Le label de l'investissement durable français veut se fortifier

Cette photo prise le 8 avril 2020 montre le pont de Bercy et le ministère français de l'Economie et des Finances à Paris. AFP / BERTRAND-GUAY
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Publié le Vendredi 07 octobre 2022

Le label de l'investissement durable français veut se fortifier

  • Lancé officiellement en 2016, le label «Investissement socialement responsable» (ISR), promu par Bercy, est la référence dans la finance durable française
  • Il a homologué 1.072 fonds au 30 septembre 2022, dans des types d'investissements divers: actions, dettes, immobilier, monétaire...

PARIS: Qu'est-ce qu'un "investissement responsable"? Le principal label français, l'ISR, bien ancré parmi les gérants d'actifs, mais méconnu du grand public, veut renforcer ses critères pour corriger des incohérences et gagner en visibilité.

Lancé officiellement en 2016, le label "Investissement socialement responsable" (ISR), promu par Bercy, est la référence dans la finance durable française. Son but est de mieux recenser les fonds qui prennent en compte l'environnement ou les aspects sociétaux dans leurs placements, au-delà des critères purement financiers.

Il a homologué 1.072 fonds au 30 septembre 2022, dans des types d'investissements divers: actions, dettes, immobilier, monétaire...

Mais selon un sondage Ifop pour le Forum de l'investissement responsable (FIR) , basé sur un échantillon représentatif de 1.001 personnes, seul un Français sur sept (16%) connaît l'ISR, à peine plus qu'en 2018 (14%).

Il est temps de "rendre ce label plus visible pour les épargnants", insiste la présidente du FIR Nathalie Lhayani.

Le label a déjà trouvé sa place parmi les gérants financiers. D'après le panorama des labels européens de la finance durable du spécialiste du secteur Novethic, publié en mai, l'ISR était, de loin, la marque durable la plus apposée sur les fonds en Europe.

Mais ce succès pose aussi la question de la sélectivité du label, à ce jour "loin de la réglementation européenne", selon Novethic.

En juillet, le comité du label ISR reconnaissait "certaines faiblesses du référentiel", utilisées "pour flirter avec l'écoblanchiment" ou "greenwashing".

Sa gouvernance avait changé en octobre 2021 alors qu'il était critiqué pour "ne être pas assez sélectif, connu du grand public et exigeant", expliquait au cours d'une conférence fin septembre Pascale Baussant, conseillère en gestion du patrimoine et un des treize membres du comité.
Pas un label vert

Dans la famille nombreuse des labels durables, l'ISR est l'un des moins exigeants sur la composante environnement, l'un des trois piliers avec la dimension sociale et les aspects de gouvernance qui forment ensemble l'acronyme ESG.

Il est l'un des seuls en Europe à n'utiliser aucun filtre d'exclusion de secteurs parmi les plus polluants, comme le charbon ou les hydrocarbures non conventionnels.

Pour qu'un fonds soit approuvé ISR, il faut qu'il sélectionne ses investissements parmi les 80% considérés comme les plus responsables de son "univers d'investissement initial" et qu'il s'inscrive dans une "perspective de long terme".

Il n'est donc pas rare que les fonds ISR fassent la part belle à des entreprises dont les activités ont d'importantes conséquences sur le changement climatique, comme TotalEnergies ou les banques qui financent des entreprises continuant l'exploration de matières fossiles.

La philosophie du label est surtout d'aller "vers la sortie des énergies fossiles en obligeant les fonds à avoir une trajectoire" en ce sens, mais sans imposer de politiques d'exclusion trop strictes, défend Michèle Pappalardo, la présidente du comité du label, interrogée par l'AFP.

«Colorations»

Le label a pourtant amorcé un premier virage en envisageant un certain nombre d'exclusions comme celle du charbon. Il souhaiterait aussi mettre en place des "niveaux planchers" à atteindre sur les trois piliers de l'ESG pour qu'un fonds soit certifié.

