En Iran, la répression de la contestation touche aussi les enfants

Une femme tient une poupée représentant le guide suprême iranien Ali Khamenei le 1er octobre 2022 (Photo, AFP).
Une femme tient une poupée représentant le guide suprême iranien Ali Khamenei le 1er octobre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 14 octobre 2022

En Iran, la répression de la contestation touche aussi les enfants

  • D'après l'agence de presse Human Rights Activists News Agency basée aux Etats-Unis, au moins 18 jeunes ont été tués depuis mi-septembre
  • L'Iran est secoué depuis le 16 septembre par des manifestations déclenchées par le décès de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans

TEHERAN: Depuis le début du mouvement de contestation en Iran il y a près d'un mois, des dizaines d'enfants ont été tués dans la répression et des centaines emprisonnés, certains étant détenus dans des centres chargés de les "rééduquer", d'après les autorités et des ONG.

L'Iran est secoué depuis le 16 septembre par des manifestations déclenchées par le décès de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans morte trois jours après son arrestation par la police des moeurs à Téhéran pour avoir, selon celle-ci, enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, prévoyant notamment le port du voile.

"Femme, vie, liberté" ou "Mort au dictateur" scandent les Iraniennes, fer de lance des manifestations à laquelle participent aussi de nombreux jeunes, parfois au péril de leurs vies.

D'après l'agence de presse Human Rights Activists News Agency (HRANA), basée aux Etats-Unis, au moins 18 jeunes ont été tués depuis mi-septembre. Le plus jeune avait 12 ans, selon cette source.

Mais le bilan pourrait être bien plus élevé, estiment des ONG.

La Société iranienne pour la protection des droits des enfants a indiqué cette semaine qu'au moins 28 enfants avaient été tués, "la plupart dans la province défavorisée du Sistan-Baloutchistan", dans le sud-est du pays.

L'organisation, basée en Iran, a en outre indiqué que des familles étaient "tenues dans l'ignorance" sur le sort de leurs enfants arrêtés qui sont, par ailleurs, privés de représentation juridique.

Certains jeunes sont emprisonnés dans des centres pour délinquants toxicomanes adultes, a alerté Hassan Raissi, avocat iranien des droits humains.

Ces informations "sont très inquiétantes", a-t-il jugé, soulignant que les jeunes "de moins de 18 ans ne doivent jamais être détenus avec des criminels de plus de 18 ans. C'est une obligation légale".

Selon cet avocat, cité mercredi par le site d'informations Iran Wire, "environ 300 personnes âgées entre 12-13 ans et 18-19 ans se trouvent en garde à vue".

Antisociaux
L'Unicef s'est dite lundi "très inquiète" des informations faisant état "d'enfants et d'adolescents tués, blessés et arrêtés".

Le ministre iranien de l'Education Youssef Nouri a admis que des écoliers avaient été arrêtés dans la rue ou dans leur établissement.

"Il n'y en a pas beaucoup. Je ne peux pas donner de nombre exact", a-t-il affirmé, d'après des déclarations publiées mercredi par le journal réformateur Shargh.

Il a précisé que ces jeunes étaient détenus dans des "centres médico-psychologiques" où ils font l'objet d'une "rééducation" afin qu'ils ne deviennent pas "antisociaux".

Malgré les sévères restrictions d'accès à Internet imposées par les autorités pour faire face à ce qu'elles appellent des "émeutes", des jeunes Iraniens sont parvenus à diffuser des images des manifestations sur des applications ultra-populaires comme TikTok et Instagram.

Dans la rue aussi ils s'adaptent, partant en manifestation masqués et chapeautés, laissant chez eux leurs téléphones pour ne pas être localisés et emportant des vêtements de rechange au cas où les forces de sécurité tirent sur eux des cartouches de peinture pour pouvoir ensuite les identifier.

Ali Fadavi, commandant adjoint des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du régime, avait déclaré début octobre à la presse locale que "l'âge moyen des personnes arrêtées dans beaucoup des récentes manifestations était de 15 ans".

"Certains adolescents et jeunes adultes interpellés ont (...) comparé les émeutes à des jeux vidéos" dans leurs "aveux", a-t-il dit, cité par l'agence de presse Mehr.

