Hashim Thaçi, un ancien président accusé de crimes de guerre

Le président du Kosovo, Hashim Thaci, s'exprime lors d'une conférence de presse à Pristina après avoir démissionné pour faire face à un tribunal de La Haye pour crimes de guerre. (Armend NIMANI / AFP)
Le président du Kosovo, Hashim Thaci, s'exprime lors d'une conférence de presse à Pristina après avoir démissionné pour faire face à un tribunal de La Haye pour crimes de guerre. (Armend NIMANI / AFP)
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Publié le Lundi 09 novembre 2020

Hashim Thaçi, un ancien président accusé de crimes de guerre

  • L'ancien président kosovar Hashim Thaçi est un ancien guérilléro devenu un acteur politique majeur du pouvoir dans l'ancienne province serbe
  • "Ce ne sont pas des moments faciles pour moi et ma famille, et pour ceux qui m'ont soutenu et ont cru en moi durant ces trois dernières décennies de lutte pour la liberté, l'indépendance et la construction d'une nation"

PRISTINA: L'ancien président kosovar Hashim Thaçi, qui répond lundi devant la justice internationale d'accusations de crimes de guerre, est un ancien guérilléro devenu un acteur politique majeur du pouvoir dans l'ancienne province serbe.

Depuis plus d'une décennie, il joue un rôle de premier plan sur la scène politique après s'être fait un nom en tant que chef politique de la rébellion indépendantiste (UCK) durant la guerre de 1998-99 contre les forces serbes.

La popularité de Hashim Thaçi, 52 ans, stature imposante et cheveux poivre et sel, s'était envolée après la déclaration d'indépendance en 2008 que Belgrade n'a jamais reconnue. Il fut le premier Premier ministre du Kosovo indépendant, un poste qu'il a occupé pendant plus de sept ans, devenant président en 2016.

Mais sa réputation avait été sérieusement entachée quand un rapport du Conseil de l'Europe avait évoqué en 2010 des liens possibles avec le crime organisé et les meurtres politiques de civils serbes, roms et d'Albanais soupçonnés de collaboration avec Belgrade durant et après la guerre.

Hashim Thaçi a toujours farouchement proclamé son innocence dans une "guerre juste" contre l'oppresseur serbe, accusant la justice internationale de "réécrire l'Histoire".

L'ancien guérilléro avait cependant promis de démissionner en cas d'inculpation afin de préserver "l'intégrité" de la fonction présidentielle. Il a tenu promesse la semaine dernière lorsqu'un juge du tribunal spécial de la Haye a validé sa mise en accusation pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

"Ce ne sont pas des moments faciles pour moi et ma famille, et pour ceux qui m'ont soutenu et ont cru en moi durant ces trois dernières décennies de lutte pour la liberté, l'indépendance et la construction d'une nation", avait-il déclaré en annonçant son retrait.

Ses soucis judiciaires avaient déjà contraint Hashim Thaçi à abandonner son rôle de négociateur en chef dans les discussions de normalisation avec les anciens ennemis serbes, tant celles menées sous l'égide de l'Union européenne que celle des Etats-Unis.

Clandestinité

La partie kosovare est désormais représentée aux discussion avec Belgrade par le Premier ministre Avdullah Hoti

La guerre d'indépendance avait fait 13.000 morts, pour la plupart des Albanais. Elle avait pris fin avec une campagne de bombardements de l'Otan emmenée par les Etats-Unis.

Une dizaine de hauts responsables de l'armée et de la police serbes furent par la suite condamnés par la justice internationale pour crimes de guerre au cours de ce conflit pendant lequel des milliers de civils albanais avaient été tués, torturés ou déplacés.

Né le 24 avril 1968 dans le village de Burojë Brocna, dans la région occidentale de la Drenica,  berceau du séparatisme kosovar albanais et place forte de l'UCK durant la guerre, Hashim Thaçi avait participé dès le début des années 1990 à un mouvement de "résistance passive" contre les autorités de Belgrade.

Puis, il partit vivre en Suisse, terre d'accueil pour une importante diaspora albanaise nationaliste, où il a étudié l'histoire. C'est là qu'il s'est persuadé, avec d'autres exilés, que la politique d'opposition pacifique impulsée par le "père de la nation" kosovare albanaise, Ibrahim Rugova, ne donnerait aucun résultat.

Avec d'autres indépendantistes, il décida de créer un mouvement de guérilla pour lutter contre les forces de l'ancien homme fort de Belgrade Slobodan Milosevic. "Le Serpent" comme il était connu dans la clandestinité, fut le patron de l'aile politique de l'UCK.

Au sortir de la guerre, Hashim Thaçi déposa les armes pour endosser les habits de l'homme politique, ce qui conduisit Joe Biden, alors vice-président des Etats-Unis, à voir en lui le "George Washington du Kosovo".

A la suite du décès d'Ibrahim Rugova, vainqueur de tous les scrutins de l'après-guerre, Hashim Thaçi remportait les élections de novembre 2007.

Il s'est maintenu depuis au sommet du pouvoir malgré les accusations de corruption et de capture des ressources de l'Etat lancées à son encontre par ses adversaires. 


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."