Nantes: une femme tuée à l'arme blanche en pleine rue, le suspect en fuite

Le logo de la police française est vu sur une voiture de police à Lorient, dans l'ouest de la France, le 10 juillet 2022 (Photo, AFP).
Le logo de la police française est vu sur une voiture de police à Lorient, dans l'ouest de la France, le 10 juillet 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 17 octobre 2022

Nantes: une femme tuée à l'arme blanche en pleine rue, le suspect en fuite

  • Selon le magistrat, la victime est une femme de ménage dans un établissement de santé
  • Mère de quatre enfants majeurs, la victime vivait seule avec deux de ses enfants

NANTES: Une enquête pour "homicide volontaire" a été ouverte après la mort d'une femme de 47 ans, tuée à l'arme blanche en pleine rue tôt dimanche matin alors qu'elle partait au travail, a annoncé le procureur de la République de Nantes.

Le suspect a pris la fuite, selon des témoins qui ont assisté à l'agression, survenue pour une raison encore indéterminée, a précisé le procureur Renaud Gaudeul lors d'un point presse.

Selon le magistrat, la victime est une femme de ménage dans un établissement de santé. "Elle venait de quitter son domicile à proximité immédiate du lieu de l'agression et se rendait à son travail", a-t-il expliqué.

Le corps de la victime présente "près d'une dizaine de plaies tranchantes sur le haut du corps", a ajouté le procureur.

Les trois jeunes hommes témoins de l'agression avaient prévenu les pompiers vers 6h30. Ils avaient été "alertés par les cris de la victime qui appelait au secours", selon le magistrat.

"Quand les pompiers sont arrivés, la victime s'est écroulée à leurs pieds et les services de secours arrivés sur place n'ont rien pu faire pour la réanimer", a ajouté M. Gaudeul.

Mère de quatre enfants majeurs, la victime vivait seule avec deux de ses enfants, a ajouté le magistrat. De nationalité française, elle était "vraisemblablement voilée" et vivait séparée depuis plusieurs années.

"Une enquête a été ouverte pour homicide volontaire", a indiqué M. Gaudel, ajoutant qu'il n'y a "pas d'interpellation à ce stade".

La police judiciaire a été saisie de l'enquête. Une autopsie est prévue lundi matin.

Les faits se sont produits dans le bas du quartier Bellevue, un quartier prioritaire de Nantes, où "cette agression a suscité une vive émotion sur place, car plusieurs membres de sa famille vivent à proximité immédiate des faits", a ajouté le procureur.

"Toute la question est de savoir si la victime et le suspect se connaissaient", a ajouté M. Gaudeul, précisant "qu'aucune hypothèse n'est privilégiée à ce stade".

La maire de Nantes, Johanna Rolland (PS), a indiqué sur Twitter être "en lien constant avec le @Prefet44 et le Procureur de la République". "Tout est mis en œuvre pour retrouver l’auteur de ce crime effroyable", a assuré Mme Rolland, adressant "tout (son) soutien à la famille et aux proches de la victime".

L'homicide s'est produit trois semaines, après le viol d'une femme de 40 ans, le 24 septembre, dans le centre-ville de Nantes, suscitant un débat sur la sécurité de la ville.

Ces derniers faits s'étaient produits un samedi un peu avant 06H00 sur l'île de Nantes, près de la grue jaune. La victime avait dit qu'elle se rendait chez une amie au moment où elle a été agressée.

Dans cette affaire, deux hommes de nationalité soudanaise ont été mis en cause et écroués.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.