Les propos les plus étranges de politiciens sur le changement climatique

Nier le changement climatique semble être l'option la plus rentable pour de nombreux acteurs politiques. (AFP).
Nier le changement climatique semble être l'option la plus rentable pour de nombreux acteurs politiques. (AFP).
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Publié le Mardi 15 novembre 2022

Les propos les plus étranges de politiciens sur le changement climatique

  • En France, Greta Thunberg est critiquée par certains, à droite et à l'extrême droite, qui dénoncent «une dictature de l'émotion incarnée par des enfants»
  • Qu'il s'agisse de nier avec désinvolture le changement climatique ou de boycotter de jeunes militants, certains politiciens ne cessent de surprendre le public par des déclarations incongrues

BEYROUTH: «On gèle à New York, mais où est le réchauffement climatique?», s’est déjà demandé l’ex-président américain Donald Trump sur Twitter. Qu'il s'agisse de nier avec désinvolture le changement climatique ou de boycotter de jeunes militants pour le changement climatique, certains politiciens ne cessent de surprendre le public par des déclarations incongrues qui reflètent leurs politiques.  

On gèle à New York, mais où est le réchauffement climatique? 

Donald J. Trump (@realDonaldTrump), 7  novembre 2012

La position du président américain Donald Trump sur le changement climatique a toujours été sous le feu des projecteurs en raison de son caractère confus et contradictoire.

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M. Trump a rejeté les «alarmistes» qui voulaient «contrôler tous les aspects de nos vies» tout en exprimant le soutien des États-Unis à une initiative qui visait à planter un billion d'arbres. (AFP).

En 2012, il avait déclaré de que le changement climatique avait été «créé par et pour les Chinois afin de rendre l'industrie manufacturière américaine non compétitive» – ce qu'il a ensuite affirmé être une blague. 

Lors du Forum économique mondial de Davos de 2020, dont le thème principal était la durabilité et l'invitée vedette la militante Greta Thunberg, M. Trump a rejeté les «alarmistes» qui voulaient «contrôler tous les aspects de nos vies» tout en exprimant le soutien des États-Unis à une initiative qui visait à planter un billion d'arbres. 

Critiques d’activistes et propos réducteurs 

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Cette photo d'archive prise le 19 novembre 2021 montre la militante suédoise pour le climat Greta Thunberg qui pose pour une photo en tenant une pancarte sur laquelle on peut lire "Grève des écoles pour le climat" alors qu'elle proteste devant le Parlement suédois (Riksdagen) à Stockholm, en Suède. (AFP). 

En France, Greta Thunberg est critiquée par certains, à droite et à l'extrême droite, qui dénoncent «une dictature de l'émotion incarnée par des enfants», selon l'eurodéputé du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella. 

Alors que l'écologie figure dans le top 5 des préoccupations des Français et que les candidats à l’élection présidentielle française d’avril 2022 ont tous livré quelques propositions sur ce sujet, Éric Zemmour s’est fait remarquer par son silence au sujet de ce dossier lors de la campagne. Et lorsqu’il s’est décidé à faire part d’une partie de son programme environnemental, il a fait des déclarations réductrices sur le changement climatique. 

«Préserver nos paysages, limiter l'artificialisation ainsi que la pollution des sols et mettre en place des politiques positives de développement durable. Je protégerai notre environnement», écrit le candidat de Reconquête sur Twitter. 

Le candidat à la présidence du parti Les Républicains (LR), Éric Ciotti, a récemment estimé que «tout n'est pas à rejeter» chez Donald Trump, qui fait son retour sur le devant de la scène politique américaine à l'occasion des élections américaines de mi-mandat. Bien que M. Ciotti n'ait pas parlé de l'opinion de M. Trump sur le changement climatique, il est d'accord avec quelques-unes des politiques du président conservateur. Il faut toutefois rappeler que Trump a décidé de se retirer de l'accord de Paris sur le climat, qui engage les États-Unis et cent quatre-vingt-sept autres pays à maintenir la hausse des températures mondiales en dessous de 2 °C. 

Des politiques irréfléchies 

Nier le changement climatique semble être l'option la plus rentable pour de nombreux acteurs politiques. Aux États-Unis, selon une nouvelle analyse du Center for American Progress (CAP), 139 élus au 117e Congrès – 109 représentants et 30 sénateurs – refusent toujours de reconnaître les preuves scientifiques du changement climatique causé par les humains. 

