Musique: le blues des oubliés de la crise sanitaire

De nombreux métiers du spectacle sont fragilisés par la pandémie actuelle (Photo, Noel CELIS/AFP).
De nombreux métiers du spectacle sont fragilisés par la pandémie actuelle (Photo, Noel CELIS/AFP).
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Publié le Lundi 09 novembre 2020

Musique: le blues des oubliés de la crise sanitaire

  • Les métiers de l'ombre des musiques actuelles sont fragilisés, entre cuisiniers des tournées, ingénieurs du son ou attachées de presse
  • « Il y a un plan d'aide pour les intermittents, et c'est très bien, mais il y a de grands oubliés dans la filière musicale », renchérit Julien Bedane, du collectif Les artisans du spectacle

PARIS: On parle souvent des artistes privés de concerts depuis mars par la crise sanitaire, mais peu des métiers de l'ombre des musiques actuelles fragilisés, entre cuisiniers des tournées, ingénieurs du son ou attachées de presse.

« La perte de chiffre d'affaires est pratiquement à 100%, on a bouffé toute notre trésorerie et là on va taper dans le PGE (Prêt garanti par l'Etat), on va à la catastrophe », constate Franck Ansaldi, président de Egg Cetera, société de catering, c'est-à-dire la restauration pour les musiciens et leur staff technique en concerts ou tournées.

Madonna, lors de son dernier passage à Paris, avait fait appel à cette SAS (Société par actions simplifiée). Depuis mars, cette structure n'a eu qu'un évènement pour Renault à se mettre sous la dent, mais plus rien dans le spectacle, puisque les concerts à grandes jauges n'ont toujours pas repris. Egg Cetera doit officier pour la tournée des stades d'Indochine à l'été 2021. Mais qu'en sera-t-il de la crise sanitaire à cette date ?

En fonction des missions, l'entreprise tournait avec des volants de 3 à 7 personnes, pour un concert par exemple, jusqu'à 25 pour un gros festival. Le noyau dur des employés, qui n'ont pas le statut d'intermittents, est frappé de plein fouet. « Il y en a qui sont partis à l'usine en intérim, d'autres se sont reconvertis dans les paniers bio, si ça continue comme ça, il va y avoir une perte de savoir-faire : des gens qui savent cuisiner, il y en a ; mais cuisiner pendant une tournée, c'est un autre métier », se désole Ansaldi.

Repartir de zéro ?

« Il y a un plan d'aide pour les intermittents, et c'est très bien, mais il y a de grands oubliés dans la filière musicale », renchérit Julien Bedane, du collectif Les artisans du spectacle (qui va muer en association). 

Il regrette un « vrai problème d'identification de certains métiers - régisseurs, catering, tous les contrats courts, les extras, etc - liés à 100% au spectacle mais pas concernés par les aides du ministère de la Culture allouées aux diffuseurs ou producteurs ». 

« Nous nous sommes rapprochés du ministère de l'Economie et certaines mesures commencent tout juste à nous concerner, mais c'est insuffisant : là, 50% des prestataires techniques vont déposer le bilan au 31 décembre et 80% le feront en mars, on s'attend à une année 2021 catastrophique », insiste-t-il. 

Matthieu Noé, ingénieur du son, spécialisé dans la musique électro - il a travaillé avec Kungs, Feder, Fisherspooner, etc - s'alarme lui aussi. « Là, je n'ai plus d'activité depuis le reconfinement, je suis auto-entrepreneur, j'ai touché une aide de 1 500 euros, ça va me permettre de passer le cap, mais ce qui m'inquiète c'est plutôt de repartir de zéro après », confie-t-il.

« Une aide, maintenant »

« La reprise va se faire plus difficilement dans l'électro, entre les artistes qui vivaient des dates en clubs et ont changé de job; et les maisons de disques qui risquent de couper les budgets dans ce genre musical en l'absence du levier des clubs et des festivals », analyse-t-il.  

Une autre corporation sans grande visibilité est celle des attachées de presse indépendantes (il y a des hommes, mais la profession est majoritairement féminine), souvent investies au début d'un projet.

« On est en lien avec les chefs de projets, tourneurs, directeurs de labels, éditeurs, médias etc, - un rouage essentiel donc - mais nous n'avions pas cherché à faire reconnaître notre rôle dans l'écosystème et cette discrétion nous a pété à la gueule avec la crise sanitaire », expose Cécile Legros, présidente d'Après (Attaché.e.s de presse - réseau - entraide - syndicat). 

« Nos métiers ne se retrouvent pas dans les différentes strates des aides gouvernementales, poursuit-elle. On nous parle de ‘ruissellement’ - ‘quand l'activité repartira, vous retravaillerez’ - mais c'est une aide, maintenant, là, qu'il faut, quand nos petites structures perdent 80% du chiffre d'affaires ».


