L'Opep+ accepte une réduction de la production de 2 millions de barils par jour

Les producteurs de l'Opep+ devraient convenir d'une réduction importante de leur objectif de production (Photo, Shutterstock).
Les producteurs de l'Opep+ devraient convenir d'une réduction importante de leur objectif de production (Photo, Shutterstock).
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Publié le Jeudi 06 octobre 2022

L'Opep+ accepte une réduction de la production de 2 millions de barils par jour

  • L'Opep+ a manqué son objectif de production en août d'environ 3,6 millions de bpj
  • Antony Blinken a déclaré que la Maison Blanche s'efforçait de garantir l'approvisionnement en énergie sur le marché et le maintien de prix bas

RIYAD: Les prix du pétrole ont légèrement augmenté après que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, dont la Russie, ont convenu d'une réduction de la production de 2 millions de barils par jour à partir de novembre – les réductions les plus importantes depuis la pandémie de la Covid-19 en 2020.

La décision a été prise lors de la réunion en personne du Comité ministériel conjoint de suivi de l'Opep+ à Vienne, et pourrait entraîner une reprise des prix du pétrole qui ont chuté à environ 91 euros, contre 121,36 euros il y a trois mois, en raison des craintes d'une récession économique mondiale, de la hausse des taux d'intérêt américains et d'un dollar plus fort.

Des sources ont déclaré à Reuters qu'il n'était pas clair si les réductions pouvaient inclure des réductions volontaires supplémentaires par des membres tels que l'Arabie saoudite, ou si elles pouvaient inclure la sous-production existante du groupe.

L'Opep+ a manqué son objectif de production en août d'environ 3,6 millions de bpj.

Après la révélation de la décision, les prix du pétrole ont augmenté, le Brent ayant progressé de 0,38% à 93,2 euros le baril à 16h30, heure saoudienne, tandis que le West Texas Intermediate américain a augmenté de 0,29% à 87,75 euros le baril.

À l'issue de la réunion, le ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, a déclaré que la priorité de l'alliance était «de maintenir un marché pétrolier durable».

Les réductions de production de 2 millions de bpj proposées mercredi sont basées sur les chiffres de référence existants, ce qui signifie que les réductions seraient moins importantes car l'Opep+ a manqué son objectif de production en août d'environ 3,6 millions de bpj.

La sous-production s'est produite à cause des sanctions occidentales imposées à des pays comme la Russie, le Venezuela et l'Iran et des problèmes de production chez des producteurs comme le Nigeria et l'Angola.

Le prince Abdelaziz a révélé que les réductions réelles seraient de 1 à 1,1 million de bpj.

Mohammed al-Suwayed, PDG de la société de conseil en investissement Razeen Capital, a prévenu que cette décision pourrait alimenter les hausses de prix mondiales qui bouleversent actuellement l'économie mondiale.

S'adressant à Arab News, Al-Suwayed a signalé: «À mon avis, la réduction de la production signifie une augmentation des prix du pétrole, donc plus de revenus pour les producteurs de pétrole. Mais la décision elle-même ne semble pas liée aux fondamentaux du marché, nous devons donc nous préparer à de nouvelles hausses des taux d'intérêt à cause d'une augmentation supplémentaire attendue de l'inflation.»

Hassan Balfakeih, ancien analyste en chef de la demande de pétrole au Secrétariat de l'Opep, a déclaré à Arab News que les prix actuels du pétrole reflètent davantage les «développements géopolitiques» que les «véritables fondamentaux du marché».

«Les pressions inflationnistes déjà élevées et les perspectives économiques fragiles pourraient freiner la demande de pétrole dans les mois à venir», a-t-il ajouté.

«Pour éviter un éventuel affaiblissement des fondamentaux du marché pétrolier, une décision proactive et solide est essentielle afin d’équilibrer le marché à court terme.»

L'Opep+ a également annoncé que la fréquence des réunions du Comité ministériel conjoint de suivi sera portée à tous les deux mois.

