Guinée: Menacée de sanctions, la junte accepte d'avancer le retour des civils au pouvoir

Mamady Doumbouya a précisé que le calendrier du retour des civils au pouvoir prend effet à compter du 1er janvier 2023 (Photo, AFP).
Mamady Doumbouya a précisé que le calendrier du retour des civils au pouvoir prend effet à compter du 1er janvier 2023 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 22 octobre 2022

Guinée: Menacée de sanctions, la junte accepte d'avancer le retour des civils au pouvoir

  • «Dans un compromis dynamique, les experts de la Cédéao et de la Guinée ont conjointement développé un chronogramme (calendrier) de la transition étalé sur 24 mois»
  • Le calendrier devrait être présenté au prochain sommet de la Cédéao «pour son approbation afin de déclencher sa mise en oeuvre»

CONAKRY: La junte au pouvoir en Guinée a accepté de rendre le pouvoir aux civils au bout de deux ans, renonçant sous la menace de sanctions imminentes à diriger le pays pendant trois années, a indiqué son chef Mamady Doumbouya et un document de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

"Dans un compromis dynamique, les experts de la Cédéao et de la Guinée ont conjointement développé un chronogramme (calendrier) consolidé de la transition étalé sur 24 mois", dit ce document transmis vendredi à un correspondant de l'AFP et publié sur les réseaux sociaux par la junte.

Mamady Doumbouya a ensuite précisé que ce calendrier prend effet à compter du 1er janvier 2023, au cours de la cérémonie de clôture de la mission technique de la Cédéao dépêchée à Conakry cette semaine, retransmise sur la télévision nationale RTG.

Le calendrier devrait être présenté au prochain sommet de la Cédéao "pour son approbation afin de déclencher sa mise en oeuvre", dit le document de l'organisation régionale.

Un sommet ordinaire de la Cédéao est programmé avant la fin de l'année.

Le colonel Mamady Doumbouya a pris le pouvoir par la force le 5 septembre 2021 en renversant avec ses hommes le président civil Alpha Condé. Il s'est fait investir président depuis.

Il s'est engagé à céder la place à des civils après des élections. La junte avait jusqu'alors affirmé son intention de gouverner pendant trois ans, le temps pour elle d'organiser des élections crédibles et de mener à bien d'importantes réformes nécessaires à ce qu'elle appelle une "refondation" de l'Etat guinéen.

La Cédéao a dit un tel délai inacceptable. Le 22 septembre, les dirigeants des Etats membres réunis en sommet à New York sans la Guinée avaient donné un mois aux autorités pour présenter un calendrier "raisonnable et acceptable", faute de quoi des "sanctions plus sévères" que celles déjà imposées seraient appliquées.

Les ponts n'ont cependant jamais été rompus et les autorités guinéennes ont répété être prêtes à coopérer avec la Cédéao qui a dépêché cette semaine une mission à Conakry pour élaborer un échéancier de compromis.

Le Premier ministre guinéen Bernard Goumou avait déclaré jeudi que les autorités n'étaient "pas figées" sur les trois ans.

Morts civils

Différents responsables ouest-africains avaient signalé qu'une période de deux ans serait acceptable. C'est sur une durée similaire que la Cédéao et la junte au pouvoir dans un pays voisin, le Mali, avaient fini par s'entendre après des mois de bras de fer et de sévères mesures de rétorsion régionales.

Aux termes d'un accord conclu en juillet, les militaires maliens sont censés partir en mars 2024. Ils seraient alors restés en fait plus de trois ans et demi puisqu'ils ont renversé le président civil élu en août 2020.

Depuis plus de deux ans, la Cédéao a vu se succéder les coups de force militaires en Afrique de l'Ouest, à deux reprises en 2020 et 2021 au Mali, en 2021 en Guinée et à deux reprises en 2022 au Burkina Faso. Elle multiplie les sommets, les missions et les pressions pour abréger les périodes dites de transition et endiguer la contagion, mais est confrontée à des autorités qui n'entendent pas lâcher les commandes de sitôt.

La Cédéao a suspendu la Guinée de ses instances. Le 22 septembre, elle a suspendu toute assistance et transaction financière avec la Guinée et annoncé contre un certain nombre de personnalités le gel de leurs avoirs financiers et une interdiction de voyager dans l'espace Cédéao.

Le compromis trouvé à Conakry l'a été dans un climat de confrontation entre la junte et l'opposition. Au moins quatre civils ont été tués jeudi et vendredi lors de manifestations contre la junte à l'appel d'un collectif citoyen qui réclame un retour rapide des civils au pouvoir et la libération de tous les prisonniers détenus selon lui pour des raisons politiques.

L'opposition accuse la junte de confisquer le pouvoir et de faire taire toute voix discordante à coup d'arrestations de leaders politiques ou de la société civile, et d'enquêtes judiciaires. Les grands partis refusent le dialogue avec la junte sur le contenu de la période dite de transition dans les conditions fixées par les autorités. Ils demandent que le dialogue ait lieu sous arbitrage de la Cédéao.

Le rapport de la mission de la Cédéao affirme la volonté de cette dernière d'associer toutes les parties pour une "mise en oeuvre inclusive du chronogramme de la transition".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.