Victoire de Lula au Brésil: une nouvelle «vague rose» en Amérique Latine ?

Photo de journaux brésiliens prise à Rio de Janeiro, au Brésil, le 31 octobre 2022, au lendemain de la reconquête de la présidence par Luiz Inacio Lula da Silva au second tour des élections. (Photo, AFP)
Photo de journaux brésiliens prise à Rio de Janeiro, au Brésil, le 31 octobre 2022, au lendemain de la reconquête de la présidence par Luiz Inacio Lula da Silva au second tour des élections. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 31 octobre 2022

Victoire de Lula au Brésil: une nouvelle «vague rose» en Amérique Latine ?

  • "La droite était au pouvoir dans presque tous les pays mais pratiquement aucun de ces présidents n'a réussi à apporter de changement. Il est logique que les gens se tournent vers la gauche", analyse Leonardo Paz, consultant pour le Brésil
  • Lula - généralement considéré comme modéré et pragmatique plutôt que radical ou populiste - aurait a priori du mal à mener à bien tout projet visant à encourager l'intégration politique ou économique régionale

RIO DE JAINERO : La victoire, même étriquée, de Lula dimanche au second tour de la présidentielle au Brésil consacre le retour en puissance de la gauche en Amérique Latine, mais selon des analystes les électeurs ont voté surtout par "dégagisme".

Une série de succès électoraux de la gauche depuis quatre ans au Mexique, en Argentine, en passant par la Bolivie ou la Colombie rappelle le début des années 2000 lorsqu'une "vague rose" avait déferlé sur le continent.

Sauf que cette fois-ci, les électeurs ont moins voté par adhésion particulière aux idées de gauche que par volonté de changement et pragmatisme après les effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19 et de la crise économique, selon des experts.

"Il s'agit plus d'une tendance de rejet qu'autre chose, de gens qui cherchent une alternative", explique l'analyste Michael Shifter, de l'institut Dialogue inter-américain.

"Ce n'est pas parce que les latino-américains sont devenus plus de gauche. Je ne pense pas qu'il y ait de preuves pour soutenir cela", ajoute-t-il.

Jair Bolsonaro, même avec ses sorties racistes, sexistes et homophobes, son style agressif, ou sa gestion de Covid qui a fait plus de 687 000 morts au Brésil, a failli être réélu et déjouer les pronostics initiaux qui donnaient Lula largement vainqueur.

Optimisme

La tendance au "dégagisme" a commencé en 2018 au Mexique avec l'élection d'Andres Manuel Lopez-Obrador puis s'est poursuivie en Argentine, en Bolivie, au Pérou, au Honduras, au Chili puis enfin en Colombie en juin cette année avec l'élection du premier président de gauche dans l'Histoire du pays.

Lula, qui fait un retour spectaculaire au premier plan, faisait partie de la "vague rose" initiale qui a également vu l'ascension de dirigeants de gauche tels que Evo Morales en Bolivie, Michelle Bachelet au Chili, Rafael Correa en Equateur et Hugo Chavez au Venezuela.

Les deux mandats de Lula de 2003 à 2010 ont permis à quelque 30 millions de Brésiliens de sortir de la pauvreté.

"Il y avait une vague très optimiste de gouvernements de gauche qui essayaient de réduire la pauvreté, de s'attaquer aux inégalités. Et les conditions économiques étaient surtout bien meilleures", dit à l'AFP Guilherme Casaroes, analyste politique à la Fondation Getulio Vargas.

Puis est survenue la crise financière mondiale de 2008 qui a ravagé l'Amérique latine, tributaire des exportations, et déclenché un virage en masse vers la droite.

Mais cette génération de dirigeants de droite n'ont pas relevé le défi d'une crise économique aggravée par une pandémie qui a mis en évidence et accentué l'inégalité d'accès aux soins de santé et à l'éducation. Nouvelles aspirations de toute une jeunesse.

Des figures de gauche, représentant un changement, ont été propulsées au pouvoir, malgré une défiance forte vis-à-vis du "communisme" sur ce continent.

«Gouvernements autoritaires»

"La droite était au pouvoir dans presque tous les pays mais pratiquement aucun de ces présidents n'a réussi à apporter de changement. Il est logique que les gens se tournent vers la gauche", analyse Leonardo Paz, consultant pour le Brésil auprès de l'International crisis group (ICG).

Ces dirigeants de gauche forment un groupe hétéroclite, selon M. Casaroes. "Vous avez des gouvernements autoritaires au Nicaragua et au Venezuela, un populiste de gauche au Mexique, et des gouvernements relativement faibles au Chili, en Colombie et en Argentine", estime-t-il.

Lula - généralement considéré comme modéré et pragmatique plutôt que radical ou populiste - aurait a priori du mal à mener à bien tout projet visant à encourager l'intégration politique ou économique régionale.

"À l'heure actuelle, à mon avis, ce virage à gauche est moins coordonné" qu'avec la première "vague rose", estime Leonardo Paz.

Néanmoins, tous les dirigeants latino-américains ont chaleureusement salué dimanche la victoire de Lula. Le président de centre-gauche argentin, Alberto Fernandez, a estimé qu'elle "ouvre une nouvelle ère dans l'histoire de l'Amérique latine" avant de s'empresser, dès lundi, de se rendre à Sao Paulo pour rencontrer le président-élu qui entrera officiellement en fonctions le 1er janvier.

Et ce tournant à gauche n'a rien d'inéluctable, selon M. Shifter. "Si Lula ne réussit pas, cela pourrait aller dans l'autre sens dans quatre ans".

"S'il ne satisfait pas les électeurs brésiliens, ils le rejetteront et iront vers quelqu'un qui est plus à droite", dit-il.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.