L'Arabie saoudite «déterminée à honorer tous ses engagements en matière de droits de l'homme»

Abdelaziz Alwasil. (Unwatch)
Abdelaziz Alwasil. (Unwatch)
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Publié le Vendredi 21 octobre 2022

L'Arabie saoudite «déterminée à honorer tous ses engagements en matière de droits de l'homme»

  • Le Royaume s'est classé troisième en 2021 sur la liste des principaux pays donateurs en matière d’aide humanitaire, selon l'ONU
  • Alors que les réformes des droits de l'homme se poursuivent dans le pays, l'Arabie saoudite n'a pas oublié les souffrances des Rohingyas et des peuples d'Ukraine, de Palestine, du Yémen et de Syrie

NEW YORK: L'Arabie saoudite est déterminée à remplir toutes ses obligations au titre des traités internationaux relatifs aux droits de l'homme et elle s'engage à coopérer avec tous les organes établis en vertu de ces traités, a-t-on appris jeudi auprès d'un comité des Nations unies.
Cet engagement a été pris lors d'une réunion de la troisième commission de l'Assemblée générale des nations unies par Abdelaziz Alwasil, représentant permanent du Royaume auprès de l'Organisation des nations unies (ONU). Cette commission, l'une des six principales commissions de l'Assemblée générale, traite des droits de l'homme, des affaires humanitaires et des questions sociales. Elle se réunit chaque année en octobre et elle a pour objectif de terminer ses travaux à la fin du mois de novembre.
L'Arabie saoudite adhère à quatre traités fondamentaux des Nations unies relatifs aux droits de l'homme: droits économiques, sociaux et culturels; lutte contre la discrimination raciale et sexiste; interdiction de la torture et des disparitions forcées; protection des droits des enfants, des travailleurs migrants et des personnes handicapées.
M. Alwasil a déclaré à la commission que son pays s'était lancé dans un important programme de réformes des droits de l'homme depuis la création de sa stratégie de développement Saudi Vision 2030. Il s'agit notamment de «renforcer les cadres et procédures juridiques et institutionnels qui protègent les droits de l'homme, et de développer les recours, en particulier au niveau du pouvoir judiciaire, qui est le principal garant de la protection et de la promotion des droits de l'homme».
«Mon gouvernement soutient également les associations et les institutions de défense des droits de l'homme, ainsi que les individus, en les impliquant dans des projets de systèmes, programmes et politiques judicieux.»
«De telles réformes, et la brève période durant laquelle elles ont été réalisées, indiquent la détermination du Royaume à aller de l'avant dans la mise en œuvre de tout ce qui pourrait promouvoir et protéger les droits de l'homme. Les plans de réforme de mon pays ont également dépassé les limites des droits humains fondamentaux pour inclure des programmes qui améliorent la qualité de vie et garantissent la prospérité et le bien-être de tous les résidents du Royaume.»
Le représentant saoudien a réitéré l'accent mis par le Royaume sur la coopération avec les mécanismes internationaux relatifs à la protection et à la promotion des droits de l'homme. Il a indiqué que des programmes destinés à renforcer les capacités nationales sont en cours, conformément à un protocole d'accord entre le Royaume, représenté par sa Commission des droits de l'homme, et le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme.
Si l'Arabie saoudite continue de faire avancer les réformes en matière de droits de l'homme à l’échelle nationale, Abdelaziz Alwasil a précisé que cela ne signifie pas qu'elle ne tend pas «une main secourable pour apporter un soutien humanitaire à tous ceux qui sont touchés par des catastrophes et des conflits dans le monde entier».
Selon l'ONU, l'Arabie saoudite s'est classée en 2021 au troisième rang des principaux pays donateurs. La semaine dernière encore, le Royaume a annoncé une enveloppe de 400 millions de dollars (1 dollar = 1,02 euro) d'aide humanitaire à l'Ukraine, comprenant de la nourriture et des médicaments.
En outre, l'aide saoudienne à la Palestine au cours des deux dernières années a atteint un montant de 500 millions de dollars, a déclaré M. Alwasil. Il a réaffirmé que la cause palestinienne reste la «première cause» du Royaume et «le restera jusqu'à ce que le peuple palestinien frère obtienne tous ses droits légitimes, dont le plus important est l'établissement de son État indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale».
Dans le même temps, la solidarité avec le peuple du Yémen, qui fait face à l'agression de la milice houthie soutenue par l'Iran, n'est pas une option pour le Royaume, souligne Abdelaziz Alwasil, mais «un devoir».
Il a réitéré le soutien du Royaume à tous les efforts internationaux pour parvenir à une solution politique dans le pays sur la base de la résolution 2 216 du Conseil de sécurité et d'autres initiatives régionales, et il a de nouveau condamné les violations des droits des civils yéménites commises par les Houthis, «qui n’épargnent ni adultes ni enfants».
M. Alwasil a promis que son pays continuerait à fournir une aide humanitaire à la population du Yémen. Les autorités saoudiennes affirment que le montant de l'aide fournie au pays à ce jour dépasse 19 milliards de dollars.
L'ambassadeur a également abordé la situation critique des Rohingyas. Il a déclaré que son pays attache une grande importance aux souffrances endurées par cette communauté musulmane et qu'il suit sa situation et celle d'autres minorités au Myanmar «avec une grande inquiétude».
Il a salué les efforts de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) pour apporter un soutien aux Rohingyas, notamment par le biais de son travail avec la troisième commission.
Concernant la guerre en Syrie, Abdelaziz Alwasil a appelé à une «solution politique urgente pour sortir le pays de sa crise, écarter les organisations terroristes et les influences extérieures, et permettre le retour des réfugiés syriens dans leur pays afin qu'ils puissent commencer à le reconstruire».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'offensive israélienne contre l'Iran est une menace pour tous, déclare le roi de Jordanie devant le Parlement européen

