Après la guerre, une épidémie mortelle de choléra frappe les Syriens

L'épidémie de choléra en Syrie a touché les personnes les plus pauvres du pays (Photo, AFP).
L'épidémie de choléra en Syrie a touché les personnes les plus pauvres du pays (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 03 novembre 2022

Après la guerre, une épidémie mortelle de choléra frappe les Syriens

  • L'OMS croit que l'épidémie actuelle découle de la consommation répandue d'eau polluée provenant de l'Euphrate
  • L'infrastructure sanitaire de la Syrie s'est effondrée à cause des embargos sur l'aide, des sanctions et des dommages causés par la guerre

DUBAÏ/QAMISHLI, Syrie: Après plus de onze ans de guerre, de destruction, de déplacement et de faim, les Syriens sont maintenant confrontés à une nouvelle horreur: Le choléra. Cette maladie, causée par des aliments et de l'eau contaminés, s'est propagée dans plusieurs régions du pays au cours des derniers mois et a déjà fait des victimes.

Le choléra, qui a largement été éliminé dans le monde développé, provoque des diarrhées et des vomissements, entraînant une déshydratation rapide, qui peut tuer en quelques heures sans traitement rapide. Le nombre de cas en Syrie n'a cessé d'augmenter depuis l'été.

L'Organisation mondiale de la santé a enregistré 24 614 infections et 81 décès entre août et fin octobre. Deir Ezzor, Raqqa, Alep et Al-Hasakah ont connu les plus fortes concentrations, tandis que les camps de personnes déplacées ont signalé 65 cas.

Un enfant souffrant du choléra reçoit un traitement à l'hôpital Al-Kasrah, dans la province orientale de Deir Ezzor, en Syrie (Photo, AFP).

Certaines régions de la Syrie, notamment les gouvernorats éloignés, sont confrontées à une crise de l'eau depuis que la plupart des infrastructures hydriques et d'assainissement ont été détruites par la guerre civile qui a éclaté en 2011.

L'OMS estime que l'épidémie actuelle a probablement été causée par la consommation d'eau polluée provenant du fleuve Euphrate. La sécheresse, le pompage excessif des eaux souterraines et les nouveaux barrages construits en amont en Turquie ont réduit ce fleuve autrefois puissant à un filet d'eau.

La baisse du niveau d’eau a créé des marécages et des mares stagnantes le long des berges, où les eaux usées brutes et d'autres contaminants se sont accumulés et ont moisi, constituant des conditions idéales pour le développement de maladies transmises par l'eau et les moustiques.

Jwan Mostafa, coprésident du Conseil de la santé de l'Administration autonome de la Syrie du Nord et de l'Est (AANES), a déclaré que le premier cas de choléra a été enregistré dans la région en septembre, se propageant de Deir Ezzor à Raqqa, puis à Al-Hasakah, plus au nord.

«Nos statistiques récentes basées sur des tests rapides confirment 15 000 cas et 30 décès», a révélé Mostafa à Arab News. «La pollution du fleuve Euphrate a été la principale cause de nombreux virus et maladies antérieurs. Et maintenant le choléra.

«Les habitants de la région comptent sur le fleuve pour boire, arroser leurs plantes et pour l'agriculture. La zone située près du fleuve est considérée comme le grenier à blé du nord-est de la Syrie. Lorsque Al-Hasakah est confronté à une sécheresse, il dépend de l'eau de l'Euphrate, ce qui signifie un désastre pour le gouvernorat.

«Nous avons commencé à prendre des mesures pour contenir la propagation de la maladie. Des groupes ont été chargés d'ajouter du chlore aux réservoirs d'eau pour les purifier.»

Les Syriens de Deir Ezzor sont contraints d'utiliser des zones contaminées de l'Euphrate pour l'eau potable et l'irrigation (Photo, AFP).

Les autorités encouragent la population des zones chaudes du choléra à faire bouillir l'eau avant de la boire, de cuisiner ou d'arroser les cultures, à traiter les réservoirs d'eau, les tuyaux et autres récipients avec du chlore, à se laver régulièrement les mains et à désinfecter les surfaces.

