Maghreb: le pari risqué de la Tunisie sur l’hydrogène vert

Cette photo prise le 19 octobre 2022 montre des panneaux solaires flottants dans un réservoir d'eau à Le Kram, à l'est de Tunis, la capitale tunisienne. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Cette photo prise le 19 octobre 2022 montre des panneaux solaires flottants dans un réservoir d'eau à Le Kram, à l'est de Tunis, la capitale tunisienne. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
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Publié le Lundi 14 novembre 2022

Maghreb: le pari risqué de la Tunisie sur l’hydrogène vert

  • Le pays maghrébin ambitionne de devenir l’un des premiers producteurs de ce «nouvel or vert», l’hydrogène
  • En Tunisie, il ne faut jamais prendre les promesses et les engagements pris par le gouvernement pour argent comptant

TUNIS: La Tunisie ambitionne de devenir l’un des premiers producteurs de ce «nouvel or vert», l’hydrogène. Mais, d’après une source allemande, le pays maghrébin ne s’y prend pas de la bonne manière et ce choix s’accompagnerait d’inconvénients environnementaux.

Avec deux événements – le 1er Forum France Afrique de la transition écologique et énergétique (27-29 septembre 2022) et le Salon international de la transition énergétique (19-21 octobre 2022) – qui traitent de ce sujet en l’espace de trois semaines, le doute n’est plus permis: la Tunisie veut devenir un acteur de ce secteur émergent, et plus particulièrement de l’hydrogène vert.

Elle a effectué le premier pas dans cette direction en signant, en décembre 2020, un accord de coopération avec l’Allemagne – qui, depuis, multiplie les partenariats pour garantir la satisfaction de ses besoins énergétiques à l’avenir – visant à développer ce secteur.
L’Allemagne a alloué 31 millions d’euros à ce projet, répartis entre l’élaboration de la stratégie (6 millions) et le lancement d’un projet pilote (25 millions).

La fondation Heinrich-Böll, une institution politique allemande affiliée au parti Alliance 90/Les Verts, a consacré une étude rendue publique en octobre 2022 à cet accord. Selon elle, il a pour objectif de préparer la Tunisie à entamer la production d’hydrogène vert en 2025.
À cet effet, le pays du Jasmin va devoir se doter d’une stratégie proprement tunisienne de l’hydrogène vert (en cours d’élaboration depuis février 2022), assouplir sa réglementation au sujet des projets d’énergies renouvelables afin de la rendre attractive aux investisseurs étrangers et, enfin, «inclure des cours sur la technologie de l’hydrogène vert dans les universités».

À la différence de l’Algérie, qui a fait le choix de développer l’hydrogène vert pour un usage interne, la Tunisie vise donc l’exportation.
En posant la question «À qui [vont] les bénéfices?», l’étude de la fondation Heinrich-Böll met en exergue les risques inhérents à cette décision. «Cette stratégie soulève de nombreuses questions pour la Tunisie au niveau des dynamiques de domination qu’elle perpétue, mais aussi en raison des risques sociaux et écologiques qu’elle présente.»

Les risques sociaux tiennent au fait que la stratégie de l’hydrogène vert est en train d’être concoctée «de manière unilatérale par le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie […] sans la moindre implication de la société civile et sans garantie de protection pour les communautés locales concernées».

Cette non-implication risque de susciter une hostilité d’autant plus grande de la société vis-à-vis du développement d’une filière de l’hydrogène vert en Tunisie que les deux méthodes pour y parvenir, le reformage d’hydrocarbures et l’électrolyse de l’eau, ne sont pas exemptes d’inconvénients environnementaux. La première génère des dégradations environnementales et produit des émissions de CO2. À moins que soit utilisée de l’eau de mer, la seconde méthode risque d’aggraver les problèmes d’un pays déjà en proie au stress hydrique.
Mais en Tunisie, il ne faut jamais prendre les promesses et les engagements pris par le gouvernement pour argent comptant. Tant de projets annoncés n’ont jamais vu le jour, ou avec un tel retard... C’est le cas, par exemple, de celui des énergies renouvelables.
Au début, il avait été fixé comme objectif d’atteindre une contribution de 12% à la production d’électricité. Et l’ambition a été revue à la hausse, en 2021 (30%), puis en juin 2022 (35%). En Tunisie, la contribution des énergies renouvelables au mix énergétique n’est que de 3,7%.


L'écrivain Boualem Sansal ne se pourvoira pas en cassation en Algérie

L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
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  • « D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.
  • Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l'unité nationale » en Algérie, ne fera pas de pourvoi en cassation, a appris l'AFP de sources concordantes samedi.

« D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.

« Cela signifie que la condamnation est définitive. D'ailleurs, compte tenu de l'état de la justice en Algérie, il n'a aucune chance en cassation pour faire requalifier son infraction », a ajouté l'ancienne ministre.

Des proches de l'écrivain ont ensuite indiqué à l'AFP qu'il avait « renoncé à un recours ».