Réaction des États-Unis

Les réductions interviennent en dépit de la pression exercée par les États-Unis pour que les pays de l'Opep+ pompent davantage, et réduisent en conséquent l'offre sur un marché déjà tendu.

Cette décision a suscité un reproche rapide du président américain, Joe Biden. «Le président est déçu par la décision à courte vue de l'Opep+», ont déclaré le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, et le conseiller économique principal, Brian Deese, dans un communiqué.

La réduction de l'offre touchera des pays «déjà ébranlés» par des prix élevés, tandis que «l'économie mondiale doit faire face à l'impact négatif continu» de l'attaque de la Russie en Ukraine, selon le communiqué.

Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a déclaré mercredi que la Maison Blanche s'efforçait de garantir l'approvisionnement en énergie sur le marché et le maintien de prix bas.

Interrogé lors d'une conférence de presse au Chili pour savoir s'il était déçu de la décision de l'Arabie saoudite d’accepter les réductions, Blinken a répondu que Washington avait «un grand nombre d'intérêts en ce qui concerne l'Arabie saoudite».

«Nous œuvrons chaque jour pour nous assurer, au mieux de nos capacités, que l'offre énergétique, quelle que soit sa source, réponde à la demande afin de garantir que l'énergie est sur le marché et que les prix restent bas», a assuré Blinken.

John Kirby, coordinateur du conseil de sécurité nationale pour les communications stratégiques à la Maison Blanche, a affirmé que son pays devrait être moins dépendant de l'Opep+ et des producteurs étrangers pour le pétrole.

S'adressant à Fox News, il a cherché à minimiser la décision, en disant: «Le groupe de L'Opep+ a déclaré au monde entier qu'il produisait trois millions et demi de barils de plus qu'en réalité. Donc, d'une certaine manière, cette baisse annoncée ne fait que les ramener à un niveau plus proche de la production réelle.»

Ses commentaires étaient en contradiction avec certains analystes, la banque d'investissement américaine Citi avertissant qu'il pourrait y avoir des représailles.

«Il pourrait y avoir d'autres réactions politiques de la part des États-Unis, notamment des libérations supplémentaires de stocks stratégiques, ainsi que des imprévus, notamment une nouvelle promotion d'un projet de loi Nopep», a averti Citi, en référence à un projet de loi antitrust américain contre l'Opep.

La banque JPMorgan a également déclaré qu'elle s'attendait à ce que Washington mette en place des contre-mesures en libérant davantage de stocks de pétrole, tandis qu'Andy Critchlow, responsable de l'information pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique chez S&P Global Commodity Insights, a prévenu que l'Opep+ «jouait avec le feu» dans un environnement géopolitique volatile.

La décision est "technique, pas politique"

L'Arabie saoudite et les autres membres de l'Opep+ ont précédemment déclaré qu'ils cherchaient à prévenir la volatilité plutôt qu'à cibler un prix particulier du pétrole lorsqu'ils envisagent des objectifs de production.

En se rendant à la réunion, le ministre de l'Énergie des EAU, Souhail al-Mazroui, a déclaré aux journalistes que toute décision est «technique, pas politique», ajoutant: «Nous ne l'utiliserons pas comme une organisation politique.»

La décision de l'Opep+ intervient à un moment où le marché mondial du pétrole, et notamment les pays européens, sont confrontés à une pénurie de produits énergétiques après avoir décidé de mettre progressivement fin à leur dépendance à l'égard des exportations d'énergie russe à la suite de l'invasion de l'Ukraine par Vladimir Poutine.

Avant la réunion, un rapport du Centre d'études et de recherche sur le pétrole roi Abdallah a suggéré que des sanctions occidentales effectives contre la Russie pourraient rendre le marché mondial du pétrole plus tendu, car il semble difficile de trouver des alternatives viables pour remplacer les exportations d'énergie du pays.

Le rapport a mentionné que les États-Unis et le Canada ont réussi à échanger leurs importations, car ces pays n'étaient pas dépendants des importations russes dans le passé.

Cependant, les pays européens sont confrontés à des défis car ils dépendent fortement de Moscou pour satisfaire leurs besoins énergétiques.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.