L’Iran mise sur les cryptomonnaies pour contourner les sanctions américaines

Selon Reuters, les transactions iraniennes ont été réalisées dans des cryptomonnaies aussi connues que le bitcoin, l’ether, le tether, le XRP, et le Litecoin, un jeton plus petit. (Shutterstock)
Selon Reuters, les transactions iraniennes ont été réalisées dans des cryptomonnaies aussi connues que le bitcoin, l’ether, le tether, le XRP, et le Litecoin, un jeton plus petit. (Shutterstock)
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Publié le Mardi 15 novembre 2022

L’Iran mise sur les cryptomonnaies pour contourner les sanctions américaines

  • Les experts considèrent le traitement des transactions iraniennes comme l’indicateur d’un éventuel blanchiment d’argent et d’un contournement des sanctions par le régime
  • Le minage de cryptomonnaie a causé 10% des pannes d’électricité en Iran pendant l’hiver 2021 et 20% pendant l’été de la même année

IRBIL (Kurdistan irakien): Jusqu’à l’effondrement spectaculaire, la semaine dernière, de la cryptobourse d’actifs numériques FTX, c’était l’utilisation par l’Iran des cryptomonnaies pour pallier les inconvénients de sa coupure du système financier mondial qui faisait les gros titres.

Au début du mois, l’agence de presse Reuters a rapporté que la principale cryptobourse Binance avait traité 7,8 milliards de dollars (1 dollar = 0,97 euro) de transactions en cryptomonnaies iraniennes depuis 2018, malgré les importantes sanctions financières américaines infligées à Téhéran.

L’article, qui cite un examen des données réalisé par Chainalysis, une société américaine d’analyse de premier plan dans le domaine de la blockchain, indique que la plupart des fonds ont transité entre Binance et Nobitex, la plus grande cryptobourse d’Iran, qui fournit sur son site Internet des conseils sur la façon de contourner les sanctions.

Selon l’article de Reuters, outre le jeton Tron, les transactions iraniennes ont été réalisées dans des cryptomonnaies aussi connues que le bitcoin, l’ether, le tether, le XRP, et le Litecoin, un jeton plus petit.

Ces révélations n’ont pas surpris Ali Plucinski, analyste en cybersécurité pour la société de renseignement sur les risques Rane. «Ces dernières années, l’Iran utilise de plus en plus les cryptomonnaies et le minage de cryptomonnaie pour échapper aux sanctions imposées par les États-Unis à son économie et pour soutenir les recettes intérieures, avec un certain succès», déclare-t-elle à Arab News.

«L’Iran possède d’importantes ressources naturelles, notamment des ressources énergétiques naturelles, et, en réponse aux fortes sanctions américaines contre son secteur pétrolier et gazier, l’Iran a préféré détourner certaines de ces ressources vers la production d’électricité pour alimenter le minage et l’accumulation de cryptomonnaies.»

Le minage de cryptomonnaie nécessite des ordinateurs puissants capables de résoudre des énigmes numériques complexes. Celui qui effectue cette tâche, appelé «mineur de cryptomonnaie», est récompensé par une certaine quantité de cryptomonnaies lorsqu’il résout ces énigmes. Le minage de cryptomonnaie requiert une quantité extrêmement importante d’électricité. Il a causé 10% des pannes d’électricité en Iran pendant l’hiver 2021 et 20% pendant l’été de la même année, selon la compagnie nationale d’électricité iranienne.

«Après quatre décennies de sanctions diverses, le gouvernement iranien a perfectionné une variété de techniques pour échapper aux sanctions et les cryptomonnaies comptent certainement parmi ces outils», explique à Arab News Barbara Slavin, directrice de la Future of Iran Initiative et chercheuse principale non résidente à l’Atlantic Council.

«Je suis certaine que le Corps des gardiens de la révolution islamique est derrière ces efforts d’exploitation minière “illégale”. Je pense qu’il s’agit d’un phénomène qui est utilisé par le régime plutôt que par les gens ordinaires, qui ont tendance à stocker des dollars ou des biens de consommation pour se protéger de l’inflation», déclare-t-elle.

Mme Plucinski précise qu’il est illégal «d’acheter, de vendre ou d’investir dans des cryptomonnaies en Iran» et que «les paiements en cryptomonnaie à l’intérieur du pays sont également illégaux».

