Mandat compliqué en vue pour Lula, Bolsonaro muré dans le silence

Le président élu brésilien du Parti des travailleurs de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, salue ses partisans sur l'avenue Paulista après avoir remporté le second tour de l'élection présidentielle, à Sao Paulo, au Brésil, le 30 octobre 2022 (Photo, AFP).
Le président élu brésilien du Parti des travailleurs de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, salue ses partisans sur l'avenue Paulista après avoir remporté le second tour de l'élection présidentielle, à Sao Paulo, au Brésil, le 30 octobre 2022 (Photo, AFP).
Les partisans du président élu Luiz Inacio Lula da Silva écoutent son discours sur l'avenue Paulista après sa victoire au second tour de l'élection présidentielle à Sao Paulo, au Brésil, le 30 octobre 2022 (Photo, AFP).
Les partisans du président élu Luiz Inacio Lula da Silva écoutent son discours sur l'avenue Paulista après sa victoire au second tour de l'élection présidentielle à Sao Paulo, au Brésil, le 30 octobre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 31 octobre 2022

Mandat compliqué en vue pour Lula, Bolsonaro muré dans le silence

  • Luiz Inacio Lula da Silva a obtenu 50,84 % des voix, contre 49,16 % pour le président sortant
  • La campagne entre les deux hommes que tout oppose s'est déroulée dans un climat brutal et ultra-polarisé

RIO DE JANEIRO: Après les scènes de liesse dans les rues du pays, les feux d'artifice toute la nuit et un discours de victoire plein de promesses, Lula, président élu du Brésil, peut se préparer dès lundi à un mandat qui s'annonce compliqué.

Le Brésil était suspendu à la réaction de son adversaire Jair Bolsonaro, muré dans le silence depuis l'annonce du résultat et qui n'a toujours pas reconnu sa défaite.

La transition, qui au Brésil dure jusqu'au 1er janvier, ne sera certainement pas une mince affaire.

Le silence assourdissant de Jair Bolsonaro, défait d'une courte tête au second tour de dimanche (49,1% des voix contre 50,9%), et qui doit encore gouverner deux mois, est en soi lourd de menaces.

"Le pire qui puisse arriver serait que les Brésiliens aillent se coucher sans entendre la position de leur président (Bolsonaro), ce qui sèmerait le doute sur son acceptation du résultat" de l'élection, disait dimanche soir à l'AFP Leandro Consentino, politologue de l'Université privée Insper de Sao Paulo.

Or les lumières du Palais de l'Alvorada se sont éteintes tôt dimanche soir et selon Lauro Jardim, éditorialiste généralement bien informé du quotidien O Globo, le président défait aurait refusé toute visite après le résultat et serait allé se coucher.

Lors du second tour de la présidentielle dimanche, Luiz Inacio da Silva, anticipant apparemment déjà des difficultés, avait souhaité que "le gouvernement (sortant) soit civilisé au point de comprendre qu'il est nécessaire de faire une bonne passation de pouvoirs".

Ensuite Lula va devoir réunir et pacifier un Brésil malmené par quatre années de gestion à coups de crises de son prédécesseur au Palais du Planalto et de surcroit coupé en deux par la campagne la plus polarisée et brutale de son histoire récente.

"La moitié de la population est mécontente" du résultat, note M. Consentino. "Il va être essentiel que Lula ait la capacité de tendre la main à ceux qui n'ont pas voté pour lui et leur dise qu'il est le président de tous".

"Lula va devoir pacifier le pays", dit l'analyste. C'est d'ailleurs ce qu'a dit promis le vétéran de la politique brésilienne dimanche: "il n'existe pas deux Brésil", a-t-il lancé, "nous sommes un seul peuple, une seule nation".

La victoire de Lula au Brésil saluée à travers le monde

Les dirigeants du monde ont unanimement salué la victoire, dimanche, de Luiz Inacio Lula da Silva face au président sortant d'extrême droite Jair Bolsonaro à l'issue d'une campagne ultra-polarisée.

Emmanuel Macron

"Ensemble, nous allons unir nos forces pour relever les nombreux défis communs et renouer le lien d'amitié entre nos deux pays", a écrit le président français Emmanuel Macron dans un message sur Twitter, quelques minutes après l'annonce des résultats de la présidentielle brésilienne, soulignant que cette élection ouvrait "une nouvelle page de l'histoire du Brésil".

Joe Biden

"J'adresse mes félicitations à Luiz Inacio Lula da Silva pour son élection à la présidence du Brésil à la suite d'élections libres, justes et crédibles", a déclaré Joe Biden, président des Etats-Unis dans un communiqué. Il a dit avoir "hâte de travailler" avec lui "pour poursuivre la coopération entre nos deux pays".