Toutefois, compte tenu de l'effritement des infrastructures syriennes, de la fuite des travailleurs qualifiés à l'étranger et des pénuries de produits chimiques et d'équipements de base, même ces simples mesures préventives sont difficiles à mettre en œuvre.

«La détérioration des infrastructures a eu un impact considérable sur le secteur de la santé», a expliqué Mostafa. «Nous luttons pour contenir les maladies car nous manquons de ressources et d'expertise. Un simple virus peut très facilement devenir une épidémie dans la région. Nous manquons de laboratoires et de médicaments.»

Les infrastructures sanitaires de la Syrie ont souffert d'un mélange dévastateur d'embargos sur l'aide, de sanctions et de dommages de guerre. Tout au long de la guerre civile, le régime de Bachar Assad a systématiquement détruit les hôpitaux dans les zones sous le contrôle des rebelles, au mépris du droit humanitaire international.

EN BREF

- Quelque 29 pays ont signalé des épidémies de choléra depuis janvier de cette année.

- L'Afghanistan, le Pakistan et Haïti figurent sur la liste des pays touchés, en plus de la Syrie et du Liban.

- L'Unicef a besoin d'urgence de plus de 41 millions d’euros pour étendre sa réponse d'urgence au choléra rien qu'en Syrie et au Liban.

- L'argent servira à soutenir la santé, l'eau, l'hygiène et l'assainissement, la communication des risques et l'engagement communautaire.

Pendant ce temps, les cargaisons d'aide étrangère aux zones échappant au contrôle du régime ont été délibérément bloquées ou détournées.

Depuis juin 2021, date à laquelle la Russie, alliée du régime, a opposé son veto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies autorisant l'est de la Syrie à continuer de recevoir une aide transfrontalière via l'Irak, toute l'aide des Nations unies à la région doit d'abord passer par Damas.

Cela a entraîné de graves pénuries d’équipements médicaux, une mauvaise coordination entre les autorités sanitaires et une capacité de dépistage limitée dans l'est de la Syrie.

Pour les habitants de Raqqa, l'épidémie de choléra n'est que la dernière d'une multitude de crises qu'ils doivent affronter seuls.

Une femme souffrant du choléra reçoit un traitement à l'hôpital Al-Kasrah, dans la province orientale de Deir Ezzor, en Syrie (Photo, AFP).

«Le régime syrien ne fournit aucune aide. Les gens se sentent déjà épuisés et déprimés par les luttes quotidiennes engendrées par la guerre», a déclaré à Arab News Ahmed, un activiste communautaire de Raqqa qui a refusé de donner son nom complet.

«Nous savons que nous sommes en difficulté, mais nous savons aussi que l'aide ne viendra pas du régime syrien. Nous savons que l'aide ne viendra pas au niveau local ou international. Les gens ne s'en soucient plus. Le choléra ne nous fait pas peur. Nous sommes déjà morts de la guerre, des armes chimiques et de la pandémie de la Covid-19.

«Nous nous demandons souvent comment nos vies sont devenues le livre de Gabriel Garcia Marquez: “L'amour au temps du choléra”», a-t-il ajouté.

«Le choléra ne connaît pas les frontières et les lignes de contrôle, et se propage au gré des mouvements de population», a prévenu Bertrand Bainvel, directeur régional adjoint de l'Unicef pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (Photo fournie).

En réponse à l'épidémie de choléra, Médecins Sans Frontières, en coopération avec les responsables locaux de la santé à Raqqa, ont établi un centre de traitement local et deux cliniques externes dans l'Administration autonome du nord et de l'est de la Syrie (AANES).

Cependant, le maintien d'une hygiène alimentaire adéquate et l'accès à l'eau potable sont devenus de plus en plus difficiles pour la plupart des Syriens depuis le début de la crise économique et l'effondrement de la monnaie en 2019. À tous ces problèmes se sont ajoutés la pandémie de la Covid-19 en 2020 et la flambée des prix des aliments et des carburants depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine au début de cette année.

