Gouvernement d'Ethiopie et rebelles du Tigré signent un accord de cessation des hostilités

Redwan Hussien Rameto , Représentant du gouvernement éthiopien, et Getachew Reda, Représentant du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), signent un accord de paix entre les deux parties lors d'une conférence de presse concernant les négociations menées par l'Union africaine pour résoudre le conflit en Éthiopie à Pretoria le 2 novembre 2022. (Photo, AFP)
Redwan Hussien Rameto , Représentant du gouvernement éthiopien, et Getachew Reda, Représentant du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), signent un accord de paix entre les deux parties lors d'une conférence de presse concernant les négociations menées par l'Union africaine pour résoudre le conflit en Éthiopie à Pretoria le 2 novembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 02 novembre 2022

Gouvernement d'Ethiopie et rebelles du Tigré signent un accord de cessation des hostilités

  • Les détails des dispositions de l'accord et de sa mise en œuvre n'ont pas été dévoilés dans l'immédiat
  • La guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le nord de l'Ethiopie, déplaçant plus de deux millions d’Ethiopiens et plongeant des centaines de milliers de personnes dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU

PRETORIA: Le gouvernement fédéral éthiopien et les autorités rebelles du Tigré ont conclu mercredi à Pretoria un accord de cessation des hostilités, à moins de 48 heures du 2e anniversaire du conflit meurtrier qui les opposent dans le nord de l'Ethiopie.

"Les deux parties au conflit éthiopien se sont formellement mis d'accord sur une cessation des hostilités, ainsi que sur un désarmement méthodique, ordonné, en douceur et coordonné", a annoncé le haut représentant de l'Union africaine (UA) pour la Corne de l'Afrique, l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo qui dirigeait la troïka de médiateurs.

Les chefs des deux délégations se sont serré la main après avoir signé cet accord qui prévoit aussi, selon M. Obasanjo, "un rétablissement de l'ordre public, des services (au Tigré), un accès sans entrave des fournitures humanitaires, la protection des civils, entre autres".

"Ce moment n'est pas la fin du processus de paix, mais son début. La mise en oeuvre de l'accord de paix signé aujourd'hui est essentiel", a-t-il averti.

Les détails des dispositions de l'accord et de sa mise en œuvre n'ont pas été dévoilés dans l'immédiat.

Les médiateurs n'ont ainsi pas indiqué ce que prévoit le document concernant les autres acteurs du conflit, particulièrement l'armée de l'Erythrée voisine: Ennemie jurée des dirigeants tigréens, elle épaule l'armée fédérale éthiopienne au Tigré qui lui est frontalier.

Asmara n'a pas réagi dans l'immédiat.

L'armée éthiopienne reçoit aussi le soutien de troupes régulières et milices des régions de l'Amhara et de l'Afar voisines du Tigré.

Diable dans les détails

Les deux parties signataires "ne sont pas les deux seuls groupes ayant un rôle à jouer pour la paix en Ethiopie", a relevé l'ancienne vice-présidente sud-africaine Phumzile Mlambo-Ngcuka, membre de la troïka, demandant aux signataires de "partager cet accord" afin que "de nombreux autres y adhèrent".

Le chef de la délégation du gouvernement éthiopien, Redwan Hussein, conseiller à la Sécurité nationale du Premier ministre Abiy Ahmed, a salué "l'engagement constructif" des belligérants "pour mettre fin à cet épisode tragique".

Cet accord montre "la volonté des deux parties de laisser le passé derrière eux", a abondé Getachew Reda, qui dirige la délégation des autorités rebelles du Tigré, disant espérer que "les deux parties respectent leurs engagements".

"Au moment où nous parlons, des milliers de combattants et civils perdent la vie. Il est donc important non seulement de signer cet accord mais aussi qu'il soit immédiatement mis en oeuvre", a-t-il ajouté, soulignant que sa délégation avait "fait des concessions" pour "bâtir la confiance".

