La BCE envisage des «mesures supplémentaires» si l'inflation persiste, dit Lagarde

La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, tient une conférence de presse sur la politique monétaire de la zone euro après la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE à Francfort-sur-le-Main, dans l'ouest de l'Allemagne, le 27 octobre 2022. (AFP).
La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, tient une conférence de presse sur la politique monétaire de la zone euro après la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE à Francfort-sur-le-Main, dans l'ouest de l'Allemagne, le 27 octobre 2022. (AFP).
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Publié le Vendredi 04 novembre 2022

La BCE envisage des «mesures supplémentaires» si l'inflation persiste, dit Lagarde

  • La BCE veut à tout prix combattre l'inflation attisée par les effets de l'invasion armée de la Russie en Ukraine et empêcher que l'inflation s'enracine dans l'économie
  • Mais ses mesures visant à réduire la demande pourraient encore accentuer la récession qui se profile en zone euro

FRANCFORT: La Banque centrale européenne prendra rapidement des mesures supplémentaires si l'inflation élevée persiste et déteint sur les attentes à moyen terme, a prévenu vendredi sa présidente Christine Lagarde.

Entre juillet et octobre, l'institution gardienne de l'euro a relevé ses taux de 2%, du jamais vu dans son histoire. Elle a montré ainsi sa détermination pour abaisser l'inflation qui dépasse les 10% en zone euro, pour l'essentiel tirée par les prix de l'énergie.

Mais "si nous devions voir, par exemple, l'inflation devenir plus persistante et les attentes risquer de se désancrer", c'est à dire s'installer au-dessus de l'objectif de 2%, alors "nous ne pourrions pas attendre que le plein impact des mesures politiques se matérialise", a déclaré Christine Lagarde dans un discours prononcé à Tallinn, en Estonie.

"Nous aurions besoin de prendre des mesures supplémentaires jusqu'à ce que nous soyons davantage convaincus que l'inflation reviendra à la cible en temps opportun", a-t-elle ajouté.

Mme Lagarde suggère que les taux pourraient continuer à monter et ce au-delà du niveau dit "neutre", qui ne pénalise ni ne favorise l'activité et qui lui est en voie d'être atteint lors des mois à venir.

La BCE veut à tout prix combattre l'inflation attisée par les effets de l'invasion armée de la Russie en Ukraine et empêcher que l'inflation s'enracine dans l'économie. Mais ses mesures visant à réduire la demande pourraient encore accentuer la récession qui se profile en zone euro.

"Bien que les données récentes sur la croissance du PIB aient surpris à la hausse, le risque de récession a augmenté", a d'ailleurs reconnu l'ancienne ministre de l'Economie.

Mais le scénario d'une "récession modeste", s'il se matérialise comme prévu au tournant de 2023, sera insuffisant pour "dompter l'inflation", a-t-elle prévenu jeudi lors d'un forum organisé à Riga par la Banque de Lituanie.


Tout juste dégradée, la France repasse sur le grill des agences de notation

La France est notée "AA" par S&P Global, anciennement Standard and Poor's, l'une des trois agences de notations américaines les plus influentes, avec Fitch et Moody's. (Photo Thomas COEX / AFP)
La France est notée "AA" par S&P Global, anciennement Standard and Poor's, l'une des trois agences de notations américaines les plus influentes, avec Fitch et Moody's. (Photo Thomas COEX / AFP)
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  • La pression monte à deux jours de l'échéance, prise très au sérieux par un gouvernement soucieux d'afficher politique économique solide et sérieux budgétaire
  • La dégradation vendredi de la note pourrait avoir pour effet d'augmenter les intérêts d'emprunt français auprès des investisseurs, ces derniers réclamant davantage pour consentir à prêter à la France

PARIS: Après la mauvaise note de Fitch infligée en avril, la France est déjà rappelée au tableau avec l'appréciation vendredi de l'agence de notation S&P Global sur l'économie française, pouvant déboucher comme pour celle de sa consoeur sur une dégradation en forme de camouflet pour le gouvernement.

La pression monte à deux jours de l'échéance, prise très au sérieux par un gouvernement soucieux d'afficher politique économique solide et sérieux budgétaire.

Interrogée dimanche, la Première ministre Elisabeth Borne a affirmé sur Radio J que le ministre de l'Economie a eu des "discussions très étroites" avec l'agence "sur tout ce qu'on fait pour maîtriser nos finances publiques".

Le gouvernement sera "intraitable" sur la réduction des déficits, a martelé mercredi Bruno Le Maire sur France Inter, jugeant "convaincants" ses "bons arguments" développés devant S&P tout en reconnaissant "très franchement" ignorer quel sera le verdict de cette agence.

