«Savoir rouler à vélo»: quand les élèves se familiarisent avec la chaussée

Des élèves de l'école primaire Henri IV participent à un programme éducatif de cyclisme intitulé "Savoir Rouler A Velo" (SRAV), qui enseigne aux enfants comment conduire un vélo en toute sécurité dans des conditions de circulation urbaine, à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 20 octobre 2022. (Photo, AFP)
Des élèves de l'école primaire Henri IV participent à un programme éducatif de cyclisme intitulé "Savoir Rouler A Velo" (SRAV), qui enseigne aux enfants comment conduire un vélo en toute sécurité dans des conditions de circulation urbaine, à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 20 octobre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 05 novembre 2022

«Savoir rouler à vélo»: quand les élèves se familiarisent avec la chaussée

  • Lancé en 2019, ce programme interministériel a pour but de donner aux enfants «les bons réflexes» à vélo, explique le ministère des Sports
  • Cette confrontation permet de sensibiliser les élèves mais peut générer des «appréhensions qui sont légitimes» pour le corps enseignant

BORDEAUX : Martin, 8 ans, et ses jeunes camarades équipés de casques et gilets fluorescents, slaloment entre les travaux d'une grande artère de Bordeaux: ces élèves de CM1/CM2 sortent pour la première fois en ville dans le cadre de l'opération «savoir rouler à vélo».

Lancé en 2019, ce programme interministériel a pour but de donner aux enfants «les bons réflexes» à vélo, explique le ministère des Sports, qui pilote le projet mis en place par des municipalités volontaires, dont celle de Bordeaux depuis la rentrée 2022.

Élisabeth Borne a annoncé le 20 septembre l'ambition d'étendre le «savoir rouler à vélo» (SRAV) à l'ensemble d'une classe d'âge. Ce point doit être abordé lors du prochain comité interministériel prévu cet automne.

Encadrés par deux éducateurs et un parent accompagnant, les élèves de CM1/CM2 de l'école Henri IV, par groupes de six, déambulent sur leurs vélos en répétant les comportements appris lors des séances précédentes, effectuées dans l'enceinte de l'école.

Douze élèves effectuent le parcours d'une vingtaine de minutes. «C'était incroyable parce que je ne suis jamais sorti sur la route», s'exclame Enzo, 9 ans, après une heure et demie de pratique.

Le circuit de moins de trois kilomètres emprunté par les apprentis cyclistes a été pensé par Kevin Valero, chargé du SRAV à la mairie de Bordeaux (un poste spécialement créé). Depuis le mois de juin, il a repéré «où sont les passages possibles, où sont les aménagements cyclables, où il est trop dangereux d'emmener les enfants», explique-t-il.

- Des objectifs ambitieux -

Environ 185.000 enfants ont déjà reçu leur attestation «savoir rouler à vélo» et l'objectif des 200.000 au 31 décembre devrait être atteint, assure le ministère des sports, qui vise 800.000 enfants formés «d'ici fin 2024», puis 800.000 par an en 2027.

Si, au ministère, on se satisfait que le SRAV soit devenu «le programme de référence» en matière d'«apprentissage du vélo pour les enfants», on reconnaît aussi des freins à sa démocratisation.

Parmi eux notamment, son coût. S'il ne revient qu'à 50 euros par enfant, selon le ministère, l'État n'apporte pas de financement direct.

À Bordeaux par exemple, la municipalité a déboursé 35.000 euros de matériel (vélos, plots, etc.), 1.800 euros pour former un agent municipal et 50.000 euros par an pour financer les postes liés au programme. La mairie économise en outre 30.000 euros grâce à un partenariat avec le Comité de cyclisme Gironde qui met à disposition deux de ses salariés à l'année.

Ces dépenses nouvelles correspondent à des «choix politiques qu'il faut faire», estime Mathieu Hazouard, adjoint au sport à la mairie de Bordeaux qui prône le développement de l'usage des mobilités douces.

- L'appréhension de la chaussée -

La dernière partie du programme, le «Bloc 3», qui consiste à emmener les élèves sur la chaussée pour les confronter aux conditions de circulation réelles, est par ailleurs compliquée dans les grandes villes comme à la campagne.