«Les citoyens peuvent se livrer à des pratiques de minage de cryptomonnaie que le gouvernement iranien autorise», ajoute-t-elle. «Le minage à des fins de gain personnel est interdit et la police iranienne s’engage régulièrement dans des opérations de répression des opérations minières illicites dans tout le pays.»

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Les Iraniens peuvent utiliser les cryptomonnaies pour contourner les restrictions sur les achats en ligne, selon une experte (Shutterstock).

Le régime iranien a officiellement reconnu le minage de cryptomonnaie en 2019. Les mineurs devaient s’identifier et s’enregistrer, payer un tarif d’électricité et vendre leurs bitcoins minés à la Banque centrale iranienne.

«Le passage de l’Iran aux cryptomonnaies s’est avéré assez efficace pour le régime afin d’échapper aux sanctions américaines, comme le prouve le récent article de Reuters», note Mme Plucinski.

En outre, le minage s’est révélé rentable pour l’Iran. Dans son rapport de 2022 sur la cybercriminalité, Chainalysis estime que les Iraniens ont miné quelque 186 millions de dollars de bitcoins entre 2015 et 2021, dont la majeure partie au cours de l’année écoulée.

D’après un rapport publié en 2021 par la société d’analyse de blockchain Elliptic, environ 4,5% de tous les minages de bitcoins dans le monde ont eu lieu en Iran. Ce rapport évalue également les revenus annuels du minage de bitcoins en Iran à environ 1 milliard de dollars au niveau de minage du pays à l’époque.

«Comme l’indiquent ces rapports, l’Iran a réussi à trouver d’autres moyens de soutenir son économie par la production de cryptomonnaies malgré les sanctions internationales sévères», souligne Mme Plucinski.

«Le gouvernement iranien a approuvé l’utilisation de cryptomonnaies pour payer les importations en août 2022, permettant ainsi au régime de contourner les lourdes sanctions américaines imposées au secteur financier et bancaire iranien.»

Au cours du mois en question, l’Iran a passé sa première commande internationale en utilisant des cryptomonnaies d’une valeur de 10 millions de dollars. Toutefois, le responsable gouvernemental qui a révélé cette commande n’a pas précisé quelle cryptomonnaie l’Iran avait utilisée pour payer les marchandises.

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Cette photo fournie par le bureau du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, le 9 janvier 2020, montre Khamenei (à droite) saluant le nouveau commandant de la force Al-Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique, Esmail Qaani (à gauche). (AFP)

«Le gouvernement iranien a annoncé son intention de soutenir le commerce extérieur avec des pays spécifiques grâce à l’utilisation de cryptomonnaies et de contrats intelligents», précise Mme Plucinski.

«À l’avenir, l’Iran continuera probablement à investir dans ses activités d’utilisation et de minage de cryptomonnaie afin de soutenir les initiatives de commerce extérieur.»

Néanmoins, les contraintes importantes auxquelles Téhéran se trouve confronté comprennent les grandes quantités d’électricité nécessaires au minage et l’évaluation particulièrement volatile des cryptomonnaies, qui peut rendre la monnaie numérique peu fiable.

«Dans l’ensemble, cependant, la génération des cryptomonnaies demeurera une alternative favorable pour l’Iran afin de capitaliser sur ses importantes ressources naturelles en vue d’augmenter les actifs du gouvernement et de permettre le commerce extérieur tout en contournant les sanctions occidentales», estime Mme Plucinski.

Selon Arash Azizi, auteur de The Shadow Commander: Soleimani, the US, and Iran's Global Ambitions («Le Commandant de l’ombre: Soleimani, les États-Unis et les ambitions planétaires de l’Iran») et doctorant en histoire à l’université de New York, les cryptomonnaies sont utilisées de diverses manières en Iran «non seulement par l’État et de nombreux organismes parapublics, mais aussi par des particuliers et des entreprises». En effet, elles constituent «un moyen utile pour toutes les parties d’échapper aux sanctions».

«Par exemple, les citoyens iraniens qui résident en Iran n’ont pas le droit d’effectuer de nombreuses formes de transactions financières – même le simple achat d’un produit dans une boutique en ligne –, et les cryptomonnaies leur permettent de contourner cette interdiction», explique M. Azizi à Arab News. «C’est également un bon moyen d’investissement eu égard à la fragilité du riyal et au manque d’opportunités d’investissement traditionnelles.»

