France: une grève perturbe fortement le métro parisien, mais pas de cohue

La RATP, comme les autres entreprises du secteur des transports, souffre d'un sous-effectif chronique à cause de difficultés de recrutement et subit une explosion de l'absentéisme, notamment sur son réseau de bus. (AFP).
La RATP, comme les autres entreprises du secteur des transports, souffre d'un sous-effectif chronique à cause de difficultés de recrutement et subit une explosion de l'absentéisme, notamment sur son réseau de bus. (AFP).
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Publié le Jeudi 10 novembre 2022

France: une grève perturbe fortement le métro parisien, mais pas de cohue

  • Les rames du métro parisien qui circulaient jeudi étaient peu remplies, beaucoup de salariés ayant opté pour le télétravail ou une journée de congé avant un week-end de trois jours en raison du pont du 11 Novembre
  • La situation n'était pas meilleure sur les trains de banlieue (RER), avec entre un train sur trois et un sur deux en circulation selon les lignes

PARIS: Peu de métros circulaient jeudi à Paris en raison d'une grève à l'appel de l'ensemble des syndicats pour des hausses de salaire, dans un contexte de contestation grandissante en Europe, durement frappée par l'envolée des prix de l'énergie liée à la guerre en Ukraine. 

Les rames du métro parisien qui circulaient jeudi étaient peu remplies, beaucoup de salariés ayant opté pour le télétravail ou une journée de congé avant un week-end de trois jours en raison du pont du 11 Novembre. 

Seules les lignes automatisées (1 et 14) roulaient normalement, cinq lignes étaient fermées, les autres ne fonctionnant qu'aux heures de pointe, avec un service fortement dégradé. 

La situation n'était pas meilleure sur les trains de banlieue (RER), avec entre un train sur trois et un sur deux en circulation selon les lignes. 

L'ensemble des syndicats de la régie des transports parisiens (RATP) avaient appelé de longue date à la mobilisation pour demander des hausses de salaire et une amélioration des conditions de travail. 

La RATP, comme les autres entreprises du secteur des transports, souffre d'un sous-effectif chronique à cause de difficultés de recrutement et subit une explosion de l'absentéisme, notamment sur son réseau de bus. 

La baisse du pouvoir d'achat sur fond d'inflation galopante nourrit la contestation à travers l'Europe, avec des grèves nationales organisées mercredi en Belgique et en Grèce ainsi que l'annonce d'un mobilisation inédite des infirmières au Royaume-Uni dans les semaines à venir. 

Une grève dans les raffineries françaises en octobre avait fortement perturbé pendant plusieurs semaines la distribution de carburant dans tout le pays. 

« Les salaires n'augmentent pas » 

"Il y a un vrai problème de pouvoir d’achat dans ce pays, il n’y a qu’en augmentant les salaires qu’on pourra le régler", a martelé le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, dans le défilé de Nîmes (Sud). 

Mais, comme lors de la précédente journée du 27 octobre - 14.000 manifestants en province et 1.360 à Paris -, peu de personnes sont descendues dans la rue. La police a compté un millier de manifestants à Lyon, 650 à Lille, 300 à Bordeaux. 

A Paris, ils étaient 10 000, selon la CGT (la police n'avait pas encore donné de chiffres dans l'après-midi). 

"J’ai 28 ans d’ancienneté, je ne gagne que 1 300 (euros) net. Et encore, j’ai la chance d’être à temps complet", témoigne Laurent Lamaury, 58 ans, salarié chez Carrefour market (magasin alimentaire) et délégué syndical CGT. "On a eu une augmentation de 2,5% mais ça ne suffit pas par rapport à l’inflation", qui a dépassé les 6% en octobre, d'après les données de l'Institut national de la statistique et des études économiques. 

"Les salaires n'augmentent pas, les bourses non plus. Certains étudiants interrompent leurs années en cours parce qu'ils n'ont plus les moyens", s'indigne à Lille (Nord) Léonie Cornette, 20 ans, étudiante en histoire de l'art. 

Patricia Champ, retraitée de 67 ans dans le défilé à Lyon (centre-est), réclame "l'indexation des bas salaires ou des retraites". "Moi, c'est surtout pour les légumes (...) Les salades, les tomates, les courgettes, ça a presque doublé", dit-elle. 

"Un conducteur de métro travaille quatre week-ends sur six, il subit la pollution qui est deux à trois fois plus élevée en sous-sol qu'à l'extérieur, on travaille en décalé, tôt le matin, et on vit moins longtemps en bonne santé que le Français moyen", énumère Bastien Berthier, élu FO-RATP, syndicat qui représente 72% des conducteurs de métro. 

Une augmentation générale des salaires est la revendication numéro un, souligne-t-il. Même demande du côté de la CGT-RATP, qui réclame une hausse générale de 300 euros brut par mois. 