Selon le Programme alimentaire mondial, le prix moyen des produits alimentaires en Syrie a augmenté de 532% depuis 2020. En conséquence, quelque 12 millions de personnes vivant encore en Syrie sont désormais considérées comme souffrant d'insécurité alimentaire.

«Les produits sont devenus inaccessibles », a affirmé Ahmed. «Dans la rue, on dit que la mort est la meilleure issue. Et elle viendra sans doute, si ce n'est pas du choléra ou de la Covid-19, alors de la faim.»

Un garçon syrien porte un seau d'eau dans le camp de déplacés de Sahlah al-Banat, dans la campagne de Raqa, dans le nord de la Syrie (Photo, AFP).

Les conditions au Liban voisin, où des millions de Syriens ont cherché refuge dans des camps surpeuplés depuis le début de la guerre civile, ne sont guère meilleures.

Déjà aux prises avec sa propre crise économique sans précédent, qui a plongé 80% de ses citoyens dans la pauvreté et laissé ses infrastructures en ruine, le Liban a également enregistré des cas de choléra.

Le ministre libanais de la Santé, Firass Abiad, a confirmé mardi que le pays avait enregistré 17 décès des suites du choléra et 93 hospitalisations dans tout le pays, notamment des cas dans la capitale Beyrouth.

Le gouvernement tente d'obtenir 600 000 doses de vaccin pour les plus vulnérables, notamment les prisonniers, les travailleurs de première ligne et les réfugiés résidant dans des camps exigus et souvent sordides.

Pour la plupart des Syriens et des Libanais, qui doivent payer eux-mêmes leurs factures médicales dans un contexte de hausse des prix et d'effondrement des infrastructures de santé, les perspectives ne sont pas bonnes.

«Je ne sais même pas par où commencer. Si je suis infectée, je ne sais pas si je peux m’offrir, ou même avoir un lit d'hôpital», a déclaré à Arab News Lina, une libanaise vivant au Akkar, une région pauvre du nord du Liban.

«La vie est devenue incroyablement difficile. Mais, en fin de compte, c'est juste une autre façon de mourir.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Soudan: le chef des droits de l'homme de l'ONU appelle à cesser les combats «immédiatement»

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher. (AFP)
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher. (AFP)
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  • Depuis le 25 octobre, date à laquelle les FSR ont pris le contrôle de la ville de Bara, dans le Kordofan-Nord, le Haut-Commissariat a recensé "au moins 269 morts parmi les civils, victimes de frappes aériennes, de tirs d'artillerie et d'exécutions
  • "Il est véritablement choquant de voir l'histoire se répéter au Kordofan si peu de temps après les événements terrifiants d'El-Facher", a déclaré le Haut-Commissaire

GENEVE: Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher.

"Nous ne pouvons rester silencieux face à cette nouvelle catastrophe", a déclaré Volker Türk dans un communiqué. "Ces combats doivent cesser immédiatement et l’aide humanitaire vitale doit parvenir aux personnes menacées de famine".

Les combats se sont intensifiés cette semaine dans la région du Kordofan, dans le sud du Soudan riche en pétrole, l'armée cherchant à repousser les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) loin de l'axe routier vital reliant la capitale Khartoum au Darfour.

Depuis le 25 octobre, date à laquelle les FSR ont pris le contrôle de la ville de Bara, dans le Kordofan-Nord, le Haut-Commissariat a recensé "au moins 269 morts parmi les civils, victimes de frappes aériennes, de tirs d'artillerie et d'exécutions sommaires".

Et il affirme avoir relevé "des cas de représailles, de détentions arbitraires, d'enlèvements, de violences sexuelles et de recrutements forcés, y compris d'enfants".

"Il est véritablement choquant de voir l'histoire se répéter au Kordofan si peu de temps après les événements terrifiants d'El-Facher", a déclaré le Haut-Commissaire, en référence aux exactions commises par les FSR après la prise fin octobre de la dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait à leur contrôle.

"Nous ne devons pas permettre que le Kordofan devienne un autre El-Facher", a insisté M. Türk.

