G20: La déclaration de Bali met l'accent sur l'impact négatif de la guerre en Ukraine

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, prenant la parole au cours d'une réunion virtuelle lors du sommet du G20 à Nusa Dua, sur l'île balnéaire indonésienne de Bali, le 16 novembre 2022 (Photo, AFP).
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, prenant la parole au cours d'une réunion virtuelle lors du sommet du G20 à Nusa Dua, sur l'île balnéaire indonésienne de Bali, le 16 novembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 17 novembre 2022

G20: La déclaration de Bali met l'accent sur l'impact négatif de la guerre en Ukraine

  • Le sommet des dirigeants mondiaux se termine par la condamnation de l'invasion ainsi que la demande d'un retrait inconditionnel de la Russie
  • L'économie mondiale est confrontée à des «crises multidimensionnelles sans précédent», de la guerre en Europe à une augmentation de l'inflation

BALI: La plupart des dirigeants du G20 qui ont participé au sommet de Bali ont condamné l'invasion de l'Ukraine par la Russie et exigé dans la déclaration finale son retrait inconditionnel du territoire ukrainien.

Cette déclaration, publiée mercredi, était le résultat d'une réunion ardue qui s'est déroulée dans un contexte de troubles géopolitiques et de craintes d'une récession mondiale.

La guerre en Europe, qui a alimenté les tensions entre les membres du G20 face à une flambée mondiale des prix des denrées alimentaires et de l'énergie, a été la question la plus controversée lors des discussions des dirigeants.

«La plupart des membres ont fermement condamné la guerre en Ukraine et ont souligné le fait qu'elle causait d'immenses souffrances humaines et exacerbait les fragilités existantes au niveau de l'économie mondiale», ont affirmé les dirigeants du G20 dans leur déclaration.

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Des membres des forces armées ukrainiennes inspectant un cratère sur le site d'une zone résidentielle touchée par une frappe de missile russe (Photo, Reuters).

«Reconnaissant le fait que le G20 n'est pas le forum pour résoudre les problèmes de sécurité, nous reconnaissons que les problèmes de sécurité peuvent avoir des répercussions importantes sur l'économie mondiale.»

Ce document était la première déclaration conjointe publiée par le G20 depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie fin février. La Russie est un État membre du groupe.

Les dirigeants du G20 ont déclaré que le droit international devait être respecté et que la menace d'utilisation d'armes nucléaires était «inadmissible».

Le G20, composé de 19 États et de l'Union européenne, représente plus de 80% du produit intérieur brut mondial, 75% du commerce international et 60% de la population mondiale. Le groupe comprend des pays allant du Brésil à l'Arabie saoudite.

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Le président indonésien, Joko Widodo, et son épouse, Iriana Widodo ,accueillant le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, lors du dîner de bienvenue à Bali, le 15 novembre 2022 (Photo, Reuters).

Le président de l'Indonésie, pays hôte, Joko Widodo, a exprimé ses «plus sincères  remerciements à tous ceux qui ont participé» au sommet, indiquant que leur «flexibilité» avait permis l'approbation d’une déclaration officielle.

Widodo a affirmé après la cérémonie de clôture que l'essentiel du débat s'était concentré sur un paragraphe concernant ce qui se passe en Ukraine, ajoutant que les discussions s'étaient prolongées jusqu'à minuit.

«Les discussions à ce sujet ont été très, très dures, et les dirigeants du G20 se sont finalement mis d'accord sur le contenu de la déclaration, à savoir la condamnation de la guerre en Ukraine car elle avait violé les frontières et l'intégrité du pays», a-t-il précisé.

«Nous sommes parvenus à la déclaration de Bali par consensus. Nous sommes convenus que la guerre avait un impact négatif sur l'économie mondiale.»

«La reprise économique mondiale ne pourrait être atteinte sans la paix, et c'est pourquoi lors du discours d'ouverture (de la réunion de mercredi), j'avais (...) appelé à l'arrêt de la guerre.»

Lors d’une conférence de presse tenue en marge du sommet du G20, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a pointé du doigt le président russe, Vladimir Poutine, qui avait annulé sa participation au forum de Bali et qui était représenté par le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

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Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, donnant une conférence de presse à Nusa Dua, en Indonésie, le mercredi 16 novembre 2022 (Photo, AP).

«La menace persistante pour notre sécurité et l'asphyxie de l’économie mondiale ont été provoquées par les actions du seul homme qui n'a pas voulu être présent à ce sommet, Vladimir Poutine», a déclaré Sunak. «Il n'y a pas une seule personne au monde qui n'ait pas ressenti l'impact de la guerre de Poutine.»

«Cependant, cette semaine en Indonésie, les autres membres du G20 ont refusé de laisser la démagogie et les excuses creuses de la Russie saper cette importante opportunité de faciliter la vie de nos peuples.»

