires, PDG et cadres de grandes entreprises saoudiennes et américaines, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a ajouté la SPA.

Ces accords couvrent un large spectre de collaborations visant à renforcer l’infrastructure des données, développer les compétences nationales et promouvoir l’adoption de l’IA dans des secteurs clés.

Dans le cadre d’un partenariat, Supermicro travaillera avec la SDAIA sur des solutions serveur, la conception de centres de données, des événements centrés sur l’IA, des programmes de formation et des initiatives d’apprentissage en ligne destinées à développer l’expertise locale.

Dell coopérera avec la SDAIA pour accélérer l’adoption des technologies IA grâce à l’amélioration de l’infrastructure, au transfert de connaissances et à des initiatives de renforcement des capacités nationales.

Un accord distinct avec Accenture permettra aux deux parties d’échanger leur expertise pour renforcer les capacités de leadership en IA. Le partenariat comprend le développement des infrastructures de données et d’IA, le soutien à la transformation de la main-d’œuvre et la sensibilisation du public à l’importance de l’adoption de l’IA.

La collaboration de Cisco se concentrera sur l’accélération de la transformation numérique dans le secteur public, la promotion d’initiatives IA et le développement d’environnements de centres de données évolutifs et dotés d’IA.

L’accord-cadre de la SDAIA avec Boomi renforcera l’innovation au sein de l’écosystème IA du Royaume grâce au développement de centres de données IA alimentés par la technologie Boomi, ainsi qu’à des programmes plus larges d’échange de connaissances.

SambaNova soutiendra la SDAIA à travers des événements conjoints, des camps de formation, le partage de connaissances et des campagnes de sensibilisation pour renforcer les capacités nationales en IA et en données.

Par ailleurs, GitLab explorera des opportunités conjointes dans le développement des compétences, les projets d’innovation, les solutions commerciales et l’expansion de la portée mondiale des applications IA développées en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


BNP Paribas rehausse ses objectifs de solidité financière et bondit en Bourse

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Short Url
  • Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués
  • Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%

PARIS: Le groupe bancaire français BNP Paribas gagnait plus de 5% jeudi matin à la Bourse de Paris, après avoir annoncé qu'il visait un ratio de solvabilité supérieur d'ici 2027.

Son titre prenait 5,79% vers 08H15 GMT, à 70,93 euros, en première place d'un CAC 40 en hausse de 1,13%. BNP Paribas table désormais sur un "ratio CET1 fixé à 13% à l'horizon 2027".

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués.

Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués.

Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%.

BNP Paribas vise aussi une amélioration "continue" de son coefficient d'exploitation, un indicateur de rentabilité qui rapporte les coûts fixes au produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires pour les banques).

L'objectif est qu'il atteigne 61% en 2026 et 58% en 2028, "un engagement fort de maîtrise des coûts", selon le communiqué.

BNP Paribas souhaite par ailleurs rester "à l'écoute de [ses] actionnaires grâce à une politique de distribution attractive et disciplinée", a expliqué Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, cité dans un communiqué.

Le groupe a aussi annoncé qu'il lancerait courant novembre son programme de rachat d'actions de 1,15 milliard d'euros, dans le cadre de sa distribution du résultat de 2025.