Les élections de mi-mandat, un test pour l'avenir politique de Trump

Donald Trump prend la parole lors d'un rassemblement électoral en faveur de Doug Mastriano pour le gouverneur de Pennsylvanie (Photo, AFP).
Donald Trump prend la parole lors d'un rassemblement électoral en faveur de Doug Mastriano pour le gouverneur de Pennsylvanie (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 08 octobre 2022

Les élections de mi-mandat, un test pour l'avenir politique de Trump

  • Donald Trump a préféré se jeter à corps perdu dans la campagne pour les élections de mi-mandat et tester sa réputation de faiseur de rois
  • Le républicain a apporté son soutien à des anti-avortement acharnés, à des défenseurs de la théorie selon laquelle la présidentielle lui a été volée

WASHINGTON: A 76 ans aujourd'hui, Donald Trump aurait pu choisir d'écrire d'autres mémoires ou se concentrer sur son sport de prédilection, le golf. Mais après avoir perdu la présidentielle de 2020, il a préféré se jeter à corps perdu dans la campagne pour les élections de mi-mandat et tester sa réputation de faiseur de rois.

Le républicain a apporté son soutien à des anti-avortement acharnés, à des défenseurs de la théorie selon laquelle la présidentielle lui a été volée ou encore à des personnalités parachutées. Mais ces candidats controversés au Sénat font face à des difficultés, et beaucoup de républicains pointent du doigt l'ancien président.

"Donald Trump n'est pas candidat en 2022, mais son avenir politique" est en jeu, a écrit John Hudak, du centre de recherche Brookings, dans un récent billet de blog.

Le projet de M. Trump de remodeler le parti républicain à son image par le biais de ce scrutin va "en faire soit un perdant, soit le leader de la politique du parti pour des années encore", a jugé M. Hudak.

Plusieurs des candidats que M. Trump a choisi d'appuyer pour les primaires ont été vus comme sabotant de possibles victoires faciles pour des alternatives plus "mainstream", dans des circonscriptions clés face à des démocrates.

Parmi ses choix controversés, figurent Mehmet Oz, un médecin star catapulté en Pennsylvanie et considéré comme "déconnecté", et J.D. Vance dans l'Ohio, qui a passé la majeure partie de sa vie adulte dans la Silicon Valley. En Géorgie, l'ex-star de football américain Herschel Walker doit notamment répondre d'accusations de violences conjugales.

Peu à gagner
Le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, qui n'a besoin que d'un siège pour prendre la chambre haute aux démocrates, a laissé entendre qu'il voyait la "qualité des candidats" comme un problème.

Si "les candidats au Sénat comme Walker, Oz, Vance (...) finissent par perdre" et que la majorité reste aux mains des démocrates au Sénat, "M. Trump sera largement blâmé", tranche pour sa part M. Hudak.

Une mauvaise nuit électorale pour les candidats de Donald Trump donnerait du grain à moudre aux rivaux républicains de ce dernier pour la présidentielle de 2024, parmi lesquels pourraient figurer sa bête noire Liz Cheney, le gouverneur de Floride Ron DeSantis et l'ancien vice-president Mike Pence.

Mis à part Mme Cheney, les aspirants de droite à la présidence ont continué à ménager Donald Trump.

Mais des personnalités comme l'ancien secrétaire d'Etat Mike Pompeo pourraient être encouragées par de piètres résultats le 8 novembre.

Pour David Greenberg, professeur d'histoire et des médias à l'Université Rutgers, l'ex-président n'a que "peu à gagner" des élections de mi-mandat.

"Mais Trump a beaucoup à perdre parce que si ses candidats finissent en feu de paille, alors il sera vu comme ayant perdu sa magie", a dit M. Greenberg à l'AFP.

"Certains électeurs des primaires en 2024 pourraient réfléchir à deux fois avant de le soutenir à nouveau, surtout si une alternative populaire comme DeSantis se présente également."