Prêter à la France

La France est notée "AA" par S&P Global, anciennement Standard and Poor's, l'une des trois agences de notations américaines les plus influentes, avec Fitch et Moody's. Elle pourrait dégrader la note vendredi soir d'un cran, à "AA-" mais aussi ne rien publier, ce qui représenterait alors un maintien de la note française inchangée.

La dégradation vendredi de la note pourrait avoir pour effet d'augmenter les intérêts d'emprunt français auprès des investisseurs, ces derniers réclamant davantage pour consentir à prêter à la France.

Or les taux d'intérêt des emprunts à 10 ans sont déjà à des plus hauts niveaux depuis onze ans en raison des hausses de taux de la Banque centrale européenne qui bataille contre une l'inflation et fait mécaniquement remonter les taux d'emprunts des Etats de la zone euro.

S&P note la France depuis 1975 et ne l'a dégradée qu'à deux reprises. C'est aussi la première à avoir retiré à l'Hexagone son emblématique "triple A" en 2011, meilleure note possible et symbole d'une excellente gestion, dont un petit cercle bénéficient encore auprès des trois agences à l'instar de l'Allemagne, des Pays-Bas et de l'Australie.

Réforme des retraites

Outre l'actualisation de la note, les commentaires de S&P Global seront scrutés au moment où les agences ont mis en avant ces dernières semaines l'effet délétère de la réforme des retraites et de la contestation sociale sur la capacité du gouvernement à poursuivre les réformes économiques, pourtant vantées par l'exécutif depuis six ans.

Fin avril, Fitch a mis en avant "l'impasse politique" du gouvernement pour justifier sa dégradation, et Moody's le "faible mandat" dont dispose le gouvernement dans un commentaire qui n'a toutefois pas donné lieu à une dégradation de la note.

L'agence de notation européenne Scope Ratings, moins regardée que ses consoeurs mais qui a abaissé sa perspective sur la France de "stable" à "négative" vendredi, a souligné "l'absence de majorité au Parlement", de nature à compliquer la trajectoire de réduction du déficit et de la dette.

Bien que toutes relèvent un déclin de la situation politique et sociale, l'agence Fitch a été la seule agence à dégrader la France récemment, suscitant l'ire du président Emmanuel Macron: elle "se trompe profondément dans son analyse politique", a-t-il fustigé dans une interview au quotidien français l'Opinion.

A l'épreuve des chiffres pourtant, la France paraît mieux notée qu'elle ne le mériterait, a relevé Fitch. Elle détient l'endettement le plus élevé des pays dans la catégorie "AA", et présente le double de l'endettement médian dans cette catégorie.

Concernant le déficit, l'agence de notation l'anticipe à 5% du produit intérieur brut (PIB) cette année et à 4,7% l'an prochain, là encore bien au-dessus des pays notés dans cette catégorie.

Il existe "une certaine confiance" des agences de notation vis-à-vis de l'économie française, reconnaît une source au sein de l'une des trois principales agences, mettant en avant le rôle de l'Etat "prépondérant dans l'économie" qui "atténue les chocs et représente un facteur stabilisant".

Chez Scope par exemple, l'examen quantitatif de l'économie française a abouti vendredi à la note de "A+", mais l'examen qualitatif, prenant en compte les spécificités de l'économie française, en matière par exemple de risques sur les finances publiques et de stabilité financière, l'a fait remonter de deux crans, à AA.

"La France est l'un de ces pays où il y a des forces qu'il est impossible d'appréhender uniquement à travers les données macroéconomiques ou budgétaires", a souligné auprès de l'AFP l'analyste de Scope Thomas Gillet.


Le progrès en Arabie saoudite, grâce aux technologies durables

Des experts de différents secteurs ont pris part à des tables rondes pour mettre en évidence les mesures que le Royaume devrait prendre pour atteindre son objectif dans le cadre de ses efforts de diversification de son économie loin du pétrole. (Photo AN/Houda Bashatah)
Des experts de différents secteurs ont pris part à des tables rondes pour mettre en évidence les mesures que le Royaume devrait prendre pour atteindre son objectif dans le cadre de ses efforts de diversification de son économie loin du pétrole. (Photo AN/Houda Bashatah)
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  • L’initiative Vision 2030 aura des répercussions profondes au-delà du Royaume puisqu’elle améliore la connectivité entre les continents et renforce le commerce international
  • La stratégie vise à positionner le Royaume en tant que centre logistique mondial à la croisée de trois continents

RIYAD: L’accent mis par l’Arabie saoudite sur les facteurs de durabilité dans les projets de développement en cours l’aidera à adopter de nouvelles technologies et des normes durables, a déclaré Fahad Alajlan, président du Centre d’études et de recherche du roi Abdallah (Kapsarc).