Camions de livraison sur les voies cyclables, automobilistes pressés: les CM1/CM2 de l'école Henri IV ont découvert sur leur parcours les problématiques rencontrées tous les jours par les cyclistes en zone urbaine.

Cette confrontation permet de sensibiliser les élèves mais peut générer des «appréhensions qui sont légitimes» pour le corps enseignant, explique Antoine Goubart, directeur de l'école, «rassuré dès le début» par l'encadrement proposé par les éducateurs présents.

La densité du trafic serait d'ailleurs le frein principal des parents pour laisser leurs enfants faire du vélo, d'après le rapport final AMPERE 2021 publié par l'Observatoire national de la sécurité routière.

Pour les associations de promotion du vélo, emmener les enfants sur la chaussée n'est qu'un premier pas. «C'est génial [...] mais c'est le tout début de leur apprentissage», explique Cyril Vernay, chargé de mission mobilité scolaire à la Maison du Vélo Lyon, qui appelle à impliquer davantage les parents dans l'éducation des enfants à la bicyclette.


UE: une majorité de Français doute de l'influence réelle de Macron, selon un sondage

Le président français Emmanuel Macron arrive pour une conférence de presse à la fin du sommet du Conseil européen au siège de l'UE à Bruxelles, le 18 avril 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron arrive pour une conférence de presse à la fin du sommet du Conseil européen au siège de l'UE à Bruxelles, le 18 avril 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
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  • 66% des Français estiment qu'Emmanuel Macron ne doit pas «s'impliquer davantage dans la campagne» car «ce n'est pas son rôle en tant que président de la République»
  • Pour autant 61% des Français jugent qu'une «défaite nette» de la liste Renaissance serait un «échec personnel» pour le président

PARIS: Une majorité de Français (57%) doute de l'influence réelle d'Emmanuel Macron sur le fonctionnement et les décisions prises par l'Union européenne depuis 2017, selon un sondage Elabe publié jeudi pour BFMTV.

Alors qu'Emmanuel Macron va mettre en avant son bilan européen lors d'un discours jeudi matin à la Sorbonne, seuls 42% des Français estiment que le chef de l'État a eu "une influence réelle sur le fonctionnement et les décisions prises par l’Union européenne" depuis 2017.

L'électorat d’Emmanuel Macron porte un regard très positif sur son rôle (70%), alors que la majorité des électeurs de gauche (56%) et d'extrême droite (68%) sont plutôt négatifs.

A un mois et demi des européennes, 66% des Français estiment qu'Emmanuel Macron ne doit pas "s'impliquer davantage dans la campagne" car "ce n'est pas son rôle en tant que président de la République".

Pour autant 61% des Français jugent qu'une "défaite nette" de la liste Renaissance serait un "échec personnel" pour le président.

En cas de large défaite du camp présidentiel, une majorité (61%) souhaite qu'Emmanuel Macron "change significativement d'orientation politique", une opinion partagée par 43% des électeurs du président au premier tour de l'élection présidentielle en 2022.

Pour autant, seule une minorité de Français (46% contre 54%) réclame une dissolution de l’Assemblée nationale et l'organisation d'élections législatives anticipées. Encore moins (39% contre 61%) souhaitent un changement de Premier ministre.

Si 58% des sondés déclarent tenir compte avant tout d'enjeux de politique européenne dans leur décision de vote, 41% concèdent qu'ils feront leur choix avant tout sur des enjeux nationaux, surtout parmi les électeurs RN (61%).

Ce sondage a été réalisé par internet du 23 au 24 avril à partir d'un échantillon de 1.001 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus. Selon les résultats, la marge d'erreur est comprise entre +/- 1,4 point et +/-3,1 points.


