Les médiateurs omanais ne parviennent pas à convaincre les Houthis de reconduire la trêve

Des combattants Houthis soutenus par l'Iran participent à un rassemblement dans la capitale Sanaa. (AFP)
Des combattants Houthis soutenus par l'Iran participent à un rassemblement dans la capitale Sanaa. (AFP)
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Publié le Dimanche 20 novembre 2022

Les médiateurs omanais ne parviennent pas à convaincre les Houthis de reconduire la trêve

  • Le gouvernement yéménite fait face à une pression publique croissante pour abandonner les accords de paix avec les milices
  • Malgré la pression d'Oman, les Houthis ont rejeté le plan de paix de l'envoyé de l'ONU pour le Yémen, qui appelle le groupe à payer les employés publics dans leurs territoires et à desserrer partiellement leur siège de Taïz, entre autres conditions

AL-MUKALLA : Les médiateurs omanais n'ont pas réussi à persuader les Houthis, soutenus par l'Iran, de reconduire la trêve négociée par les Nations Unies, qui a pris fin le mois dernier, alors que le gouvernement yéménite fait face à une pression publique croissante pour entamer des opérations militaires afin de sanctionner les Houthis qui ont frappé des installations pétrolières, a déclaré un responsable gouvernemental à Arab News samedi.

Le sultanat d'Oman, qui accueille des responsables houthis, est intervenu après que d'autres médiateurs, dont l'envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg, ont tenté en vain d'amener les Houthis à accepter de prolonger la trêve.

Malgré la pression d'Oman, les Houthis ont rejeté le plan de paix de l'envoyé de l'ONU pour le Yémen, qui appelle le groupe à payer les employés publics dans leurs territoires et à desserrer partiellement leur siège de Taïz, entre autres conditions.

« Même les Omanais n'ont pas réussi à faire une percée. Ils font néanmoins un effort », a déclaré le responsable du gouvernement yéménite, qui a requis l'anonymat.

Bien que le gouvernement yéménite ait autorisé les vols commerciaux à décoller de l'aéroport de Sanaa et facilité l'arrivée de plus de 50 navires de ravitaillement à Hodeidah, contrôlée par les Houthis, ces derniers ont poursuivi leur siège de Taïz, n'ont toujours pas payé les fonctionnaires avec les revenus pétroliers et ont continué à attaquer les zones résidentielles de Taiz et d'autres villes. Toutes ces actions sont en violation des termes de la trêve négociée par l'ONU.

Pire encore, les Houthis ont lancé des attaques de drones contre des terminaux pétroliers dans le sud du Yémen, provoquant l'arrêt des expéditions de pétrole du pays pour la première fois depuis des années.

La médiation internationale ayant échoué et les attaques des Houthis s'étant multipliées, le Conseil présidentiel du pays a été soumis à des pressions croissantes pour qu'il reprenne les opérations militaires et abandonne les accords de paix négociés par les Nations unies avec les Houthis.

Le même responsable yéménite a précisé que les dirigeants politiques, les responsables militaires et même certains membres du conseil ont demandé que des options militaires soient utilisées pour forcer les Houthis à accepter les plans de paix. Cependant, le gouvernement yéménite a choisi de répondre à l'escalade des Houthis par des pressions politiques et économiques, malgré les revendications.

« La prudence est de mise dans cette situation », a déclaré le fonctionnaire.

Le gouvernement yéménite a qualifié les Houthis de terroristes - et a demandé à la communauté internationale d'en faire autant - le mois dernier lorsqu’ils ont attaqué des installations pétrolières et des navires dans les provinces de Shabwa et de Hadramout.

Le gouvernement yéménite a également adopté des mesures économiques strictes, notamment en transférant le siège des grandes entreprises à Aden, en demandant instamment aux compagnies maritimes étrangères d'éviter de faire des affaires dans les ports contrôlés par les Houthis et en mettant sur une liste noire les commerçants qui négocient avec les Houthis.

Vendredi, le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ahmed Awadh ben Mubarak, a rencontré Barbara A. Leaf, secrétaire d'État adjointe américaine chargée des affaires du Proche-Orient, et lui a demandé de soutenir les actions punitives du gouvernement yéménite contre les Houthis et de qualifier la milice de terroriste.

Les partisans du recours à la force militaire contre les Houthis, dont Yahiya Abou Hatem, analyste militaire et conseiller du ministre de la défense du Yémen, estiment que la communauté internationale et le gouvernement yéménite ont épuisé tous les moyens pacifiques de persuader les Houthis de coopérer aux efforts visant à mettre fin à la guerre.