Dans son communiqué, le Haut-Commissariat rapporte que le 3 novembre dernier, un drone des FSR avait frappé une tente où des personnes en deuil étaient rassemblées à El Obeid, dans le Kordofan du Nord, tuant 45 personnes, principalement des femmes.

Il indique aussi que le 29 novembre, une frappe aérienne des Forces armées soudanaises (SAF) à Kauda, dans le Kordofan du Sud, aurait fait au moins 48 morts, pour la plupart des civils.

Selon l'organisation, "de violents combats se poursuivent depuis dans les trois États du Kordofan". "La situation humanitaire est catastrophique : la famine est confirmée à Kadugli et un risque de famine persiste à Dilling", ajoute le Haut-Commissariat, affirmant que "toutes les parties entravent l’accès et les opérations humanitaires".

"Nous ne pouvons (...) laisser d’autres Soudanais devenir victimes de terribles violations des droits de l’homme. Nous devons agir", a insisté M. Türk.

Depuis avril 2023, les combats ont fait des dizaines de milliers de morts, forcé le déplacement de 12 millions de personnes et plongé le pays dans la plus grande crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

 


Les dirigeants du CCG réaffirment le lien de «sécurité indivisible» lors du sommet de Bahreïn

Le prince héritier Mohammed bin Salman a dirigé la délégation saoudienne au sommet du CCG. (SPA)
Le prince héritier Mohammed bin Salman a dirigé la délégation saoudienne au sommet du CCG. (SPA)
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  • Toute atteinte à la souveraineté d'un État membre est considérée comme une menace pour la sécurité collective
  • Les pays soulignent l'objectif d'un Moyen-Orient exempt d'armes nucléaires

LONDRES: Les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe ont réaffirmé leur lien de sécurité indivisible, enraciné dans une foi, une lignée et une langue communes, ainsi que dans une destinée partagée, à l'issue de la 46e session du Conseil suprême au palais d'Al-Sakhir, à Bahreïn.

Les délégués ont déclaré que la sécurité des États du CCG était indivisible et que toute atteinte à la souveraineté d'un État membre constituait une menace directe pour leur sécurité collective.

"Respecter la souveraineté des États du CCG et de tous les pays de la région, ne pas s'ingérer dans leurs affaires intérieures et rejeter le recours à la force ou à la menace d'y recourir", ont-ils déclaré dans un communiqué.

Le secrétaire du CCG, Jasem Mohamed Albudaiwi, a déclaré que les États du Golfe étaient unis dans leur soutien au Qatar à la suite des attaques distinctes lancées cette année contre ce pays par l'Iran et Israël dans le cadre du conflit à Gaza.

L'attaque de missiles iraniens visant la base aérienne américaine d'Al-Udeid en juin était "une agression rejetée, une violation claire de sa souveraineté, de son espace aérien et des principes de bon voisinage", a-t-il déclaré.

En septembre, Israël a lancé une attaque aérienne contre des figures du Hamas à Doha, qui a fait six morts, dont un citoyen qatari.

"L'agression israélienne brutale (...) représente une attaque flagrante contre les efforts internationaux visant à obtenir un cessez-le-feu et la libération des otages", a déclaré M. Albudaiwi.

Les dirigeants du Golfe ont salué les résultats du sommet de la paix de Charm el-Cheikh en octobre et les efforts internationaux visant à mettre fin à la guerre de Gaza, à faciliter l'aide humanitaire et à soutenir un État palestinien indépendant le long des frontières d'avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément à la solution à deux États et à l'initiative de paix arabe.

Ils ont déclaré que leur objectif était de consolider une paix juste, globale et durable au Moyen-Orient, tout en s'efforçant de résoudre les conflits régionaux et internationaux par des moyens pacifiques.

M. Albudaiwi a félicité l'Arabie saoudite et la France d'avoir coprésidé une conférence organisée en septembre à New York, qui a abouti à la reconnaissance du statut d'État palestinien par plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie. Il a également salué les efforts constants du Qatar, de l'Égypte et de la Turquie pour faciliter les discussions qui ont abouti à l'accord de Gaza.


