Ethiopie: le gouvernement prêt à discuter, mais entend poursuivre ses opérations au Tigré

Un membre des forces spéciales Amhara monte la garde au 5e bataillon du commandement nord de l'armée éthiopienne à Dansha, en Éthiopie, le 25 novembre 2020. (Photo, AFP)
Un membre des forces spéciales Amhara monte la garde au 5e bataillon du commandement nord de l'armée éthiopienne à Dansha, en Éthiopie, le 25 novembre 2020. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 17 octobre 2022

Ethiopie: le gouvernement prêt à discuter, mais entend poursuivre ses opérations au Tigré

Un membre des forces spéciales Amhara monte la garde au 5e bataillon du commandement nord de l'armée éthiopienne à Dansha, en Éthiopie, le 25 novembre 2020. (Photo, AFP)
  • L'UA, l'ONU, les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) ont fait part de leur inquiétude face à une récente intensification des combats au Tigré
  • Selon le gouvernement fédéral du Premier ministre Abiy Ahmed, «un règlement global et négocié apportant une paix durable est nécessaire»

ADDIS ABEBA: Le gouvernement éthiopien a répété lundi être disposé à des pourparlers de paix, tout en disant vouloir poursuivre ses opérations militaires dans la région septentrionale du Tigré, au lendemain d'un appel de l'Union africaine (UA) à y cesser "immédiatement" les hostilités. 

Outre l'UA, l'ONU, les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) ont fait part de leur inquiétude face à une récente intensification des combats au Tigré, une semaine après l'annonce de pourparlers de paix en Afrique du Sud dont les débuts ont finalement été reportés. 

"Le gouvernement est contraint de prendre des mesures défensives pour protéger la souveraineté et l'intégrité territoriale du pays" face "aux attaques répétées" des autorités rebelles du Tigré, en "collusion active" avec des "puissances étrangères hostiles", indiquent les autorités fédérales dans un communiqué, sans répondre directement à l'appel de l'UA au cessez-le-feu. 

"Il est donc impératif que le gouvernement d'Ethiopie prenne le contrôle immédiat de tous les aéroports, autres infrastructures fédérales et installations" au Tigré, poursuivent-elles, assurant également que, "tout en poursuivant ces objectifs", elles sont "déterminées à une résolution pacifique du conflit via les pourparlers de paix sous l'égide de l'UA". 

Selon le gouvernement fédéral du Premier ministre Abiy Ahmed, "un règlement global et négocié apportant une paix durable est nécessaire". 

"C'est une indication claire que le gouvernement et son allié feront tout pour mener à bien leur intention génocidaire contre le peuple du Tigré", a réagi Getachew Reda, porte-parole des autorités rebelles du Tigré. 

Le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, avait appelé dimanche à "un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel", se disant "gravement inquiet des informations sur l'intensification des combats" au Tigré. 

Les rebelles tigréens avaient rapidement dit dimanche être "prêts à respecter une cessation immédiate des hostilités". 

Le conflit, déclenché en novembre 2020, se déroule quasiment à huis clos, le nord de l'Ethiopie étant largement interdit aux journalistes. 

Mais selon des sources concordantes, le Tigré est actuellement pris en tenaille entre une offensive conjointe des armées éthiopiennes et érythréennes depuis l'Erythrée, au nord, et les troupes éthiopiennes aidées des forces des régions de l'Amhara et de l'Afar voisines au sud. 

« Attaques aveugles » 

L'ONU, les Etats-Unis et l'UE se sont notamment alarmés ce week-end de la situation à Shire, ville du Tigré qui comptait environ 100 000 habitants avant la guerre. Située à environ 40 km au sud de la frontière avec l'Érythrée, elle a été la cible d'intenses bombardements ces derniers jours, selon des sources humanitaires sur place. 

Deux civils et un membre de l'ONG International Rescue Committee (IRC) y ont péri à la suite d'un bombardement survenu vendredi. 

Dans son communiqué, le gouvernement éthiopien dit "regretter profondément toutes les atteintes ayant pu être infligées aux civils, dont le personnel humanitaire" et promet "une enquête sur de tels incidents", sans faire explicitement référence à la mort du membre de l'IRC. 

Il affirme que les forces éthiopiennes "se conforment strictement" au droit humanitaire international et "s'efforcent d'éviter les combats en zone urbaine pour éviter les pertes civiles", évoquant "des instructions strictes données pour renforcer cet engagement". 

Parallèlement, Addis Abeba appelle civils et acteurs humanitaires "à s'éloigner des installations militaires" des rebelles tigréens, qui ont selon lui pour "habitude établie d'utiliser les civils comme boucliers humains et les installations civiles à des fins militaires". 

Après cinq mois de trêve ayant laissé entrevoir des espoirs de négociations, les combats ont repris depuis le 24 août dans le nord de l'Ethiopie entre l'armée fédérale - épaulée par des forces des régions frontalières du Tigré et par l'armée de l'Erythrée - et les rebelles de la région dissidente. 

Le bilan des victimes de la guerre est inconnu. Mais celle-ci a provoqué une catastrophe humanitaire, déplaçant plus de deux millions de personnes et plongeant plusieurs centaines de milliers d'Ethiopiens dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU. 

Dénonçant les "attaques aveugles" des troupes éthiopiennes et érythréennes à Shire, la responsable de l'Agence américaine pour l'aide humanitaire (USAID), Samantha Power, a souligné "le coût humain sidérant de ce conflit". 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.