Arctic Monkeys carbure à la soul avec «The Car»

Dans cette photo d'archive prise le 1er juillet 2018, le chanteur et guitariste du groupe de rock britannique Arctic Monkeys se produit sur la scène principale au cours de la troisième journée du festival TRNSMT 2018 à Glasgow Green, Glasgow (Photo, AFP).
Dans cette photo d'archive prise le 1er juillet 2018, le chanteur et guitariste du groupe de rock britannique Arctic Monkeys se produit sur la scène principale au cours de la troisième journée du festival TRNSMT 2018 à Glasgow Green, Glasgow (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mardi 25 octobre 2022

Arctic Monkeys carbure à la soul avec «The Car»

  • Le septième album s'ouvre par deux titres qui donnent le ton
  • «There'd Better Be a Mirrorball» déroule ainsi un tapis d'arrangements délicats inspirés par des experts en la matière dans les années 1970, Scott Walker et Burt Bacharach

PARIS: Lancé moteur hurlant dans les années 2000 en plein retour du rock, le groupe Arctic Monkeys a évité la surchauffe en levant le pied, à l'image de son nouvel album "The Car" au réservoir rempli de soul.

Les Anglais de Sheffield avaient déjà emprunté un beau chemin de traverse avec leur précédent opus, "Tranquility Base Hotel & Casino" (2018), tout en mélancolie.

Les fans de la première heure, attachés à la déflagration du single "I Bet You Look Good On The Dancefloor" (dans le premier album de 2006), n'avaient alors pas pardonné au leader Alex Turner d'avoir fait entrer un piano en studio. Et ce n'était pas un accident.

Les amateurs de riffs lourds, qui ont participé à la gloire du quartet avec des morceaux des années 2010 "Brianstorm" ou "R U Mine ?", passeront encore leur tour pour "The Car".

Le septième album s'ouvre par deux titres qui donnent le ton. "There'd Better Be a Mirrorball" déroule ainsi un tapis d'arrangements délicats inspirés par des experts en la matière dans les années 1970, Scott Walker et Burt Bacharach. Et "Ain't Quite Where I Think I Am" désigne clairement comme boussole la "northern soul", cette soul américaine réinterprétée par les musiciens du nord de l'Angleterre il y a un demi-siècle. Ici, Marvin Gaye ou Curtis Mayfield passent dans le tamis.

Mais il ne faut pas compter sur Alex Turner pour en révéler trop sur l'assemblage des pièces de "The Car" dans les rares interviews qu'il a livrées.

L'ambition initiale était "d'écrire des chansons plus massives" que précédemment, selon des propos accordés au NME, revue musicale britannique de référence.

Turner architecte 

Que s'est-il passé alors ? "Ce que j'ai voulu jouer avec le groupe une fois à mes côtés m'a surpris en vérité", concède-t-il.

Et d'ajouter de façon sibylline "qu'au début de son histoire, le groupe marchait à l'instinct" et qu'aujourd'hui "on connaît plus de ficelles mais on continue à avancer avec ce même instinct".

Si Turner met tant le mot "groupe" en avant, c'est que "Tranquility Base Hotel & Casino" avait été analysé comme l'œuvre du seul leader, détournant le bolide Arctic Monkeys loin des circuits électriques vers des itinéraires bis plus apaisés.

Dans ses dernières déclarations, le chanteur et guitariste peint le tableau d'une formation soudée autour d'un projet collectif. Certes, Jamie Cook, autre guitariste du groupe, est crédité pour les nappes d'un synthétiseur inquiet sur "Sculptures Of Anything Goes". Mais il est difficile de ne pas voir à nouveau Turner comme l'architecte derrière la structure de "The Car".

Turner crooner 

Dans les concerts du groupe, les gros plans pour les écrans géants sont d'ailleurs réservés à Turner et, dans une moindre mesure, au batteur Matt Helders, son lieutenant (le duo monopolise le clip de "R U Mine ?"), qui signe ici la photographie de la pochette.

En 2008, Turner, associé au sein de The Last Shadow Puppets au chanteur et guitariste des Rascals, Miles Kane, avait en outre déjà dévoilé son goût pour la pop orchestrale aux ourlets apparents façon années 1970 dans l'album "The Age Of Understatement".

Et dans "The Car", Turner enfile sans jamais se censurer le costume de crooner qu'il trouve si seyant, comme sur "Jet Skis On The Moat" ou "Big Ideas" et son ciel de cordes.

De quoi effrayer le public ? Aucun risque. "C'est un des groupes dont le public nous réclame la venue de la façon la plus insistante depuis des années", disait à l'AFP Matthieu Ducos, directeur de Rock en Seine.

Fin août, le festival près de Paris avait fait le plein avec 40.000 spectateurs pour les Arctic Monkeys, en majorité un jeune public.

Leur tournée mondiale post-album vient d'être dévoilée et s'étire du Brésil en novembre 2022 à la Californie en octobre 2023, avec les mois de février et mars pour seule relâche.


Le 87ème prix Albert Londres sera remis le 25 octobre à Beyrouth

Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Le journaliste français et président du Prix Albert Londres, Hervé Brusini, s'exprime lors du dévoilement d'une plaque commémorative en hommage au caméraman de l'AFP Arman Soldin, tué en Ukraine, sur l'esplanade du Centre universitaire de Vichy, dans le centre de la France, le 7 mai. (AFP)
Short Url
  • La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris
  • "Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association

PARIS: Le 87ème prix Albert Londres, qui récompense le meilleur reportage écrit et audiovisuel francophone de l'année, sera remis le 25 octobre à Beyrouth, a annoncé mercredi l'association.