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  • Vendredi, Israël a déclaré avoir ciblé les installations nucléaires, les usines de missiles balistiques et les commandants militaires de l'Iran au début de ce qu'il a prévenu être une opération prolongée
  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que l'opération militaire contre l'Iran "se poursuivrait pendant autant de jours qu'il le faudra" pour "faire reculer la menace iranienne qui pèse sur la survie même d'Israël"

AMMAN : L'offensive élargie d'Israël contre l'Iran est une menace pour tous, a déclaré mardi le roi de Jordanie Abduallah II devant le Parlement européen à Strasbourg.

"Les attaques contre l'Iran menacent d'une dangereuse escalade dans notre région et au-delà", a-t-il déclaré.  

"Si notre communauté mondiale n'agit pas de manière décisive, nous nous rendons complices de la réécriture de ce que signifie être humain. Si les bulldozers israéliens continuent de démolir illégalement les maisons, les oliviers et les infrastructures palestiniennes, ils détruiront également les rails qui défient les principes moraux", a-t-il ajouté.

Il a réaffirmé la nécessité de créer un État palestinien souverain et l'importance d'accorder aux Palestiniens le droit à la liberté et au statut d'État.

"La sécurité mondiale ne sera pas assurée tant que la communauté internationale n'agira pas pour mettre fin à la guerre de trois ans en Ukraine et au conflit israélo-palestinien, le plus long et le plus destructeur du monde", a déclaré M. Al-Hussein.

Le roi a évoqué l'échec du droit international et de l'intervention à Gaza et a déclaré que ce qui était considéré comme une atrocité il y a 20 mois est désormais devenu une routine.

"L'armement de la famine contre les enfants, le ciblage des travailleurs de la santé, des journalistes et des enfants sont tous devenus normaux après l'échec de la communauté internationale", a-t-il déclaré.

Le leadership de l'Europe sera essentiel pour choisir le bon cours de l'histoire, a déclaré le roi, qui a assuré la Jordanie de son soutien à l'UE.

"Ce conflit doit cesser et la solution est ancrée dans le droit international. Le chemin de la paix a déjà été emprunté, et il peut l'être à nouveau si nous avons le courage de le choisir et la volonté de le parcourir ensemble", a-t-il conclu.

Mardi matin, Israël a demandé à des centaines de milliers de personnes d'évacuer le centre de la capitale iranienne, alors que la campagne aérienne israélienne sur Téhéran semblait s'étendre au cinquième jour d'un conflit qui s'intensifie.

Vendredi, Israël a déclaré avoir ciblé les installations nucléaires, les usines de missiles balistiques et les commandants militaires de l'Iran au début de ce qu'il a prévenu être une opération prolongée visant à empêcher Téhéran de fabriquer une arme atomique.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que l'opération militaire contre l'Iran "se poursuivrait pendant autant de jours qu'il le faudra" pour "faire reculer la menace iranienne qui pèse sur la survie même d'Israël".