Dans l’allocution d’ouverture d’un événement qui était organisé mardi par le centre de recherche établi à Riyad, il a affirmé que le Royaume avait la capacité de développer un réseau de transport et de logistique robuste, résilient et durable.

L’événement en question évoquait l’ambition de l’Arabie saoudite de devenir un centre mondial du transport et de la logistique. Des experts de différents secteurs ont pris part à des tables rondes afin de mettre en évidence les mesures que le Royaume devrait prendre pour atteindre son objectif dans le cadre des efforts de diversification de son économie en dehors du pétrole.

Il était organisé par Kapsarc en collaboration avec l’université d’Anvers.

M. Alajlan a souhaité la bienvenue aux participants en ces termes: «Nous sommes heureux d’accueillir le panel d’aujourd'hui, qui se concentrera sur le chemin qu’a parcouru l’Arabie saoudite pour devenir un centre mondial du transport et de la logistique.»

Il a soutenu que le Royaume devra développer un réseau de transport multimodal pour atteindre les objectifs de sa stratégie nationale. «Certains modes de transport – la route, par exemple – sont plus développés que d’autres, comme le rail.»

Souleymane al-Mazroua, PDG du Programme national de développement industriel et de logistique, note que le Royaume a connu plusieurs changements monumentaux au niveau de son économie depuis le lancement de l’initiative Vision 2030.

Cette dernière aura des répercussions profondes au-delà du Royaume dans la mesure où elle améliore la connectivité entre les continents et renforce le commerce international, a-t-il expliqué.

«L’incidence de Vision 2030 ne se limite pas à l’Arabie saoudite. Devenir une puissance industrielle et un centre logistique mondial ouvrira la voie à de nouvelles possibilités en matière de produits et de marchés. Cela permettra d’améliorer également la connectivité entre les continents et de renforcer le commerce international. Par conséquent, nous continuons d’inviter la communauté internationale à faire partie de notre voyage», a ajouté M. Al-Mazroua.

«Depuis le lancement de Vision 2030, nous avons commencé à en tirer profit dans tous les aspects de notre vie. Les investissements directs étrangers en Arabie saoudite ont doublé. La contribution du secteur privé au PIB également», a-t-il précisé.

Mettant en valeur la croissance de l’Arabie saoudite dans le secteur des transports, M. Al-Mazroua a révélé que le pays avait bondi de dix-sept places dans l’indice de performance logistique publié par la Banque mondiale au mois d’avril dernier.

Fahad Alajlan, président du Centre d’études et de recherche du roi Abdallah (Kapsarc), prend la parole lors de l’événement à Riyad mardi. (Photo AN/Houda Bashatah)
Fahad Alajlan, président du Centre d’études et de recherche du roi Abdallah (Kapsarc), prend la parole lors de l’événement à Riyad mardi. (Photo AN/Houda Bashatah)

L’indice montre que l’Arabie saoudite a atteint la 38e place, excellant en termes d’efficacité des performances comme le montrent plusieurs sous-indicateurs – notamment les indices de compétence logistique, de suivi, de ponctualité, de douane, d’infrastructure et d’expéditions internationales.

Selon M.  Al-Mazroua, la stratégie logistique nationale de l’Arabie saoudite lancée en 2021 par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, est l’un des principaux moteurs de cette croissance. Elle vise à positionner le Royaume en tant que centre logistique mondial à la croisée de trois continents et à moderniser l’ensemble des services de transport tout en améliorant le secteur du fret aérien saoudien et en doublant sa capacité à plus de 4,5 millions de tonnes d’ici à 2030.

«Avant, les douanes nécessitaient deux cent quatre-vingt-huit heures. Désormais, cette tâche s’accomplit en deux heures. Nous comptons parmi les meilleurs en matière de traitement, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays», a précisé M. Al-Mazroua.

Selon le PDG du National Industrial Development and Logistics Program (NIDLP), la technologie est l’un des catalyseurs les plus importants parmi les objectifs définis par l’initiative Vision 2030.

«Lorsque nous nous tournons vers l’avenir, nous savons que la technologie est notre alliée. Nous aurons des mines intelligentes fournies par des usines intelligentes connectées à des villes industrielles intelligentes qui sont elles-mêmes alimentées par des réseaux intelligents. Nous assurerons le transport des biens et des personnes grâce à une logistique intelligente. Les technologies intelligentes connectées sont la nouvelle intelligence», a-t-il souligné.

M. Al-Mazroua a ajouté: «Disposer des bonnes données nous aidera à prédire l’avenir et à improviser la production d’énergie propre. Il suffit de penser au défi des semi-conducteurs, auquel le monde était confronté il y a quelques mois. Lorsque nous examinons les données, cela a été prédit. Si nous avions eu les bonnes données à ce moment-là, nous aurions pu anticiper ce problème et le résoudre.»