Vladimir Poutine 

"Les résultats de l'élection ont confirmé votre grande autorité politique", a déclaré le président russe Vladimir Poutine dans un télégramme adressé à Lula.  "J'espère qu'en fournissant des efforts conjoints, nous ferons en sorte de poursuivre le développement d'une coopération russo-brésilienne constructive dans tous les domaines", a-t-il ajouté.

Josep Borrell

"Les électeurs brésiliens ont élu leur nouveau président dans un scrutin pacifique et bien organisé. Félicitations à Lula! Je suis impatient de travailler de concert et de faire avancer les relations UE-Brésil avec votre gouvernement et le nouveau Parlement", a indiqué le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dans un tweet.

Justin Trudeau

"Les Brésiliens ont tranché. J'ai hâte de travailler avec Lula pour renforcer le partenariat entre nos pays et (...) pour faire avancer nos priorités communes – comme la protection de l'environnement", a tweeté le Premier ministre du Canada Justin Trudeau.

Andres Manuel Lopez Obrador

"Lula a gagné, peuple béni du Brésil. Il y aura l'égalité et l'humanisme", a écrit sur Twitter Andres Manuel Lopez Obrador, président du Mexique.

Anthony Albanese

"Enormes félicitations à Lula pour sa formidable victoire aux élections brésiliennes. J'ai hâte de travailler avec vous pour la protection de l'environnement", a salué le Premier ministre australien Anthony Albanese sur Twitter.

Nicolas Maduro

"Vivent les peuples déterminés à être libres, souverains et indépendants! Aujourd'hui au Brésil la démocratie a triomphé, félicitations Lula, je t'embrasse fort!", s'est réjoui le président Nicolas Maduro du Venezuela.

Alberto Fernandez

"Ta victoire ouvre une nouvelle ère dans l'histoire de l'Amérique latine. Un temps d'espoir et un avenir qui commence aujourd'hui", a écrit le président d'Argentine Alberto Fernandez, assurant être un partenaire avec qui Lula pourra "travailler et rêver grand pour la bonne vie de nos peuples".

Miguel Diaz-Canel

"Nous t'embrassons frère, Président Lula", a sobrement tweeté le président de Cuba Miguel Diaz-Canel.

Gabriel Boric

"Lula. Joie", a écrit le président chilien Gabriel Boric sur Twitter.

Guillermo Lasso

"Je félicite Lula pour son élection à la présidence de la République fédérale du Brésil. En démocratie, nous continuerons à renforcer l'amitié et la coopération entre nos pays, pour des jours meilleurs pour nos citoyens. Notre région continue à s'intégrer dans la pluralité", a tweeté Guillermo Lasso, président d'Equateur.

Parlement très à droite 

"Je vais gouverner pour 215 millions de Brésiliens, et pas seulement ceux qui ont voté pour moi", a ajouté Lula. Or 58 millions de Brésiliens ont voté contre lui.

"Ce pays a besoin de paix et d'unité", a insisté l'icône de la gauche car "personne n'a envie de vivre dans une famille où règne la discorde".

Lula va aussi devoir composer avec un Parlement que les élections législatives du 2 octobre ont fait pencher davantage vers la droite radicale, le Parti libéral (PL) de Jair Bolsonaro étant devenu la première formation à la Chambre des députés comme au Sénat.

En se présentant, Lula a réuni une coalition hétéroclite d'une dizaine de formations autour de son Parti des Travailleurs (PT). Il a choisi aussi un vice-président au centre, Geraldo Alckmin, un ex-adversaire battu à la présidentielle de 2006, pour séduire l'électorat modéré et les milieux d'affaires.

«Une Amazonie en vie»

Dans les deux mois, le futur président doit faire des annonces concernant la composition de son gouvernement.

On s'attend que Lula accueille plus de diversité au sein de son cabinet: des femmes  -- il n'en reste plus qu'une dans le dernier gouvernement Bolsonaro --  des personnes de couleur, et des indigènes, dont l'un devrait prendre la tête d'un ministère nouvellement créé des affaires autochtones.

"Voir Lula revenir au pouvoir nous donne un grand espoir", dit Vanda Witoto, aide-soignante indigène de 32 ans, rencontrée par l'AFP à Manaus, en Amazonie.

Le gouvernement de Lula devra par ailleurs redonner des moyens aux organismes de surveillance de la déforestation en Amazonie très affaiblis par les coupes de crédit, les démembrements et l'impunité totale de toutes sortes de trafiquants.

"Le Brésil est prêt à reprendre son leadership dans la lutte contre la crise climatique (...) Le Brésil et la planète ont besoin d'une Amazonie en vie", a lancé Lula.

Autre défi de taille pour le nouveau président, à l'heure où il devra financer les politiques sociales promises et sans la croissance de ses précédents mandats: les finances de l'Etat brésilien ont été plombées après la distribution, à des fins électorales, de dizaines de milliards de réais d'aides lors de sa campagne par Jair Bolsonaro.

