Ashkal de Youssef Chebbi, l'un des deux seuls films arabes en compétition au FIFM 2022

À l'occasion de son passage à Marrakech, Arab news en français a rencontré le jeune réalisateur tunisien,  Youssef Chebbi, qui n’en est pas à sa première expérience avec les compétitions du septième art (Photo, Capture d’écran/ANFR)
À l'occasion de son passage à Marrakech, Arab news en français a rencontré le jeune réalisateur tunisien, Youssef Chebbi, qui n’en est pas à sa première expérience avec les compétitions du septième art (Photo, Capture d’écran/ANFR)
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Publié le Mercredi 16 novembre 2022

Ashkal de Youssef Chebbi, l'un des deux seuls films arabes en compétition au FIFM 2022

  • À l'occasion de son passage à Marrakech, Arab news en français a rencontré le jeune réalisateur qui n’en est pas à sa première expérience avec les compétitions du septième art
  • Le film, qui dure quatre-vingt-dix minutes, braque les projecteurs sur deux policiers, Fatma, interprétée par l’actrice Fatma Oussaifi, et Batal, interprété par Mohammed Houcine Grayaa, qui découvrent un corps calciné dans un chantier inachevé

MARRAKECH: Il est tunisien et c’est son premier long-métrage en tant que réalisateur qu’il présente au Festival international du film de Marrakech (FIFM) dans sa 19e édition. Ashkal de Youssef Chebbi est l'un des deux seuls films arabes projetés lors de la compétition officielle en lice cette année pour décrocher la prestigieuse Étoile d'or. 

À l'occasion de son passage à Marrakech, Arab news en français a rencontré le jeune réalisateur qui n’en est pas à sa première expérience avec les compétitions du septième art. En effet, Chebbi a déjà remporté en 2012 le prix du jury du FIDMarseille, pour le documentaire Babylon qu'il coréalise avec Ala Eddine Slim et Ismaël Chebbi, et deux de ses deux courts-métrages, Vers le Nord (2010) et Les Profondeurs (2012), ont été sélectionnés dans différents festivals internationaux.

Le film, qui dure quatre-vingt-dix minutes, braque les projecteurs sur deux policiers, Fatma, interprétée par l’actrice Fatma Oussaifi, et Batal, interprété par Mohammed Houcine Grayaa, qui découvrent un corps calciné dans un chantier inachevé dans l’un des bâtiments des Jardins de Carthage, quartier de Tunis, créé par l'ancien régime, mais dont la construction a été brutalement stoppée au début de la révolution.

L’acte de s'immoler semble central dans cette production. Youssef Chebbi explique dans ce sens à Arab News en français: «Il y a une idée d'icône, je pense, qui se dégage de cet acte-là, du fait de se faire subir cette immolation, de devenir une seule et même personne avec le feu.» 

Faisant le parallèle avec l’immolation de Mohamed Bouazizi, un vendeur ambulant tunisien dont le suicide par immolation le 17 décembre 2010 déclenche l’éviction du président Zine el-Abidine Ben Ali du pouvoir et par extension le début du printemps arabe, Chebbi explique que ce geste «crée des mouvements, des éveils, des consciences». «Je dirais que le geste de Bouazizi a non seulement provoqué ce qui s'est passé en Tunisie, mais ce qui se passe dans le monde actuellement. C’est le geste d’un homme, qui a des conséquences sur notre existence à tous. Je pense que c'est peut-être réducteur de le voir, de le lire uniquement du point de vue d'une analyse politique», souligne-t-il. Des images qu’on a, selon le réalisateur, tendance à rapidement oublier pour les remplacer avec d’autres sujets d'actualité, qui ne sont pas moins importants.

Cependant, l’objectif du réalisateur n’est pas uniquement de faire un film à connotation politique. Il explique en effet que «l'idée est de faire un film policier et d'essayer de le rapprocher des motifs contemporains de la Tunisie, sans les aborder exclusivement par une lecture sociopolitique, mais d’essayer d’emmener le film vers des choses qui tiennent plus de l'ordre du fantastique ou de l'ordre du sensitif”. 

Quant au genre – celui d’un film policier – le réalisateur affirme qu’il s’agit «d’emprunts, de motifs qui me permettent d'explorer quelque chose que je trouve vraiment cinématographique en Tunisie, à Tunis et dans ce quartier en particulier».

Le choix du quartier où a été tourné le film, les Jardins de Carthag est loin d'être anodins pour le realisateur. «J'avais envie de le traiter (NDLR: ce quartier) comme une sorte de zone maudite. D'où aussi cette grisaille qui marche pour garder en fait une sorte de colorimétrie qui reste un peu dans le gris, vert, marron» explique-t-il.

Concernant le choix des acteurs principaux, à savoir Fatma Oussaifi et Mohamed Houcine Grayaa, le cinéaste révèle que le film a été écrit pour eux, qu’il n’y a pas eu de casting tant le choix était évident. «Fatma, c'est sa première expérience. Elle vient du monde de la danse et ce que j'aime beaucoup chez elle. Elle  a essayé de déconstruire un peu toute cette image qu'il y a autour du fait de jouer un rôle important. Elle a également beaucoup joué avec son corps», souligne-t-il concernant le choix de Fatma Oussaifi. «Quant à Mohammed, c'est un immense comédien, c'est quelqu'un de très sensible, de très intelligent dans sa manière d'aborder le jeu, et qui laisse de l'espace à ses partenaires, et  ça c'est rare», affirme le réalisateur tunisien.

Pour revenir à la compétition du FIFM, Chebbi se montre très humble quant à ses chances de glaner l’Étoile d’or. «Le film était là en 2019 et on avait fait les ateliers de l'Atlas. Il était encore au stade de scénario, et ça me fait vraiment plaisir de revenir le présenter aujourd'hui au public marocain dans cette très belle sélection», déclare-t-il. À la question de savoir s’il s’attendait à un tel succès, le réalisateur répond: «C'est sûr que le film connaît jusque-là un beau parcours, mais non, je ne m’y attendais pas. Je ne sais vraiment pas s'il faut déclarer un succès.»



 


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com