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Des participants tiennent des pancartes lors d'une manifestation en faveur du mouvement de protection de l'environnement et du climat "Fridays for Future", à Mumbai, le 24 septembre 2022. (AFP). 

L'analyse que livre le CAP au sujet des données du Center for Responsive Politics montre que ces 139 négateurs de la science du climat ont accepté plus de 61 millions de dollars (1 dollar = 0,96 euro) de contributions directes à vie de la part des industries du pétrole, du gaz et du charbon, ce qui revient à une moyenne de 442 293 dollars par élu du Congrès qui nie le changement climatique. Cela signifie que d'énormes profits sont réalisés au détriment de l'environnement. 

Des militants écologistes aspergent de liquide noir un chef d'oeuvre de Klimt

Le célèbre tableau "Mort et vie" du peintre autrichien Gustav Klimt a été aspergé mardi d'un liquide noir par des militants pour le climat, a annoncé le musée Leopold de Vienne.

"Les restaurateurs sont à l'oeuvre pour déterminer si la peinture protégée par une glace a été endommagée", a déclaré à l'AFP le porte-parole Klaus Pokorny.

Le groupe "Letzte Generation" (Dernière génération), qui réunit des activistes allemands et autrichiens, a revendiqué l'action sur Twitter en diffusant des images.

On y voit deux hommes vandaliser l'oeuvre, l'un collant sa main à la vitre, avant d'être neutralisés par un employé. "Arrêtez la destruction (de l'humanité) par les énergies fossiles. Nous nous précipitons dans l'enfer climatique", ont-ils crié.

L'entrée était gratuite ce mardi dans le cadre d'une journée sponsorisée par le groupe pétrolier autrichien OMV.

Ce groupe se définit comme "la première génération à ressentir le début de l'effondrement climatique - et la dernière à pouvoir encore l'arrêter".

Ces dernières semaines, des militants de la cause environnementale ont multiplié dans le monde les actions visant des oeuvres d'art pour alerter l'opinion publique sur le réchauffement climatique.

Ils ont par exemple collé leurs mains sur une peinture de Goya à Madrid ou sur la célèbre sérigraphie "Campbell's Soup" d'Andy Warhol exposée en Australie, projeté de la soupe à la tomate sur les "Tournesols" de Van Gogh à Londres et étalé de la purée de pommes de terre sur un chef-d’œuvre de Claude Monet à Potsdam, près de Berlin.

Si les peintures sont restées indemnes, l'incident des "Tournesols" a entraîné des dégâts légers sur le cadre de la toile.

Près d'une centaine de musées internationaux, comme le Prado à Madrid, le Louvre à Paris, ou le musée Guggenheim à New York, se sont déclarés la semaine dernière "profondément choqués par (la) mise en danger inconsidérée" de ces oeuvres "irremplaçables".

Partout dans le monde, des citoyens sont déçus chaque jour des politiques de leurs dirigeants en matière de réchauffement climatique, alors que le monde souffre d’une escalade des phénomènes météorologiques extrêmes et de catastrophes naturelles à répétition.  

Le fait que les scientifiques affirment que les nations doivent rapidement réduire les émissions de gaz à effet de serre ne semble pas inquiéter de nombreux politiciens conservateurs.  

Après tout, il fait froid aujourd'hui à New York... 


Le pape a été accueilli comme une rock star par les jeunes catholiques lors d'une veillée de jubilé

Le pape Léon XIV salue de la main son arrivée pour célébrer une messe dans le quartier de Tor Vergata, à Rome, dans le cadre du Jubilé de la Jeunesse, le 3 août 2025. (Photo de Filippo MONTEFORTE / AFP)
Le pape Léon XIV salue de la main son arrivée pour célébrer une messe dans le quartier de Tor Vergata, à Rome, dans le cadre du Jubilé de la Jeunesse, le 3 août 2025. (Photo de Filippo MONTEFORTE / AFP)
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  • Ce rassemblement a lieu près de trois mois après le début du pontificat de Léon XIII, le premier pape américain, et 25 ans après le Jubilé de l'an 2000.
  • La plupart des participants prévoient de passer la nuit sur l'esplanade jusqu'à la grande messe de clôture, célébrée par le pape dimanche matin, point d'orgue du Jubilé, « Année sainte » organisée tous les 25 ans par l'Église catholique. 

