Ukraine: Les cargos céréaliers au point mort, Poutine veut «des garanties»

Des cargos chargés de céréales dans la zone de mouillage de l'entrée sud du Bosphore à Istanbul, sont vus le 31 octobre 2022 (Photo, AFP).
Des cargos chargés de céréales dans la zone de mouillage de l'entrée sud du Bosphore à Istanbul, sont vus le 31 octobre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 02 novembre 2022

Ukraine: Les cargos céréaliers au point mort, Poutine veut «des garanties»

  • Vladimir Poutine a exigé des garanties que ce couloir de navigation ne sera pas utilisé pour attaquer la flotte russe
  • Le président français Emmanuel Macron a dénoncé mardi «une décision unilatérale de la Russie qui nuit de nouveau à la sécurité alimentaire mondiale»

KIEV: Le départ de cargos chargés de céréales ukrainiennes, au centre d'un enjeu mondial de sécurité alimentaire, a été suspendu mardi soir après que Vladimir Poutine a exigé des garanties que ce couloir de navigation ne sera pas utilisé pour attaquer la flotte russe, en pleine guerre contre l'Ukraine.

Ces exigences, exprimées lors d'entretiens mardi avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, font écho à des attaques de drones marins, non revendiquées à ce stade par l'Ukraine, qui ont frappé samedi des bâtiments de la flotte militaire russe dans la baie de Sebastopol (Crimée), en touchant au moins un.

La Russie a lancé en retour lundi une vague de frappes massives de missiles de croisière sur Kiev et les infrastructures civiles du pays, et annoncé dès samedi se retirer de l'accord qui permettait l'exportation des millions de tonnes de céréales ukrainiennes via le Bosphore.

À l'unisson des alliés occidentaux et des Nations unies, le président français Emmanuel Macron a dénoncé mardi "une décision unilatérale de la Russie qui nuit de nouveau à la sécurité alimentaire mondiale", à l'issue d'un entretien avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Celui-ci a de son côté souligné la volonté de Kiev de continuer ses exportations dans le cadre de l'accord céréalier, et a demandé à la France de l'aider à se protéger contre les attaques de missiles russes.

Dans la journée, le président Erdogan, qui a usé de ses liens préservés tant avec Moscou qu'avec Kiev pour se placer en garant, avec l'ONU, de l'accord de juillet sur l'exportation des céréales ukrainiennes - notamment à destination du monde musulman et africain - s'était dit "confiant" sur les chances de parvenir à une solution, après un entretien avec Vladimir Poutine.

Mais le Kremlin a refroidi ces espoirs en annonçant de son côté que l'accord ne pourrait reprendre effet que si Kiev présentait des "garanties réelles (...) que le corridor humanitaire ne sera pas utilisé à des fins militaires".

En conséquence, le Centre de coordination conjointe (JCC) basé en Turquie et chargé de l'application de l'accord en mer Noire a annoncé mardi soir la suspension de tous les mouvements de cargos mercredi.

"Le secrétariat des Nations unies au centre de coordination conjointe, les délégations d'Ukraine, de Russie et de Turquie se sont accordées pour ne pas planifier de mouvement de cargos le 2 novembre au titre de l'Initiative pour les céréales en mer Noire", a indiqué le JCC dans un communiqué.

La Russie avait mis en garde lundi contre le "danger" qu'encoureraient les cargos poursuivant sans son accord la navigation dans le couloir menant des ports ukrainiens au Bosphore, et vers la Méditerranée.

Le coordinateur de l'Onu, Amir Abdullah, avait réagi en soulignant sur Twitter qu'aucun cargo civil ne devait "devenir une cible militaire, ni être retenu en otage". "L'alimentation doit passer", avait ajouté le responsable soudanais.

Une haute diplomate américaine à Kiev pour afficher le «soutien» des Etats-Unis

Une diplomate américaine de haut rang se trouvait en Ukraine mardi pour y apporter le "soutien continu" des Etats-Unis à ce pays en guerre contre la Russie, à quelques jours d'élections de mi-mandat aux Etats-Unis qui pourraient peser sur l'aide fournie par Washington.

À Kiev mardi et mercredi, la sous-secrétaire d'Etat pour les Affaires européennes, Karen Donfried, devait y rencontrer des membres de la présidence ukrainienne et des diplomates, ainsi que des représentants de la société civile, selon un communiqué du département d'Etat.

Contre-offensive ukrainienne

Sur le terrain militaire, alors que c'est au sud, dans la région de Kherson, que les forces russes attendent depuis des semaines le lancement d'une attaque ukrainienne massive, un début de contre-offensive ukrainienne se dessinait sur le front est, plus au nord, ont déclaré mardi des soldats engagés sur ce secteur, confirmant des déclarations des autorités ukrainiennes.

"La tendance est bonne, effectivement de notre côté, la ligne de front a avancé vite et bien", a confirmé, depuis une position du village de Zarichne, un officier des forces spéciales de l'armée ukrainienne, au nom de code "Iva", en opération sur ce front.

À Kiev, après des frappes destructrices lundi, l'approvisionnement en eau et en électricité a été rétabli mardi.

L'approvisionnement "a été entièrement rétabli", a déclaré le maire de Kiev Vitali Klitschko, alors que près de 80% des habitants de la capitale se trouvaient sans eau et 350 000 foyers sans courant.

La Russie multiplie depuis début octobre les frappes de drones et de missiles contre les systèmes d'eau et d'électricité des villes ukrainiennes.

Les sirènes anti-aériennes ont de nouveau retenti dans la ville dans la matinée. Selon l'armée ukrainienne, la Russie a lancé lundi 55 missiles de croisière, 22 missiles anti-aériens S-300 et des drones de combat pour une vague de frappes à travers le pays.

Alors que Moscou et Téhéran continuent de nier des livraisons de drones de combat iraniens à l'armée russe, les États-Unis se sont dits mardi "préoccupés" par la potentielle livraison cette fois de missiles sol-sol iraniens, devant compléter les stocks déclinant de la Russie.

Les autorités d'occupation russe de la région de Kherson, au sud, ont de leur côté annoncé de nouvelles évacuations, par milliers, d'habitants de cette zone vers l'est, après avoir transféré près de 70 000 personnes la semaine dernière.

"J'ai décidé d'étendre la zone d'évacuation de 15 kilomètres à partir du Dniepr", a déclaré le gouverneur installé par Moscou à Kherson, Vladimir Saldo, dans une allocution publiée sur Telegram.

L'Ukraine dénonce ces évacuations comme une "déportation" des habitants.

Ailleurs sur le front, la présidence ukrainienne a rapporté des attaques russes de drones dans les régions de Poltava et Dnipropetrovsk, dans le centre du pays, et de missiles sur plusieurs autres localités.

Cinq civils ont été tués et neuf blessés ces dernières 24 heures en Ukraine, selon le chef adjoint de la présidence Kyrylo Tymochenko.

À Bakhmout, l'un des points chauds du front dans l'est de l'Ukraine, les journalistes de l'AFP ont constaté des tirs d'artillerie alors que les combats pour cette ville sans grande valeur stratégique font rage depuis plus de quatre mois.

"C'est la guerre totale. Totale, car nous utilisons tout", a dit le sergent au nom de guerre "Petrokha", décrivant une intensité de feu inédite depuis la Deuxième Guerre mondiale.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.