Le gaucho, insaisissable et conflictuel emblème de «l'Argentinité»

«Le gaucho devint un emblème populaire, une espèce de vengeur rebelle dans l'imagination du bas peuple» (Photo, Instagram: @grafaels85).
«Le gaucho devint un emblème populaire, une espèce de vengeur rebelle dans l'imagination du bas peuple» (Photo, Instagram: @grafaels85).
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Publié le Lundi 21 novembre 2022

Le gaucho, insaisissable et conflictuel emblème de «l'Argentinité»

  • Un tsunami de poussière enveloppe la folle cavalcade de centaines de chevaux
  • Ici s'anime le peuple du cheval, de la pampa (plaine), de la tradition gauchesque, du boina (large béret) jusqu'aux espadrilles

SAN ANTONIO DE ARECO, Argentine: Il est éternel, et à la fois insaisissable, tant il a fait l'objet d'appropriations. Le gaucho, 150 ans après sa "naissance" en littérature, reste au coeur de "l'Argentinité", et bel et bien à cheval, à mi-chemin entre mythe et témoin de la façon dont le pays s'est construit et transformé.

Un tsunami de poussière enveloppe la folle cavalcade de centaines de chevaux. Au milieu, des cavaliers s'emploient, dans le chaos, à resserrer et garder dans leur croupe leur "tropilla" de 7-8 chevaux. Sans en perdre un, sans briser la course des autres, en une virtuosité de monte et de dressage.

C'est l'"entrevero de tropillas" ("désordre des troupeaux"), clou de l'annuelle "Fête de la Tradition", qui rassemble quelques milliers de personnes à San Antonio de Areco, à 120 km, mais si loin, de la moderne et cosmopolite Buenos Aires.

Ici s'anime le peuple du cheval, de la pampa (plaine), de la tradition gauchesque, du boina (large béret) jusqu'aux espadrilles, de la guitare au "facon" (poignard) porté en ceinture.

Chaque 6 décembre l'Argentine fête le "Jour national du Gaucho". Et en 2022, des expositions, lectures publiques, célèbrent le 150ème anniversaire du "Martin Fierro" (1872) de José Hernandez, poème épique, chanson de geste, oeuvre culte un peu à l'image, ailleurs, de la Chanson de Roland ou du Poème du Cid.

"Ici je me mets à chanter / Aux accords de ma guitare / L’homme que tient éveillé / Une peine extraordinaire / Comme l’oiseau solitaire / En chantant peut se consoler (...) Ma gloire est de rester libre / Comme un oiseau dans les airs / Je ne fais pas de nid sur une terre / Où l’on souffre tant à vivre".

Pas si blanc que ça 

En 2 316 vers (plus de 7 000 avec le tome 2) répartis en sizains, Martin Fierro, traduit en près de 50 langues, conte -ou plutôt chante- l'épopée mélancolique d'un gaucho de la première moitié du 19e siècle, ballotté entre la liberté du vacher nomade de l'immense et rude pampa, et les injustices, discriminations, notamment envers son ascendance de sang-mêlé.

Rebelle, rétif à l'autorité, à l'avancée de la ville et des clôtures, chapardeur de bétail ou bagarreur à ses heures, mais aussi courageux, fidèle en amitié, "le gaucho devint un emblème populaire, une espèce de vengeur rebelle dans l'imagination du bas peuple, avec des dizaines d'histoires de gauchos, dévorées par les classes populaires", retrace pour l'AFP Ezequiel Adamovsky, historien à l'Institut national de recherche Conicet.

Plus tard, sous l'impulsion d'une droite nationaliste, Martin Fierro se vit consacré "poème national" (1913), et son personnage statufié en figure patriotique, compagnon des luttes militaires de la jeune nation. Un comble pour le gaucho déserteur du poème d'Hernandez.

Rentré dans le rang, et "blanchi" au passage, à une époque -début du XXe- où "les élites de la nation proposaient la vision si saugrenue, mais qui perdure, d'une Argentine blanche et 'européenne'", relève Adamovsky, auteur de "Le Gaucho indomptable: l'emblème impossible d'une nation déchirée".

Tour à tour anarchistes (pour le rejet de l'autorité), communistes (pour la lutte des classes), péronistes (pour l'appui des travailleurs ruraux) et donc nationalistes, revendiquèrent au fil de l'histoire l'âme du gaucho, une lutte qui d'une certaine manière continue, rappelle l'historien.

Mais toujours avec une touche rebelle : en 2017, un roman "Les Aventures de China Iron" (Gabriela Cabezon Camara) revisite avec humour le mythe de Martin Fierro, du point de vue de sa femme, délaissée, et qui part à la découverte de l'immensité du pays, avec une amie qui devient son amante.

«Gauchada» toujours là

"Le gaucho, l'homme des champs, continue et continuera d'exister, et s'il utilise la voiture, beaucoup se fait encore à cheval. Notre pays est immense, avec ses reliefs et végétations. Trop d'endroits où les voitures ne pénètrent pas", souligne Victoria Sforzini, directrice du Patrimoine à San Antonio de Areco.

Qui donc est le gaucho de 2022 ? Les cavaliers des spectacles d'"estancias" pour "excursion touristique à la journée" ? Les plus de 350 000 travailleurs ruraux affiliés (3 fois plus de non-affiliés) pour lesquels le syndicat UATRE vient d'arracher 70% d'augmentation, à 100 000 modestes pesos/mois (615 dollars) ? Ou peut-être ceux, comme Julio Casaretto, fils et petit-fils de gaucho, maçon en banlieue, mais qui continue le week-end d'aller monter avec sa fillette, car "même si tout les champs reculent, même si tout se perd un peu, on a ça dans le sang".

A moins que ce soit un peu tout le monde, via l'expression de "gauchada" passée dans le langage courant, pour illustrer un geste solidaire, une aide désintéressée, un coup de main vital. Dont l'Argentine du 21e siècle, de crise en crise socio-économiques, ne saurait vraiment se passer.


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.