La capitale libanaise devait l'an dernier accueillir les délibérations de la plus prestigieuse récompense de la presse francophone, mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban ont obligé le jury à rapatrier ses travaux sur Paris.

"Il y a d'abord Beyrouth, Beyrouth est une ville heureuse", écrit Albert Londres en novembre 1919, cité par le communiqué de l'association.

"Mais l'histoire en décida autrement. Quand le journaliste est revenu dans la région dix ans plus tard, les mots massacres et assassinats se sont imposés sous sa plume. Le conflit israélo-palestinien voyait ses premières victimes", poursuit le texte.

"Déjà ! Près de cent ans plus tard, la tragédie est massive. Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le Prix Albert Londres se devait d'aller y voir. Le propre du reportage, en somme".

L'association Albert Londres a dévoilé la liste des articles, films et livres pré-sélectionnés pour l'édition 2025, sur 134 candidatures.

Pour le 87ème prix de la presse écrite, ont été choisis : Eliott Brachet (Le Monde), Julie Brafman (Libération) , Emmanuel Haddad (L'Orient-Le Jour), Iris Lambert (Society, Libération), Ariane Lavrilleux (Disclose), Célian Macé (Libération), Matteo Maillard (Libération, Jeune Afrique) et Arthur Sarradin (Libération, Paris Match).

Pour le 41ème prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour "Fragments de guerre" (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour "Tigré : viols, l'arme silencieuse" (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour "Le Syndrome de La Havane" (Canal+), Julien Goudichaud pour "Calais-Douvres, l'exil sans fin" (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour "Rachida Dati, la conquête à tout prix" (France 2) et Solène Oeino pour "Le Prix du papier" (M6).

Pour le 9ème prix du livre, ont été désignés Charlotte Belaich et Olivier Pérou pour "La Meute" (Flammarion), Siam Spencer pour "La Laverie" (Robert Laffont), Quentin Müller pour "L'Arbre et la tempête" (Marchialy) et Elena Volochine pour "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Autrement).

L'an dernier, la journaliste du Monde Lorraine de Foucher avait remporté le prix pour l'écrit pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l'industrie du porno.

Le prix de l'audiovisuel avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film "Philippines: les petits forçats de l'or" (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour "Espionner, mentir, détruire" (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.

Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5.000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans.


Des projets architecturaux saoudiens parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA

Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Le Wadi Safar Experience Center est une porte d'entrée vers le développement plus large de Wadi Safar et s'inspire du style vernaculaire Najdi. (Fourni)
Short Url
  • Deux projets innovants situés à Riyad – le parc King Salman et le centre d’expérience de Wadi Safar – ont été sélectionnés parmi les 15 finalistes du nouveau prix RIBA
  • Ce prix célèbre des projets ayant un impact social fort et une vision durable

DUBAÏ : Riyad s'impose comme un centre du design de pointe, alors que le Royal Institute of British Architects (RIBA) a dévoilé les 15 finalistes de son tout premier prix des bâtiments les plus transformateurs du Moyen-Orient.

Cette nouvelle distinction récompense les projets architecturaux récents ayant le plus d’impact social et de transformation à travers le Golfe, et deux des candidats les plus remarquables se trouvent dans la capitale saoudienne.

Au cœur de la contribution de Riyad figure le parc King Salman, une vaste opération de réhabilitation de l’ancien aéroport de la ville, réalisée par Gerber Architekten, Buro Happold et Setec. Ce projet ambitieux transforme une relique de l’ère aérienne en une oasis urbaine immense, offrant aux habitants et visiteurs un réseau de jardins, de plans d’eau et d’espaces de loisirs. Il met en œuvre des techniques novatrices de régénération des sols désertiques, d’utilisation durable de l’eau et de plantation résistante au climat.

Non loin de là, le centre d’expérience de Wadi Safar sert de porte d’entrée au développement plus large de Wadi Safar. Conçu par Dar Al Omran – Rasem Badran, il s’inspire du style vernaculaire najdi, avec des cours intérieures et un aménagement paysager en bermes de terre créant une atmosphère fraîche et contemplative tout en valorisant le patrimoine régional.

La liste des finalistes met également en lumière l’excellence dans tout le Moyen-Orient. Aux Émirats arabes unis, le sanctuaire des tortues et de la faune de Khor Kalba (Hopkins Architects) soutient la réhabilitation des tortues et oiseaux en danger dans la mangrove ancestrale de Sharjah, avec des pavillons arrondis se fondant dans le paysage côtier. À Dubaï, le centre Jafar du Dubai College (Godwin Austen Johnson) offre un espace STEM flexible, baigné de lumière naturelle, où l’acoustique et l’efficacité énergétique sont prioritaires.

À Doha, le centre Al-Mujadilah et sa mosquée pour femmes (Diller Scofidio + Renfro) réinterprètent de manière contemporaine un espace sacré, avec un toit percé de plus de 5 000 puits de lumière diffusant une lumière naturelle apaisante dans les salles de prière et les espaces communautaires.

Plusieurs projets revisitent les formes patrimoniales dans un contexte contemporain. À Sharjah, The Serai Wing, Bait Khalid Bin Ibrahim (ANARCHITECT) transforme deux maisons familiales des années 1950, autrefois propriétés d’un marchand de perles, en un hôtel boutique alliant préservation du patrimoine et design contemporain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Short Url
  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

View this post on Instagram

A post shared by El Gouna Film Festival (@elgounafilmfestivalofficial)

Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com