ROME : Des centaines de milliers de jeunes catholiques du monde entier ont acclamé samedi le pape François comme une rock star lors d'une veillée en plein air près de Rome, point d'orgue du Jubilé, après son arrivée spectaculaire à bord d'un hélicoptère.

Des pèlerins se sont exclamés et d'autres ont fondu en larmes lorsque l'hélicoptère militaire blanc a touché le sol de l'immense esplanade de Tor Vergata, à l'est de Rome, où près de 800 000 jeunes fidèles venus de 146 pays, selon les organisateurs, étaient rassemblés pour le « Jubilé de la Jeunesse », qui a débuté lundi.

Monté à bord de la papamobile, le premier pape américain a affiché un grand sourire et a salué la foule en liesse rassemblée le long de son parcours, après avoir passé la journée à écouter de la musique, à prier ou à échanger avec d'autres pèlerins sous un soleil de plomb.

« Le pape est là ! » annonce une voix survoltée à travers les haut-parleurs, entraînant des applaudissements nourris et des cris retentissants.

Mais l'animateur de l'événement a rapidement adopté un ton plus solennel lorsque le pape de 69 ans est monté sur scène, une grande croix de bois à la main.

« Chers jeunes, après avoir marché, prié et partagé ces jours de grâce du Jubilé qui vous sont dédiés, nous nous rassemblons maintenant dans la lumière de cette soirée pour veiller ensemble », a déclaré le pape. 

Parmi les fidèles, Julia Mortier, une Française de 18 ans, a la voix enrouée après avoir chanté et crié pendant des heures. « Nous sommes si heureux d'être là ! Voir le pape est une chance unique dans une vie. »

Ce rassemblement a lieu près de trois mois après le début du pontificat de Léon XIII, le premier pape américain, et 25 ans après le Jubilé de l'an 2000, au cours duquel plus de deux millions de jeunes avaient répondu à l'appel du pape Jean-Paul II pour participer aux Journées mondiales de la jeunesse.

La plupart des participants prévoient de passer la nuit sur l'esplanade jusqu'à la grande messe de clôture, célébrée par le pape dimanche matin, point d'orgue du Jubilé, « Année sainte » organisée tous les 25 ans par l'Église catholique. 

- Un « Woodstock catholique » -

Certains dans la foule sont si loin qu'ils ne peuvent pas voir le pape sur l'immense scène surmontée d'une arche dorée et d'une imposante croix, qui domine la vaste esplanade de plus de 500 000 mètres carrés, soit près de 70 terrains de football.

« Je suis tellement heureux d'être ici, même si je suis un peu loin du pape », confie à l'AFP Andy Hewellyd, un étudiant britannique. Depuis sa place, il ne peut voir la scène que grâce à un écran géant.

La Rai, la radio-télévision publique italienne, a qualifié l'événement de « Woodstock catholique », alors qu'une vingtaine de groupes de musique et de danse, pour la plupart religieux, se sont succédé pendant la journée, diffusant de la musique à plein volume.

Victoria Perez, 21 ans, qui porte un drapeau espagnol et un lourd sac à dos, se réjouit d'être arrivée tôt « pour pouvoir voir de près » le chef des 1,4 milliard de catholiques.

« C'est la première fois que je vais le voir et j'ai hâte, alors je voulais arriver tôt pour avoir une bonne place », explique la jeune femme, impatiente de vivre cette « nuit de prières à la belle étoile ».

Quentin Remaury, un Français de 26 ans, dit de son côté avoir été inspiré par le message que le pape François a délivré à la jeunesse lors d'un déplacement à Cracovie en 2016.

« Le pape François nous avait dit de nous “lever de nos divans”, et cela m'a vraiment donné un élan », dit-il. 

- Confessionnal à ciel ouvert -

L'organisation de l'événement a constitué un défi logistique hors norme, avec quelque 10 000 personnes déployées, dont des policiers et des agents de la protection civile, et des mesures sanitaires, comme la distribution de bouteilles d'eau et de brumisateurs, ont été mises en place pour aider les participants à surmonter la chaleur estivale.

Le Vatican a indiqué que le pape avait rencontré et prié samedi avec les compagnons de voyage d'une pèlerine égyptienne de 18 ans, décédée vendredi soir d'une crise cardiaque, selon la Rai, alors qu'elle rentrait en bus à son hébergement après un événement à Rome.

