À Bagdad, Nour la bricoleuse cloue le bec aux stéréotypes

La charpentière irakienne Nour al-Janabi travaille dans son atelier de fabrication de meubles dans le quartier d'Abu Dsheer à Bagdad, le 13 novembre 2022 (Photo, AFP).
La charpentière irakienne Nour al-Janabi travaille dans son atelier de fabrication de meubles dans le quartier d'Abu Dsheer à Bagdad, le 13 novembre 2022 (Photo, AFP).
La charpentière irakienne Nour al-Janabi travaille dans son atelier de fabrication de meubles dans le quartier d'Abu Dsheer à Bagdad, le 13 novembre 2022 (Photo, AFP).
La charpentière irakienne Nour al-Janabi travaille dans son atelier de fabrication de meubles dans le quartier d'Abu Dsheer à Bagdad, le 13 novembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 23 novembre 2022

À Bagdad, Nour la bricoleuse cloue le bec aux stéréotypes

  • Recouverts de velours ou de skaï, Nour al-Janabi, 29 ans, conçoit, fabrique et répare des canapés et fauteuils que dans son atelier
  • Et ça plaît, ses carnets de commande sont pleins

BAGDAD: Elle scie, cloue, et, en un éclair, elle a fabriqué un nouveau canapé rose bonbon. Nour al-Janabi est l'une des rares artisanes et cheffes d'entreprise d'Irak. Mais pour y arriver, elle a dû "abattre le mur" des préjugés.

Recouverts de velours ou de skaï, les canapés et fauteuils que Nour al-Janabi, 29 ans, conçoit, fabrique et répare dans son atelier du sud de Bagdad imitent volontiers le style Louis XV ou donnent dans le rustique.

Et ça plaît. Ses carnets de commande sont pleins. "Les prix vont de 700.000 à deux millions de dinars", soit entre 460 et 1.320 euros pour un canapé tout neuf, explique la patronne de "Nour menuiserie", un hijab lui recouvrant les cheveux.

Mais il y a une vie après la cloueuse pneumatique: Nour est mère de quatre enfants. Son mari, plus âgé qu'elle, est aujourd'hui retraité... et est son employé. "Mais ça n'est pas correct de le dire comme ça!", sourit-elle, gênée.

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La charpentière irakienne Nour al-Janabi travaille dans son atelier de fabrication de meubles dans le quartier d'Abu Dsheer à Bagdad, le 13 novembre 2022 (Photo, AFP).

Son léger embarras est éloquent. Nour al-Janabi, parce qu'elle est une femme, mère, cheffe d'une PME et travailleuse manuelle, est une exception en Irak.

Dans ce pays pétrolier aux traditions rigides, les femmes ne constituent que 13,3% de la population active, selon la Banque mondiale. Et dans le classement de la parité du Forum économique mondial, l'Irak pointait en 2021 à la 154e place... sur 156 pays.

«Un métier d'hommes»

Nour a d'ailleurs bien senti le malaise dans sa famille lorsqu'elle s'est lancée dans la menuiserie il y a quelques années.

"Au début, des personnes de mon entourage m'ont critiquée. Elles disaient: +mais tu es une femme! Tu as eu plusieurs emplois par le passé que tu as abandonnés. Tu es une dilettante, tu ne vas pas réussir. Ce métier n'est pas pour toi, c'est un métier d'hommes+", se remémore-t-elle.

Son succès actuel, Nour al-Janabi le doit en grande partie aux tutos bricolage qu'elle a d'abord diffusé sur Facebook pour faire partager sa "passion".

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À côté de la menuisière irakienne Nour al-Janabi, des pièces attendant d'être rénovées dans son atelier de meubles à domicile dans le quartier d'Abou Dsheer à Bagdad, le 13 novembre 2022 (Photo, AFP).

Son "amour des outils" elle en a fait son métier, tout en continuant à poster des vidéos sur TikTok et Instagram, où elle compte aujourd'hui près de 95.000 abonnés. Au menu de ses vidéos: comment rembourrer un vieux canapé ou jouer de la ponceuse.

Cela marche tellement bien que depuis quatre mois Nour ne travaille plus de chez elle. Elle loue une maison, où elle confectionne ses canapés et fauteuils avec quatre employés.

"En tant que femme irakienne, je suis la première à faire ce métier. Je suis même peut-être la première femme irakienne à avoir abattu le mur" derrière lequel la majorité des Irakiennes sont cantonnées, avance-t-elle.

Et tant pis pour les préjugés, tenaces, qui veulent qu'une femme irakienne indépendante soit toujours trop indépendante, voire immorale.

«Une héroïne»

Dans le monde du travail, les femmes actives sont généralement institutrices ou infirmières. Certaines -- rares -- sont aussi dans la police ou les forces armées.

Angham al-Tamimi est ainsi devenue en 2022 la première femme à accéder au grade de générale. Dans une vidéo diffusée par le service de presse de l'armée irakienne, la générale disait avoir "fait face à la non-acceptation des femmes dans l'institution militaire", obstacle qu'elle a finalement surmonté grâce à son "obstination" et sa "passion".

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La menuisière irakienne Nour al-Janabi expose une pièce dans son atelier de fabrication de meubles dans le quartier d'Abou Dsheer à Bagdad, le 13 novembre 2022 (Photo, AFP).

Une étude publiée l'an dernier par deux agences de l'ONU observait que la plupart des Irakiens "considèrent l'éducation supérieure aussi importante pour les femmes que les hommes. Mais l'attitude concernant l'égalité des droits en matière d'emploi est discriminatoire envers les femmes".

Pionnière, Nour al-Janabi assure même que ses abonnés sur Instagram la prennent pour "une héroïne".

"Je reçois beaucoup de commentaires de femmes et d'hommes qui me disent que je fais la fierté de l'Irak et que j'ai accompli quelque chose", dit-elle.

A l'instar de cette abonnée réagissant à une vidéo où Nour présentait un canapé aux motifs fleuris: "Que Dieu te donne force et santé!"

Abou Sajjad est, lui, un client en chair et en os. Ce tailleur rend visite à Nour dans son atelier pour "voir comment avance" la réparation de son canapé. C'est tout ce qui le préoccupe. Que Nour soit une femme, Abou Sajjad n'en a cure.


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
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  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com