Une hausse que n'envisage pas dans l'immédiat la RATP, qui attend la prise de fonction officielle de son futur patron... l'ancien Premier ministre Jean Castex. Ce dernier a fait savoir qu'il ouvrirait des négociations au mois de décembre. 


Le budget de la Sécurité sociale et son débat sur les retraites suspendus au vote sur les "recettes"

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
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  • Les députés doivent voter sur la partie « recettes » du budget de la Sécurité sociale, dont le rejet bloquerait l’examen de la suspension de la réforme des retraites prévue dans la partie « dépenses »
  • Malgré les divisions, le gouvernement appelle à la responsabilité pour éviter un blocage, tandis que les oppositions cherchent à peser sur le déficit et la répartition des recettes

PARIS: Le budget de la Sécurité sociale va-t-il poursuivre son chemin à l'Assemblée? Les députés doivent se prononcer, potentiellement samedi, sur sa partie "recettes" largement remaniée, et dont le rejet interromprait les débats avant même l'article-phare suspendant la réforme des retraites.

Signe de l'importance du moment, le ministère des Relations avec le Parlement a appelé les députés à adopter cette partie du texte pour que le débat "se poursuive" sur les dépenses, avant un vote sur l'ensemble du texte prévu mercredi, plutôt que d'envoyer dès ce week-end tout le projet de loi initial au Sénat. Laconique, et s'exprimant depuis le Mexique, Emmanuel Macron a tout de même répété ses vœux de "stabilité" pour le pays, en misant sur "la responsabilité de chacun" dans l'examen de ce budget.

La partie "dépenses" contient des "sujets de santé, de prévention, d'hôpital" et "la suspension de la réforme des retraites", rappelle le ministère.

Un message nécessairement adressé aux oppositions, mais qui peut aussi se lire comme un appel à la mobilisation de son propre camp, échaudé par certaines concessions à la gauche.

"On est loyal à un gouvernement qui fait n'importe quoi", s'est emporté anonymement cette semaine un député Renaissance.

L'opportunité d'aborder tous les sujets pèse à gauche: "on ne votera pas contre la partie recettes, ne serait-ce que parce qu'on veut qu'il y ait le débat sur la réforme des retraites", a expliqué à l'AFP Stéphane Peu, patron du groupe communiste, qui devrait s'abstenir.

Renaud Labaye, secrétaire général du groupe RN, pense que tous les groupes ont "intérêt à ce qu'on aborde les dépenses" car "ce n'est pas bon de laisser entendre aux Français que quand on parle de budget on ne parle que de fiscalité". Mais la décision sera actée par la patronne Marine Le Pen.

Le gouvernement espérera nécessairement une abstention des socialistes plutôt qu'un vote contre, alors que le PS, qui a obtenu sous la menace d'une censure l'annonce d'une suspension de la réforme des retraites, a un intérêt objectif à ce que les débats aillent jusqu'à cet article crucial.

- Quel déficit? -

Les oppositions, mais aussi une partie du camp gouvernemental, peuvent aussi se targuer d'avoir largement réécrit la partie recettes: exit la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants ou la fin d'une exonération sur les salaires des apprentis.

Et la gauche a aussi fait adopter des amendements PS, LFI et communiste pour une hausse de CSG sur les revenus du patrimoine, et dégager 2,8 milliards de recettes en 2026. Le tout avec un avis favorable, quoique très froid, du gouvernement, qui n'a pas approuvé le dispositif mais veut qu'il reste sur la table pour la suite de la navette parlementaire.

"C'est la seule chose, pour l'instant, qu'ils ont cédée. Si les choses ne changent pas (...) ce sera un vote contre", estimait vendredi après-midi Hendrik Davi, du groupe écologiste, qui décidera samedi de sa position.

"J'aurais bien aimé qu'il y ait un petit peu plus de recettes", pointait aussi Jérôme Guedj (PS) vendredi, déçu du manque de soutien à certaines réductions d'exonérations patronales. "Il faut qu'on voit à la fin ce qu'il y a."

Plus d'impôts, moins de dépenses... Tous les groupes s'inquiètent à leur manière de la façon dont sera réduit le déficit de la Sécu. La copie du gouvernement prévoyait 17,5 milliards d'euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025).

Mais le feu nourri des parlementaires contre plusieurs mesures-phares, comme le gel des retraites et des minima sociaux auquel le gouvernement entend renoncer, éloigne l'objectif.

"Il faudra nous assurer que, de manière absolue, le déficit de la sécurité sociale ne soit pas supérieur à 20 milliards d'euros", a insisté mercredi la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.

Une alerte perçue comme une marge de manœuvre par certains à gauche, qui considèrent que le gouvernement de Sébastien Lecornu est effectivement prêt à renoncer à certaines mesures d'économies.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.