Le religieux Aboulfazl Ahmadi, chef d'une organisation provinciale liée à la police des moeurs, a lui récemment estimé que les "ennemis" de l'Iran -- terme qui désigne selon les autorités des forces à l'étranger comme les Etats-Unis -- avaient "misé sur" les adolescents et que des jeux vidéos avaient été créés pour "attirer la jeunesse dans la rue".


Reconnaissance de la Palestine: Israël accuse Macron de déstabiliser le Proche-Orient

Un colon israélien pénètre dans une maison située à l'entrée du marché palestinien dans la vieille ville d'Hébron, qui aurait été confisquée la nuit précédente par des colons, le 3 septembre 2025, dans la ville divisée d'Hébron, en Cisjordanie occupée. (AFP)
Un colon israélien pénètre dans une maison située à l'entrée du marché palestinien dans la vieille ville d'Hébron, qui aurait été confisquée la nuit précédente par des colons, le 3 septembre 2025, dans la ville divisée d'Hébron, en Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Macron tente d'intervenir de l'extérieur dans un conflit auquel il n'est pas partie, d'une manière complètement déconnectée de la réalité sur le terrain après le 7 octobre" 2023
  • "Macron sape la stabilité de la région avec ses actions", ajoute M. Saar, pour qui "ses actions sont dangereuses [et] n'apporteront ni la paix ni la sécurité"

JERUSALEM: Emmanuel Macron "sape la stabilité" du Proche-Orient et ses actions sont "dangereuses", a accusé Israël après une mise en garde du président français contre toute tentative israélienne d'annexer des territoires en riposte à la reconnaissance de la Palestine envisagée par Paris.

"Macron tente d'intervenir de l'extérieur dans un conflit auquel il n'est pas partie, d'une manière complètement déconnectée de la réalité sur le terrain après le 7 octobre" 2023, date de l'attaque du Hamas sur Israël ayant déclenché la guerre en cours à Gaza, a écrit le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar dans un message sur X publié mardi soir.

"Macron sape la stabilité de la région avec ses actions", ajoute M. Saar, pour qui "ses actions sont dangereuses [et] n'apporteront ni la paix ni la sécurité".

"Aucune offensive, tentative d’annexion et de déplacement des populations n'enrayera la dynamique que nous avons créée avec le Prince héritier [saoudien et dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane] et à laquelle de nombreux partenaires se sont déjà joints", avait déclaré un peu plus tôt le président français sur X.

Dans ce message, M. Macron rappelle qu'il coprésidera le 22 septembre avec le prince saoudien une conférence au siège de l'ONU à New York sur la "solution à deux Etats" au cours de laquelle Paris doit formaliser, de concert avec plusieurs autres pays comme l'Australie, la Belgique ou le Canada, sa reconnaissance de l'Etat de Palestine.

Selon plusieurs médias israéliens, le gouvernement israélien a débattu récemment de l'opportunité d'annexer des territoires en Cisjordanie (territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967) en réponse à cette initiative.

Israël considère que reconnaître un Etat palestinien revient à accorder "une récompense au Hamas", après les massacres du 7 octobre 2023 commis par le mouvement islamiste palestinien, quand M. Macron affiche l'objectif de "rassembler la plus large contribution internationale à la solution à deux Etats, seule à même de répondre aux aspirations légitimes des Israéliens et des Palestiniens".

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 63.633 morts dans la bande de Gaza, en majorité des femmes et des enfants, selon des chiffres du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués.


Un ministre israélien d'extrême droite appelle à l'annexion de la Cisjordanie

Le ministre israélien des Finances d'extrême droite, Bezalel Smotrich, a appelé mercredi à l'annexion de larges portions de la Cisjordanie occupée, après l'annonce par plusieurs pays de leur intention de reconnaître un Etat palestinien. (AFP)
Le ministre israélien des Finances d'extrême droite, Bezalel Smotrich, a appelé mercredi à l'annexion de larges portions de la Cisjordanie occupée, après l'annonce par plusieurs pays de leur intention de reconnaître un Etat palestinien. (AFP)
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  • "Le moment est venu d'appliquer la souveraineté israélienne en Judée-Samarie", a déclaré M. Smotrich, utilisant le nom qu'Israël emploie pour désigner la Cisjordanie, un territoire palestinien qu'il occupe depuis 1967
  • Il a ajouté que l'administration des colonies au sein du ministère de la Défense dont il est chargé avait, ces derniers mois, élaboré des cartes qui permettraient d'appliquer la souveraineté israélienne à environ 82% de la Cisjordanie

JERUSALEM: Le ministre israélien des Finances d'extrême droite, Bezalel Smotrich, a appelé mercredi à l'annexion de larges portions de la Cisjordanie occupée, après l'annonce par plusieurs pays de leur intention de reconnaître un Etat palestinien.