L'Alliance contre le tabac s'est indignée que cette industrie ne soit pas citée parmi les secteurs à rejeter, mais, dans la nouvelle structure ISR, la logique d'exclusion ne sera pas limitée au climat, a assuré Michèle Pappalardo.

Plusieurs acteurs de la finance poussent aussi pour établir différents degrés d'exigence. "Une approche monolithique nuit à la crédibilité du label", a estimé la Banque Postale AM, dont 100% des fonds sont approuvés par l'ISR, dans sa réponse aux propositions d'orientation.

Elle souhaite un "label à colorations" avec "un socle complémentaire et optionnel", pour reconnaître des fonds ayant "un niveau d'exigence plus élevé".

Le label doit présenter son projet au ministère des Finances pour approbation dans les prochains jours et espère publier son référentiel d'ici début 2023. "Le sujet est récent et évolue vite", souligne Mme Pappalardo, qui estime que des "ajustements" pourraient être encore pratiqués dans la version révisée, deux ans après sa mise en place.


Chalhoub Group célèbre 70 ans de croissance et d’innovation à Dubaï

Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
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  • La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux
  • Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience

DUBAI: Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir.

À cette occasion, le PDG Michael Chalhoub a rappelé l’importance stratégique des Émirats arabes unis dans le développement du groupe, où se réalise aujourd’hui 40 % de ses activités. Il a réaffirmé la volonté du groupe d’évoluer d’un rôle de partenaire vers celui de « House of Brands », en développant notamment ses propres créations tout en renforçant ses marques existantes. Parmi les projets phares : l’ouverture prochaine de Level Shoes aux États-Unis, une première pour une marque née à Dubaï.

Une « Symphonie du futur » portée par l’innovation et le capital humain

La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux.
Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience.

 


Genève mise sur l'excellence horlogère pour renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient

À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
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  • Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse
  • La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe

DUBAÏ: La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe. À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur.

Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse, qui représente plus de 26 milliards de francs suisses d’exportations annuelles, dont une part croissante est destinée aux Émirats arabes unis, au Qatar et à l’Arabie saoudite. Le Moyen-Orient demeure l’un des marchés les plus dynamiques pour les montres haut de gamme, soutenu par une clientèle jeune, fortunée et férue de pièces d’exception.

Pour Adrien Genier, directeur général de Genève Tourisme, l’événement constitue un levier majeur pour renforcer la visibilité et les relations commerciales de Genève :
« Le Golfe est aujourd’hui un marché stratégique pour Genève. Présenter notre savoir-faire ici, là où la demande pour le luxe et l’artisanat d’exception ne cesse de croître, permet de consolider notre attractivité économique et d’encourager de nouvelles collaborations. »

Raymond Loretan, président du GPHG, souligne l’importance de Dubaï dans l’écosystème mondial de l’horlogerie :
« La Dubai Watch Week joue un rôle clé dans le développement du marché régional. Y présenter nos créations permet de renforcer la présence suisse dans un hub économique qui façonne les tendances et les investissements du secteur du luxe. »

Genève, qui abrite des maisons prestigieuses telles que Patek Philippe, Rolex et Vacheron Constantin, combine tradition artisanale et innovation technologique pour alimenter une industrie qui représente un pilier essentiel de l’économie suisse. La ville attire également des talents et investisseurs internationaux, séduits par son écosystème horloger et son cadre économique stable.

Au-delà de son industrie phare, Genève s’appuie sur un art de vivre haut de gamme — gastronomie, nature, culture, shopping — pour renforcer son positionnement auprès des voyageurs du Golfe, dont le pouvoir d’achat et la fidélité constituent un moteur important pour le tourisme suisse.

Avec cette nouvelle édition de la Dubai Watch Week, Genève réaffirme sa volonté de renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient, un marché incontournable pour l’avenir du luxe, du tourisme et des investissements liés à l’horlogerie.


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
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  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.