Longue nuit de négociations pour sortir la COP27 de l'impasse

La police égyptienne sécurise le Centre international des congrès de Charm el-Cheikh (Photo, AFP).
La police égyptienne sécurise le Centre international des congrès de Charm el-Cheikh (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 19 novembre 2022

Longue nuit de négociations pour sortir la COP27 de l'impasse

  • Les pays en développement ont fait bloc pour demander la création d'un mécanisme financier dédié pour faire face aux pertes et dommages
  • Deux protagonistes importants, Etats-Unis et Chine, n'ont toujours pas fait connaître publiquement leur réaction

CHARM EL-CHEIKH: Des négociations serrées se poursuivent dans la nuit de vendredi à samedi en Egypte à la COP27, qui joue les prolongations pour tenter de débloquer l'impasse autour du financement par les pays riches des dégâts climatiques déjà subis par les plus pauvres.

Ce dossier emblématique, sur lequel se multiplient les propositions, formelles ou non, a cristallisé l'attention à la conférence sur le climat de Charm el-Cheikh, au sortir d'une année 2022 marquée par une recrudescence inédite des catastrophes climatiques, inondations, sécheresses ou méga-feux...

Mais les discussions achoppent aussi sur d'autres dossiers, comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement ou le sort des énergies fossiles.

"Je suis toujours préoccupé par le nombre de questions non résolues", a lancé devant les délégués le président égyptien de la conférence, Sameh Choukri, annonçant que les travaux, prévus pour s'achever vendredi, se prolongeraient samedi.

Quelques changements
La conduite des négociations par la présidence égyptienne est critiquée par de nombreux délégués, qui lui reprochent d'avoir tardé à présenter des projets de textes sur des points de blocage identifiés depuis longtemps.

Les pays en développement ont fait bloc pour demander la création d'un mécanisme financier dédié pour faire face aux "pertes et dommages".

Une proposition de résolution sur la question, publiée très tard jeudi par les "facilitateurs" officiels suggère trois options, dont une actant le principe de création d'un fonds, dont le fonctionnement serait fixé ultérieurement.

Option acceptable "avec quelques changements", a dit vendredi la ministre pakistanaise du Changement climatique, Sherry Rehman, présidente en exercice du puissant groupe de négociations G77+Chine.

Dans la soirée de vendredi, une nouvelle proposition informelle a circulé, après des consultations menées, selon une source proche des négociations, par la Grande-Bretagne. Ce document vu par l'AFP évoque des pistes de financement "nouvelles et améliorées" dont un possible "fonds" abondé par des partenaires publics et privés.

Une variante "diluée" a immédiatement fustigé sur Twitter Mohamed Adow, de l'ONG Power Shift Africa.

Une porte-parole du département d'Etat américain a indiqué que les négociations se poursuivaient mais n'a pas confirmé ce document.

Les pays riches étaient depuis longtemps très réticents à un financement spécifique, craignant d'être confrontés à une responsabilité légale qui pourrait entraîner des dédommagements illimités.

Jeudi, l'Union européenne a fait une ouverture surprise, acceptant le principe d'un "fonds de réponse aux pertes et dommages", réservé aux "plus vulnérables" sur une "base de contributeurs élargie", sous-entendu incluant la Chine.

L'heure de vérité
Deux protagonistes importants, Etats-Unis et Chine, n'ont toujours pas fait connaître publiquement leur réaction.

En pleine négociations finales, l'émissaire spécial américain pour le climat John Kerry a été testé positif au Covid et poursuivra  par téléphone les discussions, a indiqué sa porte-parole.

Et la Chine, premier pollueur et deuxième puissance économique, qui ne veut pas être mise sur la sellette, reste publiquement très discrète.

Des discussions se poursuivent entre les deux pays, selon des sources à Charm el-Cheikh.

"La Chine et les Etats-Unis peuvent débloquer ce dossier dans les 24 dernières heures", estime Rachel Cleetus, économiste en chef de l'ONG américaine Union of Concerned Scientists.

Toutes ces discussions se déroulent dans un contexte de grande méfiance, les pays riches n'ayant jamais tenu un engagement de 2009 de porter à 100 milliards de dollars par an les financements à destination des pays en développement pour l'adaptation au dérèglement climatique et la réduction des émissions.

La présidence égyptienne a publié vendredi matin un nouveau projet de texte final, dont une version amendée après les retours des délégations était toujours attendue tard dans la soirée.

Le document appelle notamment "à poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5°C", se référant clairement aux objectifs de l'accord de Paris, que certains craignaient de voir édulcorés.

Pierre angulaire de la lutte contre le changement climatique, cet accord de 2015 vise à limiter le réchauffement de la planète "nettement en dessous de 2°C" par rapport à l'ère pré-industrielle, si possible à 1,5°C.

Mais les engagements actuels des différents pays sont loin de permettre de tenir cet objectif. Selon les analyses de l'ONU, ils permettent au mieux de limiter le réchauffement à 2,4°C d'ici à la fin du siècle.

Côté énergie, le texte réaffirme la nécessité de réduire l'utilisation du charbon sans systèmes de capture de CO2 et s'attaque aux subventions "inefficaces" aux énergies fossiles, sans mentionner une réduction de l'utilisation du pétrole ou du gaz, que réclamaient de nombreux pays.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.