Evénements climatiques extrêmes: la Croix-Rouge souhaite un sac d'urgence par Français

Cette photographie prise le 5 avril 2024 montre une enseigne de pharmacie affichant une température de 31 degrés Celsius à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. (AFP)
Cette photographie prise le 5 avril 2024 montre une enseigne de pharmacie affichant une température de 31 degrés Celsius à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. (AFP)
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  • Le dérèglement climatique fait déjà partie du quotidien des Français mais ils ne sont pas prêts y répondre, estime une étude de la Croix-Rouge
  • «75% (des Français) ne se sentent pas préparés face aux inondations, 73% face aux incendies de forêt, 59% face à la canicule», selon un sondage OpinionWay

PARIS: Un "sac d’urgence" pour chaque Français en cas d’évacuation face aux événements climatiques extrêmes: c’est l’une des préconisations de la Croix-Rouge française dans un rapport sur la résilience de la société française, qui fait état d'un manque de préparation.

Canicule, sécheresse, incendies de forêt, inondations: le dérèglement climatique fait déjà partie du quotidien des Français mais ils ne sont pas prêts y répondre, estime une étude de la Croix-Rouge, en collaboration avec le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc), publiée jeudi.

"75% (des Français) ne se sentent pas préparés face aux inondations, 73% face aux incendies de forêt, 59% face à la canicule", selon un sondage OpinionWay pour la Croix-Rouge française.

"La préparation face aux crises est l'affaire de tous. Elle concerne bien entendu les pouvoirs publics, mais aussi les acteurs associatifs et privés, ainsi que les citoyens", déclare à l'AFP Philippe Da Costa, président de la Croix-Rouge française.

Pour affronter "l’inévitable", l’association a dix recommandations. Dont la constitution du "Catakit", un sac d'urgence par personne, prêt en cas d'évacuation et comprenant par exemple de la nourriture non périssable, de l'eau, une trousse de secours, des vêtements et une lampe torche, pour attendre l'arrivée de l'aide.

"Seuls 11% des Français disposent d’un sac d’urgence prêt, et moins de la moitié connaît les objets indispensables qu’il faut y glisser", détaille le sondage OpinionWay.

Autre recommandation: la formation aux gestes et aux comportements qui sauvent. "On estime aujourd’hui à seulement 40% le nombre de Français ayant récemment suivi une formation aux gestes qui sauvent, contre 95% Norvège ou 80% en Allemagne", note le rapport.

Or, rappelle la Croix-Rouge, "si les individus sont informés et formés, l’impact des événements climatiques extrêmes sur les populations sera moindre et les dégâts matériels réduits".

L'association suggère que chaque Français ait a minima connaissance des réflexes vitaux: "savoir identifier les alertes sonores, avoir les bons comportements en cas de catastrophes" en plus de la maîtrise des gestes qui sauvent.

"Les événements climatiques extrêmes se manifestent de manière plus fréquente, plus intense, plus longue, et plus étendue géographiquement, rappelle Philippe Da Costa. "Tous les territoires de l'Hexagone et d’Outre-mer sont concernés".

Pour la Croix-Rouge, "il n’y a pas de fatalité". "Se préparer pour savoir comment agir avant les crises et comment réagir pendant les crises" pourra limiter l'impact des évènements climatiques extrêmes sur les populations.


Macron de retour à la Sorbonne avec un grand discours sur l'Europe

Emmanuel Macron prendra la parole devant les ambassadeurs des 26 autres Etats-membres de l'UE, la délégation de la Commission européenne en France, des chefs d'entreprise, des étudiants et des chercheurs. (AFP).
Emmanuel Macron prendra la parole devant les ambassadeurs des 26 autres Etats-membres de l'UE, la délégation de la Commission européenne en France, des chefs d'entreprise, des étudiants et des chercheurs. (AFP).
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  • Même lieu, même format et sans doute même durée (au moins 90 minutes): sept ans après la "Sorbonne 1", le 26 septembre 2017, le président va de nouveau dérouler à 11H00 une série de mesures pour passer à "l'Europe puissance"
  • Avec quel objectif ? "Influer sur l'agenda" de la prochaine Commission européenne à l'issue des élections de juin, assure la présidence, qui réfute toute tactique électoraliste

PARIS: Emmanuel Macron revient jeudi à la Sorbonne avec un nouveau discours pour une Europe "plus souveraine et plus puissante", surtout perçu comme une entrée en campagne du chef de l'Etat alors que son camp patine à six semaines des européennes.

