Journée de mobilisation en France pour des hausses de salaires et le droit de grève

Des manifestants portant des gilets CGT se rassemblent pour assister à une manifestation au Havre, dans le nord-ouest de la France, le 18 octobre 2022 (Photo, AFP).
Des manifestants portant des gilets CGT se rassemblent pour assister à une manifestation au Havre, dans le nord-ouest de la France, le 18 octobre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 19 octobre 2022

Journée de mobilisation en France pour des hausses de salaires et le droit de grève

  • A Paris, le cortège - fort de plus de 70 000 manifestants selon la CGT - a défilé derrière une banderole appelant à des augmentations et au «respect du droit de grève»
  • Des incidents sont survenus en fin d'après-midi, avec quelques vitrines brisées par des casseurs et des affrontements, notamment à coup de projectiles, entre des manifestants vêtus de noir et les forces de l'ordre

PARIS: "Si on ne bloque rien, on ne nous entend pas": des milliers de personnes sont descendues mardi dans la rue en France pour réclamer des hausses des salaires face à l'inflation et protester contre les réquisitions de grévistes dans les raffineries.

Près de 150 points de rassemblement étaient prévus dans le pays, selon la CGT, organisatrice de cette journée de "mobilisation et grève" interprofessionnelle, avec plusieurs autres syndicats et organisations de jeunesse.

"Beaucoup de salariés sont sur le fil du rasoir. Nous, on s'est séparés d'une voiture, je fais 15 km à vélo pour venir travailler. C'est aussi faire attention aux courses, aux activités. Oui, tout simplement c'est dur", explique à l'AFP Magali Mallet, secrétaire médicale, qui manifeste à Montpellier, dans le sud-est de la France.

A Paris, le cortège - fort de plus de 70.000 manifestants selon la CGT - a défilé derrière une banderole appelant à des augmentations et au "respect du droit de grève".

Des incidents sont survenus en fin d'après-midi, avec quelques vitrines brisées par des casseurs et des affrontements, notamment à coup de projectiles, entre des manifestants vêtus de noir et les forces de l'ordre. La préfecture de police a fait état de six interpellations.

De nombreux secteurs avaient lancé des appels à la mobilisation: fonction publique, énergie, transports publics, routiers, agroalimentaire, commerce.

Dans l'industrie pétrolière d'où est parti le conflit qui perturbe fortement depuis près de deux semaines la distribution de carburant, la grève se poursuivait chez TotalEnergies.

Elle était modérément suivie dans les transports en commun parisien (RATP), avec un trafic des métros quasi normal, mais celui des bus perturbé.

Du côté des trains de la SNCF, il n'y avait pas de problèmes majeurs sur le réseau, malgré des perturbations en région parisienne et un train régional sur deux.

Sur le quai du RER (Réseau express régional) gare de Lyon à Paris, les passagers étaient résignés, habitués aux perturbations qui touchent souvent cette ligne, grève ou pas. Leonore Lopez a dit arriver avec "plus d'une heure de retard". Donc ça a été galère".

 

En plein conflit sur les salaires en France, le PDG de TotalEnergies justifie la hausse du sien

"Fatigué" de s'entendre dire que son salaire a été augmenté de 52% l'an passé, le PDG du géant français TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a pris mardi les réseaux sociaux à témoin pour expliquer que sa rémunération était "constante depuis 2017" et "moins élevée" que celle des "autres majors" européennes et américaines.

"Je suis fatigué de cette accusation de +m'être augmenté de 52%+ - voici la vraie évolution de ma rémunération depuis 2017", a écrit sur Twitter M. Pouyanné (@PPouyanne) en publiant un tableau montrant l'évolution de sa rémunération depuis 2017, alors que son groupe se trouve en plein conflit salarial avec plus de 20 jours de grève dans certaines raffineries françaises.

Selon ce document, tiré des chiffres publiés chaque année dans le rapport annuel du groupe, le dirigeant a bien été augmenté de 51,7% en 2021, à 5.944.129 euros.

Amélioration pour le carburant 

Outre l'"augmentation des salaires", le mouvement vise à dénoncer les réquisitions de grévistes mises en œuvre par le gouvernement pour faciliter la distribution de carburant.

"Il y aura des réquisitions autant que nécessaire", a prévenu mardi le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.

"Chaque fois que ces réquisitions ont été attaquées, nous avons gagné en justice les référés (procédures en urgence, ndlr) parce que les juges ont considéré que c'était des réquisitions qui étaient proportionnées", a souligné le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.

La situation s'est améliorée de manière "sensible", avec désormais moins d'un quart des stations-service perturbées en France, au lieu de 30% le week-end dernier, a annoncé la Première ministre Elisabeth Borne.

"On va continuer de faire le maximum", avait affirmé lundi M. Macron, en ajoutant vouloir que cette crise "se règle le plus vite possible".

Le gouvernement veut aussi se montrer à l'écoute des Français affectés par l'inflation. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a estimé mardi qu'il y avait "un problème de salaires" en France et appelé une "partie du patronat à augmenter les salaires quand c'est possible".

Premier syndicat de France, la CFDT a décidé de rester à distance du mouvement, ne croyant pas en l'efficacité des manifestations interprofessionnelles pour obtenir des augmentations salariales dans les entreprises.

Selon un sondage du cabinet Elabe, 49% des Français désapprouvent la mobilisation quand 39% y sont favorables.

Outre le sujet des salaires et des réquisitions de grévistes, d'autres ingrédients attisent la colère sociale. Comme la perspective de l'usage par le gouvernement, pour faire adopter le budget, de l'article 49.3 de la Constitution, qui permet à l'exécutif de faire voter une loi sans vote (ce sera "probablement" le cas mercredi, selon Olivier Véran), le durcissement à venir des règles d'indemnisation des chômeurs ou encore la réforme des retraites attendue pour la fin de l'année.


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.