Pékin veut renforcer son partenariat avec le Brésil après l'élection de Lula

Le président chinois Xi Jinping a félicité lundi Luiz Inacio Lula da Silva pour son élection au Brésil, se disant "prêt à travailler" avec lui afin de renforcer le partenariat entre les deux pays.

"J'attache une grande importance au développement des relations entre la Chine et le Brésil et je suis prêt à travailler avec le Président élu Lula", a déclaré le président, selon des propos rapportés par la télévision d'Etat CCTV.

La Chine et le Brésil sont d'importants partenaires commerciaux: le Brésil, plus gros exportateur de viande bovine au monde, en vend ainsi près de la moitié (48%) à la Chine, qui est aussi son principal client pour le soja.


Nouvelle date pour la conférence sur l’État palestinien relancée par la France et l’Arabie saoudite

Un drapeau palestinien flotte face aux colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. La conférence franco-saoudienne sur la création d'un État palestinien, qui avait été reportée, a été reprogrammée pour les 28 et 29 juillet. (AFP/File Photo)
Un drapeau palestinien flotte face aux colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. La conférence franco-saoudienne sur la création d'un État palestinien, qui avait été reportée, a été reprogrammée pour les 28 et 29 juillet. (AFP/File Photo)
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  • Initialement prévue du 17 au 20 juin, la conférence a été reportée après le lancement par Israël, le 13 juin, d'une guerre de 12 jours contre l'Iran
  • L'objectif de la conférence, reprogrammée pour les 28 et 29 juillet, est l'adoption urgente de mesures concrètes conduisant à la mise en œuvre d'une solution à deux États

NEW YORK : Une conférence internationale organisée et coprésidée par l'Arabie saoudite et la France pour discuter de la création d'un État palestinien, qui avait été reportée le mois dernier, a été reprogrammée pour la fin du mois.

"La conférence ministérielle sur la solution des deux États reprendra les 28 et 29 juillet ; les détails seront communiqués sous peu", ont confirmé des diplomates à Arab News vendredi.

Initialement prévu du 17 au 20 juin, l'événement, officiellement intitulé "Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États", a été reporté après le lancement par Israël, le 13 juin, de son opération militaire de 12 jours contre l'Iran.

L'événement, convoqué par l'Assemblée générale des Nations unies, aura lieu au siège des Nations unies à New York. L'objectif est l'adoption urgente de mesures concrètes qui conduiront à la mise en œuvre d'une solution à deux États et mettront fin à des décennies de conflit entre Israéliens et Palestiniens.

Au moment du report, le mois dernier, le président français Emmanuel Macron avait déclaré que la conférence était repoussée pour des raisons logistiques et de sécurité, mais avait insisté sur le fait qu'elle se tiendrait "dès que possible".

Ce report ne "remet pas en cause notre détermination à aller de l'avant dans la mise en œuvre de la solution des deux États", avait-il ajouté

M. Macron devrait annoncer officiellement la reconnaissance par la France d'un État palestinien lors de cet événement. Cette semaine, il a exhorté les autorités britanniques à faire de même.

La Palestine est officiellement reconnue par 147 des 193 États membres de l'ONU. Elle bénéficie du statut d'observateur au sein de l'organisation, mais n'en est pas membre à part entière.

Lors d'une réunion préparatoire des Nations unies en mai, Manal Radwan, conseillère au ministère saoudien des affaires étrangères, a déclaré que la conférence intervenait à un moment "d'urgence historique", alors que Gaza "endurait des souffrances inimaginables".

Elle a déclaré que l'Arabie saoudite était honorée de se tenir aux côtés des autres nations engagées dans des efforts diplomatiques pour apporter "un changement réel, irréversible et transformateur, afin d'assurer, une fois pour toutes, le règlement pacifique de la question de la Palestine".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Russie: le suicide apparent d'un ministre sème la peur au sein de l'élite

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
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  • Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement
  • Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours

SAINT-PETERSBOURG: Le suicide probable du ministre russe des Transports, Roman Starovoït, annoncé peu après son limogeage lundi par Vladimir Poutine sur fond d'allégations de corruption, a profondément choqué l'élite politique, où chacun redoute de faire les frais de la chasse aux profiteurs.

Ses funérailles ont eu lieu vendredi dans un cimetière de Saint-Pétersbourg en présence de sa famille et de collègues, mais en l'absence de M. Poutine qui n'a pas non plus participé à la cérémonie d'adieu jeudi.

Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement.

Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours.

"C'est une grande perte pour nous, très inattendue. Nous sommes tous choqués", a déclaré à l'AFP Vassilissa, 42 ans, l'épouse d'un collègue de M. Starovoït, lors de la cérémonie de jeudi.

"Il était tellement actif, joyeux, il aimait énormément la vie. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver", ajoute cette femme, les larmes aux yeux.

