SOS Méditerranée demande l'aide de Paris, Madrid et Athènes pour débarquer 234 migrants

La directrice et cofondatrice de l'ONG européenne SOS Méditerranée Sophie Beau. (Photo, AFP)
La directrice et cofondatrice de l'ONG européenne SOS Méditerranée Sophie Beau. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 03 novembre 2022

SOS Méditerranée demande l'aide de Paris, Madrid et Athènes pour débarquer 234 migrants

La directrice et cofondatrice de l'ONG européenne SOS Méditerranée Sophie Beau. (Photo, AFP)
  • La directrice et cofondatrice de l'ONG Sophie Beau a insisté: «On ne demande pas à la France de nous ouvrir un port, mais de nous aider à trouver une solution», en priorité en Italie ou à Malte
  • L'ONG de secours en mer redoute «un vent fort, de hautes vagues et une baisse de température d'ici la fin de la semaine», ajoutant dans un communiqué publié jeudi que «les provisions commencent à manquer» à bord

MARSEILLE: L'ONG européenne SOS Méditerranée en a appelé jeudi pour la première fois à la France, l'Espagne et la Grèce pour l'aider à trouver un port sûr pour débarquer 234 migrants secourus par son navire Ocean Viking avant que la météo ne se dégrade. 

L'ONG de secours en mer redoute "un vent fort, de hautes vagues et une baisse de température d'ici la fin de la semaine", ajoutant dans un communiqué publié jeudi que "les provisions commencent à manquer" à bord. 

Depuis son premier sauvetage le 22 octobre, SOS Méditerranée a sollicité, comme à son habitude et conformément au droit maritime, les autorités de la zone de recherche, en Libye et à Malte, sans obtenir de réponse, a indiqué la directrice et cofondatrice de l'ONG Sophie Beau, par téléphone jeudi. 

Elle a ensuite sollicité l'Italie, mais le récent changement de gouvernement à Rome, et les déclarations antimigrants de ses dirigeants, ne laissent que peu d'espoir d'y obtenir un feu vert. 

"Le ministre de l'Intérieur a visé l'Ocean Viking dans ses déclarations", rappelle Sophie Beau. Matteo Piantedosi a en effet annoncé avoir émis une directive avertissant les forces de police et les autorités portuaires que son ministère envisageait une interdiction d'entrée dans les eaux territoriales du navire affrété par SOS Méditerranée et du Geo Barents de Médecins sans Frontières (MSF), qui battent tous deux pavillon norvégien, ainsi que du bateau allemand de l'ONG SOS Humanity. 

Jeudi, les deux navires n'avaient pas reçu de communication officielle sur une telle décision, mais "ils sont néanmoins confrontés à un blocage total en haute mer et à une interdiction implicite d'entrer dans les ports italiens", selon SOS Méditerranée. 

L'ONG s'est alors tourné vers les autorités maritimes de la France, de l'Espagne et de la Grèce, "qui sont les plus à même d'apporter leur assistance, de faciliter la désignation d’un port sûr". 

"C'est la première fois qu'on les sollicite", a expliqué Mme Beau, qui précise que la demande a été faite mercredi soir. Jeudi à la mi-journée, SOS Méditerranée n'avait reçu aucune réponse. 

La directrice a insisté: "On ne demande pas à la France de nous ouvrir un port, mais de nous aider à trouver une solution", en priorité en Italie ou à Malte, les Etats les plus proches de l'Ocean Viking, actuellement au sud de la Sicile. 

Depuis le début de l'année, 1 765 migrants ont disparu en Méditerranée, dont 1 287 en Méditerranée centrale, la route migratoire la plus dangereuse au monde, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). 

'Navire pirate' 

Le nouvel exécutif italien, dominé par l'extrême droite et qui avait fait campagne en promettant de "stopper les débarquements", exige des pays dont les navires humanitaires battent pavillon qu'ils s'engagent à accueillir une partie des migrants arrivés sur leur territoire par la mer. 

"Si vous faites la navette entre les côtes africaines et l'Italie pour transporter des migrants, vous violez ouvertement le droit maritime et les lois internationales. Si ensuite un navire d'ONG bat pavillon, disons, allemand, l'équation est la suivante: soit l'Allemagne le reconnaît et elle le prend en charge, soit il devient un navire pirate", a expliqué la Première ministre Giorgia Meloni dans un livre à paraître vendredi. 

D'après le ministère italien de l'Intérieur, 85 991 personnes sont arrivées par la mer en Italie entre le 1er janvier et le 2 novembre 2022, dont la moitié sont des ressortissants de Tunisie, d'Egypte et du Bangladesh. 

Ils étaient 53 825 l'an dernier sur la même période et 28 343 en 2020. 

Or la Commission européenne a récemment indiqué que seuls 112 migrants sur les quasi 86 000 arrivés depuis le début de l'année seront accueillis par deux autres pays de l'UE (38 en France, 74 en Allemagne), un chiffre très insuffisant aux yeux Rome. 

Sollicité jeudi par l'AFP, le ministère italien de l'Intérieur n'a pas répondu. Le ministre Matteo Piantedosi était chef de cabinet de Matteo Salvini quand ce dernier avait bloqué en mer des navires d'ONG en 2019. 

Salvini, lui, a hérité du portefeuille des Infrastructures dans le gouvernement dirigé par Mme Meloni, un poste qui lui assure le contrôle des ports italiens. "Où devrait se rendre un bateau norvégien? C'est simple, en Norvège", a twitté jeudi le chef de La Ligue. 


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com