« Il est extrêmement difficile de parvenir à une solution pacifique avec une organisation qui menace le peuple yéménite et ses richesses. Avec ce groupe, une opération militaire est le seul choix viable », a déclaré Abou Hatem à Arab News.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Turquie: la reconquête d'Istanbul, obsession d'Erdogan

En 2019, après un scrutin annulé puis reprogrammé, Ekrem Imamoglu, candidat d'une coalition de partis d'opposition, avait remporté la ville, infligeant son pire revers électoral au chef de l'Etat, qui tenait la capitale économique de la Turquie dans son escarcelle depuis 1994. (AFP).
En 2019, après un scrutin annulé puis reprogrammé, Ekrem Imamoglu, candidat d'une coalition de partis d'opposition, avait remporté la ville, infligeant son pire revers électoral au chef de l'Etat, qui tenait la capitale économique de la Turquie dans son escarcelle depuis 1994. (AFP).
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  • En 2019, après un scrutin annulé puis reprogrammé, Ekrem Imamoglu, candidat d'une coalition de partis d'opposition, avait remporté la ville
  • "Istanbul est le joyau, le trésor, la prunelle des yeux de notre nation", a déclaréM. Erdogan lors d'un meeting dans la ville à sept jours des élections municipales du 31 mars

ISTANBUL: Reconquérir Istanbul, "le joyau de la nation" qui l'a fait roi, obsède le président turc Recep Tayyip Erdogan qui en fut le maire dans les années 1990 et assigne trente ans plus tard à son parti la mission de l'arracher dimanche à l'opposition.

En 2019, après un scrutin annulé puis reprogrammé, Ekrem Imamoglu, candidat d'une coalition de partis d'opposition, avait remporté la ville, infligeant son pire revers électoral au chef de l'Etat, qui tenait la capitale économique de la Turquie dans son escarcelle depuis 1994.

"Istanbul est le joyau, le trésor, la prunelle des yeux de notre nation", a déclaré M. Erdogan lors d'un meeting dans la ville à sept jours des élections municipales du 31 mars.

Au soir de sa réélection à la tête de la Turquie en mai dernier, le "Reis" ("Chef"), surnom qui remonte à ses années de maire d'Istanbul (1994-1998), avait dès son discours de victoire lancé la campagne des municipales.

"Sommes-nous prêts à remporter Istanbul ?", avait-il demandé à une foule enthousiaste, juché sur un bus devant sa résidence sur la rive asiatique de la ville.

A deux jours du scrutin, la reconquête d'Istanbul par son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) apparaît comme l'enjeu ultradominant de ces municipales.

Le sondeur Erman Bakirci, de l'institut Konda, résume en un dicton l'importance de la ville, sise de part et d'autre du Bosphore, et qui représente à elle seule 30% du PIB du pays: "L'hiver n'arrive en Turquie que lorsqu'il neige à Istanbul", dit-il, rappelant la formule du président Erdogan selon laquelle "qui remporte Istanbul remporte la Turquie".

"Lorsque vous gouvernez Istanbul, vous servez et touchez près de seize millions de personnes, dont onze millions d'électeurs", développe-t-il. "Cela vous offre une opportunité politique énorme."


Offensive à Gaza, la CIJ ordonne à Israël d'assurer une aide «  d'urgence »

Dans la bande de Gaza, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de "dizaines de morts" lors de combats et de raids aériens notamment à Rafah (sud), ville considérée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas et où s'entassent 1,5 million de Palestiniens. (AFP).
Dans la bande de Gaza, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de "dizaines de morts" lors de combats et de raids aériens notamment à Rafah (sud), ville considérée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas et où s'entassent 1,5 million de Palestiniens. (AFP).
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  • Dans la bande de Gaza, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de "dizaines de morts" lors de combats et de raids aériens notamment à Rafah
  • "Il n'y a pas un autre endroit dans le monde où un aussi grand nombre de personnes font face à une famine imminente", a résumé sur X le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies

TERRITOIRES PALESTINIENS: L'offensive militaire israélienne contre le mouvement islamiste palestinien Hamas se poursuit vendredi dans la bande de Gaza alors que la Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à Israël d'assurer "une aide humanitaire de toute urgence" à la population civile sur place, menacée de famine.

Les affrontements des derniers mois ont aussi exacerbé les tensions régionales entre Israël et "l'axe de la résistance", rassemblement de mouvements armés soutenus par son ennemi iranien et comprenant notamment le Hamas palestinien, le Hezbollah libanais et les Houthis yéménites.

Au moins 36 militaires syriens ont été tués dans une frappe israélienne qui a visé vendredi à l'aube la région d'Alep, dans le nord de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

D'après cette ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, la frappe a notamment visé "des dépôts de missiles relevant du Hezbollah libanais", qui combat aux côtés du régime syrien. Contactée par l'AFP depuis Jérusalem, l'armée israélienne a répondu "ne pas commenter" ces informations.

Dans la bande de Gaza, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de "dizaines de morts" lors de combats et de raids aériens notamment à Rafah (sud), ville considérée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas et où s'entassent 1,5 million de Palestiniens, en grande majorité déplacés par les hostilités.