M. Al-Mazroua a conclu en rappelant que le National Industrial Development and Logistics Program (NIDLP) essaie toujours, grâce à ses différentes initiatives, de minimiser les risques et de maximiser les rendements pour les investisseurs.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les revenus des jeux vidéo dans la région MENA atteindront 6 milliards de dollars en 2027

L'Arabie saoudite a investi plus d’1,7 milliard de dollars dans les jeux et les a intégrés dans son projet Neom. (AFP/Archive)
L'Arabie saoudite a investi plus d’1,7 milliard de dollars dans les jeux et les a intégrés dans son projet Neom. (AFP/Archive)
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  • En 2025, le nombre de passionnés d'e-sports dans le monde dépassera 318 millions, et la région Mena arbitrera 15% du total
  • Le rapport de DMCC propose aux entreprises et aux gouvernements des conseils afin d’assurer la croissance du marché

LONDRES: Le secteur des jeux dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord devrait générer 6 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) d'ici à 2027. Selon une étude réalisée par le Dubai Multi Commodities Center, ce chiffre correspond au double de celui qui a été enregistré en 2021.

Le rapport intitulé «Future of Trade 2023» («L'avenir du commerce 2023») souligne une tendance à la croissance de l'industrie du jeu dans la région Mena au cours des prochaines années. Cette croissance est favorisée par une jeune population initiée au numérique, la connectivité étendue et le soutien qu’apportent les autorités à ces services.

Grâce à ces facteurs, la région est en passe de s'imposer comme une plaque tournante, pour les consommateurs comme pour les créateurs.

«Le jeu occupe désormais une place prépondérante dans le divertissement à travers le monde. Il est à l'origine de la croissance rapide que connaît la région Mena, qui abrite aujourd'hui 15% du nombre de joueurs dans le monde», explique Ahmed ben Soulayem, président exécutif et directeur général du Dubai Multi Commodities Center (DMCC).

Les jeux et les sports électroniques prospèrent. Les Émirats arabes unis (EAU) et l'Arabie saoudite mènent la danse dans la région grâce à des revenus importants, à l'engagement dans le numérique et à l'investissement public.

Au niveau mondial, l'Asie-Pacifique reste le plus grand marché. La Chine, les États-Unis et le Japon sont les principaux acteurs dans ce domaine.

Le rapport estime que le chiffre d'affaires du marché mondial des jeux devrait atteindre 340 milliards de dollars d'ici à 2027, contre 198,4 milliards de dollars en 2021. En 2025, le nombre de passionnés d'e-sports dans le monde dépassera 318 millions. Ce chiffre était de 215,2 millions en 2020.

Par ailleurs, on prévoit que quelque 322,7 millions de personnes suivront occasionnellement des compétitions de sports électroniques d'ici à 2025.

M. Soulayem attribue en partie ce boom à l'essor de la «gamification», notamment dans les secteurs de l'éducation et de la santé.

«Si l'on maintient la croissance accélérée du secteur des jeux, on parviendra à améliorer l'avenir de ce marché dans le monde entier ainsi que l'avenir du commerce», souligne-t-il.

«Le DMCC cherche à renforcer la renommée de Dubaï en tant que centre mondial du commerce et de l'économie. Pour y parvenir, nous devrons exploiter de manière efficace les opportunités qui existent dans le secteur des jeux.»

Le rapport met en lumière les contributions de certains leaders du secteur dont Jad el-Mir, partenaire chez Strategy&, et Klaus Kajetski, PDG et fondateur de YaLLa Esports.

Le rapport s’intéresse, à travers un deuxième volet, à l'impact des jeux et des sports électroniques sur la technologie, la culture et l'économie. Il explore les tendances et les défis mondiaux ainsi que la montée en puissance de la région Mena en tant que plaque tournante du jeu.

Pour étoffer son potentiel économique, le DMCC s'est associé en décembre à YaLLa Esports, la société professionnelle d'e-sports établie à Dubaï, afin de lancer le DMCC Gaming Centre.

Le centre favorise la croissance de l'industrie du jeu à Dubaï et met à la disposition des entreprises des capitaux mondiaux, des talents de premier plan et un écosystème qui leur permet d'opérer efficacement et en toute confiance.

L'environnement commercial solide et l'emplacement stratégique des EAU incitent des développeurs de jeux internationaux tels qu'Ubisoft, Tencent et Riot Games à ouvrir des bureaux dans la région.

Quant à l'Arabie saoudite, elle a investi plus d’1,7 milliard de dollars dans les jeux et les a intégrés dans son projet Neom.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com.