L’UE célèbre la Journée du 9 mai et le Mois de l’Europe en Arabie saoudite

Les drapeaux de l'Europe flottent devant le siège de la Banque centrale européenne (BCE). (Photo d'illustration/AFP).
Les drapeaux de l'Europe flottent devant le siège de la Banque centrale européenne (BCE). (Photo d'illustration/AFP).
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  • La Journée du 9 mai célèbre la paix et l’unité en Europe et vise à renforcer le sentiment d'appartenance à l'Europe.
  • Cette journée marque également le lancement du Mois de l'Europe en Arabie saoudite, une célébration de l'Europe et de sa coopération avec le Royaume

RIYAD : Le 9 mai de chaque année, l’union Européenne célèbre la paix et l'unité en Europe. La Journée du 9-mai vise à renforcer le sentiment d'appartenance à l'Europe. Elle incarne la volonté de dépasser les conflits, de promouvoir la paix et d'encourager la solidarité et la compréhension mutuelle entre les peuples.

Cette journée marque également le lancement du Mois de l'Europe en Arabie saoudite, une célébration de l'Europe et de sa coopération avec le Royaume.

Le Mois de l'Europe a pour but de partager des expériences culturelles et d'encourager la poursuite des échanges entre l'Europe et le Royaume. L'objectif est d'améliorer la compréhension mutuelle et de renforcer liens bilatéraux entre les deux pays.

Tout au long de ce mois, l’UE propose comme chaque année un éventail d'activités culturelles variées et attractives. Vous pourrez apprécier la culture européenne et en apprendre davantage sur l'Union européenne et sur les possibilités qu'elle offre dans de nombreux domaines tels que l'éducation et les affaires.

Ces événements sont organisés par la délégation de l'UE, les ambassades et les instituts culturels des États membres de l'UE en Arabie saoudite.

Mis en place à Riyad et Djeddah du 9 mai au 9 juin, il comptera une vingtaine d’événements : projection de courts métrages, ateliers d’initiation aux langues européennes, concerts, conférences…


Nadine Labaki fera partie du jury du Festival de Cannes

La réalisatrice libanaise Nadine Labaki fera partie du jury du 77e Festival de Cannes. (Images Getty)
La réalisatrice libanaise Nadine Labaki fera partie du jury du 77e Festival de Cannes. (Images Getty)
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  • Le jury décernera la très convoitée Palme d’or à l’un des vingt-deux films en compétition
  • Labaki a remporté en 2018 le Prix du jury au festival de Cannes pour son film Capharnaüm

DUBAÏ: La réalisatrice libanaise Nadine Labaki fera partie du jury du 77e Festival de Cannes, qui se déroulera du 14 au 25 mai, a annoncé la présidente du jury, Greta Gerwig.

Parmi les autres membres du jury figurent la scénariste et photographe turque Ebru Ceylan, l’actrice américaine Lily Gladstone, l’actrice française Eva Green, le réalisateur, producteur et scénariste espagnol Juan Antonio Bayona, l’acteur italien Pierfrancesco Favino, le réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda ainsi que l’acteur et producteur français Omar Sy.

Le jury décernera la très convoitée Palme d’or à l’un des vingt-deux films en compétition.

Nadine Labaki a remporté en 2018 le Prix du jury pour son film Capharnaüm. Arab News revient sur son parcours au Festival de Cannes.

Tout commence en 2004, lorsqu’elle écrit et élabore son premier long métrage, Caramel, à la résidence de la Cinéfondation, avant de le présenter à l’occasion de la Quinzaine des réalisateurs. Deux de ses films – Et maintenant, on va où? (2011) et Capharnaüm (2018) – sont lancés à l’occasion du Festival de Cannes, dans le cadre de la sélection officielle pour le second.

«J’ai l’impression d’être leur bébé, d’une certaine manière. Un bébé, on assiste à ses premiers pas, on le voit grandir, on le protège, on l’encourage… Ils m’ont accompagnée dans ce voyage, ont salué mes efforts et m’ont encouragée. C’est vraiment génial. J’adore ce festival. Je pense que c’est le meilleur festival du monde», a confié Nadine Labaki à Arab News dans un précédent entretien en marge de l’édition 2019.

nadine labaki
Nadine Labaki avec la vedette de Capharnaüm, Zain al-Rafeea, en Californie. (Images Getty)

Capharnaüm a également été nommé à la fois aux Golden Globes et aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger. Nadine Labaki est devenue la première femme du monde arabe à recevoir cet honneur.

Ce n’est pas la première fois que la réalisatrice fait partie du jury de Cannes. En 2018, elle était la première Arabe à être choisie comme présidente d’un jury, dans la catégorie «Un certain regard».

«Je ne regarde pas les films en tant que réalisatrice. Jamais», avait-elle déclaré à l'époque. «Je regarde le film en tant qu’être humain. […] Je n’aime pas le mot “jury”. Je n’aime pas juger, parce que je me suis moi-même retrouvée dans ces situations très difficiles, très fragiles. Quand on tourne un film, on doute, on ne sait pas, on n’a pas assez de recul, on n’a pas les bonnes réponses et on ne prend pas les bonnes décisions.»

