Pesticides, climat, parasites: les apiculteurs européens ont le bourdon

La récolte de miel 2022 oscillera entre 12.000 et 14.000 tonnes, en deçà des espérances des apiculteurs, les fleurs et abeilles ayant souffert du manque d'eau et des fortes chaleurs de l'été (AFP)
La récolte de miel 2022 oscillera entre 12.000 et 14.000 tonnes, en deçà des espérances des apiculteurs, les fleurs et abeilles ayant souffert du manque d'eau et des fortes chaleurs de l'été (AFP)
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Publié le Dimanche 23 octobre 2022

Pesticides, climat, parasites: les apiculteurs européens ont le bourdon

  • «Aujourd'hui, il y a même des startups américaines qui mettent au point des drones pour polliniser à la place des abeilles. C'est complètement aberrant», a dénoncé M. Clément
  • «Le plus grand problème (avec le changement climatique), c'est la météo erratique», a souligné l'entomologiste américain Jeffery Pettis, président d'Apimondia, fédération internationale rassemblant les apiculteurs de 110 pays

QUIMPER : «Ça devient très compliqué pour notre pauvre abeille...» Réunis en congrès à Quimper (Ouest de la France), les apiculteurs européens ont dressé un sombre panorama de leur métier, confronté à des récoltes de plus en plus irrégulières en raison des multiples dégradations de l'environnement.

L'Union européenne, deuxième importateur mondial de miel, ne couvre actuellement que 60% de sa consommation. Les apiculteurs français devraient récolter entre 12.000 et 14.000 tonnes de miel cette année, loin des plus de 30.000 tonnes des années 1990, selon l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf).

«Je me suis battu pendant 30 ans pour l'abeille mais, si je devais choisir aujourd'hui, je ne sais pas si je deviendrais apiculteur», lâche Henri Clément, apiculteur dans les Cévennes (Sud-Est) et porte-parole de l'Unaf.

A 62 ans, M. Clément, qui possède 200 ruches, n'est plus loin de la retraite. «Mais, c'est pas réjouissant pour les jeunes qui veulent s'installer», déplore-t-il.

La teneur des débats qui se sont tenus lors du Congrès européen de Quimper en sont la preuve: frelon asiatique, varroa (un parasite), pesticides et changement climatique ont occupé une grande partie du programme.

«Le plus grand problème (avec le changement climatique), c'est la météo erratique», a ainsi souligné l'entomologiste américain Jeffery Pettis, président d'Apimondia, fédération internationale rassemblant les apiculteurs de 110 pays.

«Des plantes qui étaient habituées à une certaine température font maintenant face à des étés chauds et secs et il n'y a plus de fleurs», détaille-t-il. «On perd aussi des ruches dans les inondations ou les incendies.»

Ancien chercheur au ministère américain de l'Agriculture (USDA), M. Pettis avait montré dans un étude menée en 2016 que la qualité du pollen du solidage, une plante vivace à fleurs, avait diminué avec l'augmentation du taux de CO2 dans l'atmosphère.

«Nos abeilles en Amérique du Nord dépendent du solidage» pour passer l'hiver, a-t-il pointé. «Et ce phénomène peut se produire avec d'autres sources de pollen, nous ne le savons pas», a ajouté le scientifique.

Aux États-Unis, comme en France, 30 à 40% des ruches meurent chaque hiver, a-t-il estimé, affectés par le varroa, les pesticides et la réduction des espaces sauvages.

- Drones pollinisateurs -

«Aujourd'hui, il y a même des startups américaines qui mettent au point des drones pour polliniser à la place des abeilles. C'est complètement aberrant», a dénoncé M. Clément.

Lors d'un débat sur les pesticides, Jean-Marc Bonmatin, chercheur (CNRS) au centre de biophysique moléculaire d'Orléans, a souligné que les parasites et pathogènes des abeilles, comme le varroa ou les virus, étaient «favorisés par la présence de (pesticides) néonicotinoïdes qui empoisonnent» en outre «directement les pollinisateurs».

Interdits depuis 2018, les néonicotinoïdes ont été ré-autorisés en février par le gouvernement français pour les seules cultures betteravières. Ces substances peuvent rester entre 5 et 30 ans dans le sol, selon M. Bonmatin, qui a aussi mis en garde contre d'autres

classes de pesticides comme les fongicides SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase).

Pour permettre aux agriculteurs de protéger les abeilles, le chercheur a annoncé le lancement prochain d'un logiciel libre baptisé «Toxibee» qui permettra d'identifier rapidement les molécules les moins toxiques.

«Avant de se passer des pesticides, on peut essayer d'amoindrir l'effet des pesticides», a-t-il ajouté. «Car ce qui tue les abeilles nuit un jour ou l'autre à la santé humaine.»

Face aux constats sombres des apiculteurs, M. Pettis a redit sa confiance dans la résistance des abeilles, citant l'exemple de l'abeille noire de l'Ile-de-Groix (Ouest) «qui survit au varroa sans traitement».

«On pense qu'elles dépendent de nous mais en réalité, elles survivent très bien sans nous», a vanté l'entomologiste apiculteur. «Et il y a toujours la beauté des abeilles. C'est une si belle chose de travailler avec les abeilles!»


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com