«Percevant dans la possibilité d’utiliser des cryptomonnaies un avantage évident, le régime iranien a investi des ressources et a essayé d’étudier la faisabilité du projet. Cependant, elles ne sont pas encore devenues un mode de transfert principal, ou même primaire», ajoute le chercheur.

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Un Iranien regarde les taux de change devant un magasin du centre-ville de Téhéran, le 15 juin 2021. (AFP)

En outre, Téhéran a envisagé d’utiliser les cryptomonnaies «pour ses relations avec les milices de la région et dans certaines relations avec la Russie».

Il a toutefois rencontré des difficultés pour y parvenir. «Le régime a découvert, par exemple, que le commerce des cryptomonnaies n’est pas aussi anarchique que certains le pensaient et qu’il existe des obstacles importants», fait observer M. Azizi.

«L’Iran ne fait pas seulement l’objet de sanctions liées au nucléaire. Il figure également sur la liste noire du Gafi [Groupe d’action financière]. Toute activité susceptible de remonter jusqu’à ce pays est donc très sensible.»

«Par conséquent, il semble que le transport de “billets d’argent dans la valise” et les méthodes similaires restent le principal mode de circulation de l’argent pour le régime lorsqu’il s’agit de financer les milices régionales.»

De plus, poursuit-il, «à mesure que les relations avec la Russie s’approfondissent, étant donné les talents bien connus du pays dans le domaine technologique, le régime tentera d’utiliser des moyens plus sophistiqués de transfert financier illicite.»

Pour sa part, Mme Plucinski fait remarquer que les cryptomonnaies peuvent être beaucoup plus difficiles à surveiller que les devises traditionnelles «en raison de leur nature anonyme, ce qui complique les efforts répressifs internationaux pour détecter et suivre les transactions illicites».

«Les plates-formes décentralisées telles que les mixeurs peuvent masquer efficacement l’origine des cryptomonnaies et elles sont largement utilisées par les cybercriminels ainsi que par les régimes autoritaires tels que la Corée du Nord, la Russie et l’Iran pour blanchir des fonds volés», révèle-t-elle à Arab News.

En conséquence, le gouvernement américain a décidé d’appliquer des contrôles plus stricts sur les mixeurs – des services qui mélangent les cryptomonnaies de plusieurs utilisateurs pour masquer leurs origines et leurs propriétaires.

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Des Iraniens font leurs courses au bazar Molavi, dans le sud de Téhéran, le 20 juin 2021. (AFP)

«Le département du Trésor des États-Unis a pris plusieurs mesures importantes contre les plates-formes de mixage de cryptomonnaie cette année, sanctionnant deux d’entre elles très en vue en vertu d’allégations selon lesquelles elles étaient utilisées pour permettre aux cybercriminels et aux gouvernements adverses de blanchir des cryptomonnaies volées», précise Mme Plucinski.

«En mai, le département du Trésor a sanctionné la plate-forme Blender.io et il a sanctionné Tornado Cash en août.»

En somme, conclut-elle, «si ces efforts peuvent contribuer à limiter les violations de certaines plates-formes décentralisées, ils auront probablement peu d’impact sur l’utilisation par l’Iran des cryptomonnaies pour faire du commerce extérieur afin d’échapper aux sanctions américaines.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le président saoudien du CMFI reconnaît l'impact des crises mondiales, mais estime qu'elles devraient être discutées dans d'autres forums

Mohammed Al-Jadaan, président du CMFI, lors d'une conférence de presse à l'occasion de la session plénière des réunions annuelles de printemps du FMI et de la Banque mondiale en 2024. (Reuters)
Mohammed Al-Jadaan, président du CMFI, lors d'une conférence de presse à l'occasion de la session plénière des réunions annuelles de printemps du FMI et de la Banque mondiale en 2024. (Reuters)
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  • Les membres du CMFI se sont concentrés sur la guerre en Ukraine, la crise humanitaire à Gaza et les perturbations du transport maritime en mer Rouge, a déclaré Mohammed Al-Jadaan, ministre saoudien des Finances et président de l'organisme
  •  Al-Jadaan a déclaré que les membres du CMFI reconnaissaient que les crises avaient des répercussions importantes sur l'économie mondiale, mais que l'organisme n'était pas le lieu pour résoudre les questions géopolitiques et de sécurité

RIYAD : Le Comité monétaire et financier international (CMFI) a tenu vendredi sa réunion semestrielle à Washington DC pour discuter de l'impact macroéconomique et financier mondial des conflits actuels.