Asmae el-Moudir, réalisatrice, scénariste et productrice marocaine, fera quant à elle partie du jury «Un certain regard» du festival cette année.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice franco-sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l’actrice germano-luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury de la catégorie «Un certain regard». L’équipe supervisera la remise des prix de cette catégorie, qui met en avant des films d’art et de découverte d’auteurs émergents parmi une sélection de dix-huit œuvres, dont huit premiers longs métrages.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La star marocaine de la Coupe du monde Amallah apprécie la vie en Liga avec Valence

L'international marocain Selim Amallah profite de la vie au sein du de la Liga de Valence. (Photo, AN)
L'international marocain Selim Amallah profite de la vie au sein du de la Liga de Valence. (Photo, AN)
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  • Avant le départ de son club pour Barcelone, le milieu de terrain s’est entretenu avec Arab News au sujet de sa carrière en Espagne, des exploits de son pays à la Coupe du monde et des joueurs arabes en Europe
  • «Je suis très content de jouer en Espagne parce que c’est l’un des meilleurs championnats au monde»

VALENCE: Ces dernières années, Selim Amallah, star du Valence CF et du Maroc, a vécu des moments inoubliables, tant au niveau international qu’en club.

À l’été 2023, le footballeur de 27 ans a été prêté à l’équipe de la Liga par le club de deuxième division Real Valladolid, après avoir participé aux demi-finales de la Coupe du monde 2022 au Qatar avec la sélection marocaine.

Ce soir, le milieu de terrain né en Belgique fera partie de l’équipe de Valence, actuellement en huitième position dans le classement de La Liga. Le club est dirigé par la légende Ruben Baraja et il affrontera le FC Barcelone au stade olympique Lluis-Companys.

Selim est ravi de la tournure des événements.

«Je suis très content de jouer en Espagne parce que c’est l’un des meilleurs championnats au monde», déclare-t-il à Arab News, après une séance d’entraînement à la Ciudad Deportiva de Paterna, le complexe d’entraînement ultramoderne de Valence.

«C’est un championnat dans lequel je voulais jouer et j’y suis parvenu», précise-t-il. «Je m’attendais à avoir beaucoup plus de temps de jeu au départ», ajoute-t-il. «Je suis conscient de l'expérience d'apprentissage inestimable que cette saison m'a offerte. Franchement, je suis très heureux d'être ici.»

Si, historiquement, de nombreux joueurs d’Afrique du Nord ont brillé en Liga et dans d’autres championnats européens, très peu de joueurs du Moyen-Orient ou des pays du Golfe ont tenté de franchir le pas.

Selim Amallah estime que davantage de joueurs arabes devraient tenter leur chance, non seulement pour relever de nouveaux défis sportifs et découvrir de nouvelles cultures, mais aussi et surtout pour réussir en tant que professionnels sur le terrain.

«Bien sûr, entrer dans l'Histoire d'un championnat ou de son pays est quelque chose que l'on aspire à réaliser, et c’est aussi un de mes objectifs», poursuit-il.

À ce jour, le point culminant de la carrière de Selim Ramallah a sans aucun doute été l’incroyable parcours du Maroc vers les demi-finales de la Coupe du monde 2022 au Qatar. En cours de route, les Lions de l’Atlas ont battu l’Espagne et le Portugal, avant de s'incliner face à la France, championne du monde en titre.

«C’était incroyable», lance Selim. «Ce sont des souvenirs qui, je crois, resteront à jamais gravés dans nos mémoires. Aucun de nous ne s’attendait à arriver à ce niveau-là. Nous avons su montrer que les joueurs marocains et les clubs marocains peuvent aussi pratiquer le football au plus haut niveau. Nous sommes très fiers d’avoir représenté notre pays.»

L'expérience au Qatar a été marquée par le soutien massif que les sélections des pays arabes ont reçu, les membres des différentes communautés s’unissant pour soutenir les équipes de la région.

«C’était une fierté parce qu’il n’y avait pas nécessairement que le peuple marocain qui était derrière nous. Tous les peuples musulmans étaient avec nous», souligne Selim Amallah. «Nous étions heureux de montrer que les musulmans sont bien présents dans le football et que nous pouvions non seulement rendre fiers les Marocains, mais aussi tout le monde arabe et le monde africain, à travers notre détermination sur le terrain.»

Après l’euphorie du Qatar 2022, le Maroc a reçu une autre bonne nouvelle en étant désigné comme coorganisateur de la Coupe du monde 2030, aux côtés de l’Espagne et du Portugal.

Selim Amallah affirme que lui et ses coéquipiers cherchent à étoffer leur palmarès avant ce grand rendez-vous mondial du football.

«Je pense que nous avons envie de prouver, de montrer que le Maroc sera encore là», indique-t-il. «Nous avons une très belle équipe, nous avons de grands joueurs, mais je pense que désormais ça sera un peu plus difficile parce que nous serons attendus. Nous ferons tout notre possible pour représenter notre pays.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com