Yémen: Les combats reprennent à Taïz, les Houthis prennent une base militaire d'assaut

De violents combats entre les forces gouvernementales yéménites et les Houthis, soutenus par l'Iran, ont éclaté mercredi dans la ville de Taïz (Photo, AFP).
De violents combats entre les forces gouvernementales yéménites et les Houthis, soutenus par l'Iran, ont éclaté mercredi dans la ville de Taïz (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 17 novembre 2022

Yémen: Les combats reprennent à Taïz, les Houthis prennent une base militaire d'assaut

  • Les Houthis tentent depuis longtemps de s'emparer de cette base militaire à l'importance stratégique certaine
  • L'épidémie de dengue a fait 22 morts depuis janvier et 14000 malades en pleine période de pénurie de médicaments

AL-MUKALLÂ: De violents combats entre les forces gouvernementales yéménites et les Houthis ont éclaté mercredi dans la ville de Taïz à la suite du bombardement par la milice d'une base militaire stratégique, selon des responsables de l'armée locale.
«Les soldats de l'armée ont repoussé les Houthis et échangé des tirs de mitrailleuses, les forçant à battre en retraite», a affirmé Abdel Basit al-Baher, un responsable militaire yéménite à Taïz.
Les Houthis tentent depuis longtemps de s'emparer de cette base militaire à l'importance stratégique certaine. La capturer leur permettrait de faire feu sur plusieurs quartiers de la ville densément peuplée et leur permettrait de resserrer complètement leur siège de Taïz en fermant une route qui relie la ville à d'autres agglomérations du sud.
«La base militaire de défense aérienne est un complexe militaire tentaculaire qui s'étend sur de nombreuses collines et qui a été construite par la Chine dans les années 70», a indiqué Al-Baher. «Les Houthis prendront entièrement le contrôle des régions du nord-ouest de Taïz s'ils parviennent à s'emparer de cette base. Ils utiliseront ainsi des armes légères pour bloquer la seule route reliant la ville au monde extérieur.»
Depuis des années, les Houthis bombardent les quartiers civils et frappent les sites militaires de Taïz pour tenter de venir à bout des fortifications de l'armée gouvernementale qui les empêchent de prendre le contrôle du centre-ville.
Les Houthis n'ont pas cessé d'attaquer la ville, même pendant la trêve négociée par les Nations unies et entrée en vigueur le 2 avril.
Les médiateurs internationaux n'ont pas réussi à convaincre la milice de lever le siège en ouvrant au moins une route pour entrer et sortir de la ville, et d'adhérer aux termes de la trêve.
Les dernières violences à Taïz surviennent en pleine épidémie de dengue qui a tué 22 personnes depuis le début de l'année. 14 000 patients souffrent de la maladie alors que le matériel médical se fait rare.
Ahmed Mansour, un responsable de la santé, a déclaré à Arab News que l'épidémie s'est répandue dans toute la ville et que les gens ont inondé les institutions médicales en sous-effectif et sous-équipement.
Les autorités yéménites ont lancé un appel urgent aux agences gouvernementales et aux groupes de secours étrangers pour qu'ils les aident à traiter les patients et à éliminer les sites de reproduction des moustiques.
«La maladie se propage à un rythme alarmant dans tous les districts, ainsi que dans les communautés fortement peuplées et les communautés pauvres. Nous manquons de ressources afin de faire face à l'épidémie», a prévenu Mansour.
Le siège de Taïz par les Houthis, les pluies torrentielles et l'insuffisance de l'aide du gouvernement yéménite et des organisations étrangères sont accusés d’avoir propagé la maladie.
«Le siège de Taïz par les Houthis est la principale cause de l'aggravation de l'épidémie. Nous avons besoin de médicaments pour faire baisser la fièvre, de liquides intraveineux et de transfusions de plaquettes», a signalé Mansour.
Les habitants de Taïz se plaignent depuis longtemps que le blocus des Houthis les oblige à emprunter des routes dangereuses et escarpées pour entrer et sortir de la ville ou pour transporter des provisions essentielles.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: affrontements interpalestiniens meurtriers dans la foulée du cessez-le-feu