Les membres du CMFI se sont concentrés sur la guerre en Ukraine, la crise humanitaire à Gaza et les perturbations du transport maritime en mer Rouge, a déclaré Mohammed Al-Jadaan, ministre saoudien des Finances et président de l'organisme.

 Al-Jadaan a déclaré que les membres du CMFI reconnaissaient que les crises avaient des répercussions importantes sur l'économie mondiale, mais il a ajouté que l'organisme n'était pas le lieu pour résoudre les questions géopolitiques et de sécurité, et qu'elles devaient être discutées dans d'autres forums.

 Il a déclaré que « le rôle du CMFI était de conseiller et de faire des rapports sur la supervision et la gestion du système monétaire et financier international. Il s'agit notamment de réagir aux événements susceptibles de dérégler le système ».

« Bien sûr, le monde et le FMI (Fonds monétaire international) lui-même ont été confrontés à de multiples secousses mondiales au cours des dernières années ».

« Les perspectives s'améliorent, ce qui est très positif, mais de nombreux défis subsistent, et nous devons être vigilants et prêts à les relever. L'ère actuelle ne doit pas être celle de la guerre et des conflits ».

Le ministre saoudien préside le CMFI, l'organe consultatif du conseil des gouverneurs du FMI, et s'exprimait lors de la réunion du comité dans le cadre des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.

Le CMFI a remercié la présidente sortante, Nadia Calvino, pour son leadership et a accueilli son remplaçant Al-Jadaan.

 Al-Jadaan a précisé que « l'atterrissage en douceur de l'économie mondiale semblait se rapprocher ».

« L'activité économique s'est avérée plus résistante que prévu dans de nombreuses régions du monde, même si elle continue de diverger d'un pays à l'autre ».

Toutefois, les conflits en cours continuent de peser sur l'économie mondiale, ce qui se traduit par des perspectives de croissance faibles à moyen terme.

 Al-Jadaan a ajouté : « Même si l'inflation a baissé dans la plupart des régions, avec la résorption des crises de l'offre et des effets d'une politique monétaire rigoureuse, sa persistance justifie la prudence ».

« Si les risques pesant sur les perspectives sont désormais globalement équilibrés, ceux de la dégradation subsistent, ils dépendent de l'évolution à court terme de l'inflation et des taux d'intérêt, des prix des actifs et de la stabilité financière, des mesures de politique budgétaire, ainsi que de l'évolution de la situation géopolitique ».

« D'autres défis urgents affectent également l'économie mondiale, tels que le changement climatique, la vulnérabilité accrue de la dette, l'augmentation des inégalités et le risque de fragmentation géoéconomique », a-t-il ajouté.

Le ministre saoudien a indiqué : « Dans ce contexte, nos priorités politiques sont de parvenir à la stabilité des prix, de renforcer la viabilité budgétaire et de préserver la stabilité financière, tout en promouvant une croissance inclusive et durable ».

« Nous allons procéder à la reconstitution des réserves budgétaires, en adaptant soigneusement les mesures aux circonstances propres à chaque pays, tout en protégeant les plus vulnérables et les investissements qui favorisent la croissance ».

 Al-Jadaan a déclaré que les banques centrales restaient fermement engagées à atteindre la stabilité des prix et qu'elles continueraient à communiquer leurs objectifs politiques afin de limiter les retombées négatives.

 Il a ajouté : « Nous continuons à travailler pour combler les lacunes en matière de données, de surveillance et de réglementation dans le secteur financier, en particulier dans les institutions financières non bancaires, le cas échéant, et nous sommes prêts à déployer des outils de politique macro prudentielle pour atténuer les risques systémiques ».

Il a affirmé que le FMI soulignait l'importance de la coopération internationale pour améliorer la résilience de l'économie mondiale et du système monétaire international, ajoutant que les membres « agiront collectivement, le cas échéant, pour soutenir les transitions climatiques et numériques, y compris l'intelligence artificielle, tout en tenant compte des circonstances propres à chaque pays. »

Au cours de la réunion, qui s'est tenue en présence de la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, Al-Jadaan a réitéré les engagements du FMI en matière de taux de change, de lutte contre les déséquilibres mondiaux excessifs, de gouvernance et d'évitement des mesures protectionnistes.