Même lieu, même format et sans doute même durée (au moins 90 minutes): sept ans après la "Sorbonne 1", le 26 septembre 2017, le président va de nouveau dérouler à 11H00 une série de mesures pour passer à "l'Europe puissance".

"On est dans un moment où se conjuguent beaucoup de crises (..) L'intuition, la volonté du président, c'est de se dire que, dans ces moments-là, il est possible de faire avancer des propositions et de faire des pas importants", résume un conseiller présidentiel.

Avec quel objectif ? "Influer sur l'agenda" de la prochaine Commission européenne à l'issue des élections de juin, assure la présidence, qui réfute toute tactique électoraliste.

"C'est un moment institutionnel d'un chef d'État, qui n’engage pas simplement la parole de sa sensibilité politique, mais la parole d'un pays", a-t-on insisté.

Pour ses adversaires, Emmanuel Macron passe surtout à l'offensive à un moment où son camp, emmené par l'eurodéputée Valérie Hayer, peine à se frayer un chemin dans la campagne.

« Discours électoral »

La liste RN menée par Jordan Bardella reste largement en tête des intentions de vote, avec douze à quinze points d'avance sur Valérie Hayer, selon les enquêtes.

"C’est un discours électoral", martèle l’eurodéputé sortant RN Thierry Mariani. "Il utilise encore son rôle de président pour faire campagne", renchérit la tête de liste LFI, Manon Aubry.

Le communiste Léon Deffontaines a demandé jeudi matin sur franceinfo que le discours du président soit "décompté dans le temps de parole de Valérie Hayer".

En écho au chef de l'Etat, Jordan Bardella tiendra dans l'après-midi une conférence de presse pour présenter son programme et tenter ainsi d'imposer un duel au sommet.

Raphaël Glucksmann a grillé la politesse à Emmanuel Macron dès mercredi soir avec un discours fleuve sur l'Europe où il lui a cogné largement dessus.

Du coup, beaucoup de soutiens du chef de l'Etat comptent sur la Sorbonne pour mobiliser les électeurs. Même s'ils reconnaissent que la prise de parole présidentielle peut aussi galvaniser ses opposants, en raison de sa forte impopularité.

« Légitimité »

Emmanuel Macron prendra la parole devant les ambassadeurs des 26 autres Etats-membres de l'UE, la délégation de la Commission européenne en France, des chefs d'entreprise, des étudiants et des chercheurs.

Il a aussi invité les eurodéputés français mais son discours tombera en pleine session plénière du Parlement européen, la dernière avant les européennes (du 6 au 9 juin), où une série de textes importants doivent être adoptés. "Désolée, j'ai voté", a ironisé, parmi d'autres, l'eurodéputée socialiste Nora Mebarak.

Un quinquennat et demi plus tard, Emmanuel Macron estime avoir imprimé sa marque sur des sujets clés de l'Union européenne comme la souveraineté, la défense ou l'emprunt européen commun, un tabou pour l'Allemagne brisé lors de la pandémie de Covid - même si la France peine à dupliquer l'expérience.

Il va dresser jeudi un bilan des avancées depuis la Sorbonne 1 et esquisser des propositions face aux nouveaux défis européens, de la guerre en Ukraine à la rivalité sino-américaine.

"C'est une interpellation du pays" alors que "jamais depuis 75 ans l'Europe et nos pays n'ont été dans une situation de risque de déstabilisation aussi grande", a plaidé son allié MoDem François Bayrou sur BFMTV.

Le chef de l'Etat estime avoir conservé toute sa "légitimité", celle des "réformes", pour parler d'Europe même si la France compte parmi les mauvais élèves du continent en matière de finances publiques.

Une légitimité qui sera mesurée à l'aune des réactions européennes. Et au retour des Français qui estiment à 57% que le président n'a pas eu "d'influence réelle" sur l'UE depuis 2017, selon un sondage Elabe publié jeudi.

Dès vendredi, le président prendra aussi la température lors d'un échange avec des étudiants à Strasbourg, où il signera un nouveau contrat triennal pour conforter la stature européenne de la capitale alsacienne.