Deux-Sèvres: encore 2 000 personnes rassemblées contre la «bassine»

Des militants tiennent une banderole sur laquelle on peut lire "Bassines, bien non" lors d'une manifestation à l'appel du collectif "Bassines Non Merci" contre les "bassins" près du site de construction d'une nouvelle réserve d'eau pour l'irrigation agricole, à Sainte-Soline, dans l'ouest de la France, le 29 octobre 2022. (AFP).
Des militants tiennent une banderole sur laquelle on peut lire "Bassines, bien non" lors d'une manifestation à l'appel du collectif "Bassines Non Merci" contre les "bassins" près du site de construction d'une nouvelle réserve d'eau pour l'irrigation agricole, à Sainte-Soline, dans l'ouest de la France, le 29 octobre 2022. (AFP).
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Publié le Dimanche 30 octobre 2022

Deux-Sèvres: encore 2 000 personnes rassemblées contre la «bassine»

  • Samedi, plusieurs milliers de personnes (4 000 selon les autorités, 7 000 selon les organisateurs) s'étaient réunies à Sainte-Soline, à l'est de Niort, pour protester contre la construction d'une «méga-bassine»
  • Cette vaste réserve, destinée à l'irrigation, est dénoncée par ses détracteurs comme un «accaparement de l'eau» par l'agro-industrie, doublé d'une aberration écologique à l'heure du réchauffement climatique et des sécheresses à répétition

SAINTE-SOLINE : Environ 2 000 personnes, selon les autorités, restaient présentes dimanche à proximité du chantier d'une réserve d'eau destinée à l'irrigation agricole dans les Deux-Sèvres, après une manifestation et de violents heurts avec les forces de l'ordre samedi.

"Ce matin c'est calme mais il reste environ 2 000 personnes sur le site, je rappelle que la manifestation demeure interdite, donc que tout acte visant à tenter à nouveau d'entrer sur le site de la réserve sera à nouveau écarté", a déclaré sur franceinfo la préfète du département, Emmanuelle Dubée.

Samedi, plusieurs milliers de personnes (4 000 selon les autorités, 7 000 selon les organisateurs) s'étaient réunies à Sainte-Soline, à l'est de Niort, pour protester contre la construction d'une "méga-bassine".

Cette vaste réserve, destinée à l'irrigation, est dénoncée par ses détracteurs comme un "accaparement de l'eau" par l'agro-industrie, doublé d'une aberration écologique à l'heure du réchauffement climatique et des sécheresses à répétition.

Cette manifestation, à laquelle ont participé plusieurs élus écologistes dont l'eurodéputé Yannick Jadot, avait été interdite et a viré à l'affrontement avec les 1 500 gendarmes mobilisés pour empêcher les manifestants de pénétrer sur le chantier. Après de violents heurts, certains y sont parvenus brièvement avant d'être repoussés.

Deux-Sèvres: pour Bellamy (LR), «une certaine gauche renonce aux principes de la démocratie»

"Que faisaient dans cette manifestation des parlementaires de la République ?", a interrogé dimanche l'eurodéputé LR François-Xavier Bellamy, au lendemain de violents heurts dans les Deux-Sèvres lors d'une manifestation d'opposants à un chantier de "mégabassine" pour l'irrigation agricole.

M. Bellamy a dénoncé au grand-rendez-vous Europe1/Les Echos/CNews "le symptôme d'une certaine gauche, d'une certaine dérive de l'écologie politique qui finalement renonce aux principes mêmes de la démocratie, aux principes de la vie civique".

"Cette manifestation était interdite (...) le but était en réalité de prendre d'assaut le chantier", a souligné M. Bellamy.

"Que faisaient dans cette manifestation interdite des parlementaires de la République, que faisait mon collègue Yannick Jadot, que faisait Mme Sandrine Rousseau?", a-t-il questionné.

"Je ne dénonce pas leurs positions politiques", "ils ont le droit de faire valoir leurs arguments", a-t-il précisé. Mais, a-t-il affirmé, "quand une manifestation est interdite, on ne viole pas cette interdiction".

Une soixantaine de gendarmes selon le ministère de l'Intérieur, et une cinquantaine de manifestants selon le collectif "Bassines non merci", ont été blessés samedi lors de la manifestation, dans des violences attribuées par la préfecture à des militants radicaux.