Il a ajouté : « Nous continuerons également à travailler ensemble pour renforcer le filet de sécurité financier mondial, remédier aux vulnérabilités de la dette mondiale et soutenir les pays vulnérables lorsqu'ils entreprennent des réformes pour remédier à leurs vulnérabilités et répondre à leurs besoins de financement ».

 Al-Jadaan a également déclaré que le FMI poursuivrait son « rôle critique et catalyseur en fournissant une assistance financière pour aider les membres à résoudre leurs problèmes de balance des paiements et à parvenir à la stabilité économique et à une croissance inclusive ».

 Il a ajouté que l'institution envisageait d'accueillir un nouveau 25e président au conseil d'administration du FMI pour l'Afrique subsaharienne en novembre afin d'améliorer la représentation régionale et son équilibre.

« Nous appuyons les efforts accrus du FMI pour attirer et développer les talents afin de soutenir les domaines prioritaires existants et nouveaux, et pour améliorer encore la diversité et l'inclusion du personnel, en répondant aux défis spécifiques identifiés dans le rapport sur la diversité et l'inclusion pour les exercices 2022 et 2023. »

Il a également annoncé que la prochaine réunion des 24 membres du CMFI devrait se tenir en octobre. Les représentants se réunissent habituellement deux fois par an, lors des assemblées annuelles et de printemps de la Banque et du FMI, pour définir l'ordre du jour proposé pour le programme de travail du FMI.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Le «halving» est là, les créations de bitcoins vont ralentir

Une femme s'entretient avec un employé d'une bourse de crypto-monnaies à Hong Kong le 15 avril 2024. (Photo Dale De La Rey AFP)
Une femme s'entretient avec un employé d'une bourse de crypto-monnaies à Hong Kong le 15 avril 2024. (Photo Dale De La Rey AFP)
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  • Depuis le lancement du jeton numérique en 2009, la récompense en bitcoins est réduite de moitié (half en anglais) une fois une certaine quantité de cette devise numérique créée
  • L'objectif du «halving» est de contrôler le rythme d'émission de bitcoins, dont la quantité totale a été définie à 21 millions d'unités par son mystérieux créateur (ou créateurs) répondant au pseudonyme de Satoshi Nakamoto

NEW YORK : Événement récurrent très attendu du secteur, le «halving», soit la réduction de moitié de la récompense perçue par les «mineurs» qui contribuent à la création de bitcoins, s'est produit vendredi.

«Le 4eme +halving+ du bitcoin est achevé!», a posté la première plateforme d'échange mondiale de cryptomonnaies, Binance, sur son compte officiel X (ex-Twitter). «Le compte à rebours a été réinitialisé. Rendez-vous en 2028.»

Plusieurs autres sites de conversion de cryptomonnaies tels Coinbase, Crypto.com ou HTX ont confirmé, également sur X, que le seuil avait été franchi.

La génération de bitcoin fonctionne par «blocs», qui contiennent chacun des informations sur les transactions réalisées dans cette monnaie.

Ces blocs sont «minés», c'est-à-dire créés par des acteurs privés qui réalisent des calculs très complexes et sont récompensés en bitcoins.

Depuis le lancement du jeton numérique en 2009, la récompense en bitcoins est réduite de moitié (half en anglais) une fois une certaine quantité de cette devise numérique créée.

Tous les 210.000 blocs «minés» ou créés, se produit le «halving».

Au rythme d'un bloc miné toutes les environ 10 minutes, le «halving» se produit environ tous les quatre ans.

Fixée depuis le précédent «halving» de mai 2020 à 6,25 bitcoins par bloc créé, la récompense octroyée à un «mineur» est tombée vendredi à 3,125 bitcoins.

L'objectif du «halving» est de contrôler le rythme d'émission de bitcoins, dont la quantité totale a été définie à 21 millions d'unités par son mystérieux créateur (ou créateurs) répondant au pseudonyme de Satoshi Nakamoto.

Ce niveau maximum devrait être atteint d'ici à 2040. Plus de 19 millions de bitcoins sont déjà en circulation.

«En ralentissant la vitesse à laquelle les nouveaux bitcoins sont créés, le halving contribue à maintenir la rareté et potentiellement à augmenter la valeur de cette cryptomonnaie, en supposant que la demande reste stable ou augmente», détaille Matthew Weller, analyste chez Forex.com, dans une note publiée en amont de l'événement.

