Algérie: Des documents obtenus par le New York Times jettent le doute sur l’origine des crânes restitués par la France

Les crânes présumés algériens restitués à l'Algérie, photographiés au Musée de l'Homme (Photo, Ali Farid Belkadi).
Les crânes présumés algériens restitués à l'Algérie, photographiés au Musée de l'Homme (Photo, Ali Farid Belkadi).
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Publié le Dimanche 30 octobre 2022

Algérie: Des documents obtenus par le New York Times jettent le doute sur l’origine des crânes restitués par la France

  • L’authenticité des 24 dépouilles rapatriées a récemment été remis en question dans un article du New York Times
  • La majorité des dépouilles appartiendraient à des voleurs emprisonnés et à trois fantassins algériens ayant servi dans l'armée française

ALGER: L’affaire de restitution des ossements qui appartiendraient à des combattants algériens dans le cadre du rétablissement des relations Franco-algérienne connaît un coup d’éclat sans précédents. 

L’authenticité des 24 dépouilles rapatriées de présumés combattants algériens tués pendant la conquête coloniale, remis par la France en 2020 et qui représentait un symbole de réconciliation, a récemment été remis en question dans un article du New York Times.

En effet, d’après des documents publiés par le média américain, la majorité des crânes proviennent de corps dont l’identité reste « incertaine ».  Il y a deux ans, le retour des 24 crânes fut considéré comme un geste fort entre les deux nations.

L’Algérie avait longtemps réclamé ces dépouilles, qui étaient exhibées dans l'une des plus grandes collections de crânes d'Europe au Musée de l'Homme, à Paris. 

Ces documents qui proviendraient du musée français, obtenus par le New York Times, démontrant que seulement six des crânes restitués étaient clairement identifiés comme étant ceux de résistants, les autres n'étaient pas les ossements d’Algériens ou leurs origines étaient confuses. 
 

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Des boîtes contenant des crânes humains au Musée de l'Homme à Paris (Photo, AFP).

Pour rappel, les ossements restitués en grandes pompes à l’Algérie en vertu d'un accord signé par les deux gouvernements le 26 juin 2020, était constitué d’une annexe de plusieurs pages  stipulant l'identité de chaque dépouille.

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De nombreux universitaires et élus remettent en question ces restitutions (Photo, AFP).

Cependant, selon le document obtenu par le New York Times, la plupart des dépouilles appartiendraient à des voleurs emprisonnés et à trois fantassins algériens ayant servi dans l'armée française.

Absence de «rigueur scientifique et législative» 

Bien que le gouvernement français ait réfuté ces faits par le biais du  ministère des Affaires étrangères qui assure  que la liste des crânes restitués avait été "approuvée par un comité d’experts Franco-algériens " dans un contexte de réhabilitation des relations diplomatiques avec l’Algérie, la sénatrice française Catherine Morin-Desailly a néanmoins réagi ce 26 octobre en interpellant la ministre de la Culture  Rima Abdul-Malak à propos de cette affaire. 

« Les affaires diplomatiques ont prévalu sur les affaires historiques », a dénoncé Morin-Dessailly, elle-même ayant travaillé sur le dossier des restitutions, a ajouté que le travail  était « bâclé et fait en catimini ».

Durant de la séance hebdomadaire de questions, la parlementaire a également interrogé la ministre sur le processus d’identification des dépouilles : « Il semble que le travail du comité d’experts scientifiques franco-algérien qui œuvrait depuis 2018 à l’identification des crânes, condamné à la plus stricte confidentialité, ait été écourté. Pourquoi ? »

En guise de réponse, Rima Abdul-Malak a assuré qu’un « comité intergouvernemental de haut niveau avait pris toutes les précautions nécessaires sur ce sujet ».

De nombreux universitaires et élus remettent en question ces restitutions qui «paraissent échapper à la rigueur scientifique et législative ».

Par ailleurs, un rapport du Sénat français laisse penser que ces restitutions avaient été effectuées « dans une grande opacité, donnant l'impression que les questions diplomatiques l'emportaient sur tout le reste ».

Le ministère français des Affaires étrangères, de son côté, promet que le gouvernement est en train d’instaurer une réglementation concernant ces restitutions. 


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.