L'imam Iquioussen, dans le collimateur de la France, placé en centre fermé en Belgique

Hassan Iquioussen, prédicateur du Nord âgé de 58 ans, fiché S (pour sûreté de l'Etat) par les services de renseignement français, est au cœur d'un imbroglio politico-juridique depuis quatre mois. (Photo, AFP)
Hassan Iquioussen, prédicateur du Nord âgé de 58 ans, fiché S (pour sûreté de l'Etat) par les services de renseignement français, est au cœur d'un imbroglio politico-juridique depuis quatre mois. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 16 novembre 2022

L'imam Iquioussen, dans le collimateur de la France, placé en centre fermé en Belgique

Hassan Iquioussen, prédicateur du Nord âgé de 58 ans, fiché S (pour sûreté de l'Etat) par les services de renseignement français, est au cœur d'un imbroglio politico-juridique depuis quatre mois. (Photo, AFP)
  • L'avocat belge Nicolas Cohen a indiqué préparer un recours devant le Conseil du contentieux des étrangers (CCE) contre l'ordre de quitter le territoire notifié mardi soir à M. Iquioussen
  • L'imam marocain Hassan Iquioussen, exilé cet été en Belgique pour échapper à une mesure d'expulsion depuis la France vers le Maroc, a été placé dans un centre de rétention belge en vue d'un éloignement du territoire

BRUXELLES: L'imam marocain Hassan Iquioussen, exilé cet été en Belgique pour échapper à une mesure d'expulsion depuis la France vers le Maroc, a été placé dans un centre de rétention belge en vue d'un éloignement du territoire, une décision jugée "scandaleuse" mercredi par ses avocats.

L'avocat belge Nicolas Cohen a indiqué préparer un recours devant le Conseil du contentieux des étrangers (CCE) contre l'ordre de quitter le territoire notifié mardi soir à M. Iquioussen.

Il dispose de dix jours pour le déposer, ce qui suspend durant ce délai toute possibilité d'expulsion.

La rétention en "centre de retour fermé", qui complique encore cet imbroglio politico-juridique impliquant Paris, Bruxelles et Rabat, a été annoncée mercredi matin par la secrétaire d'Etat belge à l'Asile et la Migration, Nicole de Moor.

La responsable chrétienne-démocrate flamande, qui a qualifié M. Iquioussen de "prédicateur de haine", a relevé que ce dernier était en séjour irrégulier en Belgique et n'avait pas vocation à y rester.

La Belgique compte le remettre à la France, selon le cabinet de Mme de Moor. "Les autorités françaises réclament toujours le retour de (l'imam) afin de pouvoir l'envoyer au Maroc", a souligné la secrétaire d'Etat dans un communiqué, précisant être "en contact avec la France" pour mener à bien cette expulsion.

"Je veux remercier les autorités belges qui ont été d'une parfaite collaboration dans cette affaire qui concerne finalement la sécurité de toute l'Europe", a réagi le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin, répétant que l'imam "doit retourner au Maroc".

L'ordre de quitter le sol belge a été notifié mardi à l'intéressé quelques heures seulement après le refus, répété par la justice belge, de remettre l'imam à la justice française en vertu d'un mandat d'arrêt européen (MAE).

La cour d'appel de Mons, confirmant une décision de première instance, a jugé que l'incrimination retenue par la justice française ("soustraction à l'exécution d'une mesure d'éloignement") n'était "pas constitutive d'une infraction en droit belge", ce qui interdit d'exécuter le MAE.

« Manoeuvre totalement politique »

Selon le récit de Me Cohen, l'imam s'est vu notifier la mesure d'expulsion --assortie d'une nouvelle privation de liberté--, mardi en fin d'après-midi à la prison de Tournai, alors qu'il y venait pour une simple démarche procédurale.

Un temps incarcéré en Belgique, après son arrestation dans la région de Mons le 30 septembre, il était depuis la Toussaint assigné à résidence sous surveillance électronique.

Outre la saisine du CCE sur le droit des étrangers, un autre recours est possible devant un tribunal judiciaire sur la légalité de la nouvelle privation de liberté, jugée "purement scandaleuse" par l'avocate française de l'imam, Lucie Simon.

Elle a estimé que le pouvoir politique "contournait une fois de plus le judiciaire" dans cette affaire.

Les avocats se sont aussi étonnés du "choix de la destination" pour expulser leur client, pourtant déclaré illégal en France.

"On a l'impression que la France se réserve le privilège de procéder à l'expulsion, pour nous c'est une manœuvre totalement politique", a fustigé Nicolas Cohen.

Selon une source policière, l'imam a été placé au centre fermé de Vottem sur la commune de Liège (est).

Hassan Iquioussen, prédicateur du Nord âgé de 58 ans, fiché S (pour sûreté de l'Etat) par les services de renseignement français, est au cœur d'un imbroglio politico-juridique depuis quatre mois.

Fin juillet, Gérald Darmanin avait annoncé son expulsion, lui reprochant "un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d'une vision de l'islam contraire aux valeurs de la République".

Mais M. Iquioussen était introuvable au moment où l'arrêté d'expulsion, qu'il avait contesté devant la justice, avait été définitivement validé par le Conseil d'Etat le 31 août.

Né en France, M. Iquioussen avait décidé à sa majorité de ne pas opter pour la nationalité française. Il affirme y avoir renoncé à 17 ans sous l'influence de son père et avoir ensuite tenté en vain de la recouvrer.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.