- La rentabilité en question -

Depuis plusieurs mois, le cours du jeton numérique a bénéficié de cette perspective d'une offre réduite, ainsi que de l'arrivée sur le marché américain d'un nouveau produit d'investissement, un fonds indiciel (ETF) indexé sur le cours du bitcoin.

Ces ETF ont favorisé l'arrivée dans l'univers du bitcoin de nombreux investisseurs institutionnels et particuliers, car il leur permet de bénéficier de l'évolution de la monnaie numérique sans en acheter eux-mêmes.

Depuis le début de l'année, le bitcoin a ainsi pris plus de 50%, touchant le mois dernier un record absolu à 73.797 dollars.

Vendredi, le cours du bitcoin n'a pas réagi au «halving», ce que beaucoup d'analystes avaient anticipé, faisant valoir que le prix de la monnaie intégrait déjà l'événement depuis des semaines.

Vers 01H30 GMT samedi (21H30 heure de New York vendredi), le bitcoin gagnait 2,48%, à 63.626 dollars.

Pour les analystes de JPMorgan, la division par deux de la rémunération allouée aux «mineurs» devrait entraîner une consolidation du marché, avec la disparition des acteurs dont l'activité n'est plus rentable.

Ils voient les sociétés cotées tirer leur épingle du jeu, car elles peuvent se financer plus facilement pour «faire croître leur activité et investir dans des équipements plus efficients».

Le «minage» requiert, en effet, une infrastructure informatique très importante, capable de réaliser les calculs nécessaires.

La technique du minage entraîne une consommation d'énergie colossale, qui a valu au bitcoin des critiques, a fortiori dans la mesure où cette devise numérique est, pour l'instant en tout cas, un actif spéculatif davantage qu'un outil transactionnel.

Dans la perspective de marges réduites, de nombreuses entreprises spécialisées se sont ainsi déjà préparées en investissant dans du matériel plus performant ou en abaissant leurs coûts au maximum, notamment énergétiques.

Certaines devront «éteindre une partie de leurs machines pour réduire leurs coûts», récoltant donc moins de bitcoins, et si «le cours du bitcoin descend, leur profitabilité décroit» encore, spécule Manuel Valente, analyste chez Coinhouse, interrogé par l'AFP.


Le sommet "Future Hospitality" met en lumière la croissance de l'industrie du tourisme en Arabie saoudite

Plus de 150 orateurs du monde entier sont attendus à cet événement. FHS
Plus de 150 orateurs du monde entier sont attendus à cet événement. FHS
Fahad bin Mushayt, PDG d’ASFAR, participera à une table ronde sur les plans d’investissement. FHS
Fahad bin Mushayt, PDG d’ASFAR, participera à une table ronde sur les plans d’investissement. FHS
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  • L'événement, qui se tiendra à l'hôtel Al Faisaliah du 29 avril au 1er mai, se concentrera sur le tourisme durable et l'hôtellerie axée sur la technologie, sous le thème "Investir dans l'avenir : Aujourd'hui, ensemble". 
  • "Les objectifs de FHS Saudi Arabia sont stratégiquement alignés sur Vision 2030, et notre programme soigneusement sélectionné se concentrera sur le développement et la croissance durable de l'industrie hôtelière en Arabie saoudite.

RIYADH : Plus de 1 200 investisseurs du monde entier se rendront à Riyad à la fin du mois d'avril pour ce qui devrait être le plus grand Future Hospitality Summit jamais organisé en Arabie saoudite.

L'événement, qui se tiendra à l'hôtel Al Faisaliah du 29 avril au 1er mai, se concentrera sur le tourisme durable et l'hôtellerie axée sur la technologie, sous le thème "Investir dans l'avenir : Aujourd'hui, ensemble". 

Les leaders du secteur discuteront du développement durable, des perspectives d'investissement, de l'esprit d'entreprise et du capital humain, ainsi que de l'expansion continue des secteurs de l'hôtellerie et du tourisme en Arabie saoudite. 

Cette conférence de trois jours, qui réunira plus de 150 intervenants, est la septième manifestation organisée pour le marché saoudien par The Bench, une société britannique spécialisée dans l'organisation d'événements professionnels.

