Karabakh: Arménie et Azerbaïdjan acceptent de «ne pas recourir à la force»

Le président russe Vladimir Poutine (au centre), le Premier ministre arménien Nikol Pachinian (à droite) et le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev s'entretiennent à Sotchi, le 31 octobre 2022 (Photo, SPUTNIK/AFP).
Le président russe Vladimir Poutine (au centre), le Premier ministre arménien Nikol Pachinian (à droite) et le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev s'entretiennent à Sotchi, le 31 octobre 2022 (Photo, SPUTNIK/AFP).
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Publié le Mardi 01 novembre 2022

Karabakh: Arménie et Azerbaïdjan acceptent de «ne pas recourir à la force»

  • Bakou et Erevan se sont engagés «à régler tous les litiges uniquement sur la base de la reconnaissance de la souveraineté mutuelle et de l'intégration territoriale»
  • Ils ont également souligné «l'importance des préparatifs actifs à la conclusion d'un accord de la paix entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie afin d'assurer une paix durable»

MOSCOU: L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont engagés lundi à "ne pas recourir à la force" pour trouver une solution à leur conflit autour de l'enclave du Nagorny-Karabakh, à l'issue d'un sommet avec Vladimir Poutine, destiné à réaffirmer l'influence de Moscou dans le Caucase.

Ce sommet était organisé à Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie, un mois après des affrontements frontaliers qui ont fait 286 morts.

C'est le plus lourd bilan depuis une guerre en 2020 pour le contrôle du Nagorny-Karabakh, une région disputée entre ces deux ex-républiques soviétiques depuis les années 1990.

Dans une déclaration commune adoptée à l'issue du sommet, Bakou et Erevan se sont engagés à "ne pas recourir à la force", ainsi qu'"à régler tous les litiges uniquement sur la base de la reconnaissance de la souveraineté mutuelle et de l'intégration territoriale".

Ils ont également souligné "l'importance des préparatifs actifs à la conclusion d'un accord de la paix entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie afin d'assurer une paix durable et à long terme dans la région".

"De notre avis commun, c'était une rencontre très utile qui a créé une très bonne ambiance pour d'éventuels futurs accords", a affirmé de son côté le président russe Vladimir Poutine, à l'issue du sommet avec son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian.

"Pour sa part, la Russie fera tout pour trouver un règlement définitif et exhaustif" du conflit au Nagorny-Karabakh, a-t-il assuré, ajoutant: "Il est dans l'intérêt de tous de normaliser les relations".

Accaparé depuis huit mois par son offensive contre l'Ukraine, qui a provoqué l'embarras des partenaires traditionnels de Moscou, M. Poutine voulait avec ce sommet que la Russie retrouve son rôle traditionnel d'arbitre dans cette région instable, où les Occidentaux mènent leurs propres efforts de médiation.

«Normalisation»

Le président russe s'est dans un premier temps entretenu en tête-à-tête avec le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, qui a souligné que ses priorités étaient le retrait azerbaïdjanais des zones du Nagorny-Karabakh dans lesquelles sont déployés les soldats des forces de la paix russes et la libération des prisonniers de guerre.

Le président russe a ensuite reçu son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev qui l'a remercié d'avoir donné un "élan au processus de normalisation".

La guerre à l'automne 2020 entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan avait fait plus de 6.500 morts dans les deux camps et s'était terminée par une déroute militaire arménienne et un accord de paix parrainé par Moscou.

Des affrontements sporadiques ont toutefois continué d'éclater, malgré la présence de militaires russes, que ce soit au Nagorny-Karabakh ou à la frontière reconnue entre les deux pays, comme en septembre.

Ces pourparlers sous l'égide de la Russie interviennent à un moment où les capitales occidentales ont pris une part plus active à la médiation concernant le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Le président du Conseil européen Charles Michel et le président français Emmanuel Macron ont ainsi organisé des négociations entre MM. Pachinian et Aliev à Bruxelles en août.

Brouille UE-Russie

L'UE et la Russie, qui voit d'un mauvais oeil ces initiatives dans une région qu'elle considère comme son pré carré, ont échangé de vives critiques sur leurs efforts de médiation respectifs.

M. Macron avait notamment accusé la Russie de vouloir "déstabiliser" le processus de paix, Vladimir Poutine dénonçant des propos "inacceptables".

"Nos partenaires européens mènent leur politique de la manière visant à exclure la Russie de tous les formats de négociations", a accusé lundi M. Poutine, lors d'une conférence de presse à Sotchi, tout en jugeant que c'était "impossible".

Avant les négociations, M. Pachinian a annoncé samedi qu'il était prêt à prolonger la présence des 2.000 soldats des forces de la paix russes pour une durée allant jusqu'à 20 ans. L'accord existant signé en 2020 prévoit leur déploiement pour cinq ans, avec prolongation automatique possible.

Le président azerbaïdjanais, fort de sa victoire militaire en 2020, a juré de repeupler le Karabakh avec des Azerbaïdjanais, alors que cette région majoritairement habitée par des Arméniens échappe au contrôle de Bakou depuis une première guerre -qui avait fait près de 30 000 morts- dans les années 1990, à l'époque de la dislocation de l'URSS.

La Turquie, alliée de Bakou, a aussi fait des efforts de médiation, son président Recep Tayyip Erdogan ayant récemment rencontré MM. Aliev et Pachinian à Prague.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.