« Famine imminente »

Outre le bilan humain et ces destructions, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien assiégé, où la majorité des 2,4 millions d'habitants sont désormais menacés de famine selon l'ONU qui déplore une aide insuffisante pour répondre aux besoins de la population.

"Il n'y a pas un autre endroit dans le monde où un aussi grand nombre de personnes font face à une famine imminente", a résumé sur X le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies.

Israël doit "veiller sans délai" à ce que soit assurée "sans restriction et à grande échelle, la fourniture par toutes les parties intéressées des services de base et de l'aide humanitaire requis de toute urgence", a déclaré jeudi la Cour internationale de justice (CIJ) basée à La Haye.

Saisie par l'Afrique du Sud, la juridiction avait ordonné en janvier à Israël de faire tout son possible pour empêcher un "génocide" dans le territoire palestinien, Israël jugeant "scandaleuses" de telles accusations.

Dans la nuit, le Hamas s'est félicité de la décision de la CIJ et a demandé sa "mise en œuvre immédiate" afin qu'elle ne devienne pas "lettre morte".


Syrie: au moins 42 soldats syriens tués dans une frappe israélienne près d'Alep

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  • La frappe a notamment visé "des dépôts de missiles relevant du Hezbollah libanais"
  • Il s'agit du bilan le plus lourd pour l'armée syrienne dans des frappes israéliennes depuis le début de la guerre à Gaza il y a près de six mois

BEYROUTH: Au moins 42 militaires syriens ont été tués dans une frappe israélienne qui a visé vendredi à l'aube la région d'Alep, dans le nord de la Syrie, selon un nouveau bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Selon cette ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, la frappe a notamment visé "des dépôts de missiles relevant du Hezbollah libanais", qui combat aux côtés du régime syrien.

Au moins 42 soldats syriens et combattants du Hezbollah libanais ont été tués dans des frappes israéliennes vendredi à Alep, dans le nord de la Syrie, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Selon cette ONG basée au Royaume-Uni et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, six combattants du Hezbollah et 42 soldats syriens ont été tués dans les frappes qui ont visé à l'aube des dépôts d'armes du mouvement libanais pro-iranien.

Il s'agit du bilan le plus lourd pour l'armée syrienne dans des frappes israéliennes depuis le début de la guerre à Gaza il y a près de six mois, selon l'OSDH.

De son côté, une source militaire citée par l'agence officielle syrienne Sana a fait état de "plusieurs tués et blessés parmi des civils et des soldats" dans les frappes.

"L'ennemi israélien a lancé une attaque aérienne contre différents sites à Athriya, au sud-est d'Alep", a affirmé cette source.

Les frappes ont également visé des usines qui relèvent du ministère syrien de la Défense à Safira près d'Alep mais sont actuellement sous le contrôle de groupes pro-iraniens, selon l'OSDH.

Contactée par l'AFP depuis Jérusalem, l'armée israélienne a répondu "ne pas commenter" ces informations de presse.

L'armée israélienne a mené des centaines de frappes aériennes en Syrie depuis le début de la guerre dans ce pays voisin, ciblant en particulier les groupes pro-iraniens.

Elle a intensifié ses frappes depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023 entre Israël et le Hamas palestinien.

Parallèlement, Israël et le Hezbollah se livrent à des échanges de tirs quotidiens le long de la frontière israélo-libanaise depuis le début de la guerre à Gaza.

Deux morts près de Damas 

La guerre en Syrie a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et morcelé le pays.

Le conflit a débuté en 2011 par un soulèvement contre le président Bachar el-Assad. Il s'est rapidement transformé en guerre civile après que le régime, soutenu par l'Iran, a lancé une répression féroce contre les dissidents.

Le Hezbollah libanais a envoyé des combattants en Syrie pour soutenir son allié et protéger ses lignes d’approvisionnement avec l'Iran, et a continué à opérer dans le pays depuis lors.

L'Iran nie avoir envoyé des troupes combattre aux côtés du régime de Bachar al-Assad, affirmant que sa présence s'y limite à celle de conseillers militaires.

Une frappe aérienne avait déjà visé jeudi un immeuble résidentiel dans la banlieue de Damas, faisant deux tués civils, selon l'agence de presse officielle syrienne Sana, qui a imputé l'attaque à Israël.

La zone ciblée, Sayyida Zeinab, est considérée comme un bastion des groupes pro-iraniens en Syrie.

Le 19 mars, des raids israéliens avaient déjà visé des dépôts d'armes du Hezbollah dans les environs de Damas.

L'armée israélienne avait annoncé en mars avoir atteint "environ 4.500 cibles du Hezbollah" au Liban et en Syrie, dont "plus de 1.200" par des frappes aériennes, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza.