Yemeni Network for Rights and Freedom: plus de 16 000  civils enlevés par les Houthis depuis 2014

1 317 personnes, dont 84 femmes et 76 enfants, ont vraisemblablement disparu par la force et subi des tortures aux mains des Houthis (AFP/Archive)
1 317 personnes, dont 84 femmes et 76 enfants, ont vraisemblablement disparu par la force et subi des tortures aux mains des Houthis (AFP/Archive)
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Publié le Lundi 21 novembre 2022

Yemeni Network for Rights and Freedom: plus de 16 000  civils enlevés par les Houthis depuis 2014

  • L'organisation affirme que la milice houthie détient à ce jour 4 201 civils dans des centres de détention connus à Sanaa, Ibb, Dhamar et dans d'autres provinces du Yémen
  • «Au cours des interrogatoires, beaucoup de détenus endurent des coups, des abus et des humiliations»

Al-MUKALLA (Yémen): Les Houthis, milice soutenue par l'Iran, a enlevé 16 804 civils dans les territoires qu'ils contrôlent depuis le coup d'État qu'ils ont perpétré contre le gouvernement reconnu par la communauté internationale, à la fin de l’année 2014. Ces chiffres proviennent d'un groupe de défense des droits de l'homme au Yémen. 

Le Yemeni Network for Rights and Freedom (Réseau pour les droits et la liberté au Yémen) a fait savoir dans un rapport que les ravisseurs ont libéré ou exécuté près des deux tiers des 16 804 personnes enlevées. Ces individus ont servi de boucliers humains, sont morts en détention faute de soins médicaux appropriés ou ont fait l'objet d'échange de prisonniers avec le gouvernement yéménite. 

L'organisation affirme que la milice houthie détient à ce jour 4 201 civils dans des centres de détention connus à Sanaa, Ibb, Dhamar et dans d'autres provinces du Yémen. À ce nombre s'ajoutent 1 317  personnes, dont 84 femmes et 76 enfants, qui ont vraisemblablement disparu par la force et subi des tortures. Les Houthis affirment ne pas les détenir. 

«Ce sont des citoyens que la milice houthie a arrachés de leurs maisons, de leurs lieux de travail, des mosquées, des marchés, des quartiers et d'autres endroits», précise Mohammed al-Omada, directeur du Réseau des droits et libertés du Yémen, à Arab News. 

«Ce rapport ne tient pas compte des militaires, du personnel de sécurité ni des combattants appartenant à la résistance populaire que les Houthis ont kidnappés. Les spécialistes des droits de l'homme qui travaillent au sein de notre association ont évalué chaque cas après s'être entretenus avec d'anciens détenus et des familles de prisonniers.» 

Selon M. Al-Omada, la milice houthie détient la plupart des prisonniers dans les prisons de l'État, à l'instar de la maison centrale de la province d'Ibb, de celle de Dhamar, d'Amran et de la prison de la Sécurité politique de Sanaa. 

D'autres détenus sont incarcérés dans les anciennes maisons des adversaires des Houthis à Sanaa. L'exemple le plus marquant n’est autre que l'ancienne résidence d'Ali Mohsen al-Ahmar, l'ancien vice-président, qui a fui la capitale peu de temps après l'invasion de la ville par les milices. Elle sert désormais de centre de détention. 

Ces huit dernières années, la milice houthie a enlevé 389 politiciens, 464 militants, 340 journalistes, 176 enfants, 374 femmes, 512 chefs de tribus et dignitaires de la société yéménite, 216 religieux et prédicateurs, 154 professeurs, 217 étudiants, 96 avocats et juges. Parmi les détenus figurent également des centaines de médecins, de fonctionnaires, de commerçants et d'étrangers. 

«Au cours des interrogatoires, beaucoup de détenus endurent des coups, des abus et des humiliations», indique l'organisation yéménite. 

«Tous ceux qui osent s'adresser aux agents de sécurité présents dans le bâtiment ou demander quoi que ce soit, même pour obtenir des médicaments ou un verre d'eau, subissent des coups et des tortures. Certains d'entre eux ont été torturés jusqu'à la mort», selon la même organisation. 

Sur les 16 804 personnes enlevées, les Houthis se sont servis de 463 détenus comme boucliers humains au sein des installations militaires. L'objectif était de dissuader la coalition arabe ainsi que le gouvernement yéménite de lancer des attaques. 147 détenus ont été exécutés par la milice dans des centres de détention et 282 captifs sont morts derrière les barreaux faute de soins. 

98 captifs ont péri quelques jours seulement après avoir été libérés par la milice houthie. 

«Depuis que la milice houthie a pris le contrôle des provinces, chaque famille peut raconter la triste histoire d'un détenu, celle de raids menés par les Houthis sur leurs maisons ou celle de leurs enfants recrutés», s’indigne M. Al-Omada. 

L'organisation yéménite publie ces chiffres au moment où un autre groupe yéménite réclame la libération de plusieurs prisonniers détenus par les Houthis. En effet, les détenus se livrent à des grèves de la faim pour contraindre la milice à les libérer ou à améliorer les conditions de détention et à renoncer à la torture. 

L'association Mothers of Abductees, qui défend les mères des personnes enlevées, représente des milliers de femmes apparentées aux prisonniers de guerre civils. Elle affirme que l'épouse du prisonnier Adel Tareq al-Baydani lui a demandé de sauver son mari d'une mort certaine. Ce dernier a fait une grève de la faim de deux semaines pour protester contre sa détention indéfinie et les mauvais traitements qu'il subit. 

«La femme d'Al-Baydani s'est adressée à l'organisation pour réclamer la libération de son mari, invoquant des circonstances de santé graves et affirmant que la milice houthie a menacé tous ceux qui font la grève de la faim, y compris les personnes âgées, de les déplacer dans les sous-sols de la prison s'ils ne renonçaient pas à leur action», révèle l'organisation sur Twitter. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Gaza: affrontements interpalestiniens meurtriers dans la foulée du cessez-le-feu

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
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  • "Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain
  • "Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés"

GAZA: Plusieurs personnes ont été tuées en fin de semaine à Gaza-ville dans des affrontements armés entre forces du Hamas et membres du clan Doghmoush, une grande famille palestinienne de la bande de Gaza, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Après plusieurs jours d'échauffourées, des "échanges de tirs" ont encore eu lieu dimanche soir dans le quartier Sabra, au surlendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, ont indiqué des témoins sous le couvert de l'anonymat, disant craindre pour leur sécurité.

"Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain.

"Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés", a-t-il poursuivi.

Un autre voisin a livré une version similaire des faits, précisant que le calme était revenu dans le quartier vers 21h30 (18h30 GMT), et une source au sein du ministère de l'Intérieur de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, a reconnu qu'il y avait eu des morts dans les deux camps.

Accusant le clan Doghmoush d'être "affilié à l'occupation", c'est-à-dire Israël, et de plusieurs meurtres, la source du ministère a indiqué qu'une soixantaine de membres de la famille avaient été arrêtés.

Niant toute collaboration avec Israël, la famille a reconnu dans un communiqué que certains de ses membres avaient commis des "écarts", sans plus de précision, mais a également accusé les services de sécurité du Hamas d'avoir ciblé tous ses membres sans distinction.

Ces derniers jours, "il suffisait d'appartenir à la famille Doghmoush pour se faire tirer dans les jambes, se faire tuer, arrêter ou brûler sa maison", a dénoncé Abou al-Hassan Doghmoush, figure du clan, sur Facebook.

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush.

Le ministère de l'Intérieur de Gaza a déclaré dimanche ouvrir une "période d'amnistie générale" pour les "membres de bandes criminelles" qui n'ont pas commis de meurtres au cours de la guerre.

Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, vendredi, des journalistes de l'AFP ont vu des membres des forces de sécurité du Hamas déployés dans plusieurs villes de la bande de Gaza, sur des marchés ou sur des routes.


Israël: l'armée annonce que les quatre dépouilles d'otages rendues lundi ont été identifiées

Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
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  • "A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés"
  • L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale

JERUSALEM: Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne.

"A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés, dont les noms n'ont pas encore été autorisés à être publiés par leurs familles, que leurs proches ont été ramenés pour être enterrés", indique un communiqué militaire.

Guy Illouz avait été enlevé au festival de musique Nova, théâtre du plus grand massacre (plus de 370 morts) perpétré par les commandos du Hamas le 7 octobre 2023. Etudiant en agriculture, Bipin Joshi avait été enlevé au kibboutz Aloumim.

"Guy Illouz, 26 ans au moment de son décès, a été blessé et enlevé vivant par le mouvement islamiste Hamas. Il est décédé des suites de ses blessures après n'avoir pas reçu de soins médicaux appropriés pendant sa captivité par le Hamas", indique le communiqué de l'armée.

Bipin Joshi, 22 ans au moment de son "enlèvement dans un abri du kibboutz Aloumim par le Hamas, a été assassiné pendant sa captivité au cours des premiers mois de la guerre", selon l'armée. Il était le dernier otage non-Israélien captif à Gaza.

L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale.

"Malgré le chagrin [...] le retour de Guy et Bipin [...] ainsi que celui de deux autres otages décédés apporte un certain réconfort aux familles qui ont vécu dans l'incertitude et le doute pendant plus de deux ans", a indiqué dans un communiqué le Forum des familles d'otages, principale organisation israélienne militant pour la libération des otages retenus à Gaza.


Le président égyptien déclare que l'accord sur Gaza «ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité» au Moyen-Orient

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
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  • M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique"
  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient

CHARM EL-CHEIKH: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient.

M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique" pour la paix, jetant les fondations d’une solution à deux États.