Le prince héritier Mohammed bin Salman a dirigé la délégation saoudienne au sommet du CCG et a coprésidé la quatrième réunion du Conseil de coordination saoudo-bahreïnien.

Le roi de Bahreïn, Hamad bin Isa bin Salman Al-Khalifa, a déclaré que le sommet avait abordé des questions régionales et diverses méthodes pour renforcer la solidarité et l'intégration du CCG.

L'émir du Koweït, Cheikh Mishal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, a déclaré que le CCG avait surmonté des circonstances régionales et internationales complexes et a réitéré la condamnation par le CCG de l'agression israélienne contre le Qatar.

Les dirigeants ont insisté sur l'objectif consistant à débarrasser le Moyen-Orient des armes nucléaires et des armes de destruction massive. Ils ont souligné les efforts déployés par les forces navales conjointes basées à Bahreïn pour renforcer la sécurité énergétique, protéger la navigation maritime et préserver le commerce international.

Ils ont également souligné la nécessité de satisfaire aux exigences du marché commun et de l'union douanière du CCG, de stimuler le commerce et le tourisme et d'investir dans des domaines clés tels que les infrastructures, les transports, l'énergie, les communications, l'eau et l'alimentation.

Les dirigeants ont accueilli le premier ministre italien, Giorgia Meloni, qui a participé au sommet en tant qu'invitée d'honneur.

Le CCG a été créé en 1981 et se compose de six membres : Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Oman, Bahreïn, Qatar et Koweït. Son siège est situé à Riyad.


Yémen: les marins d'un navire coulé par les Houthis libérés 

Les autorités philippines avaient annoncé mardi la prochaine libération de ses neuf ressortissants se trouvant à bord de ce cargo, remerciant dans un communiqué le gouvernement omanais pour ses efforts. (AFP)
Les autorités philippines avaient annoncé mardi la prochaine libération de ses neuf ressortissants se trouvant à bord de ce cargo, remerciant dans un communiqué le gouvernement omanais pour ses efforts. (AFP)
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  • "L'équipage du navire Eternity C a été libéré grâce à la médiation omanaise et un avion le transporte actuellement de Sanaa à Mascate"
  • Dix membres ont quitté l'aéroport mercredi après-midi, a-t-elle précisé plus tard sur le réseau social X

SANAA: Les membres d'équipage d'un cargo coulé par les rebelles yéménites houthis en juillet ont été libérés, a annoncé mercredi un média de ces insurgés, ajoutant qu'ils avaient été transportés par avion de Sanaa à Mascate, la capitale omanaise.

"L'équipage du navire Eternity C a été libéré grâce à la médiation omanaise et un avion le transporte actuellement de Sanaa à Mascate", a déclaré la chaîne de télévision rebelle Al-Massirah.

Dix membres ont quitté l'aéroport mercredi après-midi, a-t-elle précisé plus tard sur le réseau social X.

Des images de la chaîne Oman TV ont ensuite montré les marins arriver à Mascate, où ils ont été reçus par des responsables omanais et philippins.

Les autorités philippines avaient annoncé mardi la prochaine libération de ses neuf ressortissants se trouvant à bord de ce cargo, remerciant dans un communiqué le gouvernement omanais pour ses efforts.

Un responsable houthi a indiqué à l'AFP que la remise en liberté de l'équipage faisait partie d'un accord conclu avec Oman, visant à rapatrier 35 Yéménites, "des malades et des blessés" qui se trouvent "bloqués à l'étranger".

"Ils seront remis à Sanaa" et en échange, les marins du navire doivent être "remis à la partie omanaise", a expliqué cette source sécuritaire, sous couvert d'anonymat.

L'Eternity C, battant pavillon libérien, avait été coulé en juillet dernier en mer Rouge.

Les Houthis avaient publié à l'époque une vidéo de l'attaque, en déclarant avoir "sauvé" un nombre non précisé de marins et les avoir transférés en lieu sûr.

Après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis pro-iraniens, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des attaques contre des navires qu'ils estimaient liés à Israël.

Ils n'ont revendiqué aucune attaque de ce type depuis la trêve conclue à Gaza en octobre.