Loi sécurité: La réforme de la PJ s'invite dans les débats au Sénat

En soirée, le Sénat a voté avec l'assentiment du gouvernement des amendements en faveur des collectivités et des outre-mer pour l'accueil de nouvelles brigades de gendarmerie (Photo, AFP).
En soirée, le Sénat a voté avec l'assentiment du gouvernement des amendements en faveur des collectivités et des outre-mer pour l'accueil de nouvelles brigades de gendarmerie (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 12 octobre 2022

Loi sécurité: La réforme de la PJ s'invite dans les débats au Sénat

  • Le projet de réforme de la PJ ne figure pas dans le texte, mais le sujet s'est imposé dès le début de la discussion
  • Le texte prévoit la création de 8 500 postes de policiers et gendarmes, dont «3 000 dès 2023», selon la Première ministre, Elisabeth Borne

PARIS: Le Sénat a entamé mardi l'examen en première lecture du projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi), qui prévoit sur cinq ans un effort financier de 15 milliards d'euros, la réforme controversée de la police judiciaire s'imposant dans les débats, bien que de nature réglementaire.

Pour les rapporteurs Marc-Philippe Daubresse (LR) et Loïc Hervé (centriste), la majorité sénatoriale ne peut pas "objectivement" s'opposer à un texte qui donne davantage de moyens à l'Intérieur.

Pour le ministre Gérald Darmanin, il essaye de répondre à "cinq crises" qui sont "devant nous": crise terroriste, avec une "menace terroriste d'autant plus prégnante qu'elle se modernise"; crise "d'ordre public", avec des manifestations "nouvelle formule"; crise cyber; crise de la violence et crise climatique.

Alors que la France s'apprête à accueillir en 2023 et 2024 deux grands événements sportifs internationaux, Coupe du monde de rugby et Jeux olympiques, M. Darmanin a dessiné un "scénario noir auquel il faut que nous nous préparions, qui est à la fois une attaque terroriste par exemple par un drone (...) et en même temps une attaque cyber sur les hôpitaux".

Le projet de réforme de la PJ ne figure pas dans le texte, mais le sujet s'est imposé dès le début de la discussion, au moment où plusieurs centaines de policiers étaient rassemblés dans le calme à Paris et Marseille pour marquer leur opposition à ce projet.

"La Lopmi est l'antichambre de la réforme à venir portant la départementalisation de la police judiciaire (...), synonyme d'intrusion du pouvoir exécutif dans la procédure pénale", a attaqué la présidente du groupe CRCE à majorité communiste Eliane Assassi.

"On ne peut pas rester dans un monde qui ne se réfère qu'à Clemenceau", a lancé M. Darmanin. "Nous allons continuer à discuter", a-t-il dit, rassurant une nouvelle fois les magistrats "qui auront toujours l'immense et entière responsabilité des enquêtes".

La gauche a défendu sans succès des amendements pour expurger le rapport annexé à la Lopmi - qui détaille les orientations du ministère - des paragraphes posant le principe d'une réorganisation de la police.

M. Daubresse a rappelé que deux missions d'information sur le projet de réforme de la PJ étaient en cours au Parlement.

Pour l'essentiel, la Lopmi prévoit 15 milliards d'euros supplémentaires de budget en cinq ans, dont "plus de la moitié, 8 milliards, consacrés au cyber et au numérique", selon le ministre. Le budget 2023 s'inscrit déjà dans cette perspective, avec une hausse annoncée de +6% par rapport à 2022, à 22 milliards d'euros.

Le texte prévoit la création de 8 500 postes de policiers et gendarmes, dont "3 000 dès 2023", selon la Première ministre, Elisabeth Borne.

«Procès d'intention»

Pour lutter contre la cybercriminalité, en constante augmentation, le projet de loi permet les saisies d'actifs numériques comme les cryptomonnaies.

Concernant les "rançongiciels" - demandes de rançons après une cyber attaque -, il conditionne le remboursement par les assurances au dépôt d'une plainte par la victime.

Le texte prévoit par ailleurs de réprimer plus sévèrement l'outrage sexiste et comporte plusieurs mesures de simplification de la procédure pénale.

Parmi les modifications apportées en commission, les sénateurs souhaitent aggraver les peines encourues pour les refus d'obtempérer, les rodéos urbains et les violences faites aux élus.

Ils ont restreint l'extension de l'amende forfaitaire délictuelle à une liste d'une dizaine de nouveaux délits. Un point sur lequel le ministre a indiqué se ranger.

Des amendements socialistes visent à faciliter l'accueil et l'accès aux démarches en ligne des victimes en situation de handicap.

En soirée, le Sénat a voté avec l'assentiment du gouvernement des amendements en faveur des collectivités et des outre-mer pour l'accueil de nouvelles brigades de gendarmerie.

Des moments de tension entre les écologistes et le ministre ou la droite ont marqué cette première journée.

"Depuis le début de ce débat nos collègues du groupe écologiste sont dans le procès d'intention, dans la stigmatisation, dans la volonté d'attiser les tensions", s'est emporté M. Daubresse, alors que les écologistes pointaient des "contrôles d’identité abusifs ou discriminatoires".

"Vous êtes toujours dans le contrôle, la sanction, non pas des voyous, mais des policiers", a lancé le ministre. Il avait auparavant dénoncé des "accusations blessantes et fausses" à l'égard des policiers, estimant que Guy Benarroche affirmait "qu'une partie de la police est raciste".

Les débats doivent se poursuivre jusqu'à jeudi. Un vote solennel sera organisé le 18 octobre, puis les députés plancheront à leur tour sur le texte amendé. À gauche, communistes et écologistes voteront contre, les socialistes réservant leur vote.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Short Url
  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.