La sportive Elnaz Rekabi accueillie par ses partisans à Téhéran

Une femme regarde un écran affichant une vidéo d'une compétition internationale d'escalade à Séoul, en Corée du Sud, au cours de laquelle l'alpiniste iranienne Elnaz Rekabi concourt sans hijab, dans la capitale chypriote Nicosie le 18 octobre 2022. (Photo par AFP)
Une femme regarde un écran affichant une vidéo d'une compétition internationale d'escalade à Séoul, en Corée du Sud, au cours de laquelle l'alpiniste iranienne Elnaz Rekabi concourt sans hijab, dans la capitale chypriote Nicosie le 18 octobre 2022. (Photo par AFP)
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Publié le Mercredi 19 octobre 2022

La sportive Elnaz Rekabi accueillie par ses partisans à Téhéran

  • Sa participation à la compétition sans voile avec un maillot aux couleurs de l'Iran, portant seulement un bandana, avait été interprétée comme un geste de solidarité avec les manifestations
  • «Elnaz est une héroïne», criaient des dizaines de personnes massées devant le terminal de l'aéroport pour accueillir la jeune femme sous les applaudissements et des hourras

PARIS: La sportive iranienne Elnaz Rekabi, qui avait participé sans voile aux championnats d'Asie d'escalade en Corée du Sud, est rentrée mercredi à Téhéran, accueillie en héroïne par ses partisans à l'aéroport.

Sa participation à la compétition sans voile avec un maillot aux couleurs de l'Iran, portant seulement un bandana, avait été interprétée comme un geste de solidarité avec les manifestations déclenchées il y a un mois par la mort de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini après son arrestation par la police des moeurs.

La République islamique impose en effet aux sportives iraniennes le port du voile même dans les compétitions à l'étranger.

Elnaz Rekabi, 33 ans, est arrivée mercredi matin à l'aéroport international Imam Khomeini de Téhéran, selon une vidéo diffusée par l'agence officielle iranienne Irna.

"Elnaz est une héroïne", criaient des dizaines de personnes massées devant le terminal de l'aéroport pour accueillir la jeune femme sous les applaudissements et des hourras, brandissant des téléphones portables pour filmer la scène.

La foule, où se trouvaient des femmes ne portant pas le voile, a ensuite entouré une camionnette blanche et une voiture où auraient pris place la sportive et des membres de son équipe, qui ont quitté l'aéroport, toujours sous les applaudissements, pour une destination inconnue.

Vêtue d'un blouson à capuche noir et d'une casquette de baseball, Elnaz Rekabi a été accueillie dans le terminal par ses proches, avant de s'adresser aux médias.

"En raison du climat qui régnait pendant les finales de la compétition et du fait que j'ai été appelée à prendre le départ quand je ne m'y attendais pas, je me suis retrouvée emmêlée dans mon équipement technique (...). A cause de cela, je n'ai pas fait attention au foulard que j'aurais dû porter", a-t-elle raconté.

"Je suis rentrée en paix en Iran, en parfaite santé et selon le programme prévu. Je présente mes excuses au peuple iranien pour les tensions créées", a-t-elle déclaré, ajoutant ne pas avoir "l'intention de dire au revoir à l'équipe nationale".

Aveux forcés? 

La République islamique a plusieurs fois été accusée par les défenseurs des droits de l'homme de provoquer des aveux ou déclarations forcées à la télévision ou sur les réseaux sociaux.

Mardi déjà, la sportive avait présenté sur son compte Instagram, comptant plus de 200 000 abonnés, "des excuses pour l'inquiétude" qu'elle a pu causer et assuré que la décision de retirer son voile n'était "pas intentionnelle" mais motivée par l'appel à effectuer l'épreuve plus tôt que prévu.

Des défenseurs des droits humains à l'extérieur de l'Iran s'étaient dits inquiets sur son sort, plusieurs de ses amis ayant affirmé qu'ils ne pouvaient pas la joindre.

L'ambassade d'Iran à Séoul avait démenti "toutes les fausses informations et la désinformation" au sujet de sa situation et affirmé qu'elle avait quitté la Corée du Sud avec ses coéquipiers mardi.

Elnaz Rekabi portait un bandana lors de l'épreuve d'escalade de bloc et un bandeau laissant apparaître ses cheveux lors d'une seconde épreuve, selon les images diffusées par la Fédération internationale d'escalade.

La compétition, où elle s'est classée quatrième, se déroulait dimanche, un mois jour pour jour après la mort de Mahsa Amini, arrêtée le 13 septembre à Téhéran par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, prévoyant notamment le port du voile.

Sa mort le 16 septembre a déclenché une vague de manifestations dans tout le pays. Celles-ci se poursuivent un mois plus tard malgré la répression qui a fait au moins 122 morts, selon un bilan de l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, tandis que des centaines de personnes ont été arrêtées.

