Sauve-qui-peut chez Twitter

Plusieurs annonceurs ont suspendu leurs dépenses sur le très influent réseau social, dont le modèle économique dépend à 90% de la pub (Photo, AFP).
Plusieurs annonceurs ont suspendu leurs dépenses sur le très influent réseau social, dont le modèle économique dépend à 90% de la pub (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 11 novembre 2022

Sauve-qui-peut chez Twitter

  • Le patron de Tesla et SpaceX a licencié la moitié des 7 500 salariés de l'entreprise californienne il y a une semaine
  • Des centaines de personnes étaient déjà parties cet été, et les démissions de cadres ont continué ces derniers jours

SAN FRANCISCO: Démissions en cascade, avertissement des autorités et fuite des annonceurs: le Twitter d'Elon Musk prenait l'eau de toutes parts jeudi, malgré ses efforts contrastés pour motiver les employés restants.

"L'avenir est très enthousiasmant, j'ai hâte de le faire arriver avec vous", a déclaré le nouveau patron jeudi au début d'une réunion en interne, pour les salariés qui n'ont pas été remerciés lors des licenciements massifs il y a une semaine.

Mais la menace de la faillite est apparue quand il a ensuite reconnu qu'il ne savait pas à quel point l'entreprise "manquerait de revenus" l'année prochaine.

"Il est possible que nous soyons en flux de trésorerie déficitaire de plusieurs milliards", a-t-il avancé, d'après des messages entre employés consultés par l'AFP.

Dans une lettre interne la veille, il leur avait écrit que le chemin allait être "laborieux", et qu'ils devaient désormais "être en personne au bureau au moins 40 heures par semaine".

Des salariés l'ont aussi interrogé sur les risques liés au déploiement rapide de nouvelles fonctionnalités non rodées, la méthode préférée du patron de Tesla et SpaceX.

Car l'agence américaine de la concurrence (FTC) a émis un rare avertissement contre la plateforme jeudi: "nous suivons les récents développements chez Twitter avec beaucoup d'inquiétude. Aucun directeur général ou entreprise n'est au-dessus de la loi", a déclaré un porte-parole de la FTC.

Il a rappelé que la plateforme risquait des amendes conséquentes si elle ne se conformait pas aux règles d'un accord passé avec l'agence sur la sécurité et la confidentialité des données.

«Pas ennuyeux»

Or de nombreux employés au fait de ces régulations ne sont plus chez Twitter.

Le patron de Tesla et SpaceX a licencié la moitié des 7.500 salariés de l'entreprise californienne il y a une semaine, dix jours après l'avoir rachetée et en être devenu le seul maître à bord.

Des centaines de personnes étaient déjà parties cet été, et les démissions de cadres ont continué ces derniers jours. Jeudi, Damien Kieran, responsable de la confidentialité des données, et Lea Kissner, responsable de la sécurité, ont annoncé leur départ.

D'autres directeurs ont aussi décidé de s'effacer, dont Yoel Roth, "ancien responsable de la confiance et de la sûreté" de Twitter, comme l'indique depuis jeudi soir son profil.

Il était intervenu à plusieurs reprises ces derniers jours pour clarifier des changements ou garantir que la lutte contre la désinformation restait une "priorité absolue".

Robin Wheeler, une cadre chargée des solutions pour les clients, dont le départ avait été annoncé par des médias américains, a cependant tweeté jeudi soir: "je suis toujours là".

Les memes (images humoristiques) en référence au chaos et à la panique se multipliaient sur la plateforme.

Elon Musk, lui, répète à l'envi que la modération des contenus, garde-fou contre les abus sur la plateforme, est intacte.

Il a affirmé jeudi que l'utilisation de Twitter "continue d'augmenter", ajoutant: "Une chose est sûre: ce n'est pas ennuyeux".

«Sauver Twitter»

Mais ses décisions mises en place de façon précipitée et ses provocations sur Twitter suscitent des controverses quotidiennes depuis deux semaines, inquiétant de nombreuses autorités, annonceurs, utilisateurs et associations de défense des minorités.

Plusieurs annonceurs ont suspendu leurs dépenses sur le très influent réseau social, dont le modèle économique dépend à 90% de la pub.

Le cabinet Insider Intelligence a revu à la baisse de 39% ses prévisions pour les recettes publicitaires de Twitter en 2023 et 2024.

Elon Musk veut diversifier les sources de revenus, des abonnements pour les utilisateurs aux outils de création de contenus pour les influenceurs.

Mais le lancement cacophonique mercredi de Twitter Blue, la nouvelle formule à 8 dollars par mois pour faire authentifier son compte, s'est traduit par des déclarations officielles contradictoires et l'éruption de faux profils.

"Merci de noter que Twitter va faire beaucoup de choses bêtes dans les mois qui viennent. Nous garderons ce qui marche et changerons ce qui ne marche pas", a tweeté le multimilliardaire.

En début de semaine, il a cédé pour près de 4 milliards de dollars de titres de son fleuron Tesla. "Je l'ai fait pour sauver Twitter", a-t-il déclaré aux employés jeudi.

Elon Musk a voulu racheter l'entreprise californienne au printemps, puis il n'en a plus voulu à l'été, et a été forcé de l'acquérir à l'automne pour éviter un procès, en l'endettant lourdement.

"Tout ce cirque chez Twitter doit cesser... Cela nuit à l'image de marque (de Tesla)" a commenté l'analyste Dan Ives jeudi.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com