Egypte: L'état de santé d'Alaa Abdel Fattah «grandement détérioré», dit sa famille

L'activiste et blogueur égyptien Alaa Abdel Fattah à côté de sa mère Laila Soueif et de sa sœur Mona Seif à Gizeh (Photo, AFP).
L'activiste et blogueur égyptien Alaa Abdel Fattah à côté de sa mère Laila Soueif et de sa sœur Mona Seif à Gizeh (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 17 novembre 2022

Egypte: L'état de santé d'Alaa Abdel Fattah «grandement détérioré», dit sa famille

  • Pour la première fois depuis le 24 octobre, le blogueur prodémocratie qui fêtera ses 41 ans vendredi, a revu sa mère Laila et sa soeur Sanaa
  • Son avocat, Khaled Ali, qu'il n'a pas vu depuis mars 2020, s'est vu refuser deux fois son permis de visite à la prison de Wadi al-Natroun

LE CAIRE: L'état de santé du détenu politique égypto-britannique Alaa Abdel Fattah s'est "grandement détérioré", s'alarme jeudi sa soeur Mona Seif après la première visite familiale depuis qu'il a mis fin à sept mois de grève de la faim.

"On l'a vu. Il était fragile, vulnérable, émouvant, il voulait seulement nous avoir à ses côtés", a rapporté son autre soeur Sanaa Seif qui l'a vu au parloir "derrière une vitre" et lui a parlé "au travers d'un combiné qui laisse peu de possibilité de se comprendre".

Pour la première fois depuis le 24 octobre, le blogueur prodémocratie qui fêtera ses 41 ans vendredi, a revu sa mère Laila et sa soeur Sanaa auxquelles il avait annoncé dans une lettre datée de lundi avoir mis un terme à sa grève de la faim.

"L'état d'Alaa Abdel Fattah s'est grandement détérioré ces deux dernières semaines", a annoncé Mona Seif sur Twitter, peu après la visite.

Entre le 2 avril et le 2 novembre, le militant n'avait avalé que 100 calories par jour pour attirer l'attention du monde sur le sort des 60.000 détenus d'opinion d'Egypte, selon les ONG. Puis il avait cessé de se nourrir et enfin de boire le 6 novembre à l'ouverture de la COP27 à Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge.

«Détails plus tard»

Depuis, sa famille le disait en danger de mort et réclamait de pouvoir le voir alors que l'administration pénitentiaire et le parquet assuraient qu'il était sous "traitement médical" et qu'il était "en bonne santé".

Son avocat, Khaled Ali, qu'il n'a pas vu depuis mars 2020, s'est vu refuser deux fois son permis de visite à la prison de Wadi al-Natroun, à 100 kilomètres au nord-ouest du Caire.

Dans la lettre à sa famille, Alaa Abdel Fattah écrivait: "je veux fêter mon anniversaire avec vous jeudi, ramenez un gâteau". Sa missive ne disait rien des raisons qui l'avaient poussé à se nourrir de nouveau. "Je vous verrai au parloir et je vous dirai tout alors", disait-il seulement.

A ce sujet, "la famille donnera plus de détails plus tard", a affirmé Mona Seif sur Twitter.

Le sort d'Alaa Abdel Fattah s'est largement invité à la COP27, organisée à Charm el-Cheikh, à l'autre bout du pays. Jeudi, de nouveau, des dizaines de participants à une plénière de la société civile ont scandé "Libérez Alaa!" et "libérez les tous!".

Sanaa Seif y a organisé ces derniers jours deux conférences de presse remarquées, tandis que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a été forcé de répondre aux questions de plusieurs dirigeants occidentaux au sujet de celui qui est devenu le détenu le plus célèbre d'Egypte.

Grâce ?
Alaa Abdel Fattah a été condamné fin 2021 à cinq ans de prison pour "fausses informations" pour avoir partagé sur Facebook un texte, écrit par quelqu'un d'autre, accusant un officier de police d'avoir torturé à mort un prisonnier.

A ses côtés, son autre avocat, Mohammed al-Baqer --arrêté alors qu'il le défendait devant la justice militaire en septembre 2019-- et le blogueur Mohammed Ibrahim, alias Oxygen, ont reçu la même peine.

Semblant faire un appel du pied, devant la presse et aux côtés de M. Sissi, M. Biden a salué la semaine dernière à la COP27 la commission des grâces présidentielles réactivée en avril en Egypte.

Il y a une semaine, Mona Seif a déposé une nouvelle demande à cette commission.

Dans la foulée, l'un des présentateurs de talk-shows les plus influents du pays, Amr Adib, grand partisan de M. Sissi, a plaidé pour une grâce "dans l'intérêt de l'Egypte".

Mais si la commission des grâces a libéré plus de 750 détenus d'opinion depuis avril, les ONG des droits humains se plaignent du fait que dans le même temps les autorités ont fait arrêter deux fois plus de gens.

L'Egypte compte quelque 60.000 détenus d'opinion, selon des ONG.


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.