Le calendrier du sommet a été perturbé par une réunion d'urgence mercredi matin, alors que les dirigeants du G7 et de l'Otan se réunissaient pour discuter des informations faisant état d'un missile ayant provoqué de nuit la mort de deux personnes en territoire polonais près de l'Ukraine.

Le président américain, Joe Biden, a d'abord affirmé à ses alliés qu’il était «improbable» que le missile ait été lancé depuis la Russie, et a affirmé par la suite qu'il s'agissait d'un missile ukrainien de défense aérienne, selon un rapport de l'agence de presse Reuters.

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Le président indonésien, Joko Widodo, saluant le président américain, Joe Biden, à son arrivée pour un événement de plantation de mangroves à Ngurah Rai Forest Parkin, à Bali, le 16 novembre 2022 (Photo, Reuters).

Lors du deuxième jour du sommet, les dirigeants du G20, vêtus de chemises blanches, ont fait une pause dans les négociations et ont participé à un événement de plantation de mangroves pour mettre en avant les mesures de lutte contre le changement climatique.

Les dirigeants se sont également engagés à limiter la hausse des températures mondiales à 1,5 degrés Celsius – ce qui comprend l'accélération des efforts pour réduire progressivement l'utilisation intensive du charbon – et ont confirmé qu'ils allaient appliquer l'objectif de température de l'accord de Paris de 2015 sur le changement climatique.

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Les dirigeants du G20 posant pour une photo de groupe lors d'un événement de plantation d'arbres dans la forêt de mangroves de Taman Hutan Raya Ngurah Rai, à Bali, le 16 novembre 2022 (Photo, AFP).

Dans leur déclaration, les membres du G20 ont également affirmé que l'économie mondiale était confrontée à des «crises multidimensionnelles sans précédent», de la guerre en Ukraine à une augmentation de l'inflation, qui ont contraint de nombreuses banques centrales à resserrer leurs politiques monétaires.

«Les banques centrales du G20 […] surveillent de près l'impact des pressions sur les prix sur les anticipations d'inflation et continueront de régler de manière appropriée le rythme du resserrement de la politique monétaire d'une manière liée aux données et clairement communiquée», selon le document.

Les dirigeants du G20 ont réaffirmé leur engagement à éviter une volatilité excessive des devises, reconnaissant dans leur déclaration le fait que de nombreuses devises avaient «connu cette année une importante évolution avec une volatilité accrue».

Widodo a officiellement remis la présidence du G20 à l'Inde à la fin du sommet, avec un passage symbolique d'un marteau lors de la cérémonie de clôture.

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Le Premier ministre indien, Narendra Modi, et le président indonésien, Joko Widodo, participant à la cérémonie de passation de pouvoirs lors du sommet du G20 à Nusa Dua, Bali, le 16 novembre 2022 (Photo, AFP).

L'Indonésie, quatrième pays le plus peuplé au monde et première économie d'Asie du Sud-Est, qui assure la présidence tournante du G20 depuis décembre dernier, a adopté le thème «une reprise commune, une reprise plus forte» à la suite de la pandémie de coronavirus et de ses conséquences économiques.

«Je tiens à adresser mes félicitations à l'Inde, qui assumera la prochaine présidence du G20. La sauvegarde et l’actualisation de la reprise mondiale et d’une croissance forte et intégrative seront désormais entre les mains de son excellence le Premier ministre Narendra Modi», a déclaré Widodo.

«Je suis certain que sous la direction du Premier ministre Modi, le G20 continuera d'avancer. L'année prochaine, l'Indonésie sera prête à soutenir la présidence indienne du G20.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.


Canada: le libéral Mark Carney donné vainqueur après une campagne centrée sur Trump

Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
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  • Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays
  • Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti

OTTAWA: Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays.

Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti.

Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau.

Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d'annexion, ont changé la donne.

A Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale dans une aréna de hockey, l'annonce des résultats a provoqué une salve d'applaudissements et des cris enthousiastes.

"Je suis si heureuse", lâche sur place Dorothy Goubault, originaire de la région des Mille Iles en Ontario. "Je suis contente car nous avons quelqu'un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d'affaires. M. Carney est un homme d'affaires, et je pense qu'ils peuvent tous les deux se comprendre".

Pour le ministre Steven Guilbeault, "les nombreuses attaques du président Trump sur l'économie canadienne, mais aussi sur notre souveraineté et notre identité même, ont vraiment mobilisé les Canadiens", a-t-il déclaré sur la chaine publique CBC.

Et les électeurs "ont vu que le Premier ministre Carney avait de l'expérience sur la scène mondiale".

Mark Carney n'avait pas encore pris la parole à minuit locales (04H00 GMT), tandis que se poursuivait le dépouillement.

Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l'importance de ce scrutin, parlant d'élections historiques et déterminantes pour l'avenir de ce pays de 41 millions d'habitants.

- "Chaos" -

À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l'avenir économique et souverain du pays qu'il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés.

Cet ancien gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne n'a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle pour le Canada.

"Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays", a-t-il prévenu.