Sollicité par l'AFP, son avocat français, Me Pierre Cornut-Gentille, a refusé de faire tout commentaire.

Emprisonné depuis plus de sept mois, le romancier et essayiste de 80 ans a vu sa condamnation confirmée en appel mardi. Il dispose en principe de huit jours pour introduire un pourvoi en cassation.

Parmi les faits qui lui sont reprochés par la justice algérienne, figurent notamment des déclarations faites en octobre 2024 au média d'extrême droite français Frontières, dans lesquelles l'écrivain estimait que l'Algérie avait hérité de territoires appartenant jusque-là au Maroc sous la colonisation française.

Selon ses proches, M. Sansal, atteint d'un cancer de la prostate, ne figurait pas parmi les milliers de personnes graciées par la présidence algérienne vendredi, à la veille de la fête de l'indépendance du pays, et rien ne laissait présager une grâce imminente ce week-end.

Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

Noëlle Lenoir estime également qu'il ne faut pas s'attendre à une grâce à l'occasion de la fête de l'indépendance, même si elle a assuré à France Inter « garder l'espoir ». 

« Nous pensons qu'il sera libéré. Il est impossible que l'Algérie prenne la responsabilité de sa mort en prison », a-t-elle avancé.

L'écrivain fait l'objet d'une âpre lutte diplomatique entre l'Algérie et la France depuis son arrestation à son arrivée à Alger, le 16 novembre.


334 000 citoyens saoudiens ont reçu une formation à intelligence artificielle

Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
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  • Lancé en septembre 2024, ce programme de formation s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.
  • Lors de la session plénière du Forum, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

RIYAD : Selon l'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle, 334 000 citoyens saoudiens ont bénéficié d'un programme gouvernemental leur permettant d'acquérir des compétences en intelligence artificielle.

Intitulé « Un million de Saoudiens dans l'IA », il a été mis en place en septembre 2024 en partenariat avec le ministère de l'Éducation et le ministère des Ressources humaines et du Développement social.

Lors de la session plénière du Forum du secteur à but non lucratif dans l'éducation et la formation 2025, qui s'est tenue à Riyad le 2 juillet, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

Il a déclaré que les partenariats noués par l'autorité avec d'autres agences gouvernementales avaient permis au Royaume de se positionner au niveau mondial en matière d'autonomisation des femmes dans le domaine de l'IA et de sensibilisation de la communauté, a récemment rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Lancée lors du Sommet mondial sur l'IA, l'initiative SAMAI s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.

Il a également cité plusieurs initiatives nationales issues de cette collaboration, notamment l'Olympiade nationale de programmation et d'intelligence artificielle, ou concours ATHKA.

Plus de 260 000 élèves de collèges et de lycées y ont participé et 10 000 d'entre eux se sont qualifiés pour la finale, a-t-il ajouté.

Le directeur de la SDAIA a également cité le programme « Road to ATHKA », qui a formé plus de 570 000 élèves aux concepts de l'IA.

Une autre initiative, intitulée « Future Intelligence Programmers », a permis de former plus de 10 000 enseignants.

La SDAIA et le ministère de l'Éducation ont également créé le Centre d'excellence en éducation.

Il a été conçu pour « institutionnaliser l'intégration technologique dans le secteur de l'éducation, soutenir les initiatives tournées vers l'avenir et tirer parti de l'IA pour améliorer les résultats scolaires ». 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : la Défense civile annonce 32 morts dans des raids et tirs israéliens

Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
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  • Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.
  • Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile locale a fait état de 32 Palestiniens tués samedi dans la bande de Gaza, où Israël a étendu son offensive, près de 21 mois après le début de la guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.

Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

Depuis le début de la guerre, déclenchée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, de nombreux Gazaouis déplacés par le conflit trouvent refuge dans des bâtiments scolaires, qui ont été à plusieurs reprises la cible d'attaques israéliennes.

Selon l'armée israélienne, ces attaques visent des combattants du Hamas qu'elle accuse de se cacher parmi les civils.

M. Bassal a également fait état de huit Palestiniens tués par des tirs de l'armée israélienne à proximité d'un centre de distribution d'aide humanitaire, dans le sud du territoire assiégé par Israël.

Quatre Palestiniens, membres d'une même famille, ont été tués par une frappe qui a touché leur tente dans le secteur d'Al-Mawassi, dans le sud de la bande de Gaza, d'après la même source.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré ne pas être en mesure de faire de commentaires sur des frappes en particulier, en l'absence de coordonnées géographiques précises.

Compte tenu des restrictions imposées par Israël aux médias et des difficultés d'accès au terrain à Gaza, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations de la Défense civile.

Vendredi soir, le Hamas a affirmé être prêt à engager « immédiatement » des négociations sur la mise en œuvre d'une proposition de cessez-le-feu parrainée par les États-Unis.

Un responsable gouvernemental israélien a indiqué à l'AFP qu'« aucune décision n'avait été prise à ce stade sur la question ».