L'eurodéputé Yannick Jadot était présent sur place comme d'autres élus écologistes, dont la députée Sandrine Rousseau. La France insoumise soutenait aussi ce rassemblement.

La France "a besoin d'ordre, bon sang", s'est exclamé sur France 3 le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand.

"Des dizaines de représentants des forces de l'ordre ont été agressés (...), la justice est souveraine mais, franchement, je ne comprendrais pas (que pour) celles et ceux qui ont été interpellés - s'il est établi qu'eux-mêmes s'en sont pris aux forces de l'ordre -  ne soit pas appliqué" le Code pénal, a-t-il déclaré.

Sur France Inter/franceinfo/Le Monde, le député du LR du Lot et candidat à la présidence du parti, Aurélien Pradié, a jugé "insupportable que des petits groupes de factions, aujourd'hui, puissent remettre en question des décisions qui sont démocratiquement prises".

Une soixantaine de gendarmes selon le ministère de l'Intérieur, et une cinquantaine de manifestants selon le collectif "Bassines non merci", ont été blessés dans ces violences attribuées par la préfecture à des militants radicaux.

Le dispositif de gendarmerie a été maintenu dimanche, tandis qu'une nouvelle action de "désobéissance civile" a été annoncée pour l'après-midi par le collectif anti-bassines, qui évoque 3 000 à 4 000 personnes encore présentes.

Le mouvement des opposants devrait s'inscrire dans la durée, le terrain privé qu'ils occupent, prêté par un agriculteur, étant disponible jusque mi-mai. La construction d'une "tour de guet" a déjà commencé sur le site.

"Cela va être notre base pour les prochaines actions contre le chantier s'il venait à redémarrer. ZAD ou pas ZAD, ça va être dans ces termes-là", a déclaré à l'AFP Julien Le Guet, porte-parole du collectif qui réclame un moratoire au gouvernement.

Sainte-Soline est la deuxième d'un projet de 16 réserves de substitution élaboré il y a quatre ans par un groupement de 400 agriculteurs pour réduire leurs prélèvements d'eau durant l'été, grâce au pompage des nappes phréatiques superficielles en hiver.

L'accès à ce stockage est conditionné à l'adoption de pratiques plus respectueuses de l'environnement mais aucun des bénéficiaires de la première retenue ne s'est engagé, pour l'heure, à réduire son usage des pesticides.

Deux-Sèvres: Rousseau défend une «désobéissance sans violence»

La députée EELV Sandrine Rousseau, présente samedi à une manifestation interdite d'opposants à un chantier de "mégabassine" pour l'irrigation agricole dans les Deux-Sèvres, a expliqué soutenir "une désobéissance sans violence, surtout quand il s'agit d'écologie".

"Je pense qu'il est bien qu'il y ait des militants qui occupent les terrains - là, en l'occurrence, c'est un terrain privé, donc ils (le font) avec l'accord de la personne qui détient ce terrain - pour signifier que ces projets-là nous envoient dans le mur et qu'en fait, ils nous mettent tous et toutes en danger", a fait valoir la parlementaire dimanche sur BFMTV.

Une soixantaine de gendarmes selon le ministère de l'Intérieur, et une cinquantaine de manifestants selon le collectif "Bassines non merci", ont été blessés samedi lors de la manifestation, dans des violences attribuées par la préfecture à des militants radicaux.

Selon Mme Rousseau, les manifestants "défendent l'idée que nous ne pouvons plus continuer ce système libéral, capitaliste: on atteint les limites de la planète, c'est ça qu'ils disent et moi je dis: +ils ont raison de le dire, nous sommes à la limite de notre système, nous ne pourrons plus agir+".

Interrogée à propos de Yannick Jadot, également présent à la manifestation dans les Deux-Sèvres et dont la voiture a été taguée, "je pense que ça ne fait pas tellement avancer le débat", a estimé Sandrine Rousseau.

"Mais, ceci dit", a-t-elle nuancé, "je pense aussi qu'il faut que Yannick Jadot entende que là, on a besoin d'aller et de retrouver une écologie de combat qui a été l'écologie pendant des années".

"Je pense qu'il paye la manière dont il présente l'écologie, (ça) interroge des manifestants qui, eux, s'engagent pleinement dans ces luttes-là", a encore considéré l'adversaire malheureuse de M. Jadot lors de la primaire écologiste de 2021.