Du Colisée aux abords du Vatican, en passant par la place d'Espagne, des flots de pèlerins exhibant les drapeaux de leur pays ont inondé toute la semaine les transports et les artères de la Ville éternelle, dans une ambiance festive entre concerts, conférences et prières.

Vendredi, le Circus Maximus, l'hippodrome où se déroulaient les courses de chars dans la Rome antique, au pied du mont Palatin, s'est transformé en un vaste confessionnal à ciel ouvert. Un millier de prêtres y ont entendu les confessions de dizaines de milliers de jeunes, dans dix langues différentes, sous des tentes blanches.


L’Ambassade du Maroc à Tokyo célèbre le 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI

L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume. (Photo: ANJ)
L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume. (Photo: ANJ)
Lors de la célébration du 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI à Tokyo, l’Ambassadeur Bouhlal a mis en avant les réformes du Royaume, son rôle croissant en tant que hub régional et ses avancées dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie et du tourisme. (Photo: ANJ)
Lors de la célébration du 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI à Tokyo, l’Ambassadeur Bouhlal a mis en avant les réformes du Royaume, son rôle croissant en tant que hub régional et ses avancées dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie et du tourisme. (Photo: ANJ)
Le ministre japonais KIUCHI Minoru a salué la stabilité et l’ouverture du Maroc, soulignant l’intérêt croissant des investisseurs japonais pour un pays devenu un partenaire stratégique en Afrique. (Photo: ANJ)
Le ministre japonais KIUCHI Minoru a salué la stabilité et l’ouverture du Maroc, soulignant l’intérêt croissant des investisseurs japonais pour un pays devenu un partenaire stratégique en Afrique. (Photo: ANJ)
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  • L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume
  • Le Japon a salué la stabilité du Maroc et le renforcement des liens économiques bilatéraux

TOKYO : L’Ambassade du Royaume du Maroc à Tokyo a célébré mercredi le 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI.

L’événement a rassemblé des parlementaires éminents, des personnalités politiques japonaises, des diplomates, des chefs d’entreprise ainsi que des responsables gouvernementaux, conférant à la célébration une dimension solennelle et prestigieuse.

L’Ambassadeur Rachad Bouhlal a accueilli les invités en soulignant les réformes visionnaires et cohérentes menées par le Roi Mohammed VI tout au long de ses 25 années de règne. Ces réformes ont largement contribué à faire du Maroc « un pays moderne, ouvert et inclusif », tout en favorisant son développement économique et social, le positionnant comme un modèle pour d'autres nations.

L’Ambassadeur a également adressé ses salutations à l’Empereur et l’Impératrice du Japon, à la Famille impériale ainsi qu’au Gouvernement et au peuple japonais.

Il a mis en avant le rôle du Maroc en tant que hub régional d’investissement et d’innovation, notamment dans les secteurs industriel et des infrastructures. Il a notamment cité le port de Tanger-Med, aujourd’hui le plus grand port de la Méditerranée, ainsi que l’expansion de la ligne à grande vitesse Al Boraq, première du genre en Afrique.

L’Ambassadeur Bouhlal a souligné que le Maroc figure parmi les premiers pays africains à adopter les énergies renouvelables, ce qui lui permet d’attirer des industries à forte valeur ajoutée. Il a précisé que le Royaume est désormais le premier constructeur de voitures particulières en Afrique, avec un rôle déterminant joué par les entreprises japonaises reconnues pour leur expertise technologique, renforçant ainsi les liens économiques entre les deux pays.

Par ailleurs, le Maroc et le Japon ont signé un mémorandum d’entente pour la promotion de l’investissement et du commerce. Selon les données du tourisme international des Nations unies, le Maroc a accueilli 17,4 millions de touristes en 2024, soit une hausse de 20 % par rapport à 2023, ce qui en fait la première destination touristique du continent africain.

Le ministre japonais de la Sécurité économique, KIUCHI Minoru, a salué les avancées du Maroc sous le leadership du Roi Mohammed VI. Il a exprimé l’admiration du Japon pour les réformes marocaines en faveur de la modernisation et de la justice sociale. Le ministre a souligné que la stabilité politique et l’ouverture du Royaume en font un partenaire de confiance, attirant un nombre croissant d’investissements japonais.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.jp


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
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  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.