Après avoir déposé devant le cercueil de grands bouquets de roses rouges, des anciens collègues de M. Starovoït, en costumes sombres, sont repartis très vite dans leurs luxueuses voitures noires.

Dans une ambiance très lourde rappelant les funérailles dans le film culte "Le Parrain" de Francis Ford Coppola, d'autres personnes interrogées par les journalistes de l'AFP dans la foule ont refusé de parler.

"Bouc émissaire" 

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin.

Son successeur à la tête de cette région, Alexeï Smirnov, a lui été arrêté au printemps pour le détournement des fonds destinés à renforcer les fortifications à la frontière. Celle-là même que les Ukrainiens ont traversé facilement, pour n'être repoussés que neuf mois plus tard.

Les autorités "ont essayé de faire de lui (Roman Starovoït) un bouc émissaire", accuse auprès de l'AFP Andreï Pertsev, analyste du média indépendant Meduza, reconnu "indésirable" et interdit en Russie.

L'incursion ukrainienne "s'est principalement produite parce qu'il n'y avait pas assez de soldats pour protéger la frontière", mais c'était "plus facile de rejeter la faute sur un responsable civil", explique-t-il.

L'affaire Starovoït s'inscrit dans une vague récente de répression visant de hauts responsables soupçonnés de s'être enrichis illégalement pendant l'offensive russe en Ukraine. Et selon des analystes, si les scandales de corruption on toujours existé en Russie, la campagne militaire a changé les règles du jeu politique.

"Il existait des règles auparavant, selon lesquelles les gens savaient: une fois qu'ils montaient suffisamment haut, on ne les embêtait plus", estime M. Pertsev. "Mais elles ne fonctionnent plus."

"On ne vole pas" 

Alors que Vladimir Poutine promettait régulièrement de s'attaquer à la corruption - étant lui même accusé de s'être enrichi illégalement par ses détracteurs -, les rares arrestations médiatisées ont été davantage utilisées pour cibler des opposants ou résultaient de luttes internes entre les échelons inférieurs du pouvoir en Russie.

Depuis l'offensive en Ukraine lancée en février 2022, "quelque chose dans le système a commencé à fonctionner de manière complètement différente", souligne la politologue Tatiana Stanovaïa du Centre Carnegie Russie Eurasie, interdit en Russie en tant qu'organisation "indésirable".

"Toute action ou inaction qui, aux yeux des autorités, accroît la vulnérabilité de l'État face aux actions hostiles de l'ennemi doit être punie sans pitié et sans compromis", estime Mme Stanovaïa en définissant la nouvelle approche du pouvoir.

Pour le Kremlin, la campagne en Ukraine est une "guerre sainte" qui a réécrit les règles, confirme Nina Khrouchtcheva, professeure à The New School, une université de New York, et arrière-petite-fille du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.

"Pendant une guerre sainte, on ne vole pas (...) on se serre la ceinture et on travaille 24 heures sur 24", résume-t-elle.

Signe des temps, plusieurs généraux et responsables de la Défense ont été arrêtés pour des affaires de détournement de fonds ces dernières années. Début juillet, l'ancien vice-ministre de la Défense Timour Ivanov a été condamné à 13 ans de prison.

Cette ambiance, selon Mme Stanovaïa, a créé un "sentiment de désespoir" au sein de l'élite politique à Moscou, qui est peu susceptible de s'atténuer.

"À l'avenir, le système sera prêt à sacrifier des figures de plus en plus en vue," avertit-elle.

 


Un trafic de stupéfiants démantelé entre Espagne et France, 13 arrestations

reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
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  • 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations
  • Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN

LYON: Treize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police.

Onze suspects ont été interpellés entre décembre 2023 et juillet 2024, notamment grâce à l'interception par les policiers de deux poids-lourds et d'un convoi de voitures "entre la région lyonnaise et le Gard", "au moment où les stupéfiants étaient remis à des équipes locales", explique la Direction interdépartementale de la police (DIPN) du Rhône dans un communiqué.

Dans le même laps de temps, 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations.

Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN.

Puis l'enquête a permis l'interpellation, le 30 juin dernier, d'un homme "soupçonné d'être le donneur d'ordres" et, le lendemain, d'un autre suspect, "fugitif condamné en 2016" à sept ans de prison pour trafic de stupéfiants. A son domicile dans l'Ain, "54 kg de cocaïne et plusieurs dizaines de milliers d'euros" ont été saisis, précise le communiqué qui n'en dit pas plus sur le profil de ces hommes. Ils ont été mis en examen le 4 juillet et placés en détention provisoire.

La police considère ainsi avoir réussi le "démantèlement de ce groupe criminel organisé (...) réalisant des importations de stupéfiants depuis l'Espagne vers la région Auvergne-Rhône-Alpes" pour des "quantités importantes".