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
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  • "Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain
  • "Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés"

GAZA: Plusieurs personnes ont été tuées en fin de semaine à Gaza-ville dans des affrontements armés entre forces du Hamas et membres du clan Doghmoush, une grande famille palestinienne de la bande de Gaza, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Après plusieurs jours d'échauffourées, des "échanges de tirs" ont encore eu lieu dimanche soir dans le quartier Sabra, au surlendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, ont indiqué des témoins sous le couvert de l'anonymat, disant craindre pour leur sécurité.

"Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain.

"Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés", a-t-il poursuivi.

Un autre voisin a livré une version similaire des faits, précisant que le calme était revenu dans le quartier vers 21h30 (18h30 GMT), et une source au sein du ministère de l'Intérieur de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, a reconnu qu'il y avait eu des morts dans les deux camps.

Accusant le clan Doghmoush d'être "affilié à l'occupation", c'est-à-dire Israël, et de plusieurs meurtres, la source du ministère a indiqué qu'une soixantaine de membres de la famille avaient été arrêtés.

Niant toute collaboration avec Israël, la famille a reconnu dans un communiqué que certains de ses membres avaient commis des "écarts", sans plus de précision, mais a également accusé les services de sécurité du Hamas d'avoir ciblé tous ses membres sans distinction.

Ces derniers jours, "il suffisait d'appartenir à la famille Doghmoush pour se faire tirer dans les jambes, se faire tuer, arrêter ou brûler sa maison", a dénoncé Abou al-Hassan Doghmoush, figure du clan, sur Facebook.

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush.

Le ministère de l'Intérieur de Gaza a déclaré dimanche ouvrir une "période d'amnistie générale" pour les "membres de bandes criminelles" qui n'ont pas commis de meurtres au cours de la guerre.

Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, vendredi, des journalistes de l'AFP ont vu des membres des forces de sécurité du Hamas déployés dans plusieurs villes de la bande de Gaza, sur des marchés ou sur des routes.


Israël: l'armée annonce que les quatre dépouilles d'otages rendues lundi ont été identifiées

Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
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  • "A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés"
  • L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale

JERUSALEM: Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne.

"A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés, dont les noms n'ont pas encore été autorisés à être publiés par leurs familles, que leurs proches ont été ramenés pour être enterrés", indique un communiqué militaire.

Guy Illouz avait été enlevé au festival de musique Nova, théâtre du plus grand massacre (plus de 370 morts) perpétré par les commandos du Hamas le 7 octobre 2023. Etudiant en agriculture, Bipin Joshi avait été enlevé au kibboutz Aloumim.

"Guy Illouz, 26 ans au moment de son décès, a été blessé et enlevé vivant par le mouvement islamiste Hamas. Il est décédé des suites de ses blessures après n'avoir pas reçu de soins médicaux appropriés pendant sa captivité par le Hamas", indique le communiqué de l'armée.

Bipin Joshi, 22 ans au moment de son "enlèvement dans un abri du kibboutz Aloumim par le Hamas, a été assassiné pendant sa captivité au cours des premiers mois de la guerre", selon l'armée. Il était le dernier otage non-Israélien captif à Gaza.

L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale.

"Malgré le chagrin [...] le retour de Guy et Bipin [...] ainsi que celui de deux autres otages décédés apporte un certain réconfort aux familles qui ont vécu dans l'incertitude et le doute pendant plus de deux ans", a indiqué dans un communiqué le Forum des familles d'otages, principale organisation israélienne militant pour la libération des otages retenus à Gaza.


Le président égyptien déclare que l'accord sur Gaza «ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité» au Moyen-Orient

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
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  • M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique"
  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient

CHARM EL-CHEIKH: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient.

M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique" pour la paix, jetant les fondations d’une solution à deux États.