Depuis lors, l'Iran a lancé des attaques de représailles sur Tel-Aviv, certains missiles ayant été interceptés avant l'impact et d'autres ayant frappé des bâtiments en Israël.

Les autorités sanitaires ont indiqué que 1 277 personnes avaient été blessées en Iran. Les Iraniens ont également fait état d'un rationnement du carburant.

Le conflit a également contraint la plupart des pays du Moyen-Orient, dont l'Irak, la Jordanie et le Liban, à fermer leur espace aérien. Des dizaines d'aéroports ont interrompu tous les vols ou réduit considérablement leurs activités, laissant des dizaines de milliers de passagers bloqués et d'autres incapables de fuir le conflit ou de rentrer chez eux.


L'UE estime que la diplomatie est le seul moyen de résoudre le conflit israélo-iranien

La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, tient une conférence de presse à l'issue d'une vidéoconférence informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE consacrée à la situation au Moyen-Orient, à Bruxelles, le 17 juin 2025. (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)
La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, tient une conférence de presse à l'issue d'une vidéoconférence informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE consacrée à la situation au Moyen-Orient, à Bruxelles, le 17 juin 2025. (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)
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  • L'Iran ne doit pas disposer d'une arme nucléaire et la diplomatie est le seul moyen de l'en empêcher », a martelé mardi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas,
  • « L'Europe est prête à jouer son rôle » dans la recherche d'une solution diplomatique, a-t-elle ajouté.

BRUXELLES : L'Iran ne doit pas disposer d'une arme nucléaire et la diplomatie est le seul moyen de l'en empêcher », a martelé mardi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, à l'issue d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

« Nous sommes tous convenus de la nécessité urgente d'éviter l'escalade. L'Iran ne peut pas avoir de bombe nucléaire et la diplomatie est la solution pour y parvenir », a-t-elle souligné devant la presse, à l'issue de cette réunion qui s'est tenue par visioconférence entre les 27.

« L'Europe est prête à jouer son rôle » dans la recherche d'une solution diplomatique, a-t-elle ajouté, précisant par ailleurs que l'UE avait décidé d'aider les États membres à évacuer leurs ressortissants « s'ils le désirent ».

L'armée israélienne mène depuis vendredi des frappes sans précédent sur l'Iran, avec pour objectif affiché d'empêcher Téhéran d'obtenir la bombe atomique.

En Iran, les frappes israéliennes ont fait au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés, selon un bilan officiel établi dimanche. Selon le bureau de Benjamin Netanyahu, les salves de missiles et de drones tirées en représailles par l'Iran ont fait au moins 24 morts en Israël.

Les ministres des Affaires étrangères des 27 doivent se retrouver lundi pour une réunion à Bruxelles. 


Gaza: la Défense civile annonce au moins 50 morts dans des tirs israéliens près d'un centre d'aide

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique". (AFP)
Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique". (AFP)
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  • Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique"
  • La veille, la Défense civile avait fait état de 20 personnes tuées dans des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire à Rafah (sud)

JERUSALEM: La Défense civile de la bande de Gaza a affirmé mardi que les forces israéliennes avaient tué au moins 50 personnes qui s'étaient rassemblées près d'un centre de distribution d'aide dans le sud du territoire palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan.

Le porte-parole de cet organisme de premiers secours, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP qu'au moins 50 personnes avaient été tuées et plus de 200 blessées alors que des milliers de Palestiniens s'étaient rassemblés dans la matinée pour recevoir de l'aide à Khan Younès.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les informations annoncés par la Défense civile.

"Des drones israéliens ont tiré sur les gens. Quelques minutes plus tard, des chars israéliens ont tiré plusieurs obus (...), ce qui a entraîné un grand nombre de martyrs et de blessés", a encore affirmé M. Bassal, accusé par l'armée israélienne de répandre de fausse information sur sur ses opération à Gaza.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit "examiner" les faits.

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique".

La veille, la Défense civile avait fait état de 20 personnes tuées dans des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire à Rafah (sud).

Le territoire palestinien est ravagé par plus de 20 mois de guerre entre Israël et le Hamas, et la situation continue de se détériorer sur le terrain.

Elle a été déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité après leur enlèvement ce jour-là.

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré lundi que 5.139 personnes avaient été tuées depuis la reprise des frappes israéliennes sur le territoire le 18 mars, après une courte trêve.

Le bilan total à Gaza depuis le début de la guerre s'élève à 55.432 morts, selon le ministère de la Santé.