Bien sûr, les jeux ne sont pas faits et peut-être les candidats les plus clivants de Trump l'emporteront-ils haut la main.

Leader incontesté
Quoi qu'il en soit, les analystes soulignent que beaucoup de ceux qui composent la base de l'ex-président n'accordent que peu d'attention au Sénat ou aux calculs politiques de Washington.

"Malgré sa défaite (à la présidentielle), deux procédures en destitution, près d'une douzaine d'enquêtes criminelles sérieuses et d'innombrables scandales qui auraient depuis longtemps coulé la plupart des autres politiciens, Trump reste le leader incontesté du parti républicain", déclare le politologue Nicholas Creel.

"Le soutien à Trump au sein du parti républicain est beaucoup trop résistant pour être endommagé par une mauvaise performance du parti en novembre".

D'autres observateurs s'attendent cependant à ce que les nombreux déboires juridiques du magnat, y compris le scandale sur sa mauvaise gestion de documents gouvernementaux classifiés, pèsent autant sur ses perspectives politiques que la performance de ses choix pour les élections de mi-mandat.

Pour Irina Tsukerman, analyste géopolitique basée à New York, M. Trump est de plus en plus perçu comme un "fardeau politique" incapable de gagner une future élection présidentielle, même contre un démocrate faible.

"Dans l'ensemble, il semble qu'il sera fortement découragé de se présenter en 2024, ce qu'il ne fera peut-être pas pour ses propres raisons, comme éviter tout embarras et garder l'argent qu'il lève actuellement", dit-elle à l'AFP.

Contactés par l'AFP, les services de M. Trump n'avaient pas réagi.


Trump menace la Russie de nouvelles sanctions après l'attaque record contre l'Ukraine

L'Ukraine compte "sur une réponse forte de la part des Etats-Unis", a souligné sur les réseaux sociaux le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "De tels meurtres aujourd'hui, quand la diplomatie réelle aurait pu commencer il y a longtemps, sont un crime délibéré et une prolongation de la guerre", avait-il auparavant déclaré. (AFP)
L'Ukraine compte "sur une réponse forte de la part des Etats-Unis", a souligné sur les réseaux sociaux le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "De tels meurtres aujourd'hui, quand la diplomatie réelle aurait pu commencer il y a longtemps, sont un crime délibéré et une prolongation de la guerre", avait-il auparavant déclaré. (AFP)
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  • Interrogé à la Maison Blanche par un journaliste sur le fait de savoir s'il était prêt à lancer une nouvelle phase de sanctions contre la Russie, le président américain a répondu: "Oui, je le suis"
  • "Je ne suis pas content. Je ne suis pas content de la situation dans son ensemble", a par la suite insisté M. Trump auprès de journalistes qui l'interrogeaient sur l'attaque survenue dimanche matin

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump s'est déclaré prêt dimanche à imposer de nouvelles sanctions contre la Russie après une attaque aérienne d'une ampleur sans précédent contre l'Ukraine qui a touché pour la première fois le siège du gouvernement.

Interrogé à la Maison Blanche par un journaliste sur le fait de savoir s'il était prêt à lancer une nouvelle phase de sanctions contre la Russie, le président américain a répondu: "Oui, je le suis".

"Je ne suis pas content. Je ne suis pas content de la situation dans son ensemble", a par la suite insisté M. Trump auprès de journalistes qui l'interrogeaient sur l'attaque survenue dimanche matin, ajoutant: "Je ne suis pas ravi de ce qui se passe là-bas".

Dans la nuit de samedi à dimanche, la Russie a tiré 810 drones et 13 missiles sur l'Ukraine, selon l'armée de l'air ukrainienne. Il s'agit de l'attaque aérienne la plus importante depuis le début de la guerre en février 2022.

Plusieurs autres régions du pays ont été touchées. Au total, six personnes ont été tuées, dont trois à Kiev. Au moins deux autres personnes ont trouvé la mort dans des attaques locales séparées, selon les autorités.

L'attaque contre Kiev a endommagé pour la première fois le bâtiment où siège le gouvernement ukrainien, au coeur de la capitale.

L'armée russe, comme elle le fait généralement, a assuré n'avoir visé que "des sites du complexe militaro-industriel ukrainien et des infrastructures de transport".

Elle a affirmé avoir frappé des sites de production de drones et des aérodromes militaires dans l'est, le sud et le centre de l'Ukraine, ainsi que deux entreprises industrielles à la périphérie de Kiev.

"Crime délibéré" 

L'Ukraine compte "sur une réponse forte de la part des Etats-Unis", a souligné sur les réseaux sociaux le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "De tels meurtres aujourd'hui, quand la diplomatie réelle aurait pu commencer il y a longtemps, sont un crime délibéré et une prolongation de la guerre", avait-il auparavant déclaré.

La Première ministre ukrainienne, Ioulia Svyrydenko, a dit que "le monde doit répondre à cette destruction non seulement par des mots, mais par des actions."

"Nous devons renforcer la pression des sanctions, principalement contre le pétrole et le gaz russes", a-t-elle plaidé, réclamant également des "armes".

Dimanche, le ministre américain des Finances Scott Bessent a assuré que les Etats-Unis étaient "prêts à faire monter la pression" sur la Russie, appelant les Européens à faire de même.

Donald Trump a notamment menacé de s'en prendre aux pays qui achètent des hydrocarbures à la Russie afin de saper le financement de son effort de guerre, et a déjà frappé l'Inde de surtaxes douanières importantes pour ce motif.

Le président américain est "très mécontent" des achats de pétrole russe par des pays de l'UE, a par ailleurs affirmé Volodymyr Zelensky jeudi.

"Si les Etats-Unis et l'UE peuvent se mettre d'accord sur davantage de sanctions, sur des droits de douane sur les pays qui achètent le pétrole russe, l'économie russe va s'effondrer. Et cela va mener le président Poutine à la table des négociations", a insisté Scott Bessent dimanche.


En Tunisie, un millier de personnes accueillent la flottille partie de Barcelone vers Gaza

Plus d'un millier de personnes, parmi lesquelles l'eurodéputée Rima Hassan, ont accueilli dimanche à Tunis la flottille partie de Barcelone avec à son bord des militants et de l'aide humanitaire pour Gaza. (AFP)
Plus d'un millier de personnes, parmi lesquelles l'eurodéputée Rima Hassan, ont accueilli dimanche à Tunis la flottille partie de Barcelone avec à son bord des militants et de l'aide humanitaire pour Gaza. (AFP)
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  • La flottille dit avoir pour objectif  "d'ouvrir un corridor humanitaire et de mettre fin au génocide en cours du peuple palestinien"
  • A Sidi Bou Saïd, près de Tunis, plus d'un millier de personnes munies de drapeaux palestiniens, de banderoles de soutien à la flottille et de fumigènes se sont rassemblées pour accueillir les bateaux dans la ferveur

TUNIS: Plus d'un millier de personnes, parmi lesquelles l'eurodéputée Rima Hassan, ont accueilli dimanche à Tunis la flottille partie de Barcelone avec à son bord des militants et de l'aide humanitaire pour Gaza.

Plusieurs bateaux devaient quitter Tunis dimanche pour rejoindre la "Global Sumud Flotilla", mais leur départ a été reporté à mercredi pour des "raisons techniques et logistiques" selon les organisateurs.

La flottille dit avoir pour objectif  "d'ouvrir un corridor humanitaire et de mettre fin au génocide en cours du peuple palestinien".

A Sidi Bou Saïd, près de Tunis, plus d'un millier de personnes munies de drapeaux palestiniens, de banderoles de soutien à la flottille et de fumigènes se sont rassemblées pour accueillir les bateaux dans la ferveur.

Lors d'une conférence de presse sur la plage, Rima Hassan a insisté sur "le rôle que jouent aujourd'hui les peuples face à la lâcheté des Etats (...) qui empêchent toute solidarité envers le peuple palestinien".

"Quand nous étions sur le Madleen, on a été interceptés par plusieurs dizaines de militaires, et on s'est fait la promesse dès notre arrivée de renvoyer immédiatement un maximum de bateaux", a ajouté l'eurodéputée.

Le voilier Madleen, avec 12 militants à bord, avait été intercepté le 9 juin par les forces israéliennes à environ 185 kilomètres à l'ouest des côtes de Gaza.

"Nous savons tous pourquoi nous sommes ici. De l'autre côté de la mer, il y a un génocide en cours, une famine de masse provoquée par la machine à tuer d'Israël", a dénoncé la militante suédoise Greta Thunberg aux côtés de Rima Hassan, juste après son arrivée en bateau de Barcelone.

130 personnes de différents pays se sont inscrites pour monter à bord des bateaux de la flottille devant partir de Tunisie, ont déclaré les organisateurs à l'AFP.

Les Nations unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation "catastrophique".


Turquie: l'opposition convoque un congrès extraordinaire pour le 21 septembre

Turquie: l'opposition convoque un congrès extraordinaire pour le 21 septembre
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  • Le principal parti d'opposition de Turquie va convoquer un congrès extraordinaire le 21 septembre, après qu'un tribunal a destitué sa direction d'Istanbul sur des accusations de corruption

ISTANBUL: Le principal parti d'opposition de Turquie va convoquer un congrès extraordinaire le 21 septembre, après qu'un tribunal a destitué sa direction d'Istanbul sur des accusations de corruption, a rapporté une source du parti à l'AFP samedi.

Cette décision intervient dans un contexte de pression politique croissante sur le Parti républicain du peuple (CHP) après qu'un tribunal a annulé cette semaine les résultats de son congrès provincial d'Istanbul en octobre 2023, destituant son leader Ozgur Celik et 195 autres responsables.

Plus de 900 délégués du CHP ont soumis vendredi une pétition à une commission électorale locale de la capitale Ankara pour autoriser le congrès, a déclaré la source à l'AFP.

Ce congrès devrait définir la stratégie du parti alors qu'il est confronté à une incertitude juridique.

Le CHP, la principale force d'opposition au Parlement turc, a remporté une victoire majeure sur l'AKP du président Recep Tayyip Erdogan lors des élections locales de 2024. Depuis lors, le parti est devenu la cible d'une vague d'arrestations et de procédures judiciaires qui ont culminé en mars avec l'emprisonnement du populaire et puissant maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, pour des accusations de corruption qu'il dément.

L'arrestation et l'emprisonnement de M. Imamoglu, considéré comme un rival clé du président Erdogan, ont déclenché des manifestations de rue inédites depuis dix ans. Les autorités ont réprimé les manifestations en arrêtant près de 2.000 personnes, dont la plupart ont ensuite été libérées.

Mardi, un tribunal a destitué le leader du CHP d'Istanbul et des dizaines de délégués du parti, tout en nommant une équipe de cinq hommes pour les remplacer, ce qui a provoqué une chute de 5,5% du marché boursier turc.

Le CHP a fait appel contre cette décision judiciaire.

Pour l'analyste politique Berk Esen, cette affaire représente une "répétition" pour une affaire plus importante contre la direction nationale du parti, visant à l'affaiblir en tant que force d'opposition.

Une procédure judiciaire presque identique pèse en effet sur sa direction nationale, dans une affaire très suivie qui reprendra à Ankara le 15 septembre.

Gul Ciftci, vice-présidente du CHP responsable des affaires électorales et juridiques, a déclaré que le congrès extraordinaire "ne déterminera pas seulement l'avenir de notre parti, mais réaffirmera également la foi dans le pluralisme, la diversité et la politique démocratique en Turquie", dans un commentaire publié sur X vendredi.

Elle a salué la décision concernant le congrès, prise grâce à la volonté des délégués, comme "la preuve la plus forte que le CHP reste debout face à toutes les tentatives d'intervention du gouvernement".