L'Europe spatiale appelée à l'unité pour rester dans la course

L'Agence spatiale européenne (ESA). (Photo, AFP)
L'Agence spatiale européenne (ESA). (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 22 novembre 2022

L'Europe spatiale appelée à l'unité pour rester dans la course

L'Agence spatiale européenne (ESA). (Photo, AFP)
  • «Il doit y avoir une seule Europe, une seule politique spatiale européenne et une unité sans faille face aux ambitions chinoises et aux ambitions américaines", a exhorté le ministre français de l’Économie et chargé de l'espace Bruno Le Maire
  • L'ESA demande à ses États membres une contribution record de 18,5 milliards d'euros pour financer les programmes spatiaux sur les trois prochaines années, en hausse de plus d'un quart par rapport à la période précédente

PARIS: L'Europe va-t-elle rester dans la course à l'espace? Les 22 pays membres de l'Agence spatiale européenne (ESA), réunis mardi et mercredi à Paris, sont appelés à s'unir pour décider d'investissements record dans les programmes spatiaux, dont ils espèrent d'abondantes retombées économiques. 

La France, l'un des principaux pays contributeurs de l'ESA, a appelé l'Europe à surmonter la concurrence entre États et "faire bloc", mardi à l'ouverture de la conférence: "Il doit y avoir une seule Europe, une seule politique spatiale européenne et une unité sans faille face aux ambitions chinoises et aux ambitions américaines", a exhorté le ministre français de l’Économie et chargé de l'espace Bruno Le Maire, devant la presse. 

L'ESA demande à ses États membres une contribution record de 18,5 milliards d'euros pour financer les programmes spatiaux sur les trois prochaines années, en hausse de plus d'un quart par rapport à la période précédente. 

Ces investissements, auxquels chaque État abonde à sa guise, concernent notamment l'observation de la Terre, qui permet de mesurer l'impact du réchauffement climatique (3 milliards d'euros demandés), le transport spatial, notamment pour le lanceur Ariane 6 (3,2 milliards), ou encore l'exploration humaine et robotique de l'espace (3 milliards d'euros). 

L'enjeu pour le Vieux Continent: ne pas se faire trop distancer face aux États-Unis et à la Chine, qui investissent massivement dans l'exploration spatiale, mais aussi face aux pays émergents comme l'Inde. 

1 000 milliards  

Il s'agit aussi pour les Européens de rattraper leur retard sur les investissements privés, sur un échiquier où la compétition s'est durcie avec la révolution dite du "New Space", qui a vu les acteurs privés se multiplier, tels que l'américain SpaceX d'Elon Musk. 

Entre 2017 et 2021, les investissements privés dans le secteur spatial ont augmenté de 86% dans le monde, à plus de 12 milliards d'euros, quand en Europe, ils n'ont progressé que de 14%, souligne l'ESA. 

"Quelles que soient les sciences et les technologies que nous visons, elles ne peuvent s'épanouir que dans un contexte économique sain. Nous devons accélérer la commercialisation de l'espace", a déclaré le directeur-général de l'agence, Josef Aschbacher, à l'ouverture de la conférence. 

Il a insisté sur les retombées économiques massives que les pays de l'ESA pourraient tirer de leurs investissements. "Aujourd'hui, l'économie spatiale représente environ 340 milliards de dollars ou d'euros. Ce marché atteindra environ 1.000 milliards d'ici la fin de la prochaine décennie", a-t-il plaidé. 

« Tiraillements »

Pour en tirer le meilleur parti, "nous devons faire plus attention à la rentabilité financière de nos projets. Le temps où l’on pouvait mettre autant d’argent public, et ça n’était pas grave [si] ce n’était pas rentable, est révolu", a estimé Bruno Le Maire, appelant à "faire une place aux start-up" pour "nous forcer à aller vers des technologies de rupture" comme les lanceurs réutilisables. 

Le sujet des lanceurs est crucial pour un accès autonome européen à l'espace, mis à mal par le retards d'Ariane 6 -considérée comme la riposte à Space X- et la guerre en Ukraine, qui a privé l'Europe des lanceurs russes Soyouz. L'ESA a par exemple été contrainte de recourir aux services de la société d'Elon Musk pour lancer deux missions scientifiques. 

Le dossier est régulièrement une source de "tiraillements intra-européens" entre la France, l'Allemagne et l'Italie, reconnaît le président du CNES, l'agence spatiale française, Philippe Baptiste. 

Mardi, ces trois principaux pays contributeurs de l'ESA se sont accordés pour garantir l'exploitation future des fusées Ariane 6 et sa petite sœur Vega-C, et permettre aux micro et mini-lanceurs d'être envoyés pour le compte de l'ESA. 

Cette déclaration permet de reconnaître leur "interdépendance dans les programmes où ils ont des intérêts conjoints", qu'il s'agisse d'Ariane 6, dont le chef de file est la France, Vega-C mené par l'Italie ou l'arrivée de micro et minilanceurs promue par l'Allemagne, a expliqué à l'AFP Daniel Neuenschwander, directeur du transport spatial à l'ESA. 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com