Jonathan Worsley, président de la société, a déclaré : "Les objectifs de FHS Saudi Arabia sont stratégiquement alignés sur Vision 2030, et notre programme soigneusement sélectionné se concentrera sur le développement et la croissance durable de l'industrie hôtelière en Arabie saoudite, l'adoption de la technologie, l'innovation et l'entrepreneuriat dans le secteur, ainsi que sur les opportunités d'investissement et de création d'emplois." 

Il mettra l'accent sur les stratégies visant à favoriser la croissance du secteur de l'hôtellerie en Arabie saoudite, en le positionnant comme un moteur essentiel des efforts de diversification économique du Royaume. 

En outre, elle facilitera la collaboration dans l'industrie du tourisme en mettant en lumière son potentiel et les possibilités de partenariats.

Jour 1

La gastronomie est l’un des sujets à discuter. (Shutterstock)
La gastronomie est l’un des sujets à discuter. (Shutterstock)

La première matinée de la conférence sera exclusivement consacrée au Global Restaurant Investment Forum, qui explorera la culture gastronomique croissante de Riyad à travers des présentations sur la scène principale, des études de cas et des débats d'experts.

Fondé en 2015, le GRIF a été une conférence de trois jours qui s'est tenue à Dubaï et à Amsterdam. Cette année, elle sera intégrée à FHS Saudi Arabia. Elle est principalement dédiée aux investisseurs qui souhaitent rencontrer des propriétaires de concepts de restauration, des opérateurs et des franchiseurs à la recherche de croissance, de fonds propres ou de partenaires.

Les visites culinaires GRIF des concepts de restaurants qui changent la donne dans le paysage culinaire de l'Arabie saoudite auront à nouveau lieu, de même que le Startup Den - où les entrepreneurs présentent leurs idées commerciales à un panel de juges investisseurs.

Les conférenciers les plus récents qui ont confirmé leur participation sont Martin Raymond, cofondateur du Future Laboratory et rédacteur en chef de LS:N Global. Christopher Sanderson, également cofondateur du Future Laboratory, se joindra à lui.

En outre, Mohammed Jawa, fondateur et président de MJS Holding, Faisal Shaker, cofondateur et PDG de Modern Food Company, et Nawal AlKhalawi, fondatrice et PDG d'Asfar Experience, s'adresseront aux participants.

Le programme débutera dans l'après-midi du 29 avril avec les FHS Intelligence Talks, animés par Fritz Dickamp, directeur général de Studio 49. 

Parmi les sujets abordés, citons "The Future of Wellness - New Data on Wellness Travel", animé par Aradhana Khowala, PDG et fondatrice d'Aptamind Partners, en conversation avec Susie Ellis, présidente et PDG du Global Wellness Institute et du Global Wellness Summit, et "The Hotel of the Future", présenté par Turab Saleem, associé et responsable du conseil en matière d'hôtellerie, de tourisme et de loisirs chez Knight Frank Middle East and North Africa.

"Nous offrons aux délégués la possibilité de s'immerger dans l'essence dynamique du marché saoudien. Notre programme enrichi comprend un éventail de présentations captivantes, des "10X Talks" courts mais puissants, des discussions de groupe à multiples facettes, des discussions informelles, des études de cas et des visites de sites captivantes", a déclaré M. Worsley. 

Il a ajouté : "En outre, l'événement est parsemé de nombreuses opportunités de réseautage pendant trois jours, toutes soigneusement conçues pour favoriser un environnement d'apprentissage, de dialogue, d'exploration et de connexions significatives."

Jour 2 

Le deuxième jour, la conférence débutera par les mots de bienvenue du prince Bandar bin Saud bin Khalid, secrétaire général de la Fondation du roi Faisal et président du conseil d'administration d'Al Khozama.

Les sessions plénières couvriront un large éventail de sujets, notamment les "Opportunités d'investissement dans le secteur de l'hôtellerie en Arabie saoudite dans le cadre de la Vision 2030", présentées par Mahmoud Abdulhadi, vice-ministre de la mise en valeur des destinations au ministère du tourisme.

Une table ronde sur le thème "Un plan directeur pour une entrée réussie sur le marché et les investissements" sera animée par Edie Rodriquez, membre du conseil d'administration de l'Autorité saoudienne du tourisme, avec les panélistes Qusai Al-Fakhri, PDG du Fonds de développement du tourisme, Fahad bin Mushayt, PDG de l'ASFAR, et Guy Hutchinson, président de Hilton MEA.