A propos des dégradations d'œuvres d'art commises par des militants radicaux, Sandrine Rousseau a appelé à "entendre le message qu'il y a derrière". "A force d'avoir des espèces d'indignations sur la méthode, on ne se pose pas la question du fond", a-t-elle poursuivi, en faisant valoir que les auteurs "avaient agi alors qu'il savaient qu'il y avait une vitre (devant les tableaux, NDLR), donc il n'y a pas de dégradation d'œuvres d'art".


Narcobanditisme: la porte-parole du gouvernement sera à la marche blanche samedi à Marseille

La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat". (AFP)
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat". (AFP)
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  • "Au-delà des actes forts et des engagements du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux, l'État et singulièrement le gouvernement devaient marquer, symboliquement et humblement, leur soutien et leur solidarité lors de ce rassemblement
  • "Les réflexes partisans n'ont pas leur place dans une telle marche et dans un tel combat", a estimé Mme Bregeon, espérant que les participants seraient "le plus nombreux possible" samedi

PARIS: La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat".

Le jeune homme de 20 ans a été assassiné le 13 novembre par deux hommes à moto, et la justice étudie la piste d'"un crime d'intimidation" lié au militantisme de son frère.

"Le gouvernement sera présent et je me rendrai samedi à Marseille en compagnie de mon collègue Vincent Jeanbrun, qui est ministre de la Ville et du Logement", a déclaré Maud Bregeon sur TF1 vendredi, ajoutant que ce drame avait "profondément choqué tous nos concitoyens".

La porte-parole a assuré que son déplacement serait fait "humblement, avec la modestie et la pudeur que cet événement nécessite, sans communication sur place".

Il s'agit, selon elle, de "marquer l'engagement total du gouvernement et le soutien de l'État, du président de la République et du Premier ministre, à cette famille et aux proches de Mehdi Kessaci".

"Au-delà des actes forts et des engagements du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux, l'État et singulièrement le gouvernement devaient marquer, symboliquement et humblement, leur soutien et leur solidarité lors de ce rassemblement où habitants, élus locaux et nationaux feront bloc contre le narcotrafic", a précisé l'entourage de Maud Bregeon à l'AFP.

La porte-parole retrouvera à Marseille de nombreuses autres personnalités politiques, dont beaucoup issues de gauche, comme Olivier Faure (PS) ou Marine Tondelier (les Ecologistes).

"Les réflexes partisans n'ont pas leur place dans une telle marche et dans un tel combat", a estimé Mme Bregeon, espérant que les participants seraient "le plus nombreux possible" samedi.

Si les courants politiques s'accordent sur le constat, ils s'opposent sur les voies à suivre pour contrer le narcotrafic.

Le député LFI du Nord Ugo Bernalicis a ainsi affirmé sur franceinfo que "ce qu'on demande au gouvernement, c'est pas tant la participation à cette marche, c'est de faire en sorte que les moyens soient à la hauteur des enjeux". Et "le compte n'y est pas", a-t-il dit.

Il a notamment appelé à s'attaquer au "cœur du problème" en légalisant le cannabis, dont la vente est "le moteur financier" des trafiquants, selon lui.

Le député insoumis des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard, qui sera présent samedi, a exhorté à un "changement de doctrine complet", demandant par exemple plus de moyens pour la police judiciaire.

"Plutôt que d'envoyer des policiers chasser le petit consommateur, je pense au contraire qu'il faut concentrer les moyens dans le démantèlement des réseaux de la criminalité organisée", a-t-il dit.

Quant à la suggestion du maire de Nice Christian Estrosi d'engager l'armée contre le narcotrafic, Maud Bregeon a rappelé que ce n'était "pas les prérogatives de l'armée" et "qu'on a pour ça la police nationale, la gendarmerie nationale, la justice de la République française".


Une centaine de personnes en soutien à un directeur d'école menacé de mort

Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme. (AFP)
Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme. (AFP)
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  • Cet enseignant a porté plainte le 14 octobre "pour des faits de menace de mort datant du 10 octobre", a affirmé jeudi le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet. Le rectorat a également porté plainte
  • "On reproche simplement au collègue d'être un homme et d'encadrer des jeunes enfants", a déploré Mickaël Bézard, du syndicat Force Ouvrière (FO) des écoles, présent devant l'établissement

RENNES: Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme.

