L'armée ukrainienne continue d'avancer, Poutine espère une «stabilisation»

Le président russe Vladimir Poutine, le 5 octobre 2022 (Photo, AFP).
Le président russe Vladimir Poutine, le 5 octobre 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 06 octobre 2022

L'armée ukrainienne continue d'avancer, Poutine espère une «stabilisation»

  • Quelques heures plus tôt, l'Ukraine avait annoncé regagner du terrain dans la région de Lougansk
  • Signe d'un désarroi en Russie, les revers de l'armée ont conduit un haut responsable parlementaire à appeler celle-ci à «arrêter de mentir» sur ses défaites

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a assuré mercredi que la situation militaire se "stabilisera" dans les territoires ukrainiens dont il revendique l'annexion mais où ses forces subissent une série de revers face à l'armée ukrainienne.

Quelques heures plus tôt, l'Ukraine avait annoncé regagner du terrain dans la région de Lougansk (est), après ses succès dans celles de Kherson (sud) et Kharkiv (nord-est).

"Nous partons du principe que la situation va se stabiliser et que nous pourrons développer ces zones de manière pacifique", a estimé M. Poutine.

Il a signé un décret pour que la Russie s'approprie formellement la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia (sud). De son côté, le chef de l'AIEA Rafael Grossi a annoncé son départ pour Kiev pour discuter du besoin "plus urgent que jamais", de l'établissement "d'une zone de protection autour de [cette] centrale.

Alors même qu'elle recule sur le terrain, la Russie a proclamé l'annexion de quatre régions d'Ukraine (Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia) qu'elle contrôle partiellement, à l'issue de "référendums" dénoncés par Kiev et ses alliés occidentaux.

Signe d'un désarroi en Russie, les revers de l'armée ont conduit un haut responsable parlementaire à appeler celle-ci à "arrêter de mentir" sur ses défaites.

"Notre peuple n'est pas stupide. Et il voit qu'on ne veut pas lui dire ne serait-ce qu'une partie de la vérité. Cela peut entraîner une perte de crédibilité", a déclaré Andreï Kartapolov, à la tête du Commission de la défense de la Douma, la chambre basse du Parlement, et ancien commandant militaire.

Les troupes de Kiev poursuivent, elles, leur contre-offensive, revendiquant de nouveaux gains dans l'Est et le Sud.

Dans sa communication vidéo quotidienne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a s'est félicité de la reprise de trois nouveaux villages dans la région de Kherson, assurant que "le mouvement continue".

Plus tôt dans la journée, le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, jusqu'ici sous le contrôle quasi-total de Moscou, a proclamé une percée.

"Maintenant c'est officiel. La [reconquête] de la région de Lougansk a commencé. Plusieurs localités ont déjà été libérées", a déclaré Sergiï Gaïdaï, sans plus de précisions.

La quasi-totalité de la région de Kharkiv (nord-est) apparaît désormais sous contrôle ukrainien, ouvrant la voie vers celle de Lougansk, bastion des séparatistes installées par Moscou depuis 2014.

L'armée russe a de son côté assuré mercredi avoir mené, ces dernières 24 heures, des "frappes massives" près de Lyman (région de Donetsk), ville reprise récemment par les forces ukrainiennes, et leur infliger de lourdes pertes.

Dans la région de Kherson, les troupes de Moscou "tiennent leurs positions en repoussant les attaques de forces ennemies supérieures en nombre", a-t-elle ajouté.

Le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov a assuré que les territoires perdus seraient "repris".

M. Poutine avait lui juré de défendre les zones annexées, quitte à utiliser des armes nucléaires, menace qui n'a arrêté ni la contre-offensive ukrainienne, ni les livraisons d'armes occidentales.

L'armée russe avait reconnu à demi-mot des retraites mardi, en publiant des cartes montrant que Moscou a cédé toute une partie du nord de la région de Kherson et que sa présence dans celle de Kharkiv était désormais minimale.

Aller plus loin

Près de Lyman, nœud ferroviaire stratégique repris dans la région de Donetsk (est) le weekend passé, un parachutiste ukrainien croisé mardi par l'AFP a reconnu que ses camarades et lui étaient à la fois "épuisés" et déterminés.

Oleksandre, 31 ans, a expliqué que les combats avaient été "très durs", mais qu'il leur fallait "aller de l'avant".

Dans Lyman, où des journalistes de l'AFP se sont rendus mercredi, Tatiana Slavouta, une habitante de 62 ans, dit ne pas savoir "si la situation est meilleure ou pire" depuis la reconquête ukrainienne.

"Tous les magasins sont fermés, nous n'avons pas d'argent, nous n'avons pas de lumière. Rien", explique-t-elle, mais "au moins maintenant, il y a le silence, pas de bombardements".

Sur le front diplomatique, le président américain Joe Biden a annoncé mardi un nouvel envoi américain d'équipements militaires, pour une valeur de 625 millions de dollars.

De leur côté, les Etats de l'Union européenne se sont mis d'accord sur une nouvelle série de sanctions contre des entités et personnalités russes.

Pour sa part, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a reconnu l'Ukraine comme "pays membre potentiel", la toute première étape vers un très long processus d'adhésion.

"Suite à la demande reçue du Premier ministre [Denys Chmygal] d'entamer le processus d'adhésion de l'Ukraine à l'OCDE, le Conseil de l'OCDE a décidé de reconnaître l'Ukraine comme un pays membre potentiel", a affirmé mercredi le secrétaire général de l'Organisation internationale Mathias Cormann.

Sur plan sportif, l'Espagne et le Portugal ont annoncé avoir intégré l'Ukraine à leur candidature commune pour l'organisation du Mondial-2030 de foot, ce que le président Zelensky a salué comme "un symbole de victoire".


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.