La reine Rania de Jordanie souligne la différence de traitement des réfugiés au Web Summit de Lisbonne

La reine Rania de Jordanie, lors du Web Summit, la plus grande conférence technologique d'Europe, à Lisbonne, au Portugal, le 2 novembre 2022. (Reuters)
La reine Rania de Jordanie, lors du Web Summit, la plus grande conférence technologique d'Europe, à Lisbonne, au Portugal, le 2 novembre 2022. (Reuters)
Short Url
Publié le Jeudi 03 novembre 2022

La reine Rania de Jordanie souligne la différence de traitement des réfugiés au Web Summit de Lisbonne

  • «La crise des réfugiés ukrainiens révèle une nette différence de générosité, de ton et d'urgence par rapport aux attitudes envers les réfugiés de Syrie, du Soudan du Sud et du Myanmar»
  • La reine exhorte la communauté technologique à œuvrer pour soulager la souffrance des réfugiés

LONDRES: La reine Rania de Jordanie a mis en garde contre les dangers que représente la dépendance croissante de l'humanité à la technologie et elle a appelé à mettre davantage l'accent sur son utilisation pour améliorer la vie des personnes les plus vulnérables dans le monde.

«Le véritable progrès dont nous avons besoin ne consiste pas à développer les machines, mais à faire en sorte que nous soyons tous de meilleurs humains», a-t-elle déclaré lors du sommet du Web à Lisbonne mercredi, dans son discours principal prononcé lors d'une session intitulée «Combattre les préjugés intégrés», rapporte l'agence de presse jordanienne.

La Jordanie participe pour la première fois à ce sommet annuel, qui a été créé en 2009 et qui est décrit comme le «plus grand événement technologique d'Europe».

La reine Rania affirme que nous sommes devenus «accros» à nos appareils, citant les conclusions du rapport Digital 2022 Global Overview, selon lequel le temps moyen passé en ligne a augmenté de quatre minutes par jour au cours de l'année écoulée, ce qui représente une journée supplémentaire par personne et par an.

«Si quelqu'un nous disait que nous aurions un jour de plus par an, en conclurions-nous que la meilleure chose à faire pour nos familles, pour nos communautés, pour notre monde est de prendre ces vingt-quatre heures supplémentaires et de les réinvestir dans nos écrans?» a-t-elle demandé.

«Je crains que nous ne sous-évaluions la monnaie la plus précieuse de toutes: notre temps. Je crains que, même si la réalité virtuelle s'améliore de jour en jour, nous ne négligions les besoins de notre réalité réelle. Et que notre santé mentale en pâtisse aussi.»

La reine a également noté que si la réponse de la communauté internationale à la crise des réfugiés ukrainiens a démontré tout ce qui peut être accompli grâce à l'action collective, elle met également en évidence une nette «différence de générosité, de ton et d'urgence» par rapport à l'aide apportée aux réfugiés de Syrie, du Soudan du Sud et du Myanmar.

«Il est difficile de ne pas se demander si la couleur de la peau et la religion affectent les instincts humanitaires de la communauté mondiale et si la réaction est de tendre une main secourable ou de détourner le regard», a-t-elle souligné. «S'attaquer à ces préjugés n'est pas le travail d'un algorithme; c'est à nous de le faire.»

La reine Rania a également pris part à une discussion avec Frederik Pleitgen, correspondant international de CNN, au cours de laquelle ils ont abordé divers sujets, notamment les inégalités dans la réponse globale aux crises de réfugiés dans le monde.

«Il est terriblement simple pour l'esprit humain de faire abstraction de la souffrance des autres, en particulier lorsqu'ils ne semblent pas nous ressembler ou lorsqu'ils ont des noms que nous avons du mal à prononcer», a-t-elle précisé.

«Ce type de compassion arbitraire, cette empathie sélective, a des conséquences géopolitiques réelles et tragiques. C'est un angle mort de notre humanité; il définit notre regard et ce qu’il voit.»

La reine a exhorté la communauté technologique à œuvrer pour soulager la souffrance des réfugiés.

«Le plus grand argument de vente de la technologie est le fait qu'elle transcende les frontières à une époque où notre monde, malheureusement, ne cesse de les ériger», a-t-elle déclaré.

«Les réfugiés, au quotidien, sont confrontés à des barrières juridiques, culturelles, linguistiques, économiques et vous pouvez tous développer des solutions qui peuvent aider à surmonter ces barrières.»

La reine Rania a également rencontré les représentants d'un certain nombre de start-up jordaniennes actives sur les scènes technologiques locale et mondiale, dans des secteurs tels que les jeux, les systèmes d'information médicale, l'intelligence artificielle, les solutions basées sur les drones et le montage vidéo en nuage.

Les start-up du pays participent au Web Summit dans le cadre de Jordan Source, un programme développé conformément à la vision du prince héritier, Al-Hussein ben Abdallah II. Il vise à promouvoir le Royaume comme une destination de premier plan pour l'investissement et l'innovation dans le secteur des technologies de l'information et des communications.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Short Url
  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Short Url
  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".