Haitham Mattar, conseiller spécial auprès de l'Office du tourisme des Nations unies et directeur général de la région MEA et de l'Asie du Sud-Ouest chez IHG Hotels & Resorts, sera également présent. 

En outre, il y aura une étude de cas sur la "Collaboration entre les secteurs public et privé pour accélérer le développement des modes de vie et promouvoir de nouvelles destinations", animée par Mohammed Islam, animateur et fondateur du Mo Show Podcast Saudi Arabia, ainsi qu'un panel sur la "Maximisation de la résilience financière grâce à l'allocation multi-actifs" présidé par Matthew Martin, chef du bureau de Bloomberg pour l'Arabie saoudite.

En outre, les investissements et le développement de l'hôtellerie durable occuperont une place centrale dans le programme du FHS, tout en mettant l'accent sur la technologie. 

Les leaders du secteur participeront à des discussions sur l'avenir de l'intelligence artificielle et du métavers dans l'hôtellerie, exploreront la convergence de l'IA, de l'informatique et de l'interaction humaine pour améliorer l'expérience des clients, et offriront des idées précieuses sur les stratégies d'investissement dans la pile technologique pour les propriétaires et les exploitants.

Cette année, le salon FHS Saudi Arabia s'enrichit d'une nouveauté : la plateforme "Destination Tomorrow : dévoilement des opportunités d'investissement", conçue pour mettre en lumière les sites et attractions innovants et émergents dans le secteur de l'hôtellerie et du tourisme du Royaume.

Son principal objectif est de faciliter les connexions entre les développeurs de projets, les entrepreneurs, les visionnaires, les investisseurs et d'autres parties prenantes essentielles.

Un autre événement inaugural du FHS de cette année est le "Speakers Corner", qui offre une chance unique aux participants de partager leurs récits personnels de défis surmontés et de succès obtenus dans l'industrie.

Startup Den

Erika Blazeviciute Doyle, fondatrice de Drink Dry, le premier et unique marché de boissons non alcoolisées haut de gamme du CCG, est devenue la gagnante de Startup Den 2023. FHS
Erika Blazeviciute Doyle, fondatrice de Drink Dry, le premier et unique marché de boissons non alcoolisées haut de gamme du CCG, est devenue la gagnante de Startup Den 2023. FHS

Le très attendue Startup Den revient cette année, après son succès au FHS Arabie saoudite 2023.

Le jury de cette année comprend le prince Saud Al-Saud, directeur exécutif de TDF Grow, Salma Arafa, experte en innovation à UN Tourism, et Maya Ayoub, fondatrice et PDG de District Twelve et également directrice nationale de Saudi Arabia Women in Tech. 

The Bench se passionne pour le soutien aux start-ups et offre aux entrepreneurs la possibilité de présenter leur entreprise à un jury d'experts et d'investisseurs", a déclaré M. Worsely, avant d'ajouter : "Cette année, 10 finalistes seront invités à participer à l'événement : "Cette année, 10 finalistes monteront sur scène pour présenter leur concept d'entreprise dans ce qui s'annonce comme une nouvelle compétition passionnante.

FHS Saudi Arabia met plus que jamais l'accent sur la représentation des femmes, ce qui témoigne de l'engagement de The Bench en faveur de l'autonomisation des femmes dans l'industrie hôtelière et de la reconnaissance de leur rôle dans le secteur. 

"La contribution des femmes à la main-d'œuvre a été à l'origine de la croissance et du développement historiques dont nous sommes témoins aujourd'hui dans la région. Notre campagne unique vise à inspirer les femmes cadres saoudiennes, à défendre la diversité des genres dans l'hôtellerie et à souligner le rôle essentiel que jouent les femmes dans ce secteur en pleine croissance", a déclaré Tanja Millner, directrice de production à The Bench.

Elle a ajouté : "Nous sommes ravis de présenter le FHS Women Power, une initiative visant à faciliter l'accès des femmes saoudiennes travaillant dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration à des billets gratuits pour le FHS Saudi Arabia.

L'année dernière, FHS Saudi Arabia a accueilli plus de 1 100 délégués, 150 intervenants de plus de 35 pays et 71 sponsors et partenaires.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com