Cet enseignant a porté plainte le 14 octobre "pour des faits de menace de mort datant du 10 octobre", a affirmé jeudi le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet. Le rectorat a également porté plainte.

Selon des sources syndicales, la famille n'aurait pas toléré que l'instituteur accompagne la fillette aux toilettes.

"On reproche simplement au collègue d'être un homme et d'encadrer des jeunes enfants", a déploré Mickaël Bézard, du syndicat Force Ouvrière (FO) des écoles, présent devant l'établissement.

"Il n'y a pas d'aspect religieux derrière tout ça" a insisté Fabrice Lerestif, un autre représentant de ce syndicat à l'échelle départementale, reprenant les termes du ministre français de l'Éducation, Édouard Geffray, en marge d’un déplacement la veille près de Lyon (centre-est).

Environ 150 personnes, dont des enseignants d'écoles voisines et une trentaine de parents d'élèves, étaient présents devant l'école, fermée pour la journée. "Soutien à notre collègue", "Parents unis! Respect et soutien total à nos enseignants", clamaient deux pancartes accrochées aux grilles.

Parmi les parents d'élèves, Pierre Yacger est venu avec ses enfants soutenir l'équipe éducative "en qui on a pleinement confiance". Concernant le directeur, "on n'a jamais eu de retour négatif", a-t-il affirmé.

Choqué, l'enseignant est depuis en arrêt de travail. Il est "meurtri par la situation" qui a "eu un impact fort sur l'ensemble de l'école", alors qu'il s'agit d'un établissement "où tout se passe bien", a précisé Mickaël Bézard.

Le corps enseignant demande que la fillette, toujours scolarisée dans cette école, soit changée d'établissement, "pour retrouver aussi un climat serein", a-t-il poursuivi.

"Cette enfant, peut-être, va être scolarisée ailleurs", a estimé Gaëlle Rougier, adjointe à l'éducation à la municipalité de Rennes. "Il va bien falloir poursuivre une médiation avec la famille", a-t-elle ajouté.


Le ministre Nicolas Forissier à Riad, pour renforcer le partenariat économique avec l’Arabie

Dans un contexte de profondes transformations au Moyen-Orient, la France entend consolider sa position économique en Arabie saoudite et accompagner la dynamique de modernisation engagée par le Royaume. Dans cette perspective, le ministre délégué français chargé du Commerce extérieur, Nicolas Forissier, effectue une visite de trois jours à Riyad, du 21 au 23 novembre. (AFP)
Dans un contexte de profondes transformations au Moyen-Orient, la France entend consolider sa position économique en Arabie saoudite et accompagner la dynamique de modernisation engagée par le Royaume. Dans cette perspective, le ministre délégué français chargé du Commerce extérieur, Nicolas Forissier, effectue une visite de trois jours à Riyad, du 21 au 23 novembre. (AFP)
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  • Ce déplacement, le premier dans la région depuis sa prise de fonctions, se veut, selon une source diplomatique, à la fois politique, économique et stratégique
  • Il vise à accélérer la relation bilatérale, à soutenir la présence française dans les grands projets saoudiens et à positionner la France comme partenaire clé des grands événements mondiaux que le Royaume accueillera dans les prochaines années

PARIS: Dans un contexte de profondes transformations au Moyen-Orient, la France entend consolider sa position économique en Arabie saoudite et accompagner la dynamique de modernisation engagée par le Royaume.
Dans cette perspective, le ministre délégué français chargé du Commerce extérieur, Nicolas Forissier, effectue une visite de trois jours à Riyad, du 21 au 23 novembre.

Ce déplacement, le premier dans la région depuis sa prise de fonctions, se veut, selon une source diplomatique, à la fois politique, économique et stratégique.
Il vise à accélérer la relation bilatérale, à soutenir la présence française dans les grands projets saoudiens et à positionner la France comme partenaire clé des grands événements mondiaux que le Royaume accueillera dans les prochaines années.

Le voyage intervient également dans le prolongement de la dynamique ouverte par la visite d’État d’Emmanuel Macron en Arabie saoudite en 2024.
À cette occasion, près de 10 milliards d’euros de contrats et d’engagements commerciaux avaient été annoncés, accompagnés d’un traité bilatéral instaurant un Conseil de partenariat destiné à structurer la coopération franco-saoudienne sur le long terme.