Mardi, la Belgique a annoncé qu'elle reconnaîtrait l'Etat de Palestine lors de l'Assemblée générale de l'ONU ce mois-ci, ajoutant son nom à la liste des pays partageant ce projet, comme l'Australie ou le Canada et la France.

"Le moment est venu d'appliquer la souveraineté israélienne en Judée-Samarie", a déclaré M. Smotrich, utilisant le nom qu'Israël emploie pour désigner la Cisjordanie, un territoire palestinien qu'il occupe depuis 1967.

Il a ajouté que l'administration des colonies au sein du ministère de la Défense dont il est chargé avait, ces derniers mois, élaboré des cartes qui permettraient d'appliquer la souveraineté israélienne à environ 82% de la Cisjordanie.

Selon ce ministre, cette mesure permettrait "de retirer de l'agenda, une fois pour toutes, l'idée de diviser notre minuscule terre et d'y établir en son centre un Etat terroriste".

L'Autorité palestinienne, qui exerce un contrôle limité sur certaines parties de la Cisjordanie, a promptement condamné "dans les termes les plus forts"les propos de M. Smotrich, "en particulier ses appels incendiaires à intensifier l'activité de colonisation".

Fin juillet, le président français Emmanuel Macron a annoncé que la France allait reconnaître l'Etat de Palestine à l'Assemblée générale de l'ONU. Dans la foulée, plus d'une dizaine de gouvernements occidentaux ont appelé d'autres pays du monde à faire de même.

"L'application de la souveraineté en Judée-Samarie est une étape préventive face à l'attaque politique planifiée contre nous et face aux tentatives de mettre en danger notre existence et l'avenir de nos enfants", a encore déclaré M. Smotrich.


Israël promet «les dix plaies» aux rebelles du Yémen après de nouveaux tirs de missiles

"Les Houthis ont de nouveau tiré des missiles sur Israël (...) Nous infligerons les dix plaies" aux Houthis, a écrit M. Katz sur X, une allusion aux dix plaies d'Egypte évoquées par la Bible. (AFP)
"Les Houthis ont de nouveau tiré des missiles sur Israël (...) Nous infligerons les dix plaies" aux Houthis, a écrit M. Katz sur X, une allusion aux dix plaies d'Egypte évoquées par la Bible. (AFP)
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  • L'armée israélienne a déclaré jeudi matin qu'un missile tiré par les Houthis était tombé dans une zone dégagée hors du territoire israélien, sans déclencher de sirènes d'alerte
  • Les rebelles ont affirmé dans un communiqué avoir visé l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, à l'aide d'un missile balistique

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a promis jeudi "les dix plaies" aux rebelles houthis du Yémen qui ont revendiqué un nouveau tir de missile en direction d'Israël.

"Les Houthis ont de nouveau tiré des missiles sur Israël (...) Nous infligerons les dix plaies" aux Houthis, a écrit M. Katz sur X, une allusion aux dix plaies d'Egypte évoquées par la Bible.

L'armée israélienne a déclaré jeudi matin qu'un missile tiré par les Houthis était tombé dans une zone dégagée hors du territoire israélien, sans déclencher de sirènes d'alerte.

Les rebelles ont affirmé dans un communiqué avoir visé l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, à l'aide d'un missile balistique.

Ils avaient revendiqué mercredi deux attaques de missiles, qu'Israël avait dit avoir interceptés.

Les Houthis ont juré samedi de venger leur Premier ministre, tué la semaine dernière avec d'autres ministres dans une frappe israélienne dans la capitale Sanaa qu'ils contrôlent.

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs de drones et de missiles contre Israël et des navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

En représailles, Israël a frappé leurs positions à plusieurs reprises.