« Tout s'est effondré »: des entreprises russes face à la mobilisation

Un vendeur de souvenirs à Moscou. (AFP).
Un vendeur de souvenirs à Moscou. (AFP).
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Publié le Jeudi 13 octobre 2022

« Tout s'est effondré »: des entreprises russes face à la mobilisation

  • Depuis l'annonce le 21 septembre de la mobilisation de centaines de milliers de réservistes civils pour aller combattre en Ukraine, "de nombreux clients ont arrêté de venir"
  • Le patronat russe a tiré la sonnette d'alarme, demandant au gouvernement une exemption de mobilisation notamment pour les fondateurs et les propriétaires de PME

MOSCOU: "Tout s'est effondré": pour certaines entreprises russes, la mobilisation ordonnée par Vladimir Poutine entraîne son lot de désorganisation, d'incertitudes et d'adaptation forcée. Un défi de plus après le Covid et les sanctions internationales.

Dans l'espace de coworking flambant neuf qu'il détient à Tcheliabinsk, dans l'Oural, Maxime Novikov compte les sièges vides d'ordinaire occupés par des designers et des informaticiens indépendants ou lançant leur start-up.

Depuis l'annonce le 21 septembre de la mobilisation de centaines de milliers de réservistes civils pour aller combattre en Ukraine, "de nombreux clients ont arrêté de venir", se désole cet auto-entrepreneur de 33 ans auprès de l'AFP. Certains sont partis garnir les rangs de l'armée russe, quand d'autres, affirme-t-il, ont choisi l'exil au Kazakhstan voisin, à 140 kilomètres au sud.

"Je ne sais pas du tout s'ils vont continuer à payer leur abonnement", s'inquiète-t-il. "Ça pourrait être un fort manque à gagner, alors que je dois rembourser un prêt!"

Sur les 77 places disponibles dans cet espace, à peine 45 sont occupées depuis trois semaines.

"Mon chiffre d'affaires a déjà baissé cette année pour cet espace, de plus de 40%", compte cet architecte de formation. "Je voulais acheter un troisième espace mais pour le moment ce n'est pas possible de prendre le risque".

« Un mois ou deux de réserves »

Maxime Novikov n'est pas seul. De nombreuses entreprises s'inquiètent des conséquences de la mobilisation sur leur production et leur main d'oeuvre, notamment dans le secteur des hautes technologies qui a déjà vu fuir depuis février des dizaines de milliers de spécialistes échaudés par le conflit et la répression en Russie.

"Ca met à l'arrêt des projets et les entreprises du privé vont être craintives pour investir", analyse Natalia Zoubarevitch, économiste à l'Université d'État de Moscou.

Selon elle, "la situation économique se dégradait déjà depuis le début de l'année au vu des événements. La mobilisation va être un facteur aggravant supplémentaire".

A Moscou, Elena Irissova, 45 ans, se désole, de son côté, de voir "sa production à l'arrêt".

Directrice d'une petite entreprise de sacs de cuir de luxe, elle emploie une dizaine de salariés. Fin septembre, deux de ses artisans ont quitté leur emploi: l'un a fui la mobilisation, l'autre est partie aider sa fille dont le mari a été envoyé au front. En outre, les commandes sont plombées.

"Après le 21 septembre, tout s'est effondré. Nos ventes ont été divisées par trois, passant de dix à trois commandes par jour", se désole-t-elle. "Je peux tenir un mois ou deux avec mes réserves personnelles, mais pas plus", affirme-t-elle.

« Problématiques »

La pâtisserie moscovite tenue par Katerina Iberika, 39 ans, qui vend notamment des gâteaux pour des réceptions d'anniversaire, rencontre, elle aussi, des difficultés. Ses cinq employées, des femmes exemptées de mobilisation, sont bien là, en revanche l'humeur n'est pas la fête dans la capitale russe, et du coup le chiffre d'affaires plonge.

"Les annulations de réservations pour des grands événements ont commencé deux jours avant le début de la mobilisation" lorsque les rumeurs à son sujet ont commencé, raconte-t-elle à l'AFP.

