Iran: Le Conseil de l’Union européenne adopte des mesures restrictives contre quatre entités

Le Premier ministre de la République tchèque Petr Fiala, le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen donnent une conférence de presse à la suite d'un sommet informel de l'Union européenne (UE) à Prague, en République tchèque, le 7 octobre 2022. (AFP).
Le Premier ministre de la République tchèque Petr Fiala, le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen donnent une conférence de presse à la suite d'un sommet informel de l'Union européenne (UE) à Prague, en République tchèque, le 7 octobre 2022. (AFP).
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Publié le Mardi 18 octobre 2022

Iran: Le Conseil de l’Union européenne adopte des mesures restrictives contre quatre entités

  • Le Conseil de l’Union européenne a adopté hier des mesures restrictives à l’encontre de quatre entités et onze individus en Iran
  • Parmi eux se trouvent notamment la police des mœurs, une autorité politique, des responsables des services de sécurité iraniens, et des chefs de la police des territoires

PARIS: Le Conseil de l’Union européenne a adopté hier des mesures restrictives à l’encontre de quatre entités et onze individus impliqués dans des violations graves des droits de l’Homme en Iran et directement responsables de la violente répression en cours.

Parmi eux se trouvent notamment la police des mœurs, une autorité politique, des responsables des services de sécurité iraniens, et des chefs de la police des territoires dans lesquels la répression a été la plus brutale.

Ces mesures consistent en une interdiction de pénétrer sur le territoire de l’Union européenne et un gel des avoirs financiers des personnes et entités listées.

"Nous demandons aux autorités iraniennes de cesser immédiatement cette répression brutale et de mettre en œuvre les principes auxquels elles ont elles-mêmes souscrit, en particulier ceux contenus dans le Pacte des droits civils et politiques des Nations Unies auquel elles avaient adhéré en 1975", a ainsi indiqué le communiqué du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères à Paris.

 

Les sanctions

La liste des sanctions, publiée au Journal officiel de l'Union européenne, inclut 11 responsables iraniens, dont le ministre des Technologies de l'information et des communications, Issa Zarepour, et quatre entités, dont la police des moeurs.

Ils feront l'objet d'une interdiction de visa et d'un gel des avoirs de la part de l'UE.

Cette liste, qui avait été approuvée la semaine dernière par les ambassadeurs de l'UE à Bruxelles, comprend aussi le chef de la police des moeurs iranienne, Mohammad Rostami Cheshmeh Gachi.

allemagne
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock. (AFP).

Le terme "police des mœurs (...) n'est pas vraiment approprié quand on voit les crimes qui sont commis là-bas", a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, à Luxembourg, où étaient réunis lundi les chefs de la diplomatie des Vingt-Sept.

La liste a été établie avant l'incendie à la prison d'Evine à Téhéran qui a fait morts et des dizaines de blessés. Des prisonniers politiques iraniens ainsi que des étrangers sont détenus dans cet établissement, dont l'universitaire franco-iranienne Fariba Adelkhah et l'Américain Siamak Namazi, qui sont en sécurité.

Fin septembre, l'Union européenne avait jugé "injustifiable et inacceptable" l'usage "généralisé et disproportionné de la force" contre les manifestants en Iran après la mort de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne de 22 ans qui était détenue par la police des moeurs pour infraction au code vestimentaire qui impose notamment le port du voiles aux femmes.

Son décès a déclenché un vaste mouvement de contestation contre le régime des mollahs, dont des Iraniennes, beaucoup tête nue, ont été à l'avant-garde.

"Lorsque vous voyez ces terribles images de l'incendie de la prison, lorsque vous voyez que des personnes pacifiques, des femmes, des hommes et, de plus en plus, des jeunes et des écoliers continuent d'être brutalement battus, nous ne pouvons pas et ne voulons pas fermer les yeux sur cette situation", a déclaré Mme Baerbock.

Son homologue suédoise, Anne Linde, a déclaré que les sanctions visaient "les responsables de la répression des manifestations pacifiques et surtout du meurtre de plusieurs femmes".

Les États-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada ont déjà annoncé leurs propres sanctions contre l'Iran pour ces violations des droits humains.

Téhéran a accusé Washington de fomenter ces manifestations.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com