Les pluies font des ravages dans la bande de Gaza

Les pluies abondantes ont entraîné de graves inondations dans la bande de Gaza. (Médias sociaux)
Les pluies abondantes ont entraîné de graves inondations dans la bande de Gaza. (Médias sociaux)
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Publié le Mercredi 09 novembre 2022

Les pluies font des ravages dans la bande de Gaza

  • Les nombreuses vidéos et photos partagées sur les médias sociaux montrent le camp de réfugiés d'Al-Shati, à l'ouest de la ville de Gaza, envahi par les eaux
  • Cela fait des années que la bande de Gaza pâtit de la dégradation des infrastructures; les autorités attribuent cette situation aux sièges et aux bombardements israéliens

VILLE DE GAZA: Les premières averses hivernales se sont abattues sur la bande de Gaza. De nombreuses rues ont été inondées, ce qui a interrompu la circulation des véhicules et des personnes.

Les nombreuses vidéos et photos partagées sur les médias sociaux montrent le camp de réfugiés d'Al-Shati, à l'ouest de la ville de Gaza, envahi par les eaux. On peut également voir les voitures entièrement submergées par l'eau.

L'incapacité des autorités locales à gérer les effets des averses a suscité une vague de colère auprès des citoyens.

«Regardez ce que nous endurons avec les premières averses qui tombent sur Gaza!», s'est exclamé un enseignant d'une école affiliée à l'Office de secours et de travaux des nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa) dans une vidéo diffusée sur les médias sociaux. Ce document montrait la cour de l'école inondée et les élèves qui, enfermés dans les salles de classe, regardent par les fenêtres.

Cela fait des années que la bande de Gaza pâtit de la dégradation de ses infrastructures. Les autorités attribuent cette situation aux sièges et aux bombardements israéliens qui se sont succédé au cours des périodes d'escalade, mais aussi au manque de financement.

Depuis la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas, au milieu de l’année 2007, Israël impose un blocus économique sévère sur cette zone, ce qui affecte tous les aspects de la vie quotidienne. Depuis, l’enclave a subi quatre guerres ainsi qu'une série d'escalades.

Le maire de la ville de Gaza, Yahya al-Sarraj, s'est exprimé en ces termes: «Gaza souffre d'une infrastructure désuète et délabrée. Le siège imposé à Gaza et les guerres qui la secouent exacerbent les conséquences et les répercussions des intempéries. Nous nous efforçons de réparer ce qui peut l’être avec les moyens limités dont nous disposons.»

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Des précipitations abondantes ont provoqué de graves inondations à Gaza. (Médias sociaux)

De son côté, Marwan al-Ghoul, membre du conseil municipal de la ville de Gaza, a présenté sa démission sur Facebook après les événements qui ont accompagné les épisodes de pluie.

Les Palestiniens ont dénoncé la manière dont la municipalité gère les infrastructures et ils ont exprimé leur mécontentement face aux effets disproportionnés de cette légère tempête.

Bakr Abou Ryala (44 ans) a dû retirer l'eau de pluie de sa maison inondée située dans le camp de réfugiés d'Al-Shati. «Nous vivons chaque année le même scénario, et chaque année la municipalité nous promet de remédier à cette situation. Ils s'en moquent tous», confie-t-il à Arab News.

«La pluie est tombée pendant environ une heure et l'eau a submergé notre maison alors que nous nous trouvions à l'intérieur. Que se passera-t-il donc pendant les prochaines périodes de pluie?», ajoute-t-il.

De son côté, le porte-parole de la défense civile de Gaza, Ahmed Al-Naqah, déclare: «Nos équipes travaillent à pomper l'eau de plusieurs maisons et bâtiments répartis dans différentes zones. Nous intervenons notamment dans le camp de réfugiés d'Al-Shati.»

Hiba Mahmoud (35 ans) raconte quant à lui à Arab News: «L'hiver était ma saison préférée. Je me souviens du temps où ma famille se réunissait à l'intérieur, partageait les repas et s'amusait. Ces moments sont désormais révolus. Nous nous efforçons aujourd'hui de revêtir la maison de plastique tout en maudissant l'hiver et la pluie.»

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Des précipitations abondantes ont inondé la bande de Gaza. (Médias sociaux)

Si la municipalité attribue le problème à un manque de ressources, les habitants de Gaza restent sceptiques quant à ce raisonnement qui se cache derrière leurs souffrances.

Mazen Al-Najjar, maire de la ville de Jabalia, affirme à la radio Al-Aqsa que «les équipes de la municipalité s'efforcent de résoudre les problèmes qui ont surgi en raison des précipitations afin d’éviter qu'ils ne se reproduisent dans les jours à venir».

La bande de Gaza pâtit également de la pénurie de courant électrique. 40% seulement de l'énergie nécessaire est fournie à la population pendant la journée. En effet, faute de carburant, la centrale électrique de la ville ne fonctionne pas à pleine capacité.

«Chaque année, à l'arrivée de l'hiver, on assiste à une série de problèmes au niveau des infrastructures, notamment des coupures de courant massives et des inondations dues aux pluies. L'électricité nous parvient actuellement seulement six heures par jour», explique à Arab News Jamel Daban (29 ans), qui se trouvait à l'extérieur de son épicerie, située dans la ville de Gaza.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.