"Aujourd'hui, nous avons zéro commande ou alors elles sont très petites", se lamente Katerina Iberika, qui réfléchit à quitter la Russie.

"Les gens cherchent à mettre leur argent de côté", observe Sofya Donets, économiste en chef pour la Russie chez Renaissance Capital. "Ils ne vont pas faire de dépenses superflues".

Enfin, des pénuries de personnel sont rapportées dans le BTP, les transports et le secteur de l'agriculture, "des domaines fortement affectés" selon Natalia Zoubarevitch, car "la grande majorité des travailleurs" sont des "hommes jeunes, faiblement éduqués, qui sont mobilisés".

Le patronat russe a tiré la sonnette d'alarme, demandant au gouvernement une exemption de mobilisation notamment pour les fondateurs et les propriétaires de PME, ainsi que les auto-entrepreneurs.

Face à ces "problématiques", le ministère russe du Développement économique a affirmé à l'AFP "avoir défini une liste de mesures prioritaires".

Décision a ainsi été prise de faciliter les subventions et les microcrédits. En outre "un entrepreneur mobilisé pourra dorénavant suspendre ses obligations" de remboursement, met en avant le ministère.

Et Sofya Donets s'attend à toujours "plus d'intervention et d'aides de l'Etat" pour compenser les effets de la mobilisation. D'autant que les caisses russes se remplissent toujours grâce à sa manne énergétique.


Un nouvel organe de protection de la propriété intellectuelle permettra d’attirer davantage d’investissements

L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
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  • Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février
  • Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle

RIYAD: Des experts en innovation et en économie ont déclaré à Arab News que la mise en place par l’Arabie saoudite d’un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle permettra de favoriser la réalisation de projets innovants et d’attirer des investissements étrangers dans le pays.

Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février.

Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle lancée par le prince héritier Mohammed ben Salmane, «qui consiste à mettre en place un environnement distingué pour l’organisation et le développement de services judiciaires dans les domaines de la propriété intellectuelle».

Le communiqué décrit le ministère public de la propriété intellectuelle comme «l’un des principaux facteurs permettant d’atteindre les objectifs de la Vision 2030 du Royaume».

Cet organe est chargé d’enquêter et d’engager des actions pénales dans les cas de violation des droits de propriété intellectuelle stipulés dans le système du droit des marques et le système de protection des droits d’auteur, déférés par l’Autorité saoudienne de la propriété intellectuelle, ainsi que dans le système des brevets et de la topographie pour les circuits intégrés, les variétés végétales et les modèles industriels.

Selon le ministère, «ces poursuites favoriseront le développement du Parlement dans le domaine de la protection judiciaire globale de la propriété intellectuelle. Elles disposeront d’un cadre de procureurs qualifiés qui ont été formés et ont acquis les compétences nécessaires conformément aux normes de compétence juridique pour la protection pénale des cas de violation des droits de propriété intellectuelle, ce qui conduira à la croissance (de ce secteur).»

«La mise en place d’un ministère public de la propriété intellectuelle contribue à créer “un environnement qui attire les technologies internationales, les innovateurs et les inventeurs aux niveaux local et mondial», a affirmé Abdallah Alakeel, président de l’Association saoudienne pour la recherche scientifique et l’innovation.

«L’inventeur, l’innovateur ou le propriétaire d’une entreprise créative ou technique aura la garantie que ses droits dans le Royaume seront protégés et sécurisés grâce à la présence de lois et de règlements clairs», a-t-il souligné.

Abdallah al-Hamed, responsable du conseil en investissement chez GIB Capital, espère que la création de cet organe préservera positivement les droits et confirmera la capacité du détenteur de ces droits à en bénéficier financièrement et intellectuellement de manière claire et authentique. Cela donnera lieu à une nouvelle réflexion sur l’environnement de la propriété intellectuelle et sa capacité en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un «Davos des banlieues» en septembre pour les entreprises des quartiers populaires

Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
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  • «C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues», estime Aziz Senni, organisateur de «Davos des banlieues»
  • «On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte», dit l'entrepreneur

PARIS: Un forum économique ou "Davos" des banlieues, visant à favoriser l'activité des entreprises des quartiers populaires, sera organisé les 17 et 18 septembre à Paris, ont annoncé jeudi ses organisateurs.