Le sport est devenu un sujet extrêmement sensible en Iran depuis ces manifestations, plusieurs sportives iraniennes de renom s'étant exprimées en faveur des droits des femmes. Des footballeurs célèbres ont également été inquiétés pour des commentaires sur le mouvement, comme la légende du foot Ali Daei, qui s'est vu brièvement confisquer son passeport.


Sommet à Doha pour discuter de la riposte arabo-islamique à l’attaque israélienne contre le Qatar

Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
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  • Un sommet arabo-islamique extraordinaire discutera de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar ciblant des hauts responsables du Hamas

DUBAÏ : Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a déclaré samedi qu’un sommet arabo-islamique d’urgence, qui se tiendra dans la capitale Doha, discutera d’un projet de résolution concernant l’attaque israélienne contre l’État du Golfe, selon l’Agence de presse du Qatar (QNA).

« Le sommet examinera un projet de résolution sur l’attaque israélienne contre l’État du Qatar, présenté par la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères arabes et islamiques, prévue demain dimanche », a déclaré à la QNA le porte-parole du ministère, Majid ben Mohammed Al Ansari.

Le ministère avait annoncé plus tôt que Doha accueillerait un sommet arabo-islamique extraordinaire pour débattre de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar visant des dirigeants de haut rang du Hamas.

Al Ansari a souligné que « la tenue de ce sommet arabo-islamique à ce moment précis revêt une importance particulière, car elle reflète la large solidarité arabe et islamique avec l’État du Qatar face à l’agression israélienne lâche ».

La réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères se tiendra dimanche. Le sommet débutera lundi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : Israël affirme que 250 000 habitants ont fui la ville, 32 morts dans de nouvelles frappes

Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
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  • Plus de 250 000 habitants auraient fui Gaza-ville ces dernières semaines, selon l'armée israélienne qui multiplie les frappes et ordonne des évacuations massives, malgré les risques humanitaires
  • La guerre, déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a causé plus de 64 000 morts à Gaza selon le ministère de la Santé local

Jérusalem: L'armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté ces dernières semaines la ville de Gaza vers d'autres secteurs du territoire palestinien, après une intensification des bombardements et raids israéliens.

De son côté, la Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de cinq Palestiniens tués depuis l'aube dans les bombardements israéliens, au lendemain de la mort selon elle d'au moins 50 personnes à travers le territoire assiégé et dévasté par 23 mois de guerre.

"Selon les estimations de l'armée, plus d'un quart du million d'habitants de la ville de Gaza l'ont quittée pour leur propre sécurité", a déclaré le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur X.

Selon des estimations récentes de l'ONU, environ un million de Palestiniens vivent dans et autour de la ville de Gaza, la plus grande du territoire.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée dit vouloir prendre le contrôle de Gaza-ville, qu'elle présente comme l'un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Samedi, l'armée de l'air israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de la ville à les évacuer, alors que la Défense civile locale a fait état de frappes aériennes continues.

"L'armée agit avec force dans votre secteur et est déterminée à démanteler et à vaincre le Hamas", pouvait-on lire dans le tract. "Pour votre sécurité, évacuez immédiatement via la rue al-Rachid vers le sud (du territoire). Vous avez été prévenus."

Les forces israéliennes ont détruit plusieurs tours d'habitation à Gaza-ville ces derniers jours, l'armée affirmant son intention d'"intensifier le rythme (de ses) frappes ciblées (...) afin de nuire aux infrastructures terroristes du Hamas (...) et réduire la menace pour (ses) troupes".

De nombreux acteurs humanitaires jugent que le déplacement une nouvelle fois de la population du nord vers le sud du territoire est impossible et dangereux.

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en riposte à fait au moins 64.756 morts dans la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Elle a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire.

L'ONU a déclaré la famine à Gaza. Israël, qui assiège le territoire, dément.


Le Liban fait état d'une personne tuée dans une frappe israélienne dans le sud

Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
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  • Une personne a été tuée vendredi lors d'une attaque israélienne dans le sud du Liban, dans un contexte de raids réguliers visant le Hezbollah malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis novembre 2024
  • Le gouvernement libanais, sous pression américaine, a chargé son armée de désarmer le Hezbollah dans le sud du pays d’ici trois mois

BEYROUTH: Le ministère libanais de la Santé a indiqué vendredi qu'une personne avait été tuée dans une frappe israélienne dans le sud, où Israël mène régulièrement des raids disant viser le Hezbollah.

"Une frappe ennemie israélienne sur la ville d'Aitaroun a tué une personne", a déclaré le ministère dans un communiqué.

L'armée israélienne continue de mener des attaques régulières au Liban, affirmant cibler des membres ou sites du Hezbollah, malgré l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Jeudi, le ministère de la Santé avait annoncé la mort d'une personne dans une frappe de drone israélienne dans le sud, après des attaques israéliennes lundi dans l'est du pays ayant tué cinq personnes.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah.

Selon Beyrouth, l’armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël.