La Banque asiatique de développement s'apprête à lancer des initiatives phares lors de la COP27

La BAD vise à accroître la résilience et la durabilité de la région Asie-Pacifique, tout en éradiquant la pauvreté extrême. (WAM)
La BAD vise à accroître la résilience et la durabilité de la région Asie-Pacifique, tout en éradiquant la pauvreté extrême. (WAM)
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Publié le Lundi 31 octobre 2022

La Banque asiatique de développement s'apprête à lancer des initiatives phares lors de la COP27

  • Ces projets sont axés sur les conséquences du changement climatique dans la région Asie-Pacifique
  • «La BAD, qui mène la lutte contre le changement climatique dans la région Asie-Pacifique, a porté à 100 milliards de dollars le montant qu'elle consacrera à cette lutte sur la période 2019-2030»

DUBAÏ: La Banque asiatique de développement (BAD) a fait part de sa volonté de programmer une série d'initiatives phares lors de la Conférence sur le climat COP27, selon l'agence de presse Emirates News Agency.

La COP27 intervient à un moment critique marqué par les répercussions de plus en plus intenses des événements météorologiques découlant du changement climatique dans la région Asie-Pacifique, a déclaré la banque.

Les responsables de la banque ont souligné que la COP27 offrait à la communauté internationale l’occasion d'unir ses efforts en vue de réduire les émissions de carbone à grande échelle, tout en offrant aux pays en développement davantage de ressources sous forme de concessions et de dons.

Au cours de cette importante conférence, la BAD lancera l'initiative sur la gestion de l'eau en Asie-Pacifique. Celle-ci a pour objectif de promouvoir la bonne gestion de l'eau dans la région. La banque inaugurera également un centre financier dans la région du Pacifique destiné à améliorer l'état des océans, à renforcer la résilience des littoraux et à développer des économies bleues durables (L'économie bleue est un concept économique relatif à des activités économiques liées aux océans, aux mers et à leurs côtes).

La banque présentera par ailleurs une plate-forme dédiée; son objectif sera d’assurer une transition juste: elle garantira que les bénéfices du passage aux économies résilientes et à faible émission de carbone seront répartis de manière équitable et qu'aucun individu, communauté ou région ne sera privé des avantages qui en découlent.

En outre, la BAD mène un projet pilote portant sur la mise en place d'un mécanisme de financement innovant en faveur du climat dans la région Asie-Pacifique (innovative finance facility for climate in the Asia and the Pacific regions – Ifcap). Ce mécanisme prévoit de recourir à des garanties et à des contributions sous forme de subventions de la part des pays donateurs et des organisations philanthropiques pour réunir 4 dollars (1 dollar = 1,01 euro) pour chaque dollar investi. L’Ifcap favorisera les investissements indispensables à l'adaptation au changement climatique et à l'atténuation de ses effets.

Les douze derniers mois ont mis en évidence l'impact négatif de l'homme sur le climat, notamment en Asie et dans le Pacifique.

Les inondations qui ont frappé le Pakistan ont causé des ravages sans précédent. La sécheresse extrême qui a sévi en Chine, les cyclones tropicaux qui ont frappé les îles du Pacifique et les typhons qui ont secoué les Philippines ont également eu des conséquences dévastatrices.

Compte tenu de l'intensification des phénomènes météorologiques violents, la COP devra impérativement réaliser les objectifs de l'accord de Paris et de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Ces objectifs consistent à maintenir le réchauffement de la planète en dessous du seuil d’1,5 degré Celsius.

L'envoyé de la BAD chargé du climat, Warren Evans, déclare: «Il est impossible de prévenir l'ensemble des incidences liées au changement climatique. Nous les ressentons déjà. Nous devons donc nous atteler à accroître la résilience des communautés les plus vulnérables.»

«La COP27 s'attachera à élargir les moyens d'adaptation et à améliorer l'accès au financement nécessaire à cette adaptation», souligne-t-il.

Il ajoute: «La BAD, qui mène la lutte contre le changement climatique dans la région Asie-Pacifique, a porté à 100 milliards de dollars le montant qu'elle consacrera à cette lutte sur la période 2019-2030, contre 80 milliards de dollars alloués actuellement. Sur cette somme, 34 milliards de dollars sont destinés à l'adaptation.»

«Parmi les exemples les plus récents de cet engagement en faveur de l'adaptation, citons un prêt d’1,5 milliard de dollars pour le Pakistan. Ce prêt s'inscrit dans le cadre du programme de la BAD visant à renforcer la résilience au moyen de dépenses anticycliques actives. Il comprend une aide destinée à promouvoir l'adaptation au changement climatique dans le sillage des inondations dévastatrices de cette année, ainsi que 250 millions de dollars pour renforcer la résilience au climat et aux catastrophes dans vingt-deux villes côtières du Bangladesh.»

«Le moment est venu d'accélérer et de mobiliser le type de ressources permettant aux pays d'utiliser réellement ces dernières en vue de s'adapter et d'accroître leur résilience au changement climatique», conclut M. Evans.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.

 


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".