ROME: Un trafiquant de drogue italien qui figurait sur la liste des criminels européens les plus recherchés, a été arrêté en Syrie et extradé vers l'Italie, ont annoncé mardi un responsable des groupes rebelles syriens et les autorités italiennes.
Bruno Carbone, 45 ans, condamné par défaut en Italie à 20 années de prison pour trafic international de stupéfiants, était en cavale depuis 2003.
En cheville avec les trafiquants colombiens, il fournissait en cocaïne les principales familles de la mafia napolitaine, la Camorra.
Selon un responsable du "gouvernement" des zones rebelles tenues par le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) dans le nord-ouest de la Syrie, l'homme a été arrêté "alors qu'il passait par les zones +libérées+ en mars dernier dans le but de gagner les régions sous contrôle du régime" de Bachar al-Assad.
Il a été "remis à son pays selon les règles en vigueur", a ajouté Mohammad Sankari sur la chaîne Telegram, sans préciser les circonstances ni de son arrestation ni de sa remise aux autorités italiennes.
Dernier grand narcotrafiquant de la région de Naples (sud) encore en fuite, Bruno Carbone a été incarcéré à sa descente d'avion mardi matin à l'aéroport Ciampino de Rome, a précisé la police napolitaine dans un communiqué.
D'après les médias italiens, il a passé une grande partie de sa cavale aux Emirats arabes unis.
Un communiqué du HTS cité par le groupe SITE spécialisé dans la surveillance des groupes jihadistes affirme que depuis son arrivée sur le territoire syrien il se faisait passer pour un Mexicain recherché dans son pays pour un trafic de montres de luxe.
"Les Emirats arabes unis ont annoncé son arrestation il y a un an, mais il est ensuite apparu que l'individu arrêté avait été envoyé à la place de Bruno comme appât pour qu'il puisse encore échapper" aux autorités, a détaillé dans ce communiqué Dhia' al-Umar, porte-parole des services de sécurité de HTS.
Après être entré en Turquie via l'Europe, il a cherché à rejoindre les zones syriennes tenues par le régime de Bachar al-Assad. "Dès son entrée dans les zones libérées [sous contrôle des groupes rebelles, NDLR], les services de sécurité d'Idleb ont douté de la véracité de son histoire et il a été arrêté pour enquête", a expliqué le porte-parole.