Troisième membre de la troïka, l'ex-président kényan Uhuru Kenyatta a averti: "le diable se nichera dans les détails, mais nous pensons que les parties tiendront parole".

"Beaucoup reste à faire. La confiance doit se construire. Nous y aiderons", a-t-il assuré.

Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a salué "une première étape vraiment bienvenue".

Les délégations du gouvernement fédéral éthiopien et des autorités rebelles du Tigré discutaient depuis le 25 octobre à Pretoria sous l'égide de l'UA.

Crimes de guerre et contre l'humanité

Pendant les discussions, les combats ont continué au Tigré, où progressent depuis mi-octobre les forces fédérales éthiopiennes et alliées.

Soutenus par des bombardements d'artillerie et aériens, elles se sont emparés récemment de plusieurs villes d'importance de la région rebelle.

La presse n'a pas accès au nord de l'Ethiopie et les communications y fonctionnent de façon aléatoire, rendant impossible toute vérification indépendante. Il n'était notamment pas possible de savoir dans l'immédiat si les armes s'étaient tus mercredi soir au Tigré.

Le bilan du conflit, marqué par d'innombrables exactions et qui se déroule largement à huis clos, est inconnu, mais l'International Crisis Group (ICG) et Amnesty international (AI) le décrivent comme "l'un des plus meurtriers au monde".

"Toutes les parties se sont rendues responsables de graves violations, dont des crimes de guerre et crimes contre l'humanité", a affirmé mercredi Amnesty international, citant "exécutions sommaires" et "violences sexuelles".

La guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le nord de l'Ethiopie, déplaçant plus de deux millions d’Ethiopiens et plongeant des centaines de milliers de personnes dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU.

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a vendredi "dressé un tableau très sombre" de la situation au Tigré, quasiment coupé du monde, évoquant "l'obstruction à l'accès à la nourriture, aux médicaments, et à des services de base".

La Tigré est largement privé d'électricité, de télécommunications et de services bancaires depuis plus d'un an. La reprise des combats a également interrompu le gros de la livraison d'aide humanitaire vers la région.


Trump reçoit Netanyahu en Floride et veut avancer sur la trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu devrait chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse
  • Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an

PALM BEACH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza.

Benjamin Netanyahu devrait lui chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse.

Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Elle intervient au moment où Washington et des médiateurs régionaux souhaitent accélérer la cadence pour lancer la deuxième phase du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Cette deuxième étape prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien.

Donald Trump doit recevoir le dirigeant israélien à 13H00 (18H00 GMT) dans sa résidence Mar-a-Lago, à Palm Beach, où il passe les fêtes et a déjà accueilli la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Plus tôt dans la journée, Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et le ministre américain de la Défense Pete Hegseth, ont indiqué des responsables des deux pays.

Dernier otage 

Succès majeur de la première année du mandat du président américain, la fragile trêve à Gaza, prévue par un plan supervisé par Donald Trump, a mis fin en octobre à deux années de guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Israël et le Hamas s'accusent néanmoins mutuellement de violations.

Le passage à la deuxième phase piétine, malgré la volonté américaine d'obtenir de nouvelles avancées.

Le média américain Axios rapporte, en citant des responsables de la Maison Blanche, que Washington veut annoncer le plus rapidement possible un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza et que Donald Trump souhaite réunir un nouveau "comité de la paix" chargé de superviser ce gouvernement transitoire en janvier lors du forum de Davos en Suisse.

Mais avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase, Israël veut insister sur l'importance de la restitution du corps du dernier otage retenu à Gaza, selon une porte-parole du bureau du Premier ministre, Shosh Bedrosian. Le Hamas assure ne pas avoir réussi à le localiser jusqu'à présent.

Benjamin Netanyahu veut s'assurer que "le Hamas est désarmé, que Gaza est démilitarisé" dans cette phase suivante, a-t-elle ajouté.

Or la branche armée du mouvement islamiste palestinien a réaffirmé lundi qu'il "ne renoncera pas à ses armes tant que l'occupation perdurera".

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".