"L'enjeu (...) est d'identifier des leviers pour engager une véritable dynamique économique au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), où vivent plus de 5 millions de Français, dont la plupart sont exposés à un taux de chômage 2,7 fois supérieur à celui de la moyenne nationale", indique le Forum économique des banlieues (FEB).

Dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental (Cese), le millier de participants attendus passeront d'abord une journée à plancher sur la situation économique des quartiers populaires et les solutions pouvant y être apportées.

La seconde journée sera consacrée à la mise en relation d'entrepreneurs des quartiers avec de grandes entreprises, avec pour objectif de décrocher 100 millions d'euros de commandes.

"C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues", estime auprès de l'AFP l'entrepreneur Aziz Senni, organisateur de ce "Davos des banlieues", clin d'œil à la ville suisse où se tient chaque année le Forum économique mondial.

"On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte", poursuit-il. "On a là un tissu économique qu'on pourrait développer, en créant des emplois locaux, des stages, des alternances".

Chaque intervenant sera invité à formuler des propositions pour les entreprises des quartiers populaires, qui seront consignées dans un Livre blanc.

Le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ou les anciens ministres Jean-Louis Borloo et Najat Vallaud-Belkacem y sont attendus, selon le FEB.

Côté acteurs privés, le fondateur de Free Xavier Niel, la directrice générale de la Fédération bancaire française Maya Atig ainsi que l'ex-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux ont confirmé leur participation, indique-t-on de même source.

Les organisateurs souhaitent mettre l'accent sur les TPE et PME créées depuis plus de deux ans et moins éligibles aux aides publiques à l'entrepreneuriat, a expliqué Aziz Senni.

Le Forum économique des banlieues souhaite faciliter l'accès de 250 000 de ces entreprises installées dans les QPV aux marchés publics et privés.


Saudi Mobily connaîtra la plus forte croissance dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
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  • Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.
  • Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future

RIYADH : Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.

La liste révèle que la valeur de l'entreprise a augmenté d'environ 18 % par rapport à l'année précédente, conservant ainsi sa position de leader parmi les plus grandes entreprises du secteur au Moyen-Orient.

Les classements et les chiffres récemment publiés s'alignent sur l'objectif de l'Arabie saoudite de développer et de promouvoir la transformation numérique dans le Royaume et d'améliorer les services fournis dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.

"Mobily est devenue le meilleur choix pour les particuliers et les entreprises, car ses réalisations au niveau de la marque reflètent ses performances exceptionnelles dans la fourniture de services numériques intégrés et pionniers dans le Royaume et sa réalisation de grands progrès dans le développement de l'infrastructure numérique", a déclaré Noura Al-Shiha, vice-présidente principale de la marque et de la communication d'entreprise chez Mobily.

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques.

Cette place est principalement attribuée aux diverses initiatives qu'il a lancées depuis qu'il a rejoint la société, également appelée Etihad Etisalat Co, en 2019, et à son rôle central dans l'amélioration de la croissance de la marque de l'entreprise.

Al-Shiha a déclaré que l'inclusion du PDG de Mobily dans l'indice mondial de protection des marques reflète son intérêt à faire de l'entreprise l'un des noms commerciaux les plus forts au monde. 

Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future.

La majorité des investissements de Mobily se concentrent sur le développement de l'infrastructure et l'adoption de nouvelles technologies telles que l'informatique en nuage et l'Internet des objets, l'augmentation des centres de données et l'élargissement de la portée du déploiement du réseau 5G. 

Cherchant à offrir une expérience moderne à ses clients, l'entreprise souhaite les placer au centre de son attention en adoptant l'approche "Customer First". Cette stratégie vise à atteindre les objectifs de la Saudi Vision 2030, qui s'efforce d'améliorer la qualité de vie des familles et des individus dans le Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com