"Le chaos est entré dans nos vies. C'est une tragédie, mais c'est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s'opposer au président Trump?", a-t-il expliqué pendant la campagne.

Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seront en place.

Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.

En face, le chef conservateur, qui avait promis des baisses d'impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n'a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.

Pierre Poilievre aura aussi souffert jusqu'au bout de la proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l'électorat, selon les analystes.

Au QG des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois "surpris" des résultats, "je pensais que ce serait plus serré que ça".

Un peu plus loin, Jean-Guy Bourguignon, homme d'affaires de 59 ans, se dit carrément "très triste". "Est-ce que c'est vraiment ça le pays dans lequel nous voulons vivre?", demande-t-il alors qu'il énumère les politiques des libéraux, qu'il juge liberticides.

Près de 29 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce vaste pays du G7 qui s'étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.


Ukraine: Poutine annonce une trêve du 8 au 10 mai, «tentative de «manipulation»» répond Zelensky

Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
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  • Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai
  • Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation"

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai, à l'occasion de la commémoration de la victoire sur l'Allemagne nazie, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation".

Le président américain Donald Trump exhorte Kiev et Moscou à conclure un cessez-le-feu et un accord de paix, trois ans après le début de l'offensive russe ayant déjà fait des dizaines de milliers de morts civils et militaires.

"A partir de minuit entre le 7 et le 8 mai, et jusqu'à minuit entre le 10 et le 11 mai, la partie russe annonce un cessez-le-feu", a indiqué le Kremlin dans un communiqué. "Pendant cette période, toutes les opérations de combat seront arrêtées".

D'après la présidence russe, Vladimir Poutine a pris cette décision unilatérale "pour des raisons humanitaires" et à l'occasion des célébrations du 80e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie.

Pour M. Zelensky, au contraire, "il y a désormais une nouvelle tentative de manipulation". "Pour une raison, a-t-il dit dans son adresse quotidienne, tout le monde doit attendre le 8 mai et ne cesser le feu qu'ensuite pour garantir le silence" lors de la parade du 9 mai sur la place Rouge à Moscou.

La Russie commémore le 9 mai cet événement dont Vladimir Poutine a fait un marqueur essentiel de la puissance retrouvée du pays. Les dirigeants d'une vingtaine de pays sont attendus pour un défilé militaire en grande pompe sur la place Rouge à Moscou.

Le Kremlin a dit considérer que l'Ukraine "devrait suivre cet exemple", tout en prévenant que les forces russes "fourniront une réponse adéquate et efficace" en cas de violation de la trêve.

Vladimir Poutine avait déjà déclaré un bref cessez-le-feu de 30 heures les 19 et 20 avril à l'occasion de Pâques. Les deux camps s'étaient ensuite accusés de l'avoir violé, même si une baisse de l'intensité des combats avait été ressentie dans plusieurs secteurs du front.

"Accroître la pression sur la Russie"

La Maison Blanche a soutenu lundi que Donald Trump souhaitait un cessez-le-feu "permanent" en Ukraine et pas seulement une trêve temporaire.

Les Etats-Unis, jusque-là le premier soutien de l'Ukraine, veulent tourner la page aussi vite que possible quitte, craint Kiev, à accepter des dispositions très favorables à Moscou.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a dit dimanche à son homologue russe, Sergueï Lavrov, qu'il était temps de mettre fin à une "guerre insensée" en Ukraine, selon un communiqué lundi.

De son côté, le président français Emmanuel Macron a affirmé que "dans les huit à dix jours prochains, nous allons accroître la pression sur la Russie", dans un entretien publié par le magazine Paris Match.

Il a estimé avoir "convaincu les Américains de la possibilité d’une escalade des menaces, et potentiellement de sanctions" contre Moscou.

Conditions maximalistes de Poutine 

La Russie maintient des conditions maximalistes concernant l'Ukraine, dont elle veut la reddition et le renoncement à rejoindre l'Otan, tout en s'assurant de pouvoir garder les territoires ukrainiens annexés.

La reconnaissance internationale de l'annexion russe de la Crimée et de quatre autres régions ukrainiennes est une condition "impérative" à la paix, a encore martelé lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

La Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014, ce que la communauté internationale, Etats-Unis compris, n'a jamais reconnu.

En septembre 2022, quelques mois après le déclenchement de son assaut à grande échelle, elle a aussi revendiqué l'annexion de quatre régions ukrainiennes qu'elle occupe partiellement, celles de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia.

La Russie, qui a l'avantage sur le front, a revendiqué lundi la prise de Kamyanka, un village de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine.

La Corée du Nord a pour la première fois reconnu lundi avoir envoyé des troupes en Russie et qu'elles avaient aidé Moscou à reprendre aux Ukrainiens les zones de la région de Koursk dont ils s'étaient emparés.

Trois personnes ont par ailleurs été tuées lundi dans une attaque russe contre un village de la région de Donetsk (est), selon les services du procureur régional.