Le déplacement de Forissier s’inscrit donc dans une phase de déploiement opérationnel de ces engagements, au moment où Riyad multiplie les initiatives pour diversifier son économie bien au-delà des hydrocarbures.

L'Arabie saoudite, une transformation sans précédent

D’après la source diplomatique, le ministre arrive à un moment charnière : portée par la Vision 2030, l’Arabie saoudite engage une transformation sans précédent de ses secteurs économiques — énergie, transports, infrastructures, tourisme, technologies, divertissement ou encore ville intelligente.

Dans chacun de ces domaines, les entreprises françaises sont déjà présentes et reconnues, affirme la source, qui cite parmi les réalisations majeures le fait qu’Alstom a construit six lignes du métro de Riyad et se positionne pour la construction de la septième.
La RATP doit, pour sa part, participer à l’exploitation du réseau, tandis que Bouygues Construction est engagée dans la réalisation du gigantesque parc de loisirs Qiddiya, et que le groupe Accor, ainsi que d’autres acteurs du tourisme, contribue au développement d’AlUla.

La France dispose ainsi d’un capital de confiance solide auprès des autorités saoudiennes, et pour Paris, l’enjeu est désormais de passer à l’échelle supérieure, alors que le pays s’apprête à accueillir l’Exposition universelle 2030, puis la Coupe du monde de football 2034.
Pour ces deux événements, la France entend faire valoir des atouts uniques : la réussite internationale de l’organisation des JO 2024, l’expertise éprouvée de ses entreprises à l’export et son soutien constant à la candidature saoudienne à l’Expo 2030.

En 2024, les échanges bilatéraux de biens (hors matériel militaire) ont atteint 7,6 milliards d’euros, confirmant la vigueur de la coopération commerciale.
Par ailleurs, la France se classe troisième investisseur étranger en Arabie saoudite, tandis que le stock d’investissements directs français atteignait, selon le ministère saoudien de l’Investissement, 17,4 milliards de dollars en 2023.
Autant d’indicateurs attestant du dynamisme de la relation et de son potentiel de croissance.

Séance de travail avec CMA-CGM, Lagardère, Air Liquide, Veolia et d’autres 

Le déplacement de Nicolas Forissier s’articule autour de trois axes : des rencontres institutionnelles, l’animation d’un forum économique et la valorisation des succès français sur le terrain.
Selon le ministère français des Affaires étrangères, la première journée sera marquée par des rencontres avec les acteurs clés des grands projets saoudiens, dont le ministre des Transports, élargies à plusieurs entreprises françaises du secteur.

Il participera ensuite à une séance de travail élargie regroupant CMA-CGM, Lagardère, Air Liquide, Veolia et d’autres groupes majeurs, puis effectuera une visite au parc d’attractions Qiddiya, considéré comme un projet emblématique de la Vision 2030, en présence de Bouygues Construction.

Suivra également une visite du métro de Riyad, développé par Alstom, puis un entretien en format restreint avec Mohamed Ben Laden, président du comité d’affaires France–Arabie saoudite.
Ces séquences, indique la source diplomatique, permettront au ministre de souligner le rôle déterminant joué par les entreprises françaises et leur capacité à accompagner les ambitions du Royaume.

Le lendemain, Forissier coprésidera, avec son homologue, le ministre saoudien du Commerce Majid Al-Qassabi, un forum d’affaires d’envergure, le premier en Arabie saoudite spécifiquement consacré aux grands projets urbains de Riyad, à la préparation de l’Expo 2030 et à la Coupe du monde 2034.
Ce forum réunira des institutions saoudiennes, des décideurs publics et des acteurs économiques français afin d’identifier les opportunités concrètes pour les groupes tricolores.

Des entretiens bilatéraux sont prévus avec le ministre du Commerce, Majid Al-Qassabi, le ministre de l’Investissement, Khalid Al-Falih, ainsi que Tariq Al-Faris, président de la Royal Commission for Riyadh City, et Talal Al-Mari, CEO de l’Expo 2030 Riyad.
Ces échanges doivent permettre d’approfondir le dialogue politique et de préparer la conclusion de